Il EST VIVANT !
Après le sabbat, au commencement du premier jour de la semaine, Marie Madeleine et l'autre Marie vinrent faire une visite au tombeau de Jésus. Et voilà qu'il y eut un grand tremblement de terre ; l'ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus. Il avait l'aspect de l'éclair et son vêtement était blanc comme la neige. Les gardes, dans la crainte qu'ils éprouvèrent, furent bouleversés et devinrent comme morts. Or, l'ange s'adressant aux femmes, leur dit : "Vous, soyez sans crainte ! Je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n'est pas ici, car il est ressuscité, comme il l'avait dit. Venez voir l'endroit où il reposait. Puis, vite, allez dire à ses disciples : "Il est ressuscité d'entre les morts ; il vous précède en Galilée : là, vous le verrez ! Voilà ce que j'avais à vous dire". Vite, elles quittèrent le tombeau, tremblantes et toutes joyeuses, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : "Je vous salue." Elles s'approchèrent et, lui saisissant les pieds, elles se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : "Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu'ils doivent se rendre en Galilée: c'est là qu'ils me verront."
Evangile de Jésus Christ selon sain Matthieu 28, 1-10 NUIT PASCALE oOo C'est proprement inouï !
L'histoire de ce prophète galiléen est curieuse. Pendant trente ans, il n'a pas fait parler de lui. Son activité de prêcheur et de guérisseur n'a duré que quelques mois, au maximum trois ans. Il n'a rien écrit, et c'est seulement une quarantaine d'années après sa mort que des hommes ont entrepris de rapporter ses faits et gestes. On sait ainsi qu'il a fait des disciples et qu'il a suffisamment inquiété les autorités en place, civiles et religieuses, pour qu'on le mette à mort, un vendredi du printemps de l'an 30, à Jérusalem, sur une croix. L'événement est passé totalement inaperçu dans le monde romain de l'époque. Pas un chroniqueur, pas un historien qui en fasse mention.
Survient une nouvelle éclatante : il est redevenu vivant. C'est inouï, au sens littéral du mot : on n'a jamais ouï dire qu'un mort revienne définitivement à la vie. Et le fait est unique dans l'histoire de l'humanité : jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas eu répétition de l'événement. Donc, c'est un fait scientifiquement impensable pour nos esprits modernes.
De faibles témoignages !
Allons plus loin. Les premiers témoignages viennent de femmes : Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et Salomé. Trois femmes. Or, dans le droit juif, les femmes ne pouvaient pas témoigner devant un tribunal. Ce qu'elles affirmaient n'avait pas de valeur légale. Les autres témoignages sont contradictoires. Les récits eux-mêmes sont peu précis, à tel point qu'on ne peut pas établir de chronologie des faits, dans cette journée de Pâques.
Et voilà le centre de notre foi ! Est-ce que nous ne sommes pas des illuminés, ou des naïfs?
"Je crois des témoins qui se font égorger", écrit Pascal. Effectivement, les témoins se feront égorger pour attester le fait, ce qui est rare. Mourir pour des idées, d'accord, mais mourir pour attester un fait, c'est rarissime.
De plus en plus nombreux.
L'étonnant, c'est la suite. Mystérieusement, des gens de plus en plus nombreux se sont mis à croire cela. Je dis : mystérieusement, parce que leur croyance est basée uniquement sur une parole. Le "bouche à oreille" a tellement bien fonctionné que, quelques dizaines d'années plus tard, on trouve des petits groupes d'hommes et de femmes, aussi bien dans le monde juif que dans l'univers païen dominé par la puissance romaine, qui se rassemblent au nom de ce "Seigneur Jésus", comme ils l'appellent. Et cela, c'est historique. Personne ne peut le nier. Ce qui les attire ? Certainement un style de vie fraternel, un besoin de vie en communauté, un souci de partage. Mais plus certainement le témoignage de ceux qui les ont appelés à la foi. Pas de preuves, simplement un appel : "Crois-moi, il est vivant. J'en suis témoin."
En effet, ces témoins se déchaînent. On les trouve partout. Ils manifestent un dynamisme étonnant qui les fait parler et agir. Plus que cela : la puissance qui a ressuscité Jésus est aussi à l'œuvre dans les croyants. C'est là qu'on peut la toucher du doigt. Ils se le redisent sans cesse : "Le Seigneur est avec nous."
En cohérence avec les Ecritures.
Ces témoins sont des Juifs. Ils découvrent que cette résurrection de Jésus, dont il sont témoins, est en cohérence avec tout ce qu'ils ont lu dans les Ecritures. Ils sont donc en possession de la clé de l'histoire : le Christ du commencement est aussi celui de la fin. Nous qui sommes en route, nous le rejoindrons, car il est la résurrection.
Le livre des Actes des Apôtres nous rapporte la réflexion d'un membre du Sanhédrin, le rabbin Gamaliel : "Si cette entreprise vient de Dieu, dit-il à ses collègues, vous ne pouvez pas la faire disparaître, et vous vous opposez à Dieu. Si c'est une entreprise humaine, elle disparaîtra d'elle-même." Rien, jusqu'ici, n'a pu la faire disparaître.
Le miracle des miracles, c'est que, vingt siècles plus tard, des millions d'hommes et de femmes, de jeunes et d'enfants se mettent à croire. Votre présence, cette nuit, dans les églises, en est le signe. Oui, nous pouvons le crier, comme les premiers témoins oculaires : "Christ est ressuscité. Alléluia !"
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