THÉOLOGIE "POUR LES NULS"

 

            

       Cette année 2014 : 


NOS PERES DANS LA FOI

 

SAINT AUGUSTIN

( par Gilles Brocard )

 


 

 

Deuxième  partie :

premiers contacts avec l’écriture de st Augustin :

les confessions

  

Précision : il y a de multiples traductions des confessions de st Augustin. Pour ma part, j’aime beaucoup celle de Frédéric Boyer dans « les Aveux », aux éditions P.O.L, en janvier 2008. L’intérêt de cette traduction tient dans son langage actuel ! L’auteur est écrivain et éditeur contemporain, soucieux de transmettre aux générations actuelles les textes anciens ! C’est de cette traduction que j’ai tiré les quelques extraits cités ci-dessous.

 

Entrons dans la façon bien spécifique d’écrire de st Augustin et cela, par la porte d’entrée principale : je  veux parler des "confessions de st Augustin" : ce n’est pas son premier écrit, (écrit en 397, un an après son accession à l’épiscopat, 10 ans après sa conversion) mais c’est l’écrit qui parle de ses débuts dans la foi.

Les « confessions » sont essentiellement une louange à Dieu dans laquelle il rend grâce au créateur de lui avoir fait retrouver, à trente ans passés, la foi chrétienne de son enfance, tout en évoquant les principales étapes de son cheminement intérieur. En fait, dans ce livre, Augustin fait une relecture de sa vie, il nous montre comment il a grandi dans la foi. Il relit sa vie à la lumière des Ecritures Saintes. C’est là que se situe la véritable actualité d’Augustin : son cheminement est celui de tout homme qui cherche à comprendre le sens de sa vie et comment Dieu fut présent à lui dès le début de sa vie. Il y a une musique divine qui traverse l’ensemble de l’œuvre, c’est cela que nous allons tenter de découvrir à travers le survol de quelques passages des confessions.

L’auteur n’est pas un homme en quête du prix Goncourt, mais c’est un évêque qui prend simplement le cas qu’il connaît le mieux (lui) pour montrer l’effet de la grâce de Dieu dans le cœur de l’homme. Bref, son souci est d’abord pastoral. Augustin dans ses « retractationes » dit de cet ouvrage : « qu’il l’a écrit pour exciter l’intelligence et la sensibilité humaines à louer Dieu juste et bon, c’est par amour de ton Amour, Seigneur que j'ai écrit cela ».

A qui s’adresse-t-il ? C’est Augustin qui répond à cette question dans son livre 2 : « à qui s’adresse mon récit ? Non ce n’est pas à toi mon Dieu, mais c’est devant toi qu’il est fait pour s’adresser à ceux de ma race, la race humaine ». C’est donc bien un récit pastoral, pour les hommes mais devant Dieu, en sa compagnie, le titre « confessions » peut donc s’entendre de deux façons : aveux et louanges, aveux aux hommes et louanges à Dieu, le premier étant le moyen du second, autrement dit, s’il parle de lui, c’est pour louer Dieu. Car dit-il au livre 10 : « se connaître soi-même consiste pour l’homme à écouter Dieu parler de l’homme ». C'est donc Dieu et non Augustin qui constitue le personnage principal des confessions.

 

Lecture de quelques passages du livre des confessions

 

1er Texte : Livre I, 1(1)   

          « TU ES GRAND, SEIGNEUR, ET TRES DIGNE de louange. Grande est ta force et ta sagesse échappe au calcul. Simple parcelle de ta création, l'homme veut te louer. Portant sur soi de toutes parts sa mortalité, et le témoignage de son péché tout en sachant que tu résistes aux orgueilleux, te louer, voilà ce que veut l’homme, simple parcelle de ta création. C'est toi qui le pousses à prendre plaisir à te louer, car tu nous as faits pour toi (orientés vers toi) et notre cœur est sans repos tant qu'il ne repose en toi. »

 

Commentaires :

           Ce sont les premiers mots de st Augustin dans ses confessions. Il n’y a pas d’équivoque, ce livre veut mettre Dieu en premier et le louer, c'est-à-dire magnifier son nom, dire sa grandeur, sa force, insondable par l’homme.

           Pour Augustin, l’homme est une parcelle de la création de Dieu. Il n’y a rien de négatif dans cette description de l’homme, Augustin le décrit à sa juste place : mortel, pécheur, petit (parcelle). Chacun est bien à sa place, il y a le créateur et les créatures, Dieu et la création de laquelle l’homme émerge. Mais étant une parcelle de la création de Dieu, on sent que st Augustin voit déjà en l’homme l’image de Dieu. Superbe intuition d’Augustin qui décrit en quelques mots la grande question de la liberté de l’homme. « Tu nous as faits pour toi (orientés vers toi) et notre cœur est sans repos tant qu'il ne repose en toi »      C’est une orientation qui ne gomme pas notre liberté d’acquiescer ou non à cette orientation. Paradoxalement, c'est dans l'orientation dans le courant vers Dieu que nous sommes libres, et non quand nous sortons de son champ magnétique, car à ce moment-là, c'est notre être humain qui parle, (envies, passions, humeurs, pulsions, etc…), voilà pourquoi "notre cœur est sans repos" il va dans tous les sens, "tant qu'il ne demeure en Dieu" qui lui donne une constance, un sens.

           J’actualise et vous offre ma propre réflexion sur ces paroles de st augustin : aujourd’hui, nous vivons souvent la tête dans le guidon, nous voyons croître les « burn out » dans le monde du travail et aussi chez les acteurs pastoraux ! il y a aujourd’hui une réelle « fatigue d’être soi » expression que j’emprunte à Alain Ehrenber, sociologue, qui dirige le groupe de recherche “Psychotropes, politique et société” du CNRS[1].

           Au moment où l’on passe d’une société d’obéissance, (avec une autorité reconnue), à une société qui incite chacun à l’initiative individuelle, l’enjoignant à être responsable de sa vie, l’homme d’aujourd’hui est fatigué par l’exigence sociale à devenir lui-même. Ce n’est pas un mal en soi de vouloir devenir soi-même au contraire, c’est même le vœu de Dieu ! Mais c’est le chemin pour y parvenir qui doit être repensé pour ne pas qu’il soit cause de fatigue ou de dépression : en effet, si c’est seulement sur moi que je compte, alors il y a toute les chances pour que je m’épuise, et que je me désole de ne pas y arriver. Au contraire, tout ce que Jésus nous apprend, ce n’est pas de compter uniquement sur nous, mais sur Celui qui vit en nous ! C’est Lui qui me fait advenir à mon être définitif, ressemblant au Christ. Ce texte de st augustin est une invitation à prendre le temps de respirer, de souffler, de se poser … en Dieu ! Oui, posez-vous en vous, là où vit un Autre que vous ! C’est cela qui repose vraiment ! Cela n’enlève pas nos soucis, mais cela nous aide à les traverser avec Lui, grâce à Lui, en Lui et par Lui.

Dieu lui-même s’est reposé le septième jour, après avoir créé le ciel et la terre. Il nous a commandés de mettre de côté un jour de la semaine pour nous "reposer" en lui, pour diriger nos coeurs et nos esprits vers lui, pour recevoir sa grâce en vue de commencer une nouvelle semaine. Le shabbat (ou le Dimanche) est nécessaire pour tout homme et pour le chrétien, c’est le point culminant de la semaine, pour puiser à Celui qui est la source de notre vie.

Je crois que l’humain a besoin de ne pas toujours être dans la production mais a besoin de gratuité, de cette rupture pour refaire le plein. Il faut donc consentir à lever le pied de l’accélérateur, ne plus tant regarder la montre, bref, il nous faut passer d’une vie à 100 Km/heure à une vie à 100%, pour écouter en nous le rythme silencieux du temps. Écouter la discrète respiration de Celui qui a mis le souffle en nous. Temps pour s’accorder du temps. Tout humain a besoin de se réfugier dans le calme pour écouter battre le cœur de Dieu, le cœur de la Vie... comme le dit superbement Origène : « il y a en moi une image de Dieu qui est comme une source qui me rappelle quelle est mon origine, il y a en moi un courant qui irrigue toute la vie de tout mon être ».

 

Plus loin, toujours dans le livre 1, Augustin va s'interroger sur ce Dieu qu’il découvre vivant en lui :

Livre 1, 4(4)

         « Qu'es-tu donc, mon Dieu ? Qu'es-tu, je le demande, sinon le Seigneur Dieu ? Qui, en effet, est Seigneur, sauf le Seigneur ? Qui est Dieu, sauf notre Dieu ? Très grand, très bon, très puissant, très tout-puissant, très miséricordieux et très juste, très secret et très présent, très beau et très fort, consistant et insaisissable, inchangeable et changeant tout, jamais vieilli, jamais nouveau, donnant à tout sa nouveauté et conduisant à vétusté les superbes (orgueilleux); toujours en action, toujours en repos; récoltant sans être dépourvu ; portant, emplissant, couvrant, créant, nourrissant et parfaisant ; cherchant, quoique rien ne Te manque.

         Tu aimes et ne brûles pas ; tu jalouses sans avoir peur de manquer ; tu te repens et ne souffres pas ; tu t'irrites et demeures calme ; tu changes tes ouvrages et ne changes pas ton conseil ; tu reprends quand tu trouves et tu n'as jamais perdu ; jamais besogneux, tu as pourtant la joie du gain, jamais cupide, tu exiges pourtant à usure. On te donne en plus pour redonner à ton tour, car qui possède que ce ne soit tien ? Tu acquittes le dû sans devoir à personne et tu remets le dû sans rien perdre. Et en toutes ces paroles, qu'ai-je dit de réel, ô mon Dieu, ô ma vie, ô ma sainte douceur ? Mais quelle réalité exprime-t-on, quand on parle de toi ?"

 

Commentaires :

           Quelle louange ! Se confondant en superlatifs, Augustin n’a de cesse d’en rajouter pour essayer de dire Dieu sachant bien que tout ce qu’on peut dire de Dieu est encore en dessous de la réalité. Il y a dans cette façon de parler quelque chose de très augustinien : l’art de briser les outils qu’il utilise pour faire jaillir dans le mouvement même de la brisure, un surcroît de sens, donnant ainsi à ses paroles encore plus de poids. Pour Augustin, Dieu est « tel que plus grand ne se puisse penser » (formulation de st Bonaventure).

           Et puis Augustin va utiliser un autre procédé rhétorique qu'il apprécie : faire jouer les paradoxes qui ont l’art de dire plus fortement encore ce que l’on ne peut pas enfermer dans des mots : « très secret et très présent, toujours en action, toujours en repos, tu t'irrites et demeures calme, etc… » Au début il utilise des adjectifs, ensuite des verbes au participe présent puis des verbes d’actions ; ainsi Augustin nous décrit un Dieu qui a une parole performative, un Dieu agissant comme le dit le prophète Isaïe (55, 1-11) : « comme la pluie et la neige descendent sur la terre pour la féconder, ainsi ma Parole (dit Dieu) ne me revient pas sans avoir accompli sa mission ». 

           Nous pouvons apprendre à louer Dieu, comme st Augustin, ce Dieu qui est au-dessus de nous-même et pourtant plus intime à moi-même que moi-même. Cf livre III 6, 11 : " et toi tu étais et au dedans du plus profond et au-dessus du plus haut de mon être " phrase que le P. Goulven Madec, grand spécialiste de st Augustin traduit ainsi : "mais toi, tu étais plus profond que le tréfonds de moi et plus haut que le très-haut de moi".

           Augustin nous aide à penser Dieu qui n’est pas seulement à l'intérieur de l'homme mais qui est plus grand que nous, transcendant, qu’on ne peut enfermer dans ce que nous connaissons de lui. Il faut que la connaissance de Dieu nous arrive de Dieu lui-même sinon on court le risque de se fabriquer un dieu qui nous arrange.

           Et vous quelle seraient vos propres mots pour louer Dieu ? Essayez à votre tour d’écrire quelques phrases à propos du Dieu auquel vous croyez !

 

           Un peu plus loin dans son livre, St Augustin dira son regret d’avoir connu Dieu si tard :

Livre X, 27(38)

          « J’ai tardé à t'aimer, Beauté si ancienne et si nouvelle, j'ai tardé à t'aimer ! Alors que tu étais au dedans de moi, et moi au dehors, je te cherchais au dehors où je me ruais sur les belles choses d'ici-bas, tes ouvrages. Tu étais avec moi, et je n’étais pas avec toi ; Elles me retenaient loin de toi ces choses qui pourtant si elles n’existaient pas en toi, n’existeraient pas. Tu as appelé, crié, et tu as rompu ma surdité.  Tu as brillé par éclairs et par vives lueurs et tu as balayé ma cécité.  Tu as exhalé ta bonne odeur, je l'ai respirée, et j’aspire à toi. Je t'ai goûté et j'ai faim et j’ai soif.  Tu m'as touché, j'ai pris feu pour la paix que tu donnes. Une fois soudé à toi de tout mon être, il n'y aura plus pour moi douleur et labeur et ma vie sera, toute pleine de toi, la vie. "

 

Commentaire :

          Voici le passage certainement le plus connu de tout le livre ! J’aime bien la traduction qui dit : « bien tard je t’ai aimé » ou comme ici : « j’ai tardé à t’aimer » plutôt que celle qu’on entend souvent : « Trop tard, je t’ai aimé », car pour Dieu il n’est jamais trop tard pour Le rencontrer. En fait augustin exprime ici son regret de ne pas avoir rencontré Dieu plus tôt tellement sa rencontre avec Dieu est un tel bonheur pour lui. (Et pour nous qu’en est-il ? suis-je heureux d’être aimé par Dieu ?)

          Puis vient la grande découverte de St Augustin qui est aussi la grande révolution pour chaque croyant : la découverte que Dieu n’est pas au-dessus des nuages, loin de nous, mais qu’il est en Nous ! Augustin a bien compris ce que disait Jésus dans l’évangile selon st Luc et que les traductions ont presque toujours mal traduit : « les Pharisiens vinrent lui demander : Quand donc vient Le Royaume de Dieu ? Il leur répondit : Le Royaume de Dieu ne vient pas comme ces choses-là que vous pouvez observer. On ne dira pas : Le voici, ou : Le voilà ! Car le Royaume de Dieu se trouve déjà en vous ». (Lc17, 20-21)

Toutes les traductions classiques (TOB, Segond, Bible de Jérusalem, Bayard, Bible Liturgique…) nous disent que le Royaume de Dieu est « au milieu de vous » ou « parmi nous ». Or, la préposition grecque « Entos » ne se retrouve qu’une seule autre fois dans le Nouveau Testament et signifie bien « à l’intérieur » (Pharisien aveugle, nettoie d’abord l’intérieur de la coupe et celle-ci sera propre aussi à l’extérieur. (Mt 23 :26). La TOB reconnait en notes : « On traduit parfois « en vous », mais cette traduction a l’inconvénient de faire du Règne de Dieu une réalité seulement intérieure et privée. » la note de la Bible Liturgique dit aussi : « D’autres comprennent « à l’intérieur de vous. »

          Il est clair que la présence divine est intérieure ! Et c’est cela qui change tout ! Tant que Dieu reste une idée à l’extérieur de nous, il ne peut être rencontré ! Or Augustin nous dit ici qu’il a fait l’expérience de Dieu, de sa présence au cœur de son cœur ! Il découvre que Dieu le précédait, qu’il était toujours avec lui depuis le début ! Cela me fait penser à ce beau poème du poète brésilien Ademar de Barros : « les pas sur le sable » 

Une nuit, j’ai eu un songe.

 J’ai rêvé que je marchais le long d’une plage, en compagnie du Seigneur.

 Dans le ciel apparaissaient, les unes après les autres, toutes les scènes de ma vie.

 J’ai regardé en arrière et j’ai vu qu’à chaque scène de ma vie, il y avait deux paires de traces sur le sable :L’une était la mienne, l’autre était celle du Seigneur.

 Ainsi nous continuions à marcher, jusqu’à ce que tous les jours de ma vie aient défilé devant moi.

 Alors je me suis arrêté et j’ai regardé en arrière.
J’ai remarqué qu’en certains endroits, il n’y avait qu’une seule paire d’empreintes, et cela correspondait exactement avec les jours les plus difficiles de ma vie, les jours de plus grande angoisse, de plus grande peur et aussi de plus grande douleur.

 Je l’ai donc interrogé : " Seigneur… tu m’as dit que tu étais avec moi tous les jours de ma vie et j’ai accepté de vivre avec Toi. Mais j’ai remarqué que dans les pires moments de ma vie, il n’y avait qu’une seule trace de pas. Je ne peux pas comprendre que tu m’aies laissé seul aux moments où j’avais le plus besoin de Toi. "

 Et le Seigneur répondit : " Mon fils, tu m’es tellement précieux ! Je t’aime ! Je ne t’aurais jamais abandonné, pas même une seule minute !

 Les jours où tu n’as vu qu’une seule trace de pas sur le sable, ces jours d’épreuves et de souffrances, eh bien : c’était moi qui te portais. "

 

          Je sais d’expérience, que aussi bas qu’on puisse tomber, on ne peut pas tomber plus que dans les bras de Dieu. Cette découverte de Dieu n’est pas une découverte intellectuelle, elle va passer par son corps, par tous ses sens : l’ouïe, la vue, l’odorat, le goût, et le toucher. C’est magnifiquement exprimé ici : Dieu se dit par nos sens. Et cela apporte la Vie ! Quelle justesse de propos de st augustin qui commente ici superbement la parole de Jésus en Jean 10, 10 : « je suis venu pour que vous ayez la vie, et que vous l’ayez en abondance » !

         Il me semble important aujourd’hui d’apprendre à écouter la parole de Dieu en nous, grâce à des temps de méditation : rentrer en soi même pour écouter la source en soi demande de faire silence : et ce n’est pas facile de rester immobile en silence aujourd’hui ; ce n’est pas notre habitude. Le but du silence c’est de se mettre à l’écoute. Mais cela peut faire peur, car le silence fait retentir tout ce qu’on a laissé de côté et le fait remonter à la surface. En fait on ne s’écoute pas soi-même, mais on écoute une réalité qui est en nous et qui n’est pas que nous-même, on écoute une parole en soi, une source qui jaillit, un amour qui se dit, qui vient d’un au-delà de nous. Dans tout être humain, il y a cette source de vie qu’il s’agit de découvrir et parfois de désencombrer.

D’où l’importance d’apprendre à écouter sa respiration pour rejoindre cette source en nous. Le souffle, c’est le mouvement de la vie, respirer par le ventre, dans les profondeurs de mon être, car Dieu a donné le souffle à l’homme : l’accueillir, c’est accueillir le souffle de vie, qui ne m’appartient pas, qui me traverse, que j’accueille (inspir) et que je redonne, que j’abandonne, (expir).

Respirer contient le mot « esprit », et nous invite à nous dilater : « Fais toi capacité, et je me ferai torrent » disait Jésus à Catherine de Sienne, ainsi le souffle saint en nous vient irriguer nos 3 dimensions, (corps, mental et esprit) pour nous unifier totalement en Lui, et nous faire progresser vers notre ressemblance avec Jésus. Essayez et vous verrez, ou vous entendrez, vous toucherez, vous gouterez, vous sentirez Celui qui est en vous plus vivant que jamais.

 

          Je vous laisse avec ce texte pour que vous puissiez prendre le temps de le méditer en attendant la suite le mois prochain, intitulée : « Augustin découvre le Dieu de Jésus-Christ ». Je vous proposerai de suivre le cheminement de foi de St Augustin : comment il en est venu à découvrir ce Dieu dont il sait si bien parler. Le livre des aveux (ou des confessions) sera encore notre guide.

 


 

[1] Il est l’auteur de plusieurs ouvrages : “le Culte de la performance” (Hachette Littératures, 1996), suivi de “l’Individu incertain” (Hachette Littératures, 1996) où il montre que l’essor de l’esprit de compétition s’accompagne d’une augmentation de la souffrance psychique. “La Fatigue d’être soi” est le troisième volet de sa réflexion.