L'INTELLIGENCE DES ÉCRITURES

 

 

La Première Lettre aux Corinthiens




 Au coeur des préoccupations de Paul quand il écrivait cette lettre, un problème, qui est le problème qui se pose aujourd'hui encore, et même plus que jamais : comment traduire, pour les hommes de notre époque, un message formulé dans les premières années du Ier siècle de notre ère, par des gens qui avaient une tout autre culture, d'autres manières de penser que nous aujourd'hui. Eh bien, il en était déjà de même pour Paul : comment faire passer le message de Jésus, un Juif de Palestine, à des Grecs qui n'avaient absolument pas  la même forme de pensée? Je me pose la question, moi qui suis âgé : comment communiquer ce que je crois à des jeunes de ce début de millénaire ? Ou bien je vais édulcorer le message pour qu'il puisse être compris et accueilli, ou bien je vais continuer à parler et à écrire comme il y a soixante ans, et le message ne passera pas.
Nous aurons, en lisant cette lettre de Paul, des exemples de cette préoccupation qui fut la sienne. En cela, je crois que la première Lettre aux Corinthiens est la plus actuelle de toutes les lettres de saint Paul. Elle nous permettra (peut-être) de nous demander si la manière dont nous formulons aujourd'hui notre foi (et la manière dont nous la vivons) peut être reçue dans les modes de penser et de vivre de nos contemporains.

Après avoir situé Corinthe, les premiers destinataires de la lettre, dans l'histoire et la géographie,nous abordons, en cette deuxième séquence, le texte même de la Lettre de Paul.


L'adresse et la salutation (1, 1-9)

Vous avez ouvert votre Bible à la première page de cette Première Lettre aux Corinthiens ? Alors lisez tranquillement ce premier paragraphe (v.1-9). Vous remarquerez que ça commence par les noms de ceux qui envoient la lettre et des destinataires : c'était toujours comme cela dans l'antiquité (v.1-2). Ensuite vient la salutation (v.3), et enfin une action de grâce (v.4-9)

Ajoutons une remarque importante : en 9 versets, on trouve 9 fois la mention du Christ Jésus Seigneur. C'est dire l'importance que Paul attache aux titres du Christ et donc de la confession de la foi. Pas seulement dans le début de l'épître, mais dans tout le texte. On va donc regarder d'un peu près, en préambule, ces titres du Christ et la confession de foi. On doit préciser : les confessions de foi. Plusieurs titres sont attribués à Jésus :

* Seigneur Jésus. C'est l'essence même de toute confession de la foi : Jésus est Seigneur. Ce n'est pas une formule stéréotypée. On trouve de nombreuses variétés d'expression, mais qui reviennent toutes au même : Jésus est Seigneur, ce qui revient à dire que Jésus règne maintenant. Paul ne nomme jamais Jésus seul (sauf en 12, 3). Par contre, on trouve 38 fois Seigneur, seul. Les origines de cette appellation ont fait l'objet de vives discussions. Sous l'influence des cultes venus de Grèce - cultes aux dieux sauveurs - c'est à Antioche que les chrétiens ont invoqué pour la première fois Jésus comme Seigneur. Pour d'autres, Seigneur est l'équivalent grec de Marana, titre par lequel les araméens désignaient le souverain régnant. Cette désignation "Seigneur" (en grec : kyrios) ou Marana en araméen, aurait donc jailli au sein de l'Église de Jérusalem avant de passer dans les autres Églises. Le mot Seigneur indique une idée de souveraineté qui se réalise dans l'Église et s'étend à l'ensemble du cosmos. Par sa résurrection, Jésus hérite du titre de Seigneur, kyrios, que les Septante utilisaient dans leur traduction de la Bible pour dire le nom imprononçable de Yahvé. C'est ainsi que de nombreux textes appliqués à Dieu seront appliqués à Jésus.

* Maranatha (formule de conclusion de notre lettre en 16, 22). Maran, ou marana = Seigneur. Tha, c'est une forme du verbe venir, soit au parfait = est venu, soit à l'impératif = viens. On peut donc lire Maranatha de deux manières : ou bien "maran atha = le Seigneur est venu, il est là (affirmation de foi), ou bien marana tha = Seigneur, viens, appel à une intervention directe et active, donc une prière, comme dans Apocalypse 22, 20 Au moment de la célébration de la liturgie eucharistique, l'invocation demande au Seigneur d'être là.

* Christ. On trouve le mot 65 fois dans cette lettre - et 379 fois dans saint Paul. Dans de nombreux cas, il est employé comme un nom propre. Dans d'autres cas, il garde sa désignation spécifique de Messie, ou "Oint". Regardez 1, 23-24 : "un messie crucifié, nom commun qui, pour le croyant est le Christ, celui que Paul prêche, annonce. Paul invente des expressions pour exprimer la communion de vie entre les croyants et le Christ : "En Christ" (1, 30, 3, 1), ou "Dans le Christ" ou "Dans le Seigneur".

* "Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu" (1.24) Cette formulation insiste déjà sur Dieu. Le texte littéral, "Christ, de Dieu puissance et de Dieu sagesse", c'est pour souligner que les signes réclamés et la sagesse recherchée sont "en Christ".

* "Christ, sagesse venant de Dieu, justice, sanctification, délivrance." Voilà encore une affirmation de foi valable pour tous : juifs, grecs, religions à mystère,gnose, philosophes : il n'y a de salut en aucun autre que dans le Christ crucifié.

* Une formule christologique développée : 15. 3-4 (lire). Les mots employés : recevoir, garder, transmettre, sont ceux de la tradition rabbinique. Nous avons donc là une formule d'origine juive que Paul a reçu, soit d'Antioche, soit plus vraisemblablement de Jérusalem (à cause de la mention du tombeau)

* Christ et Dieu. Confesser sa foi face aux idoles (8. 4-6) lire. Il semble qu'on ait ici une création de Paul : de son passé juif, la confession du Dieu unique, plus une formule stoïcienne (toutes choses, tout existe), et enfin l'expression chrétienne : l'invocation du Seigneur Jésus Christ.

Première partie - Les partis à Corinthe (1. 10 à 4. 21)

Introduction. La division est un scandale. - 1, 10-17

+ La répartition de l'Église dans les maisons, cause de division.

Les Corinthiens revivent dans l'Église leurs anciennes habitudes. Il leur semble normal de se regrouper en clans, en petits groupes de 40-50 personnes. Tendances, affinités, goûts différents ouvrent la porte aux divisions. Chaque groupe se donne un patron, un maître,un inspiré, un nom autour duquel se cristallisent les aspirations... et les différences. Peut-être est-ce le reflet d'une situation sociale ? Peut-être aussi la nécessité : on ne pouvait pas mettre plus de 9 personnes à table dans la salle à manger (triclinium) et 30-40 dans l'atrium. Au total 50. Ainsi la maison de Gaïus (1, 14) pouvait accueillir un tel nombre parce qu'il était un riche membre de la communauté de Corinthe. Les groupes signalés en 1,12 (Paul, Apollos, Céphas, Christ) se réunissaient habituellement séparément dans des maisons différentes. Entretenant une atmosphère de type familial, vivant dans un isolement relatif, chaque groupe avait une évolution différente, élaborait en fait sa propre théologie et ne s'en apercevait guère. Seul l'apôtre qui allait de maison en maison avec ses collaborateurs pouvait prendre conscience de cette division de l'Église (1, 13)

Autre inconvénient : les maisons disposent de deux emplacements pour accueillir : la salle à manger (le triclinium), plus confortable, réservée aux intimes et aux amis les plus proches,et l'atrium, l'entrée, moins confortable, ouverte aux autres. Ce double accueil crée une discrimination qui peut expliquer les remous lors de la célébration de la Cène (11, 17-34). Les plus riches, hommes libres, venaient plus tôt avec un repas plus copieux arrosé de bons vins grecs, tandis que les plus pauvres - parmi lesquels beaucoup d'esclaves - astreints au travail, n'arrivaient que plus tard et se contentaient de quelques oignons et de pain d'orge ("L'un a faim, tandis que l'autre s'enivre"). Au lieu de partager tous ensemble des agapes au cours desquelles aurait du avoir lieu la célébration, on ne s'attendait pas (11, 33), chacun prenant son propre repas. Le signe de communion devenait une série d'actes de dés-union.

+ L'Église et les prédicateurs de l'Évangile.

Paul apprend par les gens de Chloé (des Corinthiens ? des Éphésiens ? des chrétiens ? une femme d'affaires ?) la situation de l'Église de Corinthe. Des divisions qui ne viennent pas des personnalités, mais de la manière dont les différents petits groupes s'en réclament, en font leurs vedettes.

- Paul. Il est l'apôtre fondateur, père de la communauté qu'il a engendrée par la foi (4, 15). Et Christ seul est le fondement de cette foi : "Paul n'a pas été crucifié" (1, 13) ; il ne veut être que serviteur et intendant des mystères de Dieu.

- Apollos, originaire d'Alexandrie, spécialiste des Écritures, influencé sans doute par les méthodes exégétiques de Philon d'Alexandrie, en particulier l'allégorie. Priscille et Aquilas ont complété sa formation théologique lorsqu'il est arrivé à Éphèse (Actes 18, 24-28). Sans doute meilleur orateur que Paul et davantage versé dans les écrits de Sagesse. Paul est toujours resté en bons termes avec lui. (16, 12)

- Céphas : c'est le nom araméen de Pierre. 1 Corinthiens 9, 5 laisse entendre qu'il est venu à Corinthe, mais la certitude formelle en fait défaut. Il se pourrait aussi que des fidèles qui ont été en contact avec Céphas, soit à Jérusalem, soit à Antioche, en profitent pour se réclamer d'usages particuliers et cherchent à les accréditer dans le groupe qui porte son nom. Dans cette première lettre, Paul insiste sur la place de Pierre dans la proclamation de l'Évangile ( 15, 1-11) et ne fait preuve d'aucune polémique à son égard.

- Christ. Peut-être est-ce un quatrième groupe. Mais peut-être est-ce simplement une réaction de Paul contre l'existence des trois groupes signalés. En 3, 22, il n'y a que Paul, Apollos et Céphas. De même dans l'épître de Clément de Rome. Donc Paul s'opposerait aux trois partis qui se réfèrent à des hommes, alors que lui se réfère au Christ. D'autres y ont vu une erreur de transcription : il faudrait lire Crispos au lieu de Christos. Mais cette erreur est peu probable. D'autres enfin y ont vu un parti du Christ, ultra-judaïsant, ou des gnostiques opposés à la tradition, chrétiens qui refusent de se ranger sous le nom d'un homme ?  Pratiquement, Paul ne s'oppose ni à Apollos ni à Pierre, ni à leur pensée, mais à toute forme de clan ou de parti quelle qu'elle soit, même de Paul.

+ Le baptême serait-il à l'origine des noms donnés à ces petits groupes  (1, 13-17) ?

Cette mention du baptême peut nous éclairer. Les baptisés privilégient ceux qui leur ont donné le baptême. Mais Paul insiste : ce n'est pas en son nom qu'ils ont été baptisés. Paul replace l'Église tout entière sous le Christ. Personne, pas même lui, ne peut jouer un rôle qui effacerait plus ou moins celui du Seigneur. Paul n'a pas été crucifié. On ne baptise pas au nom de Paul. Ces versets introduisent le thème profond de toute l'épître : redécouvrir Dieu en redécouvrant Jésus Christ. Le souci de l'unité de l'Église, fondée, certifiée sur le seul fondement du Christ (3, 11) confère à toute l'épître sa cohérence, malgré la diversité des sujets traités.

Folie de la croix et Sagesse de Dieu ( 1, 18 à 3, 4)

A - Condamnation par Dieu de la sagesse humaine ( 1, 18 à 2, 5)

1 - Le plan paradoxal de Dieu : le discours de la Croix ( 1, 18-25)

Les divisions entre fidèles au sujet des prédicateurs ont leur source dans une fausse conception de la sagesse chrétienne. Par "sagesse", il faut entendre toute compétence, dans quelque domaine qu'elle soit (pensée,art, politique...) qui repose sur une étude approfondie. Paul va expliquer que sa prédication n'emprunte rien aux spéculations de la pensée. Il lance ainsi un défi à cette sagesse dont les Corinthiens étaient si friands.

Le Crucifié (18-20) : Paul use d'un langage neuf. Au lieu de partit de Dieu créateur pour en arriver à sa dernière intervention dans le monde par la résurrection, comme il l'a fait dans sa prédication à Lystre (14, 15-16) ou à Athènes, il centre son message sur le Crucifié. Sans rien retirer de sa force à la résurrection, il découvre l'ampleur du contraste Mort-Vie et constate qu'il ne peut annoncer la vie avec toute sa puissance sans souligner le message de la croix. Avec son aspect dérisoire, avec sa faiblesse, la croix réalise le salut d'une manière qui semble folle pour les hommes qui marchent encore à leur perte,tout en étant puissance de Dieu pour ceux qui sont en route vers le salut (1, 18)

Paul ne parle ni de doctrine ni de proclamation ni d'annonce, mais seulement de discours de la Croix. Folie de Dieu que la Croix. Folie qui change les échelles de valeur, les critères de réussite. Folie qui produit une révolution, qui dit du neuf sur Dieu et sur les hommes.

Paul jongle avec les mots, les utilise dans tous les sens. Il oppose deux catégories d'individus : ceux qui se sauvent et ceux qui se perdent. Il parle avec complaisance de la croix et du crucifié. Cela peut nous paraître ambigu, et aller jusqu'à l'exaltation de la misère et de la résignation. Il nous faut donc approfondir.

- L'opposition radicale entre les individus : "Ceux qui se perdent et ceux qui sont en train d'être sauvés."Ceux qui se perdent, ce sont les sages, les docteurs de la loi, les raisonneurs (v. 20), c'est-à-dire les êtres supérieurs du monde grec et juif, l'élite de la cité ; ensuite Paul étend cette catégorie à l'ensemble des juifs et des grecs (v. 22), du monde (v. 21), des hommes (v. 25) Par opposition, ceux qui sont sauvés sont ceux qui croient (v.21), ceux qui sont appelés (v. 24), en un mot, les chrétiens.

- Donc, pour Paul, l'humanité est divisée en deux blocs : les chrétiens et les autres, les sauvés et les damnés. Longtemps cette classification a été admise dans l'Église. Elle nous choque aujourd'hui. Cela semble contredire l'amour révélé en Jésus Christ, en faisant de Dieu un juge. Cela n'effleure pas l'esprit de Paul. Ça vient de toute une idéologie propre à son époque : un schéma juif - voir les apocalypses - pour qui le monde est divisé en deux, ce monde mauvais et le monde à venir. Ce schéma juif est transposable dans le monde grec.

- Paul, juif, pense selon ce schéma. Ses lecteurs, pour la plupart anciens païens, ne contestent pas cette séparation en deux blocs : c'est la structure même de leurs cités, où l'individu appartient à des groupes étanches, cloisonnés. Même si cela nous choque aujourd'hui, cela nous révèle qu'une certitude anime Paul : l'adhésion au Christ produit du neuf, situe dans un état nouveau.

Revenons au texte.

Paul jongle avec deux notions (v. 18) : il oppose folie à puissance, puis, par la suite, folie est opposé à sagesse et faiblesse à puissance. Donc, opposition entre folie-faiblesse et sagesse-puissance. Dans la mentalité de l'époque, les hommes sont persuadés que la puissance et la richesse rendent sages, humains, et que la misère entraîne mépris et folie. La vertu est réservée à une élite. Paul, lui, organise son vocabulaire autour des mêmes associations. Un mot revient sans cesse, le mot sagesse, répété six fois comme substantif, plus trois fois un nom (le sage) et une fois comme adjectif (sage).Ce sont les mots-clé du texte. Or, dans ce passage, ils changent de camp selon qu'ils ont comme complément Dieu ou le monde. Paul oppose ainsi deux types de sagesse qui correspondent à deux univers : celui des hommes et celui de Dieu.

Ce mot sagesse est très peu employé dans le reste du Nouveau Testament. Paul est obligé de l'employer ici pour dialoguer avec les Corinthiens. Aujourd'hui, le mot sagesse signifie simplement bon sens, alors qu'en Grèce, la sagesse, c'est l'idéal que poursuivent tous les hommes. "Les Grecs cherchent la sagesse" : Paul résume tout le passé grec, jalonné de grands philosophes qui ont fait des systèmes cohérents pour expliquer l'univers et la société à l'aide d'idées "éternelles", le beau, le bien, l'ordre. Or ces belles idées se heurtent aux bouleversements politiques et sociaux opérés par l'instauration de l'Empire romain. Les Corinthiens ne peuvent plus penser que la société est guidée par le bien, alors qu'elle semble dirigée par un destin aveugle. Tout est à repenser. Et à l'époque de Paul, beaucoup cherchent, surtout du côté des religions orientales, ou dans l'astrologie. La sagesse devient religieuse, voire mystique. En hommes de leur temps, les Corinthiens comprennent leur foi comme une sagesse de ce type, et se considèrent comme des sages inspirés. Paul utilise ce vocabulaire, mais en en retournant le sens, "pour ne pas réduire à néant la croix du Christ" (v. 17).

Car, pour Paul, le langage de la croix change tout. Il change les critères de jugement : la folie devient sagesse ; la faiblesse, puissance. Il change le contenu de la sagesse (V. 23-25). Dans une formulation dont il a le secret, Paul donne au "Messie crucifié" des attributs scandaleux : il est "puissance de Dieu et sagesse de Dieu"

- En parlant de "Messie-crucifié", Paul associe l'eau et le feu. Le Messie, c'est le vainqueur, le triomphateur, celui qui fait advenir le monde nouveau. Le crucifié, par contre, c'est le rejeté. La croix, ne l'oublions pas, c'est le châtiment des esclaves, des ennemis de Rome. Elle symbolise le rejet et l'horreur. Faire d'un crucifié un Messie, c'est folie et scandale.

- C'est dans ce contexte que nous devons évaluer le sens des expressions "puissance de Dieu et sagesse de Dieu." En elles-mêmes, elles n'ont rien d'exceptionnel. Tous les hommes croient en la puissance de Dieu ou des dieux, tous sont persuadés que Dieu gouverne le monde avec sagesse. Mais en attribuant ces deux termes au crucifié, Paul dit du neuf, de l'inédit, sur Dieu dans ses rapports avec les hommes. Il n'est plus un souverain conçu sur le modèle des souverains du Ier siècle. Il ne fait pas la pluie et le beau temps. Il n'est plus le sage par excellence, placé au-dessus de la mêlée. Il n'est plus le"grand horloger" qui règle tout.

- Remarquez bien qu'on en est encore souvent comme au Ier siècle, quand on pense à Dieu et qu'on n'a pas encore enregistré toute la nouveauté de l'annonce faite par Paul. Il apparaît encore comme le concurrent d'une humanité qui veut bâtir elle-même son destin. A travers la croix, c'est un autre visage de Dieu qui se révèle : il est fou, pour que les hommes deviennent responsables de leur avenir ; il est faible, vulnérable, parce qu'il entre en relation d'amour avec eux.

Ce scandale nous libère.


( la suite dans quinze jours)

Retour au sommaire