L'INTELLIGENCE DES ÉCRITURES

 

 

La Première Lettre aux Corinthiens (6)



Résumé des séquences précédentes

(aux archives)

 

1e séquence :

INTRODUCTION : L'HISTOIRE DE PAUL ET DE CORINTHE, UNE HISTOIRE D'AMOUR


2e séquence :

a - L'adresse et la salutation (1, 1-9)
b -
Introduction. La division est un scandale. - 1, 10-17
c -
 Le plan paradoxal de Dieu : le discours de la Croix ( 1, 18-25)

3e séquence :

Folie de la croix et Sagesse de Dieu (1, 26 à 3, 4)
Les prédicateurs édifient l'Église (3, 5 à 4, 21)

4e séquence :

Du passé faisons table rase (5, 1 à 6, 20)

5e séquence :

Vie sexuelle - mariage - célibat (7, 1-24)


6 - Chapitres 7 (25-40) - 8 - 9 - 10
 

1 - Vous qui êtes encore libres. 7, 25-40.

* Pourquoi un célibat ? (v.25-35)

Paul s'adresse aux "vierges" des deux sexes (v. 25-26-27-28a), aux hommes, aux femmes, aux jeunes gens et aux jeunes filles. Le mot "parthenos", vierge, peut être masculin, féminin, ou les deux à la fois. La vie en communion avec le Seigneur permet le choix en faveur d'un mariage vrai ou d'un célibat réel avec disponibilité entière. Ainsi le couple est rendu plus fort dans ses relations avec les autres. Le célibataire, homme ou femme, reçoit une place de choix dans une société qui le le concevait guère. L'apôtre valorise ainsi le couple et le célibat.

Le mariage n'a plus le caractère absolu qu'il avait dans la vision juive qui réprouvait et condamnait le refus de la procréation. Le chrétien se voit proposer un célibat volontaire en communion active avec le Seigneur. Paul l'appliquera dans certains cas aux veuves (v. 39-40). L'histoire humaine n'est plus seulement une course à la vie contre la mort. La résurrection du Christ a modifié les données.

v. 29-31 : la situation du Chrétien dans le monde moderne. C'est le noyau et le joyau de ce petit développement. Le temps s'est raccourci (Paul dit "cargué", comme les voiles d'un navire arrivant au port. Voici présente la tension eschatologique : "elle passe, la figure de ce monde". Paul joue entre "ce monde", avec sa forme présente, passagère, transitoire, et "le monde" avec sa transfiguration, sa transformation. En Christ, nous appartenons aux deux mondes et Paul en souligne les conséquences pratiques : le mariage, la douleur, la joie, la possession, l'usage des biens de ce monde ont une existence bien réelle et la vie se déroule avec eux. Mais en Christ, ils reprennent leur place. Ils cessent d'être des buts et de tenir lieu d'horizon. Ils doivent laisser libres et entières les forces de ceux qui appartiennent au Christ.

v. 32-35 : Comment plaire au Seigneur sans partage ? Paul n'a pas de voie facile à proposer. Il ne veut pas prendre les Corinthiens au piège. Il voudrait que les époux ne cherchent pas seulement à se plaire, mais à plaire au Seigneur dans une action présente. Il leur faut trouver comment ne pas être partagés entre leur couple et le Seigneur. Chacun devrait garder tout son temps et toute sa liberté pour le service du Christ. En théorie c'est pus facile pour les non mariés (v. 8)  ou pour les vierges des deux sexes.

* Conseils aux fiancés (v. 36-38)

Deux interprétations possibles de ces versets:
- soit traditionnelle : les problèmes d'un père qui se demande s'il doit ou non marier sa fille.
- plus sûre, exégétiquement, : Paul s'adresse à des fiancés d'origine judéo-chrétienne qui ont déjà signé le contrat matrimonial, mais ne vivent pas encore ensemble, pas mariés. Doivent-ils se marier vraiment, ou rester dans la situation où ils sont ?

* Conseils aux veuves (v. 39-40)

La veuve avait souvent une situation précaire. Le remariage était donc une nécessité économique. Dans la mesure où les communautés secouraient les veuves, la perspective proposée par Paul devient réalisable. . 1 Timothée 5, 9-16 montre qu les veuves pouvaient former une classe particulière et être dotées d'un ministère. Elles devaient avoir plus de 60 ans, ne s'être mariées qu'une seule fois et être vertueuses. Le remariage est cependant possible, mais seulement avec un chrétien.

2 - Conscience et connaissance - Liberté et Amour (8, 1 à 11, 1)

Voici une question pratique, qu'il ne faudrait pas réduire à une simple prescription alimentaire (Paul ne cite pas le décret de Jérusalem - Actes 15, 23 - qui n'avait qu'un caractère local.) C'est ici un texte révélateur du génie de Paul. A partir d'un sujet banal (les viandes sacrifiées aux idoles) il aborde les questions les plus décisives de la vie morale (conscience et liberté), communautaire (rapports entre croyants d'opinions différentes), sacramentelles (exigences spirituelles des rites d'initiation), politique (jusqu'où  et comment le chrétien participe à la vie de la société). De fait, même un problème périmé acquiert une valeur toujours actuelle pour le lecteur de Paul.

La participation aux banquets païens était une nécessité pour les membres païens d'une corporation qui dépendait d'un "patron" (selon les cas, une divinité ou un chef religieux). Cette participation était une condition indispensable pour pouvoir exercer son métier. De plus la cité avait des fêtes auxquelles les chrétiens d'origine païenne étaient amenés à prendre part.

Dans sa correspondance avec Corinthe, Paul abordera trois aspects et ne donnera pas toujours les mêmes conseils. Cela amènera les exégètes à s'interroger et à se demander si tous ces passages appartiennent à la même lettre ou si Paul a dû faire face à une évolution de la situation.

Les trois aspects : lors des sacrifices offerts aux dieux païens, les viandes sacrifiées comprenaient deux parts, l'une utilisée lors du sacrifice et presque toujours consommée par ceux qui l'offraient, l'autre était un surplus laissé à la disposition des prêtres qui la revendaient ou la faisaient revendre sur le marché.

Les Juifs avaient en horreur toutes ces pratiques païennes. Entrer dans un temple païen était une souillure. En aucun cas il n'était question pour eux de participer à un banquet sacrificiel païen quel que soit le motif. De plus les bêtes sacrifiées pouvaient ne pas répondre aux prescriptions alimentaires des Juifs. ils étaient d'ailleurs dispensés de ces banquets. Il était également interdit aux Juifs de manger de ces viandes en privé après les avoir achetées au marché.

Parmi les Grecs convertis, certains totalement libérés (les forts) n'accordent plus de réalité au pouvoir des idoles, se sentent libres pour consommer en toute bonne conscience des viandes achetées au marché. Pour eux, elles ne mettent pas en communion avec les idoles et leur consommation ne fait pas concurrence à la communion avec le Christ. Mais pour d'autres (les faibles) l'idole conserve un certain pouvoir et la consommation de viandes sacrifiées aux idoles n'est pas indifférente et fait courir des risques à la foi chrétienne : ils craignent de retomber dans le paganisme et son idolâtrie. Ce tourment de conscience ne semble donc se poser que pour les Grecs.

A - Liberté et scandale, liberté et amour (8, 1-13)

A Corinthe, certains se vantent de leur connaissance et de la liberté d'action qui en découle. Pour répondre à la question posée - peut-on consommer des viandes offertes aux idoles , - Paul va répondre à ce qui la motive : tout d'abord l'amour constitue le cadre et la motivation de la connaissance (8, 1-3). Ensuite la vraie connaissance vient de Dieu (8, 4-6). Enfin la consommation des viandes sacrifiées aux idoles a moins d'importance que l'édification de la communauté (8, 7-13)

* Connaissance et amour (v.1-3)

Le groupe des "forts" se recrute parmi les païens convertis. Son slogan : "Nous avons la connaissance". C'est peut-être le même groupe qui répétait "tout est permis" (6, 12). Son point de vue est simple : la connaissance libère. Paul, non sans humour, n'hésite pas à se ranger parmi eux et à étendre à tous l'affirmation "Nous avons la connaissance". Sa réplique viendra plus loin (13, 1-3) : c'est l'hymne à l'amour. Mais dès le verset 1 il dit : c'est l'amour qui édifie.

Pour Paul, la connaissance véritable comporte un double mouvement : celui qui part de l'homme, de sa connaissance religieuse, de ses aspirations, mouvement que Paul tempère et atténue un peu... et le mouvement qui vient de Dieu et qui atteint l'homme : être comme Dieu (v. 3) Dieu seul connaît toutes les implications de la connaissance.

* Foi et connaissance (v. 4-6)

Paul comprend l'attitude des "forts" et décrit maintenant ce que tous doivent connaître : il n'y a pas d'idoles, mais un Dieu unique (v. 4). Paul esquisse un parallèle entre le polythéisme et la théologie chrétienne : il oppose les nombreuses divinités païennes (les grands dieux) et les nombreux "seigneurs" (héros ou hommes divinisés) au seul Dieu et au seul et unique Seigneur. D'où la confession de foi du v. 6 qui exprime la connaissance que tous doivent avoir. Sans que la conclusion explicite en soit formulée (ce qu'il fera en 10, 25-26). Cette démonstration revient à dire : la viande n'est que de la viande.

* La liberté implique le respect de la conscience de l'autre (v. 7-13)

En 8, 1 : "nous avons tous la connaissance" - et en 8, 7 : "mais tous n'ont pas la connaissance".

Pour quel motif ? A cause de l'habitude maintenant de l'idole. Ou (autre traduction ) certains avec la conscience jusqu'à présent de l'idole. La TOB traduit : "marqués par leur fréquentation encore récente des idoles."

Cette remarque s'adresse donc aux "faibles". Bien que le mot ne soit pas employé, pour les forts, manger de la viande sacrifiée aux idoles est un critère décisif de liberté et de connaissance. C'est une démonstration de la non-existence de l'idole. Les faibles plus craintifs doivent pour une part venir du judaïsme (les ex-craignant-Dieu). Ils pressentent encore un risque de la proximité de l'idole  et perçoivent des dangers auxquels les forts ne sont plus sensibles. Mais manger ne donnera pas un bon point aux forts lors du jugement (v. 8). Certes, libérés, ils ne courent aucun danger en participant aux cérémonies païennes sans valeur ou en consommant des viandes sacrifiées qui ne sont que de la viande. Mais ils font courir un danger aux autres. Les forts voudraient apprendre à vivre aux faibles, éduquer leur conscience et même la construire (v. 10) en les amenant à manger, malgré leur trouble, malgré leur crainte. Pour Paul, seul l'amour construit (v. 1), cet amour qui rend responsable du faible, frère pour lequel le Christ est mort (v. 11). La liberté du fort crée la chute du faible, car leur évangile devient une loi qui, au lieu de libérer avec amour, asservit le faible et détruit l'oeuvre du Christ.

D'où la conclusion du v. 13 : Paul, qui est un fort, est prêt à être faible avec les faibles (9, 22), à s'abstenir de toute viande et à renoncer à sa liberté personnelle pour manifester l'amour du Christ. Ce sera le thème de tout le chapitre 9 : Paul renonce à tous ses droits d'apôtre pour faire triompher l'Évangile (9, 1-23) et montrer ainsi qu'il n'y a pas de vie chrétienne sans ascèse (9, 24-27)

B - Un exemple de liberté : l'apostolat de Paul (chapitre 9)

Cette lettre est intéressante pour saisir les incidences du milieu ambiant sur la naissance, l'exercice et le développement des ministères.
Paul rappelle les trois ministères corinthiens face aux trois ministères pauliniens. Un goût certain pour le manque de mesure, le désir d'en imposer, l'aspiration à prendre plus de place sont soulignés par le verbe "gonfler", "enfler", qui revient en 4. 6. 18.19, 5, 2 - 8, 1 - 13, 4. Les Corinthiens peuvent détenir la connaissance (la gnose), mais la connaissance enfle, alors que l'amour édifie (8, 1). Et "l'amour ne s'enfle pas d'orgueil".

Les Corinthiens recherchent les ministères qui font le plus d'impression et qui mettent en valeur les performances personnelles. Ce n'est pas le message évangélique qui les intéresse en premier. Dans ce milieu cosmopolite, aimant l'argent, avec le goût du spectacle, les Corinthiens aiment d'abord le don de prophétie à la manière grecque (13, 8), le parler en langues avec ses phénomènes d'inspiration (14, 1-40), la sagesse-connaissance. Face à cette triade (prophétie-glossolalie-connaissance), Paul veut rétablir les trois grands ministères : apôtres-prophètes-didascales. Pour lui ce qui compte d'abord, c'est de créer la communauté, en soulignant l'orientation missionnaire de l'Église. C'est pourquoi il met à part, avant l'énumération de tous les dons : premièrement les apôtres, deuxièmement les prophètes, troisièmement les docteurs (didascales). Paul se réfère à l'orientation de l'Église d'Antioche.

Paul a eu plusieurs listes de ministères. Nous y reviendrons. Ici, par trois fois, il se dit apôtre (10 fois dans l'ensemble de cette lettre). Paul détient ce ministère par miséricorde, et il doit être sans reproche. Car il est apôtre des païens. Jamais Paul n'emploie le mot d'"ancien", en usage dans l'Église de Jérusalem et dans les synagogues.

* v. 1-14 : la liberté et les droits de l'apôtre.

L'apostolat, c'est :
1-Avoir vu Jésus ressuscité.
2-Avoir porté l'évangile à d'autres
3-Manger et boire, donc vivre aux frais de la communauté. Ou bien, autre interprétation, liberté de manger et de boire avec les Grecs et avec les Juifs selon les cas, donc libre face aux prescriptions alimentaires ; ou bien encore, liberté de manger tous les jours n'importe quoi.
4- Emmener sa femme dans ses tournées
5-Vivre, seul ou avec elle, aux frais de la communauté.

Ce tableau (v.1-6) pose quelques questions. Quel est au juste le cercle des apôtres ? Paul connaît-il les Douze  (15, 5) ? Mais ici tous les frères du Seigneur et même Barnabas sont-ils apôtres ? Pourquoi Pierre est-il mis à part ? Parce qu'il serait plus connu que les autres ? Paul semble avoir une notion assez large de l'apostolat et y inclure les frères du Seigneur et Barnabas.

Ce tableau vif n'est pas un traité, mais une apologie. C'est que d'autres (9, 2) considèrent son apostolat comme non-valable. Ce ne sont pas des Corinthiens (9, 3). De quoi accuse-t-on Paul, et aussi Barnabas ? De ne pas obéir à un ordre du Seigneur et de refuser d'être les salariés de l'Église de Corinthe. En 9, 7-14, Paul répond à cette accusation en prenant trois exemples : le militaire - le cultivateur - le berger. Tous trois reçoivent un salaire. N'est-ce qu'un usage humain ?
Réponse de Paul en quatre points :
-Ce que dit la Loi (Deutéronome 25, 4) : la situation du boeuf.
-Celui qui sème peut être aussi celui qui moissonne.
-Dans tous les cultes antiques (juifs ou païens), les prêtres sont rétribués pour qu'ils puissent se consacrer entièrement à leur fonction.
- L'ordre du Seigneur : l'ouvrier mérite son salaire.

* v. 15-18 : Paul renonce à ses droits.

On s'attend à ce que Paul réclame son salaire, l'argent auquel il a renoncé jusqu'à présent. Mais Paul par ses effets oratoires cherche à obtenir justement l'inverse : "Je n'ai usé d'aucun de ces droits." Paul n'est pas un volontaire de l'apostolat. C'est une nécessité qui lui est imposée : il a été empoigné par le Christ. Sa seule manière d'exploiter Corinthe, c'est de ne rien prendre. En effet, à Corinthe, tout est fait d'intérêt et d'argent. Paul tient à y apporter la prédication libre de l'Évangile. Il n'a jamais voulu être un salarié de l'Église de Corinthe. Il préfère vivre dans une pauvreté relative. C'est la gratuité de son Évangile qui surprend les Corinthiens et rend suspect à leurs yeux son apostolat. Ils pensent que s'il refuse un salaire, c'est qu'il n'est pas mandaté, parce qu'il n'est pas sûr de ce qu'il annonce. Lui pense le contraire. Pour annoncer un évangile complet, total, il lui faut rester libre à l'égard de tous. D'où le développement qui suit :

* v. 19-23 : libre de se faire tout à tous.

Nous avons là une hymne à 5 strophes encadrées par une thèse et une conclusion. Thèse : v. 19 / Strophe 1 : v. 20a / Strophe 2 : v. 20b / Strophe 3 : v. 21 / Strophe 4 : v. 22a / Strophe 5 : v. 22b : Conclusion : v. 23

* v. 24-27 : La course et son enjeu.

L'image de la course a une longue tradition dans la philosophie grecque. A Corinthe, les Jeux Isthmiques avaient lieu tous les deux ans. Paul était peut-être là aux jeux du printemps 51. Sur les six disciplines pratiquées il en a retenu trois : la course, la lutte et la boxe. Il a laissé de côté le javelot, le disque et le saut. Cependant Paul donne une application communautaire à l'image de la course. Au lieu d'un seul, tous ceux qui sont dans la course remportent le prix. Les athlètes s'imposent une discipline rigoureuse pour une couronne périssable qui est de peu de valeur par rapport à la couronne impérissable du chrétien. Après cette image communautaire, Paul s'applique à lui-même l'image : son ministère est comme un concours de lutte, un match de boxe. A quelles difficultés fait-il allusion ? Globalement à tout ce qu'il lui faut subir pour parvenir à édifier les Églises. Paul s'applique ce qu'il demande aux autres : il ne veut pas être disqualifié.

C - Chapitre 10

Paul vient de se donner en exemple, pour répondre à ses accusateurs (chapitre 9). Et il a dit son combat, sa course, comme une épreuve sportive où tous courent mais un seul gagne.

Maintenant il va prendre l'exemple d'Israël au désert pour dire à ses interlocuteurs que ce n'est pas gagné simplement parce qu'ils ont adhéré à la foi en Jésus Christ, qu'il y a un combat à mener : on n'est pas sauvé automatiquement. Il va le faire en employant le style du midrash qu'il connaît bien, lui, l'ex-rabbin.

v. 1-5 . Le rocher ambulant. Dieu, c'est mon rocher.
v. 5 : allusion à Nombres 14, 16 : Dieu parle d'anéantir le peuple, Moïse intercède : "que diront les Égyptiens s'ils voient les cadavres des Hébreux jonchant le désert ?"
v; 6 : Allusion à Exode 32, 6, l'épisode du veau d'or.
v; 8 : Allusion à Nombres 25, 1-9 : fornication = prostitution sacrée (?) avec les Madianites.
v. 9 : Allusion à Nombres 21, 5-6
v. 10 : Allusion à Nombres 17, 6-15
v. 11 : L'Exode, une aventure d'aujourd'hui. La fin des âges (Hébreux 1, 2 : "lorsque les temps furent accomplis". Nous sommes dans les derniers temps

Quatre solutions pratiques

1 - Participation à la Cène et idolâtrie. (10, 14-22)
L'Église est aujourd'hui constituée par le baptême. Elle se nourrit de l'Eucharistie. C'est ainsi que se réalise la communion. Si tu communies, tu t'engages pour aujourd'hui et pour demain. Si nous communions, nous sommes libérés des idoles.
Le mot-clé est communion, koinônia = intimité, dans le langage profane. Donc, si tu es en intimité avec le Seigneur, tu l'es avec les frères, mais tu n'as rien à voir avec les idoles, les démons. Paul fait allusion à la participation aux banquets païens qui se tenaient dans les annexes des temples. C'est beaucoup plus grave que de manger chez soi des viandes immolées.

2 - Les viandes achetées au marché ? Pas de question (10, 23-27)
Paul reprend le slogan de 6, 12 pour l'appliquer cette fois aux viandes sacrifiées aux idoles. Ici il ne s'agit  plus de banquets païens, mais de viandes achetées au marché. Paul est plus libéral : en conscience, pas de problème, sauf si ça risque de scandaliser quelqu'un.

3 - Avoir des égards pour les faibles (10, 28-30)
En effet il peut y avoir un risque de faire tomber les faibles. Mais Paul dit explicitement qu'il ne partage pas ces craintes.

4 - Une règle générale : tout faire pour la gloire de Dieu (10, 31)

(à suivre, le 27 décembre)

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