LE CREDO

(Gilles Brocard)

 

Article 4 : la mort résurrection du Christ

 

Voici le deuxième volet à propos de Jésus-Christ : après vous avoir précisé l’importance de tenir ensemble Jésus et Christ, c’est-à-dire Jésus vrai Homme et Jésus vrai Dieu, (qui nous apprend ce qu’est l’Homme et qui est Dieu), je vous propose de nous arrêter dans cet article sur « la mort-résurrection de Jésus-Christ » qui est le centre de la foi chrétienne. En effet, comme le dit St Paul, « Si Christ n’est pas ressuscité, alors notre prédication est vide et votre foi aussi. » (1 Co 15, 14). Le mois prochain, 3ème volet de ce triptyque, je vous parlerai du jugement denier, de l’enfer, du purgatoire et du paradis à partir de ces deux phrases du credo :   « il viendra juger les vivants et les morts » et « Je crois à la vie éternelle ».

 

 

Comment la mort de Jésus a fait mourir la mort 

Jésus est tellement persuadé que l’Amour fait vivre, qu'il décide d’aimer quoi qu’il arrive. Jusque sur la croix, il vit dans cet état d'Esprit qui l'a toujours animé et continue à faire confiance à son Père, comme s'il disait : “Père, je sais que Toi, tu es capable de faire que ces événements servent à quelque chose, je sais que ton Amour ne peut que l'emporter, alors non pas ce que je veux, mais ce que tu veux” (Mc 14, 36).

La mort de Jésus est la mort d'un homme absolument libre, totalement aimant. C’est pour cela qu’il dit : "Ma vie nul ne la prend mais c'est moi qui la donne". Il ne décide pas de mourir, mais il décide d’aimer, même si aimer doit le conduire à mourir. C’est cela, l'amour : c’est donner sa vie pour ceux qu’on aime. D'une certaine manière, le vendredi saint, c'est Dieu le Père qui dit : “Oui, tu es bien mon fils... la manière dont tu as vécu tes 30 ans d'anonymat de charpentier et tes 3 ans de vie publique...jusqu’à ta manière de mourir par amour, oui, c'est bien une vie de fils de Dieu. Je me reconnais dans cette vie-là, parce que c'est ma manière de vivre à moi aussi...vivre en aimant jusqu’à en mourir ! » Jésus sur la croix, c’est Dieu qui ne cesse de nous dire « Je vous aime à en mourir !» Et qui le fait.

Quand Jésus meurt ainsi, par amour (et non pour apaiser le courroux de son Père), on peut donc dire que l’amour n’en est pas mort puisqu’il est toujours vivant ! Mais c’est à la mort qu’il est arrivé quelque chose au moment où Jésus meurt par amour : avant, la mort n’était que mort, qu’un énorme point final à la vie, or maintenant, grâce à la victoire de l’amour du Christ sur la mort, on peut dire que la mort a perdu son caractère mortel ! Comme le dit st Paul : « La mort est morte, elle a perdu son dard venimeux ». Cf 1 Corinthiens 15, 54 : « La mort a été engloutie dans la victoire. Mort, où est ta victoire ? Mort, où est ton aiguillon ? ».  La mort de Jésus par amour, a donc fait disparaitre le caractère mortel de la mort ! Celle-ci devient alors un passage, d’un style de vie à un autre. On pourrait encore dire que Jésus, en mourant par amour, a planté la Vie dans la mort.

 

« Il est descendu aux enfers »

C’est ainsi que je comprends cette affirmation du credo : « Il est descendu aux enfers », c’est-à-dire, il a rejoint tous nos enfers, pour y faire régner la Vie par sa présence. Tout est désormais baigné de la présence du Christ vivant et aimant, même la mort. Il est descendu dans nos enfermements, et il continue d’y descendre encore aujourd’hui, à chaque fois que nous vivons un enfer, pour nous dire : « sois sans crainte, je suis là présent dans ta nuit, ma Vie l’emportera, tu n’es plus seul dans les enfers puisque je suis là avec toi pour vaincre avec toi les forces de mort ». Au moment où Jésus meurt par amour, il ouvre une brèche dans la mort pour nous faire passer avec lui ! C’est le sens du mot : « Pesah en hébreux = pâque = passage » !

En vous écrivant cela, j’ai en tête l’image de Jésus qui tient les portes d’un ascenseur pour ne pas qu’elles se referment et qui dit à chaque personne qui meurt : « Aller, viens toi aussi, passe en résurrection, passe en vie éternelle, je tiens les portes de la mort pour ne pas qu’elles se referment sur toi, j’ai appris à faire ce geste sur la croix, quand j’avais les bras écartés afin que l’humanité ne butte plus jamais sur les portes de la mort ».

 

« Il est monté aux cieux » 

La mort-résurrection de Jésus a encore une autre conséquence de taille, du côté de Dieu cette fois-ci. En retournant vers son Père, Jésus n’a pas largué son corps comme un module lunaire devenu inutile : il est ressuscité corps et âme, tout entier avec les marques de ses plaies sur le corps : je peux donc affirmer qu’il y a de l’Homme en Dieu. Et s’il y a un Homme glorifié au cœur de la Trinité, c'est afin que toute l'humanité soit éternellement en cet Homme, Jésus-Christ, au cœur de la Trinité. C’est ce que nous affirmons dans le crédo quand nous disons qu’« Il est monté aux cieux ».

Mais attention à cette expression ! La difficulté vient de notre besoin d’imaginer, de spatialiser pour mieux comprendre ces réalités mystérieuses. En effet, dans la pensée juive, à l’époque de Jésus, le monde était conçu sous la forme d’un bâtiment à trois étages : au sous-sol, il y avait l’enfer et la mort ; au-dessus de nos têtes, il y a le ciel, les puissances divines, les anges et Dieu ; et entre les deux, il restait le monde terrestre, humain tel que nous le connaissons. Quand les premiers chrétiens voudront dire que Jésus est ressuscité, ils diront tout naturellement « qu’il est monté au ciel », là où Dieu réside. Le ciel n'est donc pas un lieu supraterrestre, au-dessus des nuages, c'est le lieu de la rencontre de Dieu et de l'homme, c'est très exactement « l'intimité de Dieu », le cœur de Dieu. Donc quand vous dites à un enfant que son grand-père qui vient de décéder est au ciel, assurer vous bien qu’il comprend que c’est du cœur de Dieu dont vous voulez parler.

 

Mourir pour vivre aujourd’hui

La Résurrection de Jésus n'est donc pas un événement extraordinaire par lequel Jésus s'en serait bien tiré, par un tour de passe-passe opéré par un Dieu qui finalement "peut tout". Si c'était ça, Dieu serait bien sadique de laisser Jésus aller jusqu'à la mort pour lui dire ensuite : "Je vais t'en sortir". Non ! Ce qui est arrivé à Jésus, c’est ce que Dieu veut pour chacun de nous ! Comme le dit St Paul, « Par le baptême en sa mort nous avons donc été ensevelis avec lui afin que, comme Christ est ressuscité par la gloire du Père, de même nous aussi nous menions une vie nouvelle. En effet, si nous avons été unis à lui par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable à la sienne » (Rm 6, 3-5). Cela me semble clair : de même que Jésus continue de descendre dans tous nos enfers encore aujourd’hui pour y apporter la Vie, ainsi il veut ressusciter en chacun de nous, il veut briser les forces du mal et de mort en chacun de nous.  

Vous l’aurez compris, ce n'est pas à la mort que nous avons à nous préparer (même si nous devons la regarder en face) c‘est à la vie ! Si Dieu est devenu Homme, c'est pour nous proposer de vivre avec lui des vies de ressuscités, aujourd'hui ! Pas demain, pas après la mort ! Aujourd’hui ! En fait la vraie question, ce n'est pas de savoir si nous serons vivants après la mort, (cela c’est sûr) mais de savoir si nous sommes vivants avant la mort. C'est cela la grande tragédie, finalement, c'est de n'avoir pas vaincu la mort durant la vie. C'est pour cela qu'il ne faut pas remettre à plus tard notre entreprise de résurrection. Le baptême inscrit en nous ce que j’appelle « la forme pascale » qui fait que nous pouvons faire de nos morts, des passages vers plus de vie. Ce mouvement fondamental qui consiste à mourir pour renaître, cette nécessaire transformation de soi qui passe par une mort à soi-même, pour accéder à une vie nouvelle, c’est ce que j’appelle notre entreprise de résurrection : c’est l’expérience du grain de blé tombé en terre : « Si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il reste seul; s'il meurt, il porte beaucoup de fruits » (Jean, 12, 24).

La vie est une série de Pâques, c'est-à-dire de passages, de la mort à la vie, de naissances impliquant le consentement à une mort préalable ; depuis la sortie du sein maternel, jusqu’au dernier soupir, où nous devrons accepter de mourir à notre vie naturelle pour entrer dans la vie de Dieu lui-même. Entre ces extrêmes, nous avons à devenir nous-mêmes et devenir soi-même ne peut se faire qu’au prix d’une mort à l’Homme ancien pour naître à l’Homme nouveau. Ce passage est particulièrement délicat, car il se fait le plus souvent à l’occasion d’une épreuve, d’un échec, d’une « crise » qui remet en cause ce que nous avions soigneusement mis en place. (je pense au passage de l’enfance à l’adolescence, de l’adolescence à l’âge adulte, de ma vie de célibataire à celle d’homme ou de femme marié-e, de ma vie centrée sur moi à celle de parent, de ma vie en pleine forme à ma vie affaiblie par la maladie ou le grand âge, etc… Comme le dit Maurice Zundel, ce théologien suisse du siècle dernier dont j’aime particulière les écrits :

Il s’agit de vaincre la mort aujourd’hui même.

Le ciel n’est pas là-bas : il est ici ;

l’au-delà n’est pas derrière les nuages, il est au-dedans.

L’au-delà est au-dedans, comme le ciel est ici maintenant.

C’est aujourd’hui que la vie doit s’éterniser,

c’est aujourd’hui que nous sommes appelés

à vaincre la mort, à devenir source et origine,

à recueillir l’histoire, pour qu’elle fasse,

à travers nous, un nouveau départ.

Aujourd’hui, nous avons à donner à toute réalité une dimension humaine                        

pour que le monde soit habitable, digne de nous et digne de Dieu.           

 

Et notre résurrection après la mort ? 

Notre résurrection commence dès la mort, mais elle ne sera totale qu'à la fin des temps, car je ne suis vraiment moi qu'en compagnie de tous mes frères. Il n'y a donc pas de salle d'attente où l'âme, séparée du corps attendrait la fin du monde pour récupérer son corps ! Ainsi le chrétien devra s’interdire de considérer la mort résurrection comme l'événement qui libère l'âme des entraves du corps. Comme si le corps était pour l'âme une gêne, une sangle, pour ne pas dire un simple emballage ou encore une prison !

Au ciel, nous demeurerons nous-mêmes. C'est bien moi et non un autre que moi qui verrai Dieu et qui vivrai de sa vie, aimant comme il aime. Nous ne serons pas absorbés, mais transfigurés. Je ne serai pas un autre, je serai bien moi mais devenu tout autre. C'est moi qui serai éternellement heureux. Quand je dis tout moi, j'entends moi avec toutes mes relations : si je suis marié, avec ma femme; si je suis père ou mère de famille, avec mes enfants ; mes frères, mes sœurs ; mes amis, ma communauté religieuse ; mon milieu social ; mon milieu professionnel ; mon travail ; tout ressuscite avec moi, en moi et par moi.

Du coup, nous pouvons penser que, dans notre vie ressuscitée, tout ce qu'il y a de bon, de beau et de vrai dans l'existence terrestre, subsistera. Tout le travail accompli pour la paix, la justice, la beauté, la culture, toute l'œuvre exécutée sur les chantiers humains, tout cela ressuscite car tout ressuscite sauf ce qui est resté en deçà de l'amour, tout, sauf l'égoïsme et le péché. Et même ce qui fut raté manqué, pas pleinement réussi, tout cela sera restauré !

Je tiens cela de cette mystique rhénane du 14ème siècle, Julienne de Norwich (1342) dans son "livre des révélations", ch.32) : "Il y a une œuvre que la sainte Trinité accomplira au dernier jour... Cette grande œuvre décidée par Dieu de toute éternité, profondément cachée dans son sein, connue seulement de lui, c'est celle où toutes choses seront par lui réparées. De la même manière qu'elle a tout créé de rien, ainsi la Trinité fera-t-elle que tout ce qui n'est pas le bien le devienne. Cette vision me remplit d'admiration... mais il me semblait impossible que tout pût être bien comme notre Seigneur me le révélait. Voici la seule réponse qu'il me fit à ce sujet : "Ce qui te paraît impossible ne l'est pas pour moi. Mes paroles se vérifieront en tout : oui, je réparerai tout. " J'appris donc par la grâce de Dieu, qu'il fallait m'en tenir fermement à la foi; ainsi que je l'avais fait auparavant, mais croire avec non moins de fermeté que toutes choses seront bien. "Oui, dit-il encore, je tiendrai ma parole en toutes choses et je ferai que tout sera très bien."

« Je crois à la résurrection de la chair »

C’est le sens de notre phrase du credo : « Je crois à la résurrection de la chair » que nous disons à la fin du credo : le terme français « chair » n'a pas les mêmes harmoniques que le mot hébreu correspondant : pour un juif, la chair, ce n’est pas « la viande », c’est l'Homme tout entier, avec son enracinement dans la nature, dans un milieu, dans sa race. La chair inclut toutes les relations avec les personnes et les choses. Cela nous invite à ne pas séparer le monde d’ici-bas avec celui du ciel ! En fait, il n'y a pas d'autre monde, d'autre vie, mais c’est ce monde ci (que nous connaissons) qui deviendra tout autre, c’est cette vie-là qui deviendra tout autre. Nous ne devrions jamais parler d'un autre monde, mais toujours de ce monde qui, par la résurrection, deviendra tout autre. Quand nous disons que nous croyons à la résurrection de la chair, nous disons donc que c'est l'Homme total, tout entier qui ressuscite. On me demande parfois : « Retrouverai-le au ciel mon fils décédé à vingt ans ? » Il faut être absolument net : bien entendu puisque vous êtes constitués par cette relation à votre enfant. Que sommes-nous sans les êtres que nous aimons ? Quel serait notre bonheur sans ces retrouvailles ?

La résurrection de toute la création

Je ne peux pas terminer cet article sur la résurrection du Christ et la nôtre sans vous dire un mot sur la résurrection de toute la création. En effet, il n’y a pas de raison que la puissance contenue dans la résurrection du Christ soit réservée à ces seuls chanceux d’Hommes ayant réussi jusqu’au bout leur évolution. De quel droit exclure les animaux et le cosmos du rayonnement de cette vie divine en réduisant la merveille d’une nouvelle création à la seule espèce humaine ? Pourquoi refuserions-nous un certain partage du cadeau suprême que nous recevons de notre sauveur ?

C’est st Paul dans son épitre aux romains qui a merveilleusement décrit cette intuition  « J’estime en effet que les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qui doit être révélée en nous. Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu : livrée au pouvoir du néant - non de son propre gré, mais par l’autorité de celui qui l’a livrée - elle garde l’espérance, car elle aussi sera libérée de l’esclavage de la corruption, pour avoir part à la liberté et à la gloire des enfants de Dieu. Nous le savons en effet : la création tout entière gémit maintenant encore dans les douleurs de l’enfantement. Elle n’est pas la seule : nous aussi, qui possédons les prémices de l’Esprit, nous gémissons intérieurement, attendant l’adoption, la délivrance pour notre corps ». (Rm 8 : 18- 23)

Pour commenter ce passage, je vais citer intégralement les paroles d’un prêtre du diocèse de Besançon, Florin Callerand, décédé en 1998 et fondateur de la communauté de la Roche d’Or. Si je me permets de reprendre ses paroles intégralement, c’est parce que je ne peux pas mieux exprimer que lui ce si grand mystère et aussi pour vous faire goûter ses propres paroles qui sont si bonnes à entendre.

« Il semble bien d’après le texte de l’épitre aux Romains que dans la résurrection finale il y aura 2 temps successifs : d’abord le Christ donnera la plénitude de sa gloire aux hommes qui dans leur première forme de vie peuvent en avoir les prémices, puis une fois les hommes divinisés en Christ, ceux-ci aimeront à communiquer aux animaux, aux minéraux aux végétaux une sorte de contagion par rayonnement dans la mesure de leur capacité d’accueil. On comprend donc comment les hommes ayant attaché leur vie au Christ, pourront faire partage de leur gloire de ressuscité avec les êtres créés encore attardés sur une voie inférieure. Comment si Dieu est Amour, serait-il pensable que la gloire de Dieu demeure comme une jalouse chasse gardée pour quelques privilégiés ?

Il n’est pas étonnant que Edith Stein, martyre carmélite morte en camp de concentration qui priait pour le salut de ses bourreaux, de ces hommes qui ne méritaient plus d’être appelés hommes tant ils étaient de véritables bêtes envers les autres hommes, il n’est pas étonnant que cette femme ait pu éprouver combien le monde inférieur des animaux a besoin d’être sauvé lui aussi. En « du fini à l’éternel » elle dit : « la vocation de l’homme est de devenir le sauveur de toute créature. Il le peut dans la mesure où lui-même est sauvé ! Une nouvelle responsabilité pour l’homme s’ouvre devant nous. La percée de la grâce dans la création n’est possible que pour un être doué de liberté. Or ce qui n’en est pas doté est incapable par lui-même de consentir à son propre salut. Mais cela ne signifie aucunement qu’il n’éprouve pas le besoin de sa délivrance. L’âme des animaux enfermée lourdement en elle-même a grand désir de sécurité. C’est donc totalement du dehors d’eux même que peut leur arriver le sauvetage. Le soupir angoissé de la créature attend impatiemment la manifestation des enfants de Dieu.

Edith Stein entend la voix sourde étouffée des sans voix, c’est à dire des êtres qui n’ont pas reçu la liberté comme cadeau suprême, ce n’est pas pour autant qu’ils ne doivent pas être revêtus et envahis de la gloire du Christ. Embrasser avec les bras est une première chose. Embrasser avec les yeux ce monde qui est révèle la gloire de Dieu par sa beauté est une deuxième chose importante. Mais embrasser avec le cœur l’univers entier avec tous les êtres innombrables pour leur communiquer comme à des frères la gloire reçue du Christ ressuscité est certainement la plus noble tâche que nous avons à accomplir.

L’homme ressuscité le premier aura la mission d’être le réssusciteur du cosmos tout entier. Si les fils de Dieu ne se manifestent pas de cette façon-là, comme réssusciteurs, alors le monde est dans les larmes à tout jamais. C’est la désespérance totale. Car la création ne le veut pas, elle attend dans l’espérance d’être libérée de la servitude de la corruption. Voyez-vous, dans ce premier temps d’existence, nous sommes les collaborateurs de Dieu pour le perfectionnement du monde, par le travail. Mais ce n’est pas suffisant, il s’agit dans un 2ieme souffle de la création de devenir non plus des travailleurs avec Dieu mais des glorificateurs et des réssusciteurs avec Dieu : Christ nous ressuscite et nous, nous ressuscitons les créatures ! Voilà la finale de l’histoire

La capacité essentielle de l’homme n’est pas d’être simplement un morceau de création, mais d’être enfant de Dieu animé de l’Esprit Saint et capable de le faire passer aux animaux aux végétaux à toute la création. L’âme des bêtes ne peut trouver le repos que dans l’appuiement sur l’homme pacifié. A plus forte raison pour tous ces enfants pour tous ces êtres humains qui ne sont pas encore entrés dans cette connaissance et qui ont encore bien plus peur que les animaux ! Voilà notre mission voilà la mission de l’Eglise : d’être pacifiante, d’être réssusciteuse. Je ne connais pas d'autre religion, plus que la nôtre qui nous donne d’être des « réssusciteurs » avec Dieu, de tous nos frères les hommes et de toute la création. (Florin Callerand, in « mourir en Vie », 1.4, possibilité de le commander directement au foyer de la roche d’or).

Génial non ?

Qu’en pensez-vous ?

 

 (la prochaine fois nous resterons encore un petit moment au ciel puisque je souhaite commenter cette phrase du credo : « il est venu pour juger les vivants et les morts ».

 

Gilles Brocard, en train de ressusciter. 

 

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