LE CREDO
(Gilles Brocard)
Article 6 : Sur l’Esprit-Saint, souffle de vie.
« Je crois en l’Esprit Saint »
Après l’article sur Dieu le Père Doux-Puissant et celui sur Jésus-Christ, vrai Dieu parce que vraiment Homme, je tiens à vous partager cette fois-ci la façon dont je conçois l’Esprit-Saint, l’Esprit de Vie et d’Amour qui circule entre le Père et le Fils et qui déborde de la Trinité jusqu’à nous, les Humains.
L’enfant pauvre de la Trinité
J’ai l’impression que l’Esprit-Saint a longtemps été « l’enfant pauvre » de la Trinité : Dieu le Père, ça va, on voit un peu ce que cela peut signifier ; Dieu le Fils, ça va aussi, car on connait un peu Jésus et ce que signifie être fils, mais Dieu-Esprit, c’est plus difficile à imaginer. D’ailleurs, quand je demande autour de moi, je remarque que peu de personnes prient Dieu-Esprit. Parfois j’ai aussi l’impression que l’Eglise l’a un peu oublié… Mais ça lui va bien à l’Esprit-Saint d’être « l’enfant pauvre », ça lui permet d’agir incognito, sans trop se faire remarquer, il adore ça, c’est un peu dans sa nature en fait. Pour illustrer sa place dans la Trinité, je dirais que si Dieu le Père est la Source (d’Amour), Dieu le Fils est alors le fleuve (qui reçoit cet Amour et le déverse) et Dieu l’Esprit qui serait-il alors ? Eh bien, je le vois un peu comme le courant ! Le courant qui permet à l’Amour de se répandre largement, qui donne le mouvement, l’élan, qui permet d’abreuver tous ceux qui viennent y boire et d’irriguer toute terre et y donner la vie. Sans le courant, il n’y aurait pas de fleuve et la source se noierait en elle-même.
Le Souffle de vie
Dans la bible, si l’Esprit est parfois présenté comme un feu (Moïse et le buisson ardent, les langues de feu à la pentecôte), ou comme une eau pure versée pour renouveler les cœurs (Ezéchiel 36), ou encore comme une colombe au baptême de Jésus, il me semble que c’est l’image du souffle qui domine largement les autres images. Ce souffle, « ruah » en hébreux, est présent dès le début de la création quand l’auteur du livre de la Genèse précise que « le souffle planait sur les eaux », (Gn 1, 2). C’est ce même souffle que Dieu insuffle dans les narines de l’Homme pour le rendre vivant dans le second récit de la création (Gn 2, 7). C’est encore sous les traits d’une brise légère que Dieu se fait reconnaitre au prophète Elie et c’est toujours ce même souffle (un peu plus violent) qui déverrouille l’espace où les apôtres étaient enfermés pour leur donner l’audace d’aller annoncer Jésus-Christ à la Pentecôte. (Act 2, 2).
Il passe par notre respiration
Personnellement, j’aime bien dire le Souffle-Saint pour parler de l’Esprit-Saint, car cette expression est plus proche du sens hébraïque et possède l’immense avantage de ne pas tomber dans l’idée que l’Esprit serait quelque chose de fumeux. Car l’Esprit-Saint est quelqu’un d’absolument concret. Je dirais même que c’est par ses actions concrètes et uniquement par elles, qu’on peut le reconnaitre. Si je vous parle de l’Esprit-Saint comme d’un Souffle, un souffle de vie, c’est parce que je constate qu’il a quelque chose à voir avec notre respiration. Nous ne pensons pas toujours que nous respirons, mais nous ne cessons jamais de respirer, sauf le jour de notre mort. Ainsi, je nous crois tous habités de cette présence agissante de Dieu, comme un souffle qui ne cesse de me donner la vie à tout moment, pour que je tienne debout dans mon être. Ce souffle qui nous anime de notre premier cri à notre dernier soupir et qui se glisse dans notre respiration, ce souffle-là est pour moi la trace concrète du Souffle-Saint, du souffle de vie. « L’Esprit parle à notre esprit » dit St Paul dans son épitre aux Romains (Rm 8, 16) que l’on peut traduire ainsi : le Souffle-Saint parle dans mon souffle, c’est-à-dire au travers de ma respiration. Depuis que je pratique la méditation, j’apprends à percevoir davantage ce souffle qui me traverse à peu près 20 fois par minute, soit 1200 fois par heure et pas loin de 30.000 fois par jour ! Par conséquent, le premier lieu où je peux expérimenter que le Souffle-Saint est à l’œuvre, c’est d’abord en moi-même ! Cette attention aux motions de l’Esprit-Saint d’abord en moi - par la méditation, la prière, la lecture de l’Ecriture Sainte, le fait d’être accompagné spirituellement, etc…- me permet de m’habituer à Sa façon habituelle d’agir et me rend par conséquent plus attentif à Son travail dans la vie de ceux et celles que je rencontre.
Il souffle dans nos voiles
Ayant laissé le Souffle-Saint s’engouffrer dans ma vie pour en donner la direction, je suis plus à même de pouvoir inviter les personnes que j’accompagne spirituellement à déployer à leur tour le tissu de leur âme pour laisser le Souffle-Saint les conduire. Comme le dit très bien le P. Didier-Marie, dans son livre La relation d’accompagnement, « c’est la transparence avec laquelle tu te tiens toi-même devant le Seigneur, qui permettra à l’accompagné-e de découvrir les replis de son âme et de pratiquer l’ouverture du cœur ». C’est vrai que depuis que j’exerce mon métier d’accompagnant spirituel de manière quasi quotidienne, je suis le spectateur émerveillé du travail du Souffle-Saint dans la vie des gens que j’accompagne (ce qui ne veut pas dire qu’il n’agit pas ailleurs bien sûr). Parce que dans la Bible, le Souffle-Saint est présent à tous les commencements et les recommencements, je suis tout particulièrement attentif à ce qui est nouveau dans la vie des gens que j’accompagne, à ce qui redémarre alors que tout semblait arrêté : ces nouveaux projets qui apparaissent, cet espoir qui renait, cette soudaine envie de repartir et d’aller de l’avant, de dire oui à la vie, etc… tout cela me semble être mu par le Souffle-Saint, un peu comme un vent nouveau qui se lève et qui regonfle nos voiles, sans même savoir d’où il vient ni où il va, mais on sait qu’Il est là.
Les fruits de l’Esprit
Comme le dit encore le P. Didier-Marie, « Dans le dialogue d’accompagnement, quelles que soient les inévitables misères de la nature humaine, lorsque l’accompagné-e et l’accompagnant-e ne refusent plus rien à Jésus, il y a dans l’entretien on ne sait quelle allégresse, quelle liberté, quel consentement de tout l’être, un Oui d’annonciation qui flotterait dans l’air et que chacun respirerait… ». En fait, je reconnais le Souffle-Saint à ses fruits : st Paul les a rassemblé dans son épitre aux Galates 5, 22 : « Voici les fruits de l’Esprit : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité ». Dans mes rencontres d’accompagnement spirituel, je fais toujours l’expérience qu’on n’est jamais deux mais trois : il y a la personne que j’accompagne, moi-même qui écoute et le Souffle-Saint qui agit entre nous deux et en chacun de nous. C’est pour cela que j’allume toujours 3 bougies quand je reçois une personne.
Mais cela vaut aussi pour la vie quotidienne : le Souffle-Saint n’est pas moins présent quand j’épluche mes patates que lorsque je rencontre une personne. Il est toujours déjà là. Ainsi j’apprends à déceler sa discrète présence dans ma vie de tous les jours. Mais comme il ne veut pas se faire reconnaitre de peur que nous lui mettions la main dessus, c’est toujours après coup que je remarque qu’il était là ! D’où l’importance de faire des arrêts de temps en temps pour le voir agir et de ne pas avoir toujours la tête dans le guidon. (Temps de relecture, seul ou en groupe ou avec un accompagnant spirituel). En effet, Notre «oui» à la présence de ce Souffle divin en nous et dans l’autre nécessite d’avoir des temps de silence, car le silence, loin d’être un obstacle à l’écoute de l’autre, en est le terreau fécond. Alors toute rencontre devient prière et toute prière devient rencontre !
Importance du silence
Le silence en effet, créé de la place en nous pour l’autre et pour le Tout-Autre (Dieu). Il permet que nous ne soyons pas uniquement remplis de nous-mêmes ou de notre savoir, mais que nous ayons les mains vides et un cœur de pauvre. En fait, je suis de plus en plus convaincu que nous n’avons rien à apporter qui ne soit déjà là. Les personnes que j’accompagne sont tout autant porteuses du Souffle-Saint que moi-même. La seule différence est que bien souvent ils l’ignorent. L’essentiel de mon travail consiste donc à le leur révéler, comme le dit très bien le philosophe Louis Lavelle[1] :
« Le plus grand bien que nous pouvons faire aux autres n’est pas de leur dire notre richesse, mais de leur révéler la leur. Tout don que l’on reçoit est la découverte en soi d’un pouvoir que l’on possédait sans le soupçonner. Mais dès qu’il nous est révélé, il nous paraît plus intime à nous‑même que tout ce que nous pensions avoir. ».
Bref, pour moi, il s’agit d’« être là, simple visiteur ; un visiteur qui ne regarde pas de haut, mais qui s’agenouille, qui se prosterne devant l’autre et accepte surtout d’être lui-même visité par l’espérance en s’efforçant de ne pas trop craindre ses propres limites et défaillances.[2] »
Il parle en stéréo
Ce que j’ai aussi découvert dans mon activité d’accompagnant spirituel, c’est que le Souffle-Saint agit et parle toujours en stéréo. Je l’avais déjà remarqué dans les actes des apôtres, à plusieurs reprises où nous le voyons agir en même temps dans deux personnes différentes : chez le diacre Philippe et chez l’eunuque, (Ac 8) chez Ananie et chez Paul au moment de sa conversion, (Ac 9) chez Pierre et chez Corneille (Ac 10), etc… Ceci est un trait caractéristique que je ne cesse de constater aussi dans mes accompagnements spirituels : le Souffle-Saint parle en même temps en moi et dans la personne que j’écoute, dans la personne que j’écoute et en même temps, dans la ou les personnes dont parle l’accompagné-e. Il y a comme une résonnance à laquelle j’ai appris à être attentif et que je restitue à la personne que j’accompagne. L’effet est très souvent étonnant comme si le Souffle-Saint s’ingéniait à accorder les cœurs, comme s’il nous mettait sur la même longueur d’onde. Je l’avais déjà perçus lorsque je prêchais en paroisse : Souffle-Saint avait le chic pour adapter mes paroles avec les cœurs des auditeurs à tel point que chaque personne recevait pour elle une parole qui lui convenait parfaitement (j’ai pu expérimenter cela quand quelques personnes venaient me dire à la fin de la messe « mais c’était pour moi que vous avez prêché aujourd’hui !!! »).
Il unifie tout
Enfin, dernière caractéristique de ce Souffle saint que je voudrais souligner ici (mais il y en aurait bien d’autres encore, cet article n’épuise pas le sujet, et vous pouvez vous-même y apporter votre contribution en vous demandant : « quelles sont pour moi les actions du Souffle-Saint dans ma vie ? »). Mon expérience me fait penser qu’un des rôles principaux du Souffle-Saint est d’unifier : il permet que ce qui apparemment s’oppose, se complète et s’accorde : par exemple, il est le maitre intérieur mais aussi celui qui nous pousse vers l’extérieur, il divinise mais en même temps nous humanise, il ouvre l’avenir et établit la continuité avec le passé, il souffle violemment mais il est la douceur même ; il se trouve dans le silence mais c’est lui qui fait parler, etc…
Il unifie les contraires, mais il unifie aussi notre être, il travaille à lier en nous notre humanité et notre divinité, notre dimension charnelle et notre dimension spirituelle. Bref, il nous apprend à être humain, car c’est en devenant le plus humain possible que nous ressemblerons le plus à Jésus, vrai Homme et vrai Dieu. C’est cela la sainteté : ce n’est pas une vie parfaite comme on le croit trop souvent, mais c’est une vie où l’Humain et le Divin font bon ménage en nous ! On confond trop souvent la sainteté avec le sacré. Mais l’une est le contraire de l’autre ! En effet, étymologiquement, le sacré sépare, divise, alors que la sainteté unifie. En effet, rien n’est plus étranger au christianisme que la logique de séparation : le Christ n’a cessé de combattre la conception pharisienne du sacré qui séparait le divin et l’humain, le sacré et le profane, le pur et l’impur, le temporel du spirituel. Jésus n’a cessé de vouloir réintégrer ceux que l’on disait impurs, pour inviter chacun à la sainteté. Voilà ce que le Christ est venu faire en se compromettant avec le monde, en mangeant avec les pécheurs et les femmes, en parlant avec les étrangers, il est venu réconcilier l’être humain avec Dieu ! Avec lui les frontières tombent !
Il rend saint
Il n’y a pas une once de notre humanité et de la création qui ne soit appelée à être traversée par le Souffle-Saint, tout est appelé à être sanctifié, c’est-à-dire unifié. C’est ce que dit P. Theillard de Chardin (dont je vous parlerai plus abondamment à la fin de cet article) : « Il semblait jadis, n’y avoir que deux attitudes géométriquement possibles pour l’homme : aimer le Ciel ou aimer la Terre. Or, voici que dans l’espace nouveau, grâce à l’Esprit Saint, une troisième voie se découvre : aller au Ciel à travers la Terre… Au Ciel par l’achèvement de la terre… ». Être saint c’est être humain, pleinement humain, au sens noble du terme, le saint est celui qui a unifié en lui la divinité et l’humanité, l’une n’étant pas opposée à l’autre : notre vocation c’est d’être humain, de vrais hommes et de vraies femmes ! Car Dieu ne peut diviniser que ce que nous humanisons ! C’est bien de sanctification dont nous parle Paul dans le chapitre central de son épitre aux Romains quand il invite à accueillir l’Esprit saint : « tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu. Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père ! C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. » (Rm 8, 14-16)
Il fait feu de tout bois
Oui le Souffle-Saint fait feu de tout bois, il se sert de tout pour nous donner la vie, nous faire avancer, nous remettre debout, faire de nous des fils et des filles de Dieu. Il permet à nos braises qu’on croyait éteintes de s’enflammer à nouveau, il attise notre feu intérieur, pour nous donner d’aimer comme lui. « En ressuscitant Jésus, l’Esprit a soufflé son Corps comme souffle un souffleur de verre et il lui a donné cette forme, ce corps transparent et adéquat : le Christ pascal, le Christ total, l’Homme nouveau soufflé par l’Esprit en âme vivante[3] ».
Il en va de même pour celui qui laisse le Souffle-Saint agir en lui : Dieu, comme un souffleur de verre va alors pouvoir donner à nos corps leur forme pascale et permettre ainsi à notre âme d’être vivante c’est-à-dire de conformer tout notre être (mental, affectif, physique et psychique) selon la forme du Christ.
L’Esprit Saint est l’étoffe même du réel (Teilhard de Chardin)
Pour terminer, je voudrais vous faire part de quelques bribes de la pensée de Pierre Teilhard de Chardin, ce scientifique géologue, paléontologue, prêtre, jésuite, du début du 20ème siècle (1881-1955). Cet homme extraordinaire est l'un des premiers à avoir proposé une synthèse de l'Histoire de l'Univers et avoir nommé précisément l’Esprit de vie qui le traversait. Dans sa lettre à Léontine Zanta, il dit : « Pour moi, l’Esprit est assez bizarrement devenu une chose réelle, la seule réelle, il est l’élément fondamental, l’étoffe même du réel ». Pour lui, L'évolution du monde à un sens : à l'encontre de certains philosophes, pour lesquels l'homme n'est que pur néant au sein d'un monde absurde, Teilhard estime que la vie est suprêmement cohérente : " L'Univers se présente à la science comme un Phénomène orienté depuis plusieurs milliards d'années dans un sens bien déterminé. " Car l'humanité est en voie d'unification, l’évolution ne s'est pas "figée" au moment de l'apparition de l'être humain. Tout se passe comme si - en dépit des dissensions et des luttes - un mouvement général d'unification de l'humanité, commençait à se faire jour. Et cela est pour Teilhard de Chardin l’œuvre de l’Esprit Saint.
De deux choses l’une : ou bien l'Évolution est un phénomène absurde (la science prouve le contraire) et l'Humanité est condamnée à périr tôt ou tard ; ou bien l'Évolution est cohérente et elle présente au jugement de la Pensée, un avenir " désirable ". Pour Teilhard de Chardin, l’univers parce qu’il est dans les mains de Dieu, tend vers le point oméga, vers son accomplissement final où tout sera réuni en Christ. « Le Christ n'est pas un accessoire surajouté au Monde, un ornement, un roi comme nous en faisons, un propriétaire...il est l'alpha et l'oméga, le principe et la fin, la pierre du fondement et la clef de la voûte, la Plénitude et le Plénifiant. Il est celui qui donne à tout sa consistance. Vers lui et par lui, se fait, dans la plainte et l'effort, l'universelle convergence de tout l'esprit créé. Il est le Centre unique, précieux et consistant, qui étincelle au sommet à venir du monde, il est la Vie et la Lumière intérieure du Monde[4] ».
Enfonçons-nous en Dieu
Et c’est grâce à l’Esprit saint, que le Christ est la Lumière intérieure du monde. Voilà pourquoi Teilhard de Chardin nous invite à cette ultime recommandation[5] que je fais mienne :
« Sans quitter le Monde, enfonçons-nous en Dieu. Là et de là, en lui et par lui, nous tiendrons tout et nous commanderons tout. Toutes les fleurs et les lumières, un jour, nous retrouverons là leur essence et leur éclat. Les êtres que nous désespérions d'atteindre et d'influencer, ils sont là, tous réunis par la pointe la plus vulnérable, la plus réceptive, la plus enrichissante de leur substance. En ce lieu, le moindre de nos désirs et de nos efforts est recueilli, conservé, et peut faire instantanément vibrer toutes les moelles de l'Univers ».
Ainsi comme le dit ce grand mystique dans son livre « Être plus » : « Pour être pleinement soi et vivant, l’Homme doit se centrer sur soi, se décentrer sur « l’autre » et se surcentrer sur un plus grand que soi. » c’est-à-dire se brancher sur l’Esprit de vie qui le traverse, en étant à l’écoute de lui-même, ce qui va le tourner vers les autres et dans un même mouvement lui faire découvrir le Tout-Autre.
Il y aurait encore bien à dire sur l’Esprit-Saint, le Souffle-Saint, mais je pense qu’il y a suffisamment ici de quoi méditer. Je voudrais simplement vous offrir ce texte du Métropolite Ignatios (orthodoxe) de Lattaquié en Syrie, en guise de conclusion, non pour refermer l’article, mais pour que vous puissiez le continuer par vous-même.
Gilles Brocard
Sans l'Esprit saint, Dieu est loin,
le Christ reste dans le passé,
l'Evangile est un livre mort,
l'Eglise une simple organisation,
l'autorité une domination,
la mission une propagande,
le culte une évocation,
et l'agir chrétien une morale d'esclave.
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Mais en Lui : le cosmos est soulevé
et gémit dans l'enfantement du Royaume,
le Christ ressuscité est là,
l'Evangile est puissance de vie,
l'Eglise signifie la communion trinitaire
l'autorité un service libérateur,
la mission une Pentecôte
la liturgie est mémorial et anticipation
et l’agir humain est déifié
Métropolite Ignatios
[1] Louis Lavelle est un philosophe français du XXe siècle, (1883 - 1951), représentant de la philosophie de l'esprit.
[2] Jean-Yves Quellec, Dieu est toujours à chercher
[3] François Cassingena-trevedy, moine poète de l’abbaye de Ligugé dans son livre « étincelles »
[4] Dans son livre « Le milieu divin »