LES ETONNEMENTS DE CATHERINE 03
(AVRIL - JUILLET 2004)

 

Vendredi 2 avril 2004

Bonjour

Ce dimanche, c'est la fête ! La grande fête des Rameaux où nous allons refaire les gestes des disciples et des habitants de Jérusalem qui acclamaient Jésus. Que leurs cris (Hosanna ! Sauve-nous !) et leur joie soient les nôtres.

Oui, réjouissons-nous : voici le Messie qui vient nous sauver. Celui que nous attendons depuis 40 jours est à notre porte. Suivons-le !

P. Thierry Lamboley

Rédacteur en chef de croire.com

Chers amis internautes,

Je vous transmets le message que j'ai reçu dans ma boîte aux lettres ce matin. Peut-être l'avez-vous reçu aussi ? Moi, il m'a laissée un peu perplexe.

C'est une fête, pour vous, les rameaux ?

Pour moi, pas trop !

Ou alors une fête au goût un peu amer.

J'ai comme l'impression que cet événement, (je parle de l'entrée triomphante de Jésus dans Jérusalem) est un grand malentendu : un mal-entendu, ou le Christ mal compris par cette foule qui le poursuivait partout. Il aurait préféré certainement que tous ces gens aillent par les villes et les campagnes convertir des hommes et des femmes, plutôt que de l'acclamer lui, ainsi. (C'est là une vision très personnelle, je suis bien d'accord…).

Je suis intimement persuadée que le Christ savait ce qui allait se passer par la suite, qu'il savait ce qu'il en était réellement de l'état d'esprit de tous ces gens et que l'arrivée à Jérusalem fut un moment de SOLITUDE. Il devait être très seul au milieu d'une foule qui ne le comprenait pas, ou si mal (et dont j'aurais certainement fait partie si j'avais vécu ces évènements, il faut bien le dire…).

Qui restera-t-il quelques jours plus tard : la mère, c'est à dire l'être qui ne vous abandonne jamais quoi qu'il arrive (en principe), une poignée de femmes certainement amies de la mère, et Jean, l'ami. Si mes souvenirs sont bons, c'est tout !

De penser à cela me gâche un peu " la fête ".

Je n'ai pas pu m'empêcher de glisser aux enfants du caté que cette même foule qui acclamait Jésus allait le condamner quelques heures plus tard.

Mais rassurez-vous, je leur ai fait une présentation moins sombre de cet événement à l'aide de la reproduction d'un beau tableau très coloré de la cathédrale Taddeo di Bartolo de Montepulciano en Italie (où je n'ai jamais mis les pieds…). Je ne joins pas l'image à mon message car je ne veux pas que Léon passe son dimanche après midi dans les tourments de la bureautique à cause de moi parce qu'il devra transférer mes fichiers au format bizarre sur son site…

Désolée pour cette lecture un peu pessimiste de ce célèbre événement biblique. Je serai moins morose après Pâques…

J'ai envie de finir avec Bertrand Révillon. Une fois de plus ses paroles me font réfléchir. Voilà ce qu'il dit : "A nous de faire en sorte que les rameaux de nos acclamations ne deviennent pas l'arbre mort dont on fait des croix sur lesquelles Dieu expire…"

A bientôt et bonne semaine sainte à tous

Catherine

oOo

Vendredi, le 9 avril 2004

Chers amis internautes,

Nous sommes Vendredi Saint.

Dans ma région d'origine, c'est un jour férié. Personne ne travaille et Pâques dure ainsi quatre jours. Là où je vis maintenant, le vendredi saint n'est pas férié et je suis donc à mon travail aujourd'hui. Mais je lève le pied, symboliquement : j'ai allégé l'emploi du temps et je me laisse aller à mes pensées et à quelques discussions avec mes collègues. C'est eux qui abordent le sujet, les sujets devrais-je dire car tout y passe, sous prétexte qu'on est Vendredi Saint : le baptême, la confession, la Saint Barthélemy, Luther (ça c'est à cause de moi) le jeûne, le carême, le fameux film de Mel Gibson que personne n'a vu…C'est étonnant !

A partir de demain seulement, les fêtes de Pâques commenceront pour moi. Avant le vendredi, j'ai du mal, mais ça je vous l'ai déjà dit.

J'avais un projet pour aujourd'hui : aller au culte. Quand un protestant ne va qu'une fois au culte dans l'année, il y va en général, le vendredi saint ou à Pâques. Et puis j'ai croisé Thérèse (j'aime bien Thérèse) qui m'a demandé de faire une lecture à la célébration de ce soir. Je lui ai dit oui. Donc je n'irai pas au culte aujourd'hui, j'irai …à la Pentecôte. Peut-être, si je ne croise pas Thérèse d'ici là. La Cène comme la célèbre les protestants me manque parfois : du vrai pain et la gorgée de vin pris tous en rond autour de la table. Mais ce qui est important, ce n'est pas la bouchée de pain ou l'hostie, c'est la communion fraternelle, donc Thérèse et tous les autres, c'est plus important que le tourisme religieux…

J'ai hâte d'être demain, que la pierre du tombeau roule. Cette image me fascine, plus que la croix, plus que la crèche. Enfin, ce sera le triomphe, le vrai, après un combat non violent, le triomphe de l'amour vécu jusqu'au dernier instant, contre la mort et la cruauté des hommes. Pâques, nous dit notre jeune prêtre c'est la mort de la mort ! Il accompagne ses paroles d'un beau geste que je ne peux retranscrire. Ceux qui aiment ne meurent pas dit le titre d'un livre et d'un film je crois. Pour ne pas mourir, il faut donc aimer. Infiniment.

J'aimerais bien que cette fête de Pâques prenne le pas sur Noël. Très sincèrement je préfère Pâques à Noël. Si mon amie Nathalie me lit, je ne sais pas si elle va être d'accord avec cette idée…Pourtant, c'est bien là que tous ces évènements prennent sens et que l'Histoire commence. Notre histoire aussi, celle de ceux qui peuvent vivre avec cette espérance et cette joie chevillées au corps. Mais je suis bien d'accord avec Nathalie, il faut d'abord que le cœur s'attendrisse au-dessus du berceau.

Le temps d'avant Pâques est important, mais celui d'après Pâques tellement plus encore.

Enfin, c'est ce que je crois.

A bientôt

Catherine

oOo

Lundi 19 avril 2004

Au frère de mon ami Laurent,

Et à tous mes autres amis internautes,

Chers amis,

Vous êtes allé voir le film, vous ? je parle du film de Mel Gibson sur la Passion du Christ ?

J'ai deux amis qui l'ont vu et qui ont été emballés. Moi, j'irais bien, pour pouvoir me faire une opinion mais j'en suis incapable psychologiquement. Si, dans un film, il y a des images de cruauté, ces images me hantent après pendant des jours. C'est à dire que j'ai tendance à y penser souvent, ou alors je ne retiens que les images là du film. Alors, si pendant 2 heures il n'y a que des images de torture, il me faudra des mois pour les " évacuer " de mon esprit. Conclusion, ce n'est pas un film pour moi.

Pourtant, je comprends la démarche de Mel Gibson. J'ai entendu une interview de lui où il disait qu'il avait voulu montrer ce qu'on lui avait caché !?!? Il est vrai que la souffrance du Christ peut être dans certaines présentations des épisodes bibliques, banalisée ou minimisée. Or, ce n'est pas parce que les évangélistes sont restés très discrets (par pudeur ? respect ? vertige devant l'indicible ?), que ces souffrances vécues par le Christ n'en ont pas moins été horribles. Il faut bien " voir " ça un jour, et faire face à cette image, le plus sainement possible psychologiquement parlant, ce qui n'est pas facile car les actes de cruauté ou leur représentation, éveillent toute sorte de sentiments divers, pas toujours aisés à maîtriser, il faut bien le dire.

Et puis j'ai un profond respect pour tous ceux qui " entrent " dans la foi en Jésus-Christ par la Passion. Ce n'est pas du tout mon entrée, vous l'aurez deviné, mais je comprends très bien que l'on puisse privilégier cet épisode à d'autres. Il y a 3 temps dans la vie du Christ : avant, pendant et après la Passion ( c'est une théologie très personnelle, mais Gilles qui est prêtre, dit qu'il faut s'autoriser sa propre théologie, alors j'y vais…) et j'ai remarqué que l'on privilégiait l'un ou l'autre des temps. C'est un peu comme avec la Trinité, on évoque plus l'un ou l'autre, du Père, du Fils ou du Saint-Esprit. Avec la vie du Christ, c'est un peu pareil, on privilégie soit la prédication, soit la passion, soit la résurrection.

Moi, c'est la résurrection qui me fascine, qui me laisse perplexe aussi, pas dubitative mais toujours curieuse de savoir ou en tout cas de mieux comprendre. Le temps de prédication aussi m'intéresse avec tout cet enseignement qui nous est transmis mais plus encore, que le contenu de l'enseignement, c'est la manière dont Jésus va se comporter jusqu'à la dernière minute que je retiens : il n'aura que parole d'amour et d'amitié pour son entourage (criminel compris) et comme unique préoccupation de donner encore et encore, tout ce qu'il peut donner c'est à dire son amitié (alors qu'il aurait pu se mettre à haïr les autres à de nombreuses reprises) et cela " malgré tout " y compris le pire. (Mais ça je l'ai déjà dit, je crois…).Ce que d'autres hommes et femmes ont aussi été capables de faire d'ailleurs au moins à un certain degré.

C'est ce que j'ai tenté d'expliquer aux enfants du Caté mercredi. Ils n'ont pas vu le film mais en ont entendu parler (avec tous les détails en matière de cruauté que les jeunes garçons aiment se raconter, vous voyez le genre…) et encore un peu, la crucifixion prenait le pas sur tout, le Christ devenait le Christ parce qu'il avait été crucifié !?!? Il a fallu faire quelques rappels historiques du genre : la crucifixion était malheureusement une pratique courante à l'époque où Jésus a vécu ; la crucifixion était pratiquée aussi à d'autres époques et dans d'autres pays comme le Japon ou la Chine, et que donc la crucifixion n'est pas la marque du Christianisme et que Jésus n'a pas été le seul à subir cette mise à mort. Et quelques rappels du genre : dans ce qu'on appelle la " Passion " il n'y a pas QUE la flagellation et la crucifixion, il y a avant, après, ce que le Christ a dit, a fait et n'a pas fait. Et là, j'ai lu dans le visage de certains enfants (une grande majorité) un immense soulagement !?!? qui s'est exprimé par des soupirs, une détente dans la posture et pour une jeune fille ces paroles " c'est bien qu'on ait dépassé l'heure pour parler de ça ". Effectivement, nous avons débordé d'au moins un quart d'heure…Etonnant, non ?

Vous comprendrez aussi pourquoi je préfère mille fois le signe de croix que l'on trace sur soi en disant " au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit " (ce que les protestants ne font pas mais que j'aime faire parce que comme le dit le Père Emile Shoufani, il y a dans ce geste toute une théologie) au crucifix accroché au-dessus de la porte dans une maison ou qu'on embrasse le jour du vendredi Saint à l'Eglise…

Bref, vivement que Mel Gibson fasse la suite de son film, que l'on puisse autant parler de la résurrection que de la Passion !

A bientôt

Catherine

oOo

 

 Lundi 26 avril 2004

Bonjour à tous,

Il faut que je vous parle du livre que je suis en train de lire et qui m'absorberait toute la journée si je me laissais faire, tellement il est captivant.

Mais avant, il faut que je vous raconte quelque chose. J'ai longtemps cru (à tort, très certainement) que les pèlerinages faisaient partie du folklore catholique. Et puis, un jour, alors que mon mari et moi dînions chez des amis, ceux-ci nous ont expliqué que, dorénavant, ils faisaient chaque année, à pied, un tronçon du chemin de Compostelle ?!?! Sans but spirituel ont-ils ajouté, mais en précisant qu'ils faisaient soigneusement tamponner leur carnet de route par les religieux qu'ils rencontraient aux différentes haltes. Je n'en revenais pas !

Mais que vont-ils donc chercher sur ce chemin ? me suis-je demandé.

Et puis mon mari a tout à coup ajouté : " moi aussi, je ferai un pèlerinage un jour ( ?!), pour le fun ( ?!?!) " a-t-il précisé.

Depuis je me sens concernée par le sujet car je me dis que je pourrais bien me retrouver un de ces jours à parcourir l'un de ces célèbres chemins, de Compostelle, de Saint-Michel ou de Jérusalem.

C'est sûrement pour toutes ces raisons, que le titre du livre dont je veux vous parler, m'a intriguée : Pèlerin d'Orient, à pied jusqu'à Jérusalem. Une fois accrochée par le titre, j'ai lu les premières phrases du livre (comme je le fais toujours avant de choisir un livre) et je n'ai plus eu envie de m'arrêter : " Je glisse la clé de l'appartement dans la boîte aux lettres. Furtivement. Comme une lettre d'amour dans laquelle on a jeté toute son âme. Dehors rien n'a changé. Les Parisiens vont et viennent, pressés, comme d'habitude. Chacun dans son monde, aux dimensions que je trouve aujourd'hui bien étriquées. Il y a quelques semaines, j'étais encore l'un d'entre eux. Chaque jour plus écrasé par la pression des habitudes, des futilités ronronnantes et des manquements aux rêves inaccessibles. Un jour, ça suffit, ce n'est plus tenable. Aujourd'hui je pars. Seul. A pied. Vers Jérusalem. "

François-Xavier de Villemagne a donc écrit le récit de ce qu'il nomme au départ " son périple ", que les personnes rencontrées en chemin nomment sans hésiter " pèlerinage ", et qui se révèle être un bouleversant chemin de conversion. Après y avoir été invitée par l'auteur lui-même (dans sa dédicace), je chemine donc avec bonheur avec lui depuis 3 jours. A l'heure où je vous écris, je suis en Turquie, à un peu plus de la moitié du voyage.

François- Xavier de Villemagne porte un nom qui ne laisse aucun doute quant à la sphère sociale dans laquelle il évolue. Il se présente d'ailleurs lui-même comme un nanti. Mais pour moi, il est avant tout un homme moderne, complètement imprégné de son époque, la nôtre. Né en 1964, dit son éditeur, diplômé de l'Ecole des ponts et chaussées, il est cadre supérieur dans le secteur bancaire. Chanteur et violoniste, il a organisé concerts et spectacles lyriques et a beaucoup voyagé.

Malgré une vie qui semble épanouissante et une foultitude de talents, il ressent l'amertume " d'avoir engagé sa vie dans des impasses, un cœur en miettes, de lourdes incertitudes professionnelles. Ces choses qui arrivent à tout le monde. Alors l'idée de partir s'impose à lui comme une nécessité absolue."

Là, où j'en suis, à mi-chemin donc, il vient de se redécouvrir sur un cliché qu'on a pris de lui : il se trouve très maigre mais très heureux. Les rencontres faites en chemin et le chemin lui-même l'ont transformé. Déjà il n'est plus seul, il est accompagné.

Si vous êtes comme moi, c'est à dire que vous savez dès à présent que jamais vous n'irez à pied à Jérusalem depuis Paris, mais que vous voulez vivre un peu quand même quelque chose d'un tel pèlerinage, procurez-vous alors ce récit de voyage. Attention, il faudra mettre la main au porte-monnaie : 22,50 € . Il n'y aura pas d'édition de poche, je ne pense pas. Mais ça vaut le coût. L'édition est très belle : beau papier, belles photos, belle couverture. Et puis, il faudra certainement le commander et attendre un peu plus longtemps que d'habitude que le livre arrive chez le libraire car Transboréal est un " petit éditeur " comme me l'a expliqué mon libraire. Un petit éditeur qui n'en a pas moins un grand projet : promouvoir le travail d'auteur, d'illustrateurs et de photographes ayant fait preuve d'abnégation et de courage lors d'études ou de voyages au long cours marqués par une réelle connivence avec le milieu humain ou le monde naturel.

Je résume donc :

Pèlerin d'orient, à pied jusqu'à Jérusalem. François-Xavier de Villemagne. Edition Transboréal. Novembre 2003. 22,50 €

J'espère que je n'ai pas été trop longue.

A bientôt

Catherine

oOo

Lundi 3 mai 2004

Bonjour à vous tous !

J'aime bien le mois de mai. Pour sa douceur, pour ses fleurs et pour tous les jours de congé qu'il apporte. Ces journées de repos au printemps sont souvent, je trouve, plus profitables (au corps et à l'esprit) que les longs congés d'été, alors que la chaleur est écrasante.

En tout cas, ces journées sont propices au farniente, au dilettantisme et à la méditation… des saintes écritures, entre autres.

Il m'arrive parfois, avant de lire les lectures bibliques du jour, de lire le commentaire qui l'accompagne. Et j'essaie de deviner quel va être le texte de l'évangile.

Samedi 1er mai. Titre du commentaire du moine de l'abbaye d'En-Calcat : Chair ou esprit ?

Trois mots, suffisants pour que je comprenne de quoi il en retourne : Saint Jean sûrement et ce qui en découle comme interprétation sur la place de la chair par rapport à l'esprit. Le " ou " en expression écrite est toujours exclusif. C'est pas comme en maths, où le " ou " peut être aussi inclusif. Pour les mathématiques, je ne peux pas aller plus loin, rassurez-vous !

C'est bien ça : Saint Jean 6, 60-69, un passage célèbre, avec ce fameux verset : " c'est l'esprit qui fait vivre, la chair n'est capable de rien ".

Le commentaire de notre moine commençait bien pourtant : pas question de disqualifier la chair nous dit-il (ouf !) puisque le Christ lui-même s'est fait chair qui est la réalité même de l'homme dit-il (le moine). Heureusement que Jésus est venu, rien que pour ça !

Puis apparaît (dans le commentaire) une hiérarchisation : la chair est un mini-bien ( ?!) et l'esprit un bien suprême. Soit. Le premier est voué à un anéantissement, l'autre non.

Et après le moine se prend les pieds dans le tapis (enfin, c'est mon avis) : il introduit des adverbes nous dit-il, pour que nous comprenions mieux et ça donne ceci : " vivre charnellement nous enferme sur nous même ( ?!), nous en avons tous plus ou moins l'expérience amère ( ?!?! lui peut-être, pas moi), tandis que vivre spirituellement nous ouvre sur les vraies valeurs, celles qui font vivre, d'une vie qui vaut la peine. "

Un pas de plus et nous voici avec le " charnel " à mettre à l'écart parce que source de mauvaises expériences (lesquelles donc ?) et l'esprit placé au-dessus, dont on ne sait plus trop quoi puisqu'on écarte le corps. C'est une démarche spirituelle qui convient peut-être à un moine, à moi, pas du tout !

Où est le cœur dans tout ça ? pas l'organe qu'on greffe, mais le siège de nos sentiments et de nos relations ? c'est quand même avec notre corps et tous ses organes de perception et avec notre " cœur " que nous entrons en relation avec l'autre. Non ? Moi je crois qu'on peut rencontrer Dieu avec son corps et son cœur.

Pour les hébreux et si mes souvenirs sont exacts, le cœur est justement dans " la chair ", avec le corps.

Et puis, le christ n'a pas dit que la chair (corps +cœur) n'était rien, ne valait rien, ou n'était pas bonne. Il a simplement dit que seule, elle ne servait à rien. C'est pas pareil ! Il rappelle que c'est l'esprit qui donne le souffle vital, et l'esprit c'est quoi si on poursuit avec Jésus : " les paroles que je vous ai dites " qui " sont esprit " et sont " vie ". C'est tout. Il n'a pas dit que seul l'esprit avait de la valeur et qu'il fallait écarter une chair (corps +cœur) qui n'en aurait pas.

Pour moi, l'esprit vient dans la chair pour constituer une entité complète, c'est à dire une PERSONNE, faite d'un CORPS, d'un CŒUR et d'un ESPRIT souffle de vie. Les 3 éléments nous raccrochent à la vie. Vouloir écarter le corps (ou le charnel), c'est faire violence à la personne, ce n'est pas tolérable. Le Christ ne demande pas ça à l'homme.

Moi, je vois l'homme comme un être unifié (et sûrement pas morcelé) dans son corps, dans son cœur et dans son esprit. Les 3 éléments devant être en étroite relation. Et, c'est avec cet homme là, unifié, que, je pense, le Christ cherche désespérément une relation, une communion, une intimité (il veut être notre ami intime). C'est aussi pour ça qu'il nous demande de " manger " sa chair et son sang, c'est à dire de " goûter " à lui, à sa personne entière et pas qu'à son esprit ! Un esprit ne se mange pas.

Là où le moine a titré " chair ou esprit ? ", il faudrait titrer, je crois, " chair et esprit ! "

Bref, j'espère bien qu'un jour toute ma personne ressuscitera et pas seulement ma vie spirituelle, parce qu'alors là, ce serait drôlement triste !

Joli mois de mai à vous tous !

Catherine

oOo

Lundi 10 mai 2004

Bonjour à vous tous !

Les propos de l'informaticien, que Léon nous rapporte dans sa lettre à Mireille du mercredi 5 mai, m'ont touchée, certainement parce que l'expérience de ce monsieur rejoint la mienne. Il exprime une plainte en réaction à l'agressivité que bon nombre de personnes manifestent vis à vis de l'Eglise. Il évoque en particulier le milieu professionnel, où il faut faire face aux moqueries, railleries et critiques de toutes sortes adressées à l'encontre des chrétiens. Ses propos me rappellent aussi ceux que j'ai entendus à l'Ecole des ministères, du genre " c'est dur d'être chrétien ", " on se moque de nous ", " on est mal à l'aise, en tant que chrétien dans la société ", etc.

En ce qui concerne la sphère professionnelle, je suis dans une situation assez similaire à celle de l'ami de Léon. Je fais les mêmes constats que lui, en revanche, je ne ressens pas les choses comme lui. Par rapport à cette difficulté, j'ai ma stratégie. Aussi, j'ai eu très envie de lui faire part de mon témoignage.

Je travaille dans le grand temple de la laïcité française, où je me sens bien, mais où il est de bon ton de se moquer des chrétiens, catholiques surtout, il faut bien le reconnaître. On ne se moque pas des protestants car on ne les connaît pas. On ne se moque pas des juifs ou des musulmans car c'est politiquement incorrect.

J'y fais un travail qui repose à 90 % sur du relationnel. Je rencontre en moyenne 350 personnes par an pour un travail de conseil. A cela s'ajoutent les relations professionnelles : réunions, formations, rencontres de tout type. Et je me dis que c'est là, que je dois vivre l'évangile, le peu que j'en ai compris, comme dit Frère Roger. Ça, c'est une vraie difficulté parfois ! Car il y a les personnes que l'on aime spontanément mais il y a toutes celles qui ne sont pas " aimables " au premier abord, ni au deuxième, ni au troisième et qui vous lancent un véritable défi : le seul qui vaut véritablement le coup d'être relevé, celui d'aimer. Bref, voilà pour ce qui est de ma posture " éthique "( je ne sais pas trop comment la qualifier).

Pour ce qui est de la vie courante (dans ce domaine, ce que l'on ne fait pas est aussi important que ce que l'on fait) : je ne porte aucun signe religieux ostensible. Je ne contrecarre jamais les moqueries ou railleries qui relèvent souvent de la bêtise. J'écoute les critiques, parfois fondées, faites à l'encontre de l'" institution religieuse ". Je n'essaie jamais de convaincre quelqu'un que j'ai raison de croire en Dieu. La foi n'est pas une théorie que l'on démontre. La foi relève de l'expérience vécue.

Je n'offre les dragées des baptêmes et communions de mes enfants qu'aux personnes capables de les recevoir : l'adjointe du directeur, non pratiquante, mais qui fait un don au Secours catholique par courrier et qui met son enveloppe en évidence sur son bureau ; la comptable qui fait le caté aux adultes et qui m'a surprise un jour en train de photocopier des prières pour enfants ; les deux musulmans du service qui font le ramadan ; Virginie parce qu'elle sera touchée. Les autres ont des chocolats un autre jour.

Dans ce contexte, surgit tout à coup " le " moment : c'est un moment de détente en général, de convivialité spontanée. Une question religieuse, liée à l'actualité souvent, arrive sur le tapis. Deux ou trois réflexions négatives fusent sur les rites ou les interdits. En général, on ne dépasse pas ce niveau de débat. Des lieux communs sur le carême par exemple. Là, je lève la tête de mon bureau. Les regards se croisent. Il y a un peu de gêne dans l'air. Il y a ceux qui savent, ceux qui ne savent pas (mes convictions), et tout le monde me regarde. Parfois, il y a un collègue qui lâche " Catherine est croyante ". Et là, silence. Un ange passe…Il ne faut surtout pas parler mais regarder les visages et soutenir les regards.( Il faut qu'ils aient le temps de faire le lien entre cette information et ce qu'ils ont l'habitude de percevoir de vous.) C'est eux qui vont parler. Ce moment là franchi, jamais les paroles qui suivent ne seront agressives. Elles peuvent être critiques, mais elles ne seront pas méchantes. C'est l'essentiel.

Ça donne : la secrétaire qui n'a reçu aucune éducation religieuse (et qui véhicule toutes sortes de banalités sur les religions parce que malgré les apparences, le sujet la travaille) se met à raconter qu'elle aime aller chez cette amie dont le père est diacre parce que " c'est la maison du bon Dieu " ?!?! C'est le collègue germaniste, en rupture avec l'Eglise qui se met à expliquer la différence entre catholiques et protestants (chouette, pour une fois, ce n'est pas à moi de me coltiner l'exercice et en plus je découvre qu'il en sait des choses, celui-là, pour quelqu'un de désintéressé…), une autre raconte qu'elle a fait baptiser ses enfants à cause de la grand-mère (normal, comme moi) etc…Là, éventuellement, si je le sens, je dirai des choses. Très souvent, je lis alors dans les regards des collègues, quelque chose comme de l'envie. De l'intérêt. Et toujours du respect.

Une dernière chose : aucun ne se moque de moi en tant que chrétienne. Aucun n'attaque Dieu.

Ces moments sont rares, bien-sûr, mais ils valent de l'or.

Etre chrétien (profondément) n'est pas confortable. Ça ne l'a jamais été, j'en suis persuadée. Parce qu'il ne s'agit pas de confort mais de bonheur. Parce qu'il ne s'agit pas de certitudes (le doute n'est pas une faiblesse, bien au contraire) mais de sûreté, celle que donne le sentiment d'être profondément aimé.

Une dernière chose et je m'arrête : les agressions que nous subissons aujourd'hui sont bien douces comparativement à celles que les premiers chrétiens ont subies, enfin je trouve. Et vous avez remarqué comme ils étaient joyeux (les premiers chrétiens) ?

Allez, à bientôt

Catherine

oOo

Lundi 17 mai 2004

Bonjour à vous tous,

Je rentre du jardin où j'ai repiqué salades, tomates, céleris, cerfeuil et estragon, et j'ai très envie de vous reparler de mon pèlerin de Jérusalem, celui qui a fait Paris-Jérusalem à pied. Il est finalement arrivé à Bethléem la veille de Noël.

Mais ce n'est pas de son arrivée dont je veux vous parler, mais d'une expérience extraordinaire qu'il a vécue en Turquie, un pays que je connais un peu pour y avoir effectué deux séjours il y a quelques années.

Il raconte en effet, qu'il a dormi dans le lit de Dieu.

Epatant, non ?

Moi, rien que pour ça, je tenterais bien l'aventure, d'aller à pied jusqu'en Turquie.

Vous voulez savoir comment c'est " le lit de Dieu " ?

C'est un lit chaud et confortable. Celui du dispensaire du Croissant-Rouge du village de Yenice.

C'est en effet dans un dispensaire que le marcheur trouve refuge un soir où un vent glacial souffle et où un bivouac (sans tente) aurait été risqué. Le dispensaire au double vitrage est bien chauffé et un bon lit attend le pèlerin épuisé. L'endormissement est instantané et le sommeil, réparateur. Au matin, le pèlerin découvre l'infirmier qui l'avait accueilli la veille, couché par terre dans une couverture. Ce dernier s'empresse alors de confectionner à son hôte un copieux petit déjeuner. Tout dialogue est rendu impossible à cause de la barrière de la langue et du tempérament réservé de l'infirmier. Seuls des regards s'échangent. " Ce ne peut pas être moi qu'il accueille ainsi, c'est Dieu venu frapper à sa porte sous mes traits. Je me retourne vers le lit encore figé dans les traces de mon profond sommeil. J'ose à peine le remettre en ordre. Cette nuit, j'ai dormi dans le lit de Dieu " écrira François-Xavier dans son carnet de notes.

Quelle chance a-t-il eue de vivre une telle expérience, me disais-je, moi aussi j'aimerais bien dormir dans ce lit.

Quelques heures sont passées là-dessus et voilà que tout à coup me revient en mémoire un épisode de ma vie auquel je ne pensais plus depuis des années ( la mémoire réserve des surprises parfois).

J'étais moi aussi sur un lit, celui d'un bloc opératoire où j'allais subir une intervention en urgence . J'étais parfaitement consciente mais je ne ressentais pas l'inconfort de la table d'opération. Je ne voyais que des yeux (c'est tout ce qui reste à voir des personnes qui travaillent dans ce type d'endroit). Les yeux de l'anesthésiste qui suait à grosses gouttes, les yeux du chirurgien (un juif) qui attendait le feu vert de l'anesthésiste pour opérer, les yeux du pédiatres qui allait accueillir la petite fille que je portais encore pour quelques minutes et dont le cœur avait " des ratés ". Et moi, je me sentais bien, très bien même, malgré une tension nerveuse palpable autour de moi, 24 heures sans sommeil et un épuisement physique certain. C'était comme si, pour tous " ces yeux ", j'étais devenue (et ma petite également) la personne la plus précieuse.

Les mauvaises langues diront que c'est l'effet des drogues qui m'ont été administrées. Moi, je sais bien que non, car je peux comparer avec d'autres interventions chirurgicales où je n'ai rien ressenti de comparable, peut-être parce qu'il y avait moins " d'enjeu ".

J'étais moi aussi, ce jour là, dans le lit de Dieu, (où je finis par m'endormir après avoir entraperçu un bébé tout gris, pour lequel je n'avais, à tort peut-être, aucune inquiétude).

Moment rare.

Pour le Pèlerin de Jérusalem aussi. Il ne vécut qu'une fois cette expérience pendant son voyage.

Epilogue :

Pendant que je vous écris, ma petite Ariane feuillette le calendrier et compte le nombre de jours qui la sépare de la date de son 8 ème anniversaire à la fin du mois. Elle a déjà fait depuis longtemps la liste des copines à inviter, et vient de me passer commande l'air de rien, d'une paire de rollers bleus !

oOo

Lundi 24 mai 2004

Bonjour à tous,

Hier j'ai vécu une journée formidable et j'ai du mal, ce matin, de redescendre de ma montagne.

" Ma montagne ", c'est le Hohneck, un des sommets des Vosges, 1360 mètres d'altitude si ma mémoire est bonne, pas de record donc en matière de hauteur, de toute façon, l'intérêt n'est pas là.

Cela faisait 5 ans que je n'y avais pas mis les pieds, depuis mon déménagement dans une autre région montagneuse française. Et c'est donc avec une joie intense que j'ai parcouru ce sentier de crête, un pied en Alsace, un pied en Lorraine, que j'ai admiré la vue imprenable sur le massif vosgien et sur la plaine d'Alsace, et que j'ai dévalé ce chemin abrupte et caillouteux entre les derniers névés, pour aller jusqu'au lac de Schiessrothried.

La joie était d'autant plus intense que je n'étais pas seule. Il y avait ce groupe composé d'amis et de membres de la famille. Et il y avait surtout l'invité surprise : Ma princesse sénégalaise.

Quand je dis " princesse ", c'est une vraie princesse. Ce n'est pas une image. Elle est arrivée chez moi la veille, par surprise, comme d'habitude. La randonnée du lendemain n'était pas franchement pour elle mais il m'était difficile de renoncer à ce projet prévu à l'avance pour tout un groupe. Comme elle n'est pas du genre à renoncer non plus, elle prit la décision de nous suivre, pendant toute la promenade, malgré mes propositions souvent réitérées de raccourcir pour elle le parcours (ce que je fis quand même pour une portion du circuit mais sans lui demander son avis et sans lui dire…). Mais une princesse sénégalaise ne faiblit pas…

Pourtant, elle a souffert, je le sais bien : du froid, des pieds mal chaussés pour la circonstance, du manque de souffle et du vertige. Quand je pouvais, je me mettais du côté du vide et j'écoutais sa respiration en priant pour que cette grande asthmatique garde suffisamment de souffle pour remonter.

Une chose est sûre, les promeneurs d'hier se rappelleront d'elle.

Imaginez : une grande fille noire, 1m 75 au moins, les cheveux finement tressés, habillée d'un pantalon noir flottant, d'un pull tunique rouge vif, un grand foulard autour du cou, un deuxième pull en laine sur les épaules (quand même), occasionnellement et après de longues palabres le coupe-vent par dessus tout ça, des chaussures de ville et un bâton de ski en main pour prendre appui. Mais le port majestueux, toujours, même dans les passages difficiles.

Certains promeneurs me regardaient l'air désapprobateur, fustigeaient en pensée mon " inconscience " de laisser cette personne se promener ainsi : oui, je sais, on ne se promène pas sur ce type de chemin avec de telles chaussure, sauf quand on est une princesse africaine qui se fout des équipements standards vendus chez Décathlon et qu'on a envie d'être avec ses amis, y compris au sommet des Vosges et qu'on pense soigner du même coup un asthme chronique.

D'autres ont fait quelques pas avec elle, ravis d'échanger avec cette promeneuse par ordinaire, tout droit sortie d'un livre de conte pour enfants.

Là-haut, toutes les deux, nous avons refait le monde, encore une fois. Tout y est passé : la politique, la religion, la famille, le travail, les intégrismes, le foulard, le sens de la souffrance, et cette phrase qu'elle a dite tout à coup, elle, la musulmane " Ce Dieu, universel, s'il est amour, alors il ne veut pas la souffrance ". Là-dessus, nous sommes d'accord. D'ailleurs nous sommes d'accord sur tout ce qui est fondamental. Sauf, peut-être, en ce qui concerne l'équipement minimal pour aller en randonnée au Hohneck…

A bientôt

Catherine

oOo

Lundi 31 mai 2004

Chers amis internautes,

Je crois vous avoir déjà dit que je ne priais pas pour l'unité des chrétiens, ou très rarement. Mais en fait, c'est pire que ça, je n'y crois pas, à l'unité des chrétiens !

- " Arrête de faire de la provocation ", me disait un ami l'autre jour, à la fin d'une réunion où il avait été question des premiers chrétiens, qu'on nous donne en modèle actuellement, histoire de remobiliser les troupes (une excellente idée au demeurant). Une réunion, où j'ai dû " balancer " comme dit mon ami une ou deux idées (du genre de celle que je viens d'écrire quelques lignes au-dessus) et d'où je suis sortie l'esprit agité (forcément), une fois de plus…Et puis le voilà qui se met à me citer le verset de Jean, où il est question d'unité : Que leur unité soit parfaite ; ainsi le monde saura que tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé.

- " D'accord, je suivrai ton conseil, mais écoute-moi 5 minutes : d'abord, l'unité des chrétiens n'a jamais existé, même au tout début, il faut arrêter de croire à ça. Dès le début, il y a eu des " courants ", des " points de vue ", des " groupes " différents. Il y avait ceux qui écoutaient plutôt tel apôtre ou tel autre (Pierre, Jacques etc). Ceux qui conservaient ou rejetaient telle ou telle coutume ou tradition. S'il n'y avait pas eu ce " bouillonnement " au départ, l'Eglise ne se serait pas développée comme elle s'est développée.

- ça n'est pas une raison pour ne pas essayer de faire l'unité aujourd'hui,

- Bien sûr, sauf que, imagine une seconde, un monde où tous les chrétiens feraient et penseraient la même chose…tu y crois à ce monde là, toi, un monde uniforme ? Tu le trouves intéressant ?

Une unité des chrétiens de ce type là ne se fera pas ou alors ce sera la fin des temps…

Nous, quand nous pensons " unité des chrétiens ", nous pensons souvent " cherchons à faire et à dire la même chose " et moi ça ne me plaît pas. Parce qu'on n'a pas besoin d'être des clones pour s'aimer, parce que la désunion ne naît pas de la différence (comme le prétendent certains) mais de la peur, c'est pas pareil.

- Mais alors, qu'est ce que tu fais, toi ?

- Moi, je ne " fais " rien, je crois simplement en l'UNION des chrétiens. Je me contente de ça. Pour moi, le scandale des chrétiens n'est pas dans l'absence d'unité mais dans l'absence d'union. Qu'ils n'arrivent pas à faire ensemble, devant le monde, ce que le Christ leur a demandé de faire en mémoire de lui, c'est à dire de prendre un repas (c'est simple quand même) et de communier ensemble en se rappelant ses paroles, ça c'est scandaleux !

Comment peut-on se dire " du même ami " et ne pas faire ensemble mémoire de cet ami ? Sachant que pour faire cet acte de mémoire, on n'a pas besoin d'être habillé de la même manière, d'avoir les mêmes goûts et les mêmes habitudes.

- Si les chrétiens communient ensemble, officiellement, on pourra parler d'unité quand même ? Non ?

- Bon, d'accord, là je veux bien. Mais moi j'aurais toujours besoin d'entendre plusieurs sons de cloche.

A bientôt

Catherine

oOo

Lundi 7 juin 2004

Chers amis internautes, bonjour à vous !

Non vraiment, ces deux mariages n'ont rien en commun, me disais-je. 100 ans les séparent, l'un est princier, l'autre paysan, l'un est catholique, l'autre mennonite.

Je parle du mariage du Prince Felipe d'Espagne avec Letizia et du mariage de mon grand-père Joseph avec Elsa.

Je ne sais pas par quel hasard, je me suis retrouvée avec sous les yeux en même temps, le magazine Gala (hé, oui…) et son reportage-photo des noces royales de Madrid, et une photo de mariage de mes grands-parents.

Ces deux mariages sont aux antipodes me disais-je donc, quand mes yeux se sont arrêtés sur une photo de la table des invités et sur un point de détail : les verres ! c'est les mêmes ! Le commentaire qui accompagne les photos du magazine me le confirme : ce sont des verres de Baccarat ! Le prince et le paysan ont donc bu dans les mêmes verres ou du moins dans des verres (du cristal pour être précise) provenant de la même prestigieuse verrerie d'art de Baccarat, près de chez moi.

Instantanément se mettent alors à défiler devant mes yeux, les images de ses ateliers parfois sombres, parfois lumineux, où travaillent les ouvriers verriers : cueilleurs, souffleurs, graveurs ou doreurs. Merveilleux ouvriers de l'Art. Je sais maintenant d'où vient la fierté de ces hommes et femmes : ils savent que leur art transcende les classes sociales et les religions et réconcilie les hommes. Leur œuvre est signe de bonheur.

Et puis j'ai découvert autre chose dans le magazine Gala : Letizia, la future reine d'Espagne donc, cette mariée resplendissante, eh bien elle est divorcée ! Et elle se remarie, et avec un futur roi, et non des moindres... Voilà une bonne nouvelle ! Oui, je sais, elle ne s'était mariée " que " civilement, avant,… enfin, sur le " fond ", ça ne change pas grand chose. Elle REcommence. Quelle chance a-t-elle !

Moi aussi j'ai eu cette chance. Avant, je veux dire avant mon mariage, je n'étais pas " mariée ", mais c'était tout comme. Et puis ce fut la rupture (un échec cuisant), puis des amours impossibles (pour faire simple) et une autre rupture éprouvante. Mais, alors que j'avais décidé de suivre les conseils d'une amie, c'est à dire vivre seule " pour moi " comme elle disait, au moins un certain temps, Dieu m'a envoyé mon mari. Il m'a dit : c'est celui-ci et c'est maintenant.

Je me suis donc mariée, 6 mois à peine après avoir rencontré mon mari, et personne dans mon entourage ne fut surpris par cet événement, il n'y a que moi qui n'en revenais pas…

Vive la deuxième chance !

Vive les mariés d'Espagne !

Si le Christ revenait vivre parmi nous aujourd'hui, il dirait " heureux les divorcés, les séparés, les abandonnés : ils se remarieront ", ou quelque chose dans le genre…

Bon, allez, j'arrête là, je vous laisse, je n'ai pas fini de lire Gala…

A bientôt

Catherine

PS :

Ne vous amusez pas à estimer mon âge à partir de la date du mariage de mes grands-parents. Vous ne vous en sortirez pas pour différentes raisons beaucoup trop longues à vous expliquer ici. Mais pour satisfaire votre curiosité, je peux vous confier que j'ai eu 39 ans la semaine dernière.

oOo

Lundi 14 juin 2004

Hello les internautes,

Pour mon anniversaire, mon mari m'a offert le dernier album de Francis Cabrel.

Il a vu juste (comme d'habitude) car j'aime beaucoup ce chanteur, et ce depuis ses débuts, il y a …quelques années !

Pas de surprise concernant la qualité de ce nouvel album. C'est excellent, comme toujours. C'est même un très grand cru. Les 5 ou 6 années de silence ont porté leurs fruits semble-t-il, ainsi qu'un minutieux travail, d'écriture de composition et d'interprétation. Résultats : les chansons sont magnifiques. Il y a au moins 2 ou 3 tubes potentiels pour l'été.

Le poète gascon* parle toujours autant d'amour, mais il en parle de mieux en mieux. Le ton change légèrement : toujours aussi grave mais étonnamment " inspiré " tout à coup.

Il y a même une chanson qui porte le nom de Bonne nouvelle ! C'est la numéro 2 de l'album, après une numéro 1 qui s'appelle Les faussaires …

Je me suis empressée d'écouter ce qu'était la bonne nouvelle de Francis Cabrel.

Vous voulez savoir ce que c'est ?

C'est l'amour de sa femme pour lui, amour sans lequel il ne serait pas tout à fait lui-même et auquel il dédie sa chanson :

" Deux ou trois anges autour
Toujours en sentinelles
Des papillons aux ailes lourdes
De cannelle
(l'épice préférée de Cabrel)
Y'a pas de raison que ce soit confidentiel
Chaque fois que je te vois, que je t'appelle
La vie me donne ce que j'attends d'elle
(…)
Dans la grande course d'obstacles
Je t'attendais comme un miracle
Un Noël
Il est venu mon jour de chance
Ni en retard, ni en avance
Ponctuel
(…)
Comme ça, ce serait donc moi le gars aux yeux
Pleins d'étincelles
Celui qui…
(…)
Bonne nouvelle
Bonne nouvelle"

Je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien avec les paroles de Jean-Noël Bezançon, le curé de Saint-Jacques du Haut-Pas, à Paris, qui dit que le jour où on peut dire j'ai la foi, c'est le jour où on peut dire à Dieu, après avoir appris à le dire à d'autres, un père, un frère, une épouse : sans toi, je ne serais pas moi.

J'aime bien cette idée.

Demain soir, je vais à une réunion dont le thème est : aller au cœur de la foi.

Il faut que je trouve d'ici là les mots qui vont bien pour leur parler de tout ça, Cabrel et ses chansons d'amour, le point de vue du curé de Saint-Jacques du Haut-Pas que j'aime bien, la foi en Dieu, en soi, en l'autre, enfin vous voyez quoi…

A bientôt

Catherine

* il est originaire d'un village du Lot et Garonne, Astaffort, où il habite toujours. C'est dans ce même village que ma famille a été expulsée pendant la dernière guerre…

 

oOo

Lundi 21 juin 2004

Chers amis internautes,

Il faut que je vous raconte la suite.

Vous savez, la semaine dernière, après vous avoir écrit, je suis allée à une réunion organisée par la paroisse, dont le thème était " aller au cœur de la foi ". Vous vous souvenez dans quel état d'esprit j'étais : les chansons d'amour de Francis Cabrel sur les lèvres et les paroles de Jean-Noël Bezançon, le curé de Saint Jacques du Haut-Pas à Paris (un maître dans le cheminement au cœur de la foi, croyez-moi) dans la tête ; j'étais de bonne humeur et curieuse de savoir ce que les autres pensaient. Et bien, cette réunion fut un fiasco complet, en tout cas pour moi. D'abord je me suis ennuyée, puis énervée (intérieurement) et suis rentrée à la maison, dépitée. Ensuite j'ai mis 1 heure pour m'endormir.

" Aller au cœur de la foi " s'est résumé à : comment attirer les enfants à la messe dominicale. !?!?!?

C'est très réducteur, vous trouvez pas ? D'où ma déception.

L'amertume ! C'est un peu le climat dominant chez moi, au mois de JUIN.

Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, c'est en général le mois des désillusions et des mauvaises nouvelles. C'est devenu, au fil des années, une période de l'année que j'appréhende.

Ça commence à la paroisse, où vous apprenez que le jeune prêtre présent depuis 3 ans est nommé auprès de l'Evêque (il n'a pas appelé le plus mauvais, le nouvel arrivé à la tête du diocèse, apparemment il est bien conseillé dans ses choix, ou il voit juste rapidement…). A l'échelle de notre paroisse, ce départ est une catastrophe, surtout pour les enfants qui aiment beaucoup le jeune prêtre. Restent pour s'occuper d'eux maintenant : un prêtre adorable mais âgé et sourd (pour communiquer avec les groupes de caté, l'âge n'est pas un handicap mais la surdité, oui…) et un prêtre qui véhicule un catholicisme d'avant le Concile et qui n'aime pas les protestants qu'il accuse d'avoir dénaturé l'eucharistie…

Je sens qu'à la rentrée de septembre, notre paroisse sera complètement anémiée. Et l'anémie, c'est pas marrant…

Juin. C'est aussi le mois des licenciements à la pelle !

Quand mon ami Francis de Bordeaux a téléphoné, vu la longueur de l'entretien avec mon mari, ce que je savais de sa situation et la page du calendrier, je pouvais deviner la teneur de la nouvelle qu'il nous annonçait : son licenciement pour début juillet. Oui, parce qu'un licenciement au moment des congés d'été est plus supportable soi-disant et surtout moins visible…

Idem pour les salariés de l'entreprise dans laquelle je suis " détachée " un jour par semaine : 25 d'entre eux attendent leur lettre pour le 10 juillet. Certains sont sûrs déjà d'être licenciés, d'autres se sentent menacés comme ils disent, des personnes qui ont souvent entre 20 et 25 ans de présence dans l'entreprise et ont entre 45 et 55 ans…

Et puis quand je rentre le soir et que je vais marcher dans ma rue pour me délasser, je croise ma voisine Chantal avec son bébé, qui m'annonce qu'elle est licenciée à l'issue de son congé maternité et qu'elle ne retravaillera pas début août comme prévu à l'Institut médical qui l'employait comme secrétaire.

Non vraiment, le mois de juin est détestable.

Heureusement, sur le trajet du retour, je relève ma boîte aux lettres, et là m'attend une lettre de Paulette, la plus âgée de mes correspondantes : 96 ans et la plume toujours étonnamment alerte. Elle est veuve depuis longtemps et vit seule mais en complicité avec Dieu. C'est un grand témoin du cheminement au cœur de la foi, Paulette ! Pas de grand discours mais beaucoup d'expérience et une attention aux autres IN-FA- ILLIBLE.

Et ce verset biblique glané au hasard d'une lecture : " Que votre cœur ne se serre pas, n'ayez peur de rien" ! Jean, bien-sûr, 14, 28 (mais dans la "Bayard"…)

oOo

Lundi 28 juin 2004

Bonjour à tous,

 Etonnante de vérité la formule de Paul Ricoeur que Léon nous rapporte dans sa lettre à Mireille du mercredi 23 juin 2004 : "Je suis ce que je me raconte."

Pour moi, c'est une évidence ! Et j'ajouterais : je suis ce que je me raconte et ce que je raconte aux autres. Il faut bien lire le verbe raconter. Attention, raconter ce n'est pas dire ! Raconter c'est plus que dire, c'est élaborer (ou encore créer).

Me raconter à moi-même permet de mettre tout cela en mouvement, en relation, et d'en sélectionner des moments pour en faire mon histoire, une histoire qui a un sens et une efficacité, nous dit Léon. Là, où Léon parle d'histoire, certains parlent d'expérience. Mais le tout est d'accéder à cette expérience ! Et ça, ce n'est pas toujours facile. On peut faire corps avec son expérience et ne pas la distinguer, ou elle peut être douloureuse et l'accès en devient complexe, ou encore le discours qu'on a l'habitude de produire sur elle fait écran. Or, elle est source de connaissances, pour ne pas dire qu'elle est connaissance.

Le saviez-vous ? A l'heure où 630 000 candidats achèvent les épreuves du baccalauréat, une poignée d'hommes et de femmes obtient aussi le baccalauréat, sans passer d'épreuve, sans être allé à l'école, mais " simplement " en racontant son expérience au jury du diplôme. Etonnant, non ? Le législateur français dit, dans un magnifique texte de loi, que les connaissances acquises via l'expérience ont de la valeur qu'elles peuvent être reconnues par un diplôme. Il fallait oser. Ce texte a entraîné quelques bouleversements culturels, croyez-moi…

Et comme raconter ce que l'on est, ce n'est pas facile, contrairement à ce que l'on pense, le législateur, conscient de la difficulté, a prévu dans le texte de loi, un " accompagnement " à l'analyse de son expérience pour la personne qui veut un diplôme par cette voie là. Mon travail consiste à accompagner les personnes dans ce cheminement.

C'est pa-ssio-nnant !

Même si parfois ce travail peut se révéler difficile.

Tous les jours, je rencontre des personnes qui vont faire sous mes yeux ce travail d'élaboration sur eux-mêmes, en se racontant à eux-même et à moi, leur histoire, ou au moins certains pans de leur histoire, professionnelle souvent.

En règle générale, les personnes sont heureuses de faire ce travail. Elles découvrent des choses sur elles-mêmes et ça leur fait du bien.

Je verrai toujours le visage de ce dessinateur industriel, qui pendant le troisième entretien que nous avions ensemble, et alors que le travail d'élaboration peinait, s'est tout à coup illuminé : ça y est, je vois, je vois, me répétait-il. Il a abrégé notre entrevue et je ne l'ai plus jamais revu. Je ne saurais jamais ce qu'il a vu, mais c'était quelque chose d'important le concernant, et il en a été très heureux.

Le législateur français a attendu 2002 pour reconnaître officiellement toute la valeur des connaissances acquises via l'expérience.

Dans l'univers biblique, ces connaissances issues de l'expérience étaient fondamentales et valorisées. Elles permettaient de trouver la voie vers soi et vers Dieu. Dans ces rencontres interpersonnelles, Jésus devait passer son temps à aider les gens à relire leur histoire, mais avec toute sa capacité à aimer, un peu " exceptionnelle " il faut bien le dire. D'où toutes ces transformations, guérisons, conversions.

Enfin, c'est ma manière à moi de voir les choses…

A plus,

 Catherine

PS : ça fait plusieurs semaines que j'oublie de vous recommander le site du Pèlerin d'Orient dont je vous ai parlé à plusieurs reprises : http://www.jerusalem-pedibus.net

Ça y est, c'est fait !

oOo

Mercredi 7 juillet 2004

Bonjour les internautes !

Vous avez peut-être remarqué que, contrairement à toutes les semaines depuis le 15 septembre dernier, je n'étais pas au RDV lundi matin. Ce décalage est dû au changement de rythme qui survient inévitablement chez moi avec la période estivale.

Les diverses activités s'arrêtent les unes après les autres : à l'école, à la paroisse, à l'école de musique, puis le travail aussi, après une période d'intense activité fin juin, fêtes, bilans, réunions de fin d'année (sous-entendu scolaire) s'étant enchaînés à un rythme effréné.

Heureusement juillet survient et mieux encore août. L'activité humaine est suspendue au moins en partie et tourne un peu au ralenti, et c'est un bienfait !

En ce qui me concerne, je vais me mettre au vert (ma couleur préférée d'après mon mari) et je vais me rafraîchir à la source.

D'abord à celle de mon village en rentrant de promenades à pied ou à vélo et malgré le panneau rouge qui signale que l'eau est non potable. Je n'en revenais pas l'autre jour en découvrant ce panneau cloué sur la fontaine et qui n'a comme unique fonction que de " couvrir " Monsieur le Maire qui ne peut pas engager les frais d'un contrôle sanitaire quotidien de l'eau…C'est bien dommage qu'on inquiète ainsi les randonneurs, nombreux en cette saison et les villageois qui avaient pour habitude de se désaltérer à la fontaine. Certains boiront de l'eau malgré tout, mais ceux qui passent pour la première fois renonceront forcément. C'est bien dommage, tout ça pour une mesure de précaution…

C'est un peu comme à la paroisse, que le pape Jean XXIII (je l'aime bien celui-là. Vous connaissez son décalogue de la sérénité ? Si non, rendez-vous au bas de mon courrier) définissait d'ailleurs comme la fontaine du village à laquelle tout le monde vient étancher sa soif. Pourvu que personne n'y colle jamais un panneau " eau non potable ". Pourtant, c'est ce que certains sont tentés de faire si j'ai bien compris, privilégiant (et je comprends pourquoi) l'expérience " communautaire ". Certains prédisent même la fin définitive des paroisses pour bientôt. Certes, elles ont bien besoin d'évoluer et de se moderniser mais de là à les condamner, il y a un pas…

Histoire de me ressourcer au niveau des idées, j'ai entamé la lecture (c'est mon devoir de vacances pour l'Ecole des ministères) d'un ouvrage de Jean Rigal intitulé : L'Eglise en quête d'avenir. C'est résolument optimiste et profondément rassérénant. Une lecture qui fait du bien si vous préférez.

Reste le fondamental. J'ai l'intention de me plonger dans la lecture complète d'un des livres de la Bible. Je sais que cette année, ce sera un livre de l'Ancien Testament mais je n'ai pas encore décidé lequel. Je sais par expérience que la lecture complète (et non fragmentée) d'un livre ouvre toujours de nouvelles perspectives et c'est ce que je recherche.

Je prendrai aussi le temps de ne rien faire. Ça sert à ça les vacances, non ?

Et puis je penserai à VOUS, vous pouvez en être sûr.

Je vous souhaite de passer un bel été et vous donne rendez-vous début septembre.

A bientôt

Catherine

 

 

Le décalogue de la sérénité de Jean XXIII

 

1. Rien qu'aujourd'hui,

J'essaierai de vivre exclusivement la journée

Sans tenter de résoudre

Le problème de toute ma vie.

 

2. Rien qu'aujourd'hui,

Je porterai le plus grand soin

A mon apparence courtoise

Et à mes manières ;

ne critiquerai personne

Et je ne prétendrai redresser ou discipliner

Personne si ce n'est moi-même.

 

3. Je serai heureux,

Rien qu'aujourd'hui,

Dans la certitude d'avoir été créé

Pour le bonheur, non seulement dans l'autre Monde

mais également dans celui-ci

 

4. Rien qu'aujourd'hui,

je m'adapterai aux circonstances,

sans prétendre que celles-ci

se plient à tous mes désirs.

 

5. Rien qu'aujourd'hui,

Je consacrerai dix minutes à la bonne lecture,

En me souvenant que,

Comme la nourriture est nécessaire

A la vie du corps,

La bonne lecture est nécessaire

A la vie de l'âme.

 

6. Rien qu'aujourd'hui,

je ferai une bonne action

et je n'en parlerai à personne.

 

7.Rien qu'aujourd'hui,

je ferai au moins une chose

que je n'aurai pas envie de faire ;

et si j'étais offensé,

j'essaierai que personne ne le sache.

 

8.Rien qu'aujourd'hui,

j'établirai un programme détaillé

de ma journée.

Je ne m'en acquitterai

Peut-être pas entièrement,

Mais je le rédigerai.

Et je me garderai de deux calamités :

La hâte et l'indécision.

 

9. Rien qu'aujourd'hui,

je croirai fermement

même si les circonstances

prouvent le contraire

que la bonne providence de Dieu

s'occupe de moi comme si rien d'autre

n'existait au monde.

 

10. Rien qu'aujourd'hui,

je ne craindrai pas. Et tout spécialement,

je n'aurai pas peur

d'apprécier ce qui est beau

et de croire en la bonté.

 

Je suis en mesure de faire le bien pendant douze heures,

Ce qui ne saurait pas me décourager,

Comme si je pensais

Que je dois

Le faire toute ma vie durant.

 
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