THÉOLOGIE "POUR LES NULS"

 

             
 
    Cette année 2012 : 

 Un dialogue interreligieux

 

"TOUTES LES RELIGIONS SE VALENT", disent les gens. Par contre, toutes les religions déclarent qu'elles ont la vérité et qu'hors de leur croyance, il n'y a pas de salut. Chacune d'elles revendique le droit d'être seule capable de répondre aux grandes aspirations de l'homme. Et bien souvent, chacune d'elles s'enferme dans sa tour d'ivoire et refuse de s'intéresser aux autres.

Que je sois chrétien ou non, quelle est mon attitude à l'égard des autres religions ? Question d'actualité en ces temps où notre monde ressemble à un petit "village planétaire".

Je ne peux pas ignorer plus longtemps mon voisin. Ce sera donc l'objet de notre recherche cette année : d'une part explorer quelques-unes des grandes religions, leur origine et leurs croyances, et d'autre part essayer de nous situer en chrétien par rapport à ces religions.

8e séquence : Une réponse chrétienne

(août 2012)

Le concile Vatican II a invité les chrétiens à renoncer à leur ancienne prétention à posséder l'exclusivité du salut, et donc à réévaluer l'islam comme voie de salut, Mohamed comme prophète et le Coran comme parole de Dieu. Inversement, il nous faut exiger de l'islam une tolérance universelle et une liberté religieuse totale à l'égard de tous ceux qui ne sont pas musulmans et le plein respect de la Déclaration des droits de l'homme des Nations Unies.

Le portrait de Jésus est-il adéquat ?

Le Coran parle souvent, et avec sympathie de Jésus de Nazareth. Tout ce qui concerne Jésus dans le Coran s'intègre de façon parfaitement cohérente dans la conception théologique d'ensemble du Coran. L'expérience prophétique de Mohamed ne contredit pas Jésus : la prédication de Jésus est aussi la sienne et il reconnaît la naissance virginale et les miracles de  Jésus. Mais il refuse de reconnaître en Jésus un Dieu. Il ne peut être placé à côté du Dieu unique comme un deuxième Dieu, ce qui serait une abomination pour le Coran.

Dans le Coran, Jésus est "parole" de Dieu. Mais pas au sens où l'entend le prologue de l'évangile de Jean, où le Logos divin préexistant se fait chair. Selon le Coran, la "Parole" est simplement un signe de la toute-puissance de Dieu, mais non de la divinité de Jésus. Pour le Coran, Jésus est un prophète, un grand prophète, à l'égal d'Abraham, de Noé, de Moïse, mais il n'est pas plus. Et de même que, dans le Nouveau Testament Jean Baptiste est le précurseur de Jésus, pour le Coran, Jésus est le précurseur de Mohamed. Certes, Jésus - de naissance virginale - est directement créé par Dieu, mais il reste, à ce titre, la créature de Dieu par excellence.

Nous n'avons pas le droit de faire des musulmans des "chrétiens anonymes", comme ont voulu le faire des  théologiens chrétiens bien intentionnés. Mais de même, les musulmans n'ont pas le droit de faire des chrétiens des "musulmans anonymes". Et de même que nous chrétiens, à l'invitation de Vatican II, nous avons le souci de revoir notre jugement sur Mohamed à partir des sources islamiques, de même nous sommes en droit d'espérer que, du côté musulman, on finira par s'orienter vers une réévaluation de ce Jésus de Nazareth à partir des sources historiques (notamment des évangiles), comme les juifs sont aujourd'hui nombreux à le faire. Le portrait de Jésus dans le Coran  manque de contenu, à part le monothéisme, l'appel à la conversion  et quelques récits de miracles. Il est très différent du Jésus de l'histoire qui ne vient pas confirmer la loi, comme le voudrait le Coran, mais qui prend position contre tout légalisme avec son amour radical, (incluant l'ennemi lui-même), ce qui lui valut d'être mis à mort . Mais voilà précisément ce que le Coran  semble ne pas vouloir prendre en compte, contre toute évidence historique.

Pourquoi donc le Coran nie-t-il l'évidence criante de la crucifixion de Jésus ? Beaucoup de commentateurs contemporains du Coran sont embarrassés devant ce fait. Ils pensent qu'il ne s'agit pas d'une affirmation historique, impossible à justifier, mais d'un énoncé théologique. Pour certains, "la négation de la mort du Christ est une négation du pouvoir des hommes de contraindre et d'anéantir la parole divine, éternellement victorieuse"

Trinité. Obstacle insurmontable ?

Pour Jésus, la problématique centrale était celle du dépassement du légalisme par l'accomplissement de la volonté de Dieu. Mais avec le temps, la problématique centrale pour l'Église chrétienne s'est déplacée vers la personne du Christ et sa relation à Dieu. Et la controverse entre christianisme et islam reste polarisée sur cette question. D'où objection constante du christianisme : l'islam conteste les deux dogmes centraux du christianisme : la Trinité (un seul Dieu en trois personnes) et l'Incarnation (Dieu fait homme).

Un seul Dieu en trois personnes : difficile à accepter pour un musulman. Le concept de nature et de personne, d'origine syrienne, latine et grecque les rebute. Que vient faire, pense-t-il, dans le Dieu un et unique, le conglomérat de trois hypostases, personnes, prosopa, de deux processions et de quatre relations ? Que viennent faire ici ces artifices dialectiques ? Dieu n'est-il pas absolument simple ?  "Il n'y a de Dieu qu'un Dieu unique", dit Mohamed.

Nous nous trouvons en cela en pleine incompréhension. Cette incompréhension étant due en particulier à deux manières de penser totalement différentes. D'un côté, la façon dont les gréco-latins tiennent à tout définir - définir = délimiter - et la mentalité islamique qui ne voit dans cette sorte de théologie chrétienne qu'une philosophie de la religion plutôt marginale, dont il se passe très bien. C'est dans la seule sphère juridique que l'islam définit et dogmatise. Il s'intéresse à l'orthopraxie, et non à l'orthodoxie. Ce qui, sans doute, lui a épargné les grandes scissions, conséquences des grands conciles christologiques, Nicée, Éphèse, Chalcédoine et Constantinople.

Que signifie : Dieu a un fils ?

Jésus de Nazareth n'était guère préoccupé de formules. Ce n'est pas sa propre personne qu'il situe au centre de son message, mais Dieu : le royaume de Dieu, la volonté de Dieu, le nom de Dieu. Jusque là, pas de problème avec la pensée de l'islam. Mais voilà que les évangiles parlent de Fils de Dieu. Et même un texte du Nouveau Testament - un seul - affirme explicitement que "le Père, le Fils et l'Esprit sont un" (1 Jean 5.7). Seulement ce verset manque dans les plus anciens manuscrits et pour la plupart des spécialistes il aurait été ajouté au IIIe ou même au IVe siècle. Mais comment comprendre dès lors la relation de Jésus à Dieu ? On oublie une chose : Jésus lui-même était un juif. Plus proche donc, dans sa forme de pensée, des arabes palestiniens d'aujourd'hui que des occidentaux. Ce Jésus juif s'en serait voulu d'édulcorer la foi dans le Dieu unique, le premier commandement. Une chose est sûre : sa parole, sa prière, son combat et sa souffrance s'enracinent dans une expérience de Dieu, une certitude de Dieu, une union avec Dieu qu'il appelle son père, toutes finalement inexplicables. Il ne s'est jamais appliqué le titre de Fils de Dieu. Néanmoins sa prétention dépassait effectivement celle d'un prophète. Il a fait éclater toutes les  frontières entre pur et impur, juste et injuste. Pas étonnant qu'il ait été accusé de blasphème, qu'il a été pour cela condamné et exécuté.

C'est seulement après sa mort, lorsqu'ils ont fait l'expérience pascale - la mort n'avait pas eu définitivement raison de lui, mais au contraire il s'est montré vivant à leurs yeux, la mort a été vaincue par lui - que les disciples ont commencé à proclamer  qu'il a été "élevé" auprès de Dieu ; c'est alors seulement que la communauté croyante a commencé à appliquer à Jésus le titre de "Fils", ou "Fils de Dieu." Dans leur esprit, il s'agit d'une investiture. Non une filiation divine physique, comme le récuse l'islam, mais un choix et une intronisation de Jésus par Dieu. C'est déjà ce qu'annonçait le psaume 2 à propos du roi d'Israël : "Le Seigneur m'a dit "tu es mon Fils", moi aujourd'hui je t'ai engendré."

Le spécifiquement chrétien

C'st avec l'introduction du christianisme dans le monde de la pensée grecque qu'on a commencé à comprendre la filiation divine de Jésus dans le sens d'une identité d'être avec le Père, ce qui devait conduire à des difficultés croissantes. Difficile de penser tout à la fois l'unicité de Dieu et la filiation divine. Dieu unique, mais alors, qu'en est-il du Père et du Fils ? d'où le rejet par l'islam de toute la pensée chrétienne.  Comment comprendre l'"envoi" du Fils de Dieu ou l'"incarnation" du Verbe de Dieu ? Le quatrième évangile fait dire à Jésus : "La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu et celui que tu as envoyé, Jésus Christ". Dans le Nouveau Testament, il en va d'une unité du connaître, du vouloir, de l'agir, du révéler entre Dieu et Jésus. Donc, en aucun cas on ne peut parler d'une doctrine de deux dieux, ou de trois dieux. Pour les chrétiens de tous les temps comme pour Jésus lui-même, Dieu est et reste l'un et l'unique. Dans la Bible comme dans le Coran, il n'y a de dieu que Dieu.. Il n'y a pas plus d'identité entre Dieu et Jésus. Le Fils n'est pas Dieu le Père, et le Père n'est pas le Fils.

Vingt siècles de christianisme et toutes les Églises s'accordent sur ce point : ce n'est pas un livre saint, ni une loi, qui est le fondement de la foi chrétienne, mais la personne historique de Jésus Christ, qui re-présente, qui révèle, qui manifeste Dieu de façon définitive. Ce qui  fait la différence essentielle entre les musulmans et nous, c'est cela : nous faisons fond sur Jésus Christ  en tant que mesure dernière de la compréhension chrétienne de Dieu et de l'homme. Allons plus loin : la prise au sérieux de la Bible pourrait enrichir substantiellement le Coran.  Dans le dialogue avec le judaïsme et l'islam, nous pouvons résumer notre foi chrétienne en quelques mots :
- Croire en Dieu le Père signifie, pour le Nouveau Testament, croire dans le Dieu un. Judaïsme, christianisme et islam partagent cette même foi dans le Dieu un.
- Croire au Fils de Dieu signifie croire en la révélation du Dieu un en l'homme Jésus de Nazareth. C'est tout le Nouveau Testament qui présente Jésus comme personne humaine, insérée dans une histoire, toujours dans sa relation réelle à Dieu. Il est l'envoyé, le Messie, la Parole du Dieu éternel sous figure humaine.
- Croire en l'Esprit Saint signifie croire en la force et puissance efficace de Dieu dans l'homme et dans le monde. L'islam présente lui aussi Dieu comme insaisissable, invisible et puissant, souffle de vie - ruah en hébreu, rûh en arabe, pneuma en grec, esprit en français. Il est proche de l'homme, "plus proche de lui que sa propre carotide", dit le Coran. Pour la Bible, l'Esprit Saint est Dieu lui-même en tant qu'il est à l'œuvre en l'homme et dans le monde. Par la résurrection et l'exaltation de Jésus, il est devenu l'Esprit du Christ exalté.

En résumé, le critère de l'être chrétien est de croire dans le Dieu un et unique, comme suivre concrètement Jésus dans la confiance en la puissance de l'Esprit de Dieu, de cet Esprit qui est aussi à l'œuvre dans le dialogue avec les non-chrétiens, où il veut, et qui nous conduira où il veut.

Jésus serviteur de Dieu.

Si chrétiens et musulmans veulent aujourd'hui mieux se comprendre, il leur faut revenir aux origines. Tous les exégètes reconnaissent aujourd'hui la distance qui existe  entre les conceptions christologiques exposées dans le Nouveau Testament et la théologie formulée au fil des âges à ce sujet. Et même quelques passages du Nouveau Testament reflètent une certaine parenté avec le portrait que donne le Coran de Jésus. Dans les synoptiques notamment, on rencontre surtout l'image de Jésus comme "Serviteur de Dieu, élu de Dieu, Christ de Dieu". Dieu agit par lui, Dieu était avec lui, Dieu l'a ressuscité des morts, il l'a fait Seigneur et Christ, il l'a établi Fils de Dieu : voilà les expressions propres à saint Luc.

La fatalité sans pareille, lourde de conséquences, fut que l'Église naissante se soit trouvée presque entièrement arrachée à son terreau d'origine judaïque, particulièrement après la destruction complète de Jérusalem en 132, sous l'empereur Hadrien : tous les judéo-chrétiens fuirent alors vers l'Orient, alors que  l'Église située autour du bassin méditerranéen, composée de juifs et de païens, devint une Église particulièrement marquée par l'hellénisme. Si bien qu'elle en vint à rejeter comme hérétiques ces chrétiens d'Orient - tels les ébionites - qui reconnaissaient la naissance virginale de Jésus, mais récusaient sa préexistence. Le Coran n'a fait que suivre.  On a parlé très tôt de l'islam comme d'une hérésie chrétienne. Un spécialisme a écrit que "c'est l'élément judaïque dans le christianisme, que le Coran met résolument en valeur. Les judéo-chrétiens mis à l'écart  réapparaissent d'une façon neuve dans le Coran." Certains pensent que ces communautés judéo-chrétiennes qui ont essaimé en Orient et jusqu'en Arabie, qui ont été ignorées ou considérées comme hérétiques par la grande Église Occidentale sont à la source de l'islam fondé par Mohamed. Cette théorie reste très controversée aujourd'hui. Mais les analogies sont assez déconcertantes. Pourtant, il reste que Mohamed a toujours parlé de Jésus avec la plus grands sympathie, comme le grand "messager" de Dieu. "La dépendance indirecte de Mohamed  à l'égard du judéo-christianisme réduit à l'état de secte ne fait aucun doute", écrit plus récemment un spécialiste.

Ce dont il faudrait parler

Il y a là une recherche qui n'en est qu'à ses débuts. Mais elle peut être importante pour éclairer un réel dialogue entre chrétiens et musulmans. Ne plus opposer Jésus et Mohamed, mais considérer peut-être Mohamed comme témoin de Jésus, d'un Jésus tel qu'ont pu le comprendre, non pas les chrétiens hellénistiques issus du paganisme (toutes ces communautés florissantes autour du bassin méditerranéen), mais bien les premiers disciples de Jésus, qui étaient juifs, et les primitives communautés judéo-chrétiennes, séparées de la grande Église par tout un concours de circonstances historiques.

Ce qui ne veut pas dire qu'il faut, pour nous chrétiens, tout reprendre à zéro et éliminer les apports si importants des grands conciles oecuméniques. Mais la question, dans un dialogue entre chrétiens et musulmans, est de nous demander comment faire comprendre à un musulman pourquoi les chrétiens croient à ce Jésus comme le Christ, la révélation de Dieu ?

Dans cette perspective œcuménique, comment donc un musulman pourrait-il essayer de comprendre  Jésus ? Et comment les chrétiens pourraient-ils essayer de comprendre Mohamed ? Voici quelques pistes.
1 - Chrétiens et musulmans croient en un Dieu unique et de ce fait à une unique histoire du salut. Aussi, de même que tous les patriarches d'Israël sont considérés par nous comme des "chrétiens" avant le Christ, de même les musulmans peuvent eux aussi reconnaître dans ces mêmes patriarches  des "musulmans " avant Mohamed.
2 - Pour les chrétiens, ce Mohamed, qui a porté témoignage à Jésus, n'est pas sans signification et il ne peut être récusé comme un faux prophète, sous prétexte qu'il ne peut plus y avoir de prophète après le Christ.
3 - Pour les musulmans, ce Jésus, à qui Mohamed lui-même a porté témoignage, a quelque chose d'important et de permanent à dire.

Nous ne pouvons donc pas opposer le christianisme et l'islam comme deux religions totalement séparées : ils représentent deux mouvements religieux étroitement  entrelacés, tout comme le judaïsme et le christianisme. Comment donc les musulmans peuvent-ils voir Jésus - et les chrétiens, Mohamed ?

Comment les musulmans peuvent-ils voir Jésus ? Ils voient déjà en lui le plus grand prophète et le messager du Dieu unique qui, comme "serviteur de Dieu", fut l'objet d'une attention particulière de Dieu, de sa naissance à son élévation auprès de Dieu et qui, ainsi que son message, garde une signification permanente pour Mohamed. Certes, le Coran reste pour  les musulmans le critère décisif de la foi et de l'agir, de la vie et de la mort. Mais, si le Coran lui-même appelle Jésus "Parole" de Dieu et porteur de l'"Évangile", les musulmans ne doivent-ils pas essayer de comprendre cet Évangile de façon plus approfondie ? Ne doivent-ils pas prendre au sérieux :
- que le message et la  pratique de Jésus relativisent, pour l'amour de Dieu et des hommes, la loi islamique souvent si opprimante, qu'ils libèrent l'homme non, certes, de la loi, mais du légalisme.
- que la vie, la mort et la nouvelle vie de Jésus révèlent une nouvelle vision de Dieu, plus profonde, du Dieu aimant et compatissant
- que la mort de Jésus, au nom précisément de ce Dieu, peut donner sens à la souffrance et à l'échec apparemment si absurdes ?

Comment des chrétiens pourraient-ils voir Mohamed ? Nombre de chrétiens voient déjà en lui le Prophète qui prend toute sa signification pour de nombreux peuples sur cette terre ; qui, de son vivant déjà, avait remporté un vif succès.
Certes, pour les chrétiens, Jésus-Christ et son message restent, après comme avant, la mesure décisive de la foi et de l'agir, de la vie et de la mort : parole définitive de Dieu. Le Christ reste la norme décisive pour les chrétiens, pour l'amour de Dieu et des hommes. Mais les chrétiens qui lisent dans le Nouveau Testament qu'il y a toujours place pour des prophètes, ne devraient-ils pas prendre Mohamed plus au sérieux ? Ne devraient-ils pas prendre au sérieux le Coran quand il souligne
- que le Dieu un incomparable est véritablement au centre de la foi.
- qu'il ne saurait être question de lui associer quelque dieu ou déesse que ce soit.
- que la foi et la vie, l'orthodoxie et l'orthopraxie sont inséparables, jusques et y compris dans la sphère politique ?
Mohamed ne cesserait pas d'être ainsi pour les chrétiens un correctif prophétique au nom du seul et même Dieu, un avertisseur prophétique : "Je ne fais que suivre ce qui m'a été révélé. Je ne suis qu'un avertisseur explicite" (Coran 46.9)

Un texte de l'Église évangélique allemande me parait utile. Il fait remarquer : "Les chrétiens et les musulmans vivent dans le même monde, leur enjeu est la préservation de leur foi. Ils ne réagiront pas toujours de la même façon aux interpellations de ce monde. Mais, par-delà leurs divergences, leur foi leur fait une obligation, aux uns comme aux autres, de répondre de leur vie devant Dieu et de servir la communauté humaine. Dans le plus total respect mutuel, ils ne peuvent être en reste du témoignage mutuel de leur foi."

Nous sommes donc mutuellement conviés à ce témoignage de notre propre foi, des musulmans face aux chrétiens et des chrétiens face aux musulmans ; pour une information réciproque, pour une interpellation réciproque et donc, finalement, une transformation réciproque. Nous avons beaucoup à apprendre les uns des autres.

(Le mois prochain : l'hindouisme et le christianisme)

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