L'INTELLIGENCE DES ECRITURES

 

L'EVANGILE SELON SAINT JEAN

5 - LES NOCES DE CANA (Jean 2, 1-12)

1 – Quelques remarques.

* Le troisième jour. Faites le calcul : c’est le troisième jour après la promesse faite à Nathanaël. Jean tient une comptabilité : premier jour, Jean Baptiste à Béthanie ; « le lendemain » (1, 29) il présente Jésus comme « l’agneau de Dieu » ; « le lendemain » encore (1, 35) André et son compagnon vont avec Jésus ; « le lendemain » (1, 43) Jésus part pour la Galilée où il recrute Philippe et Nathanaël. Au total, quatre jours. Si bien que « le troisième jour » après cette rencontre avec Nathanaël, cela fait le septième jour. C’est une reprise du récit de la création dans Genèse 1. Ici, le septième jour, Jésus va faire un premier signe pour manifester sa gloire.

 

* « Femme, quoi à moi et à toi ? » Que Jésus s’adresse à sa mère en l’appelant « femme » peut surprendre. Jésus n’appelle pas sa mère « maman », ni « Marie ». Et sur la croix, la seule autre fois où Jésus s’adresse à sa mère dans l’évangile de Jean, il l’appelle de nouveau « femme », ce qui, d’après les spécialistes, n’a rien de choquant. « Quoi à moi et à toi ? » transcrit exactement l’expression hébraïque Mah li welak. En réalité, l’expression était courante dans les milieux juifs. Chaque fois que l’expression est employée dans la Bible, elle sert à marquer une distance entre celui qui parle et celui à qui il s’adresse. Lire, par exemple, 2 Samuel 19, 22. Dans le Nouveau Testament, on trouve l’expression dans la bouche des possédés qui veulent écarter Jésus (Marc 1, 24) On pourrait traduire vulgairement « De quoi te mêles-tu ? » En réalité, Jésus veut signifier à sa mère qu’ils ne se situent pas sur le même plan. Marie a le souci de ces gens qui vont être gênés parce qu’ils n’ont plus de vin. Quant à Jésus, il a l’intention de faire un signe qui ne peut pas être obtenu par la maternité charnelle, mais seulement par la foi. La réponse de Jésus, adressée à un étranger, pourrait être un reproche, mais destinée à sa mère, elle souligne une familiarité, une compréhension réciproque qui dépassent les paroles. Ce qui explique pourquoi Marie va directement trouver les servants pour leur dire : « Faites tout ce qu’il vous dira. »

 

* « Mon heure n’est pas encore venue. » On peut traduire aussi « mon temps », ou « le moment ». Le mot grec ora traduit dans la majorité des cas le mot hébreu et qui signifie la période du temps, le moment étalé dans la durée, plutôt que « l’heure » proprement dite. Il semble que Jésus veuille ici faire allusion au moment de la manifestation finale de sa gloire : il s’agit de la croix, envisagée comme le moment qui marque son passage dans la gloire.

 

* Le commencement des signes. Dans les évangiles synoptiques, le mot signe a un autre sens : la plupart du temps, il est employé pour désigner des prodiges dans l’ordre de la nature, au moment de l’inauguration des temps messianiques. Par contre, dans l’évangile de Jean, les signes sont des miracles opérés par Jésus pour signifier une réalité supérieure. Exemple : Jésus dit « je suis la lumière du monde », puis il rend la vue à un aveugle. Cet homme retrouve la vue, mais en fin de compte, il va trouver autre chose, encore bien supérieure : il va croire en Jésus, lumière du monde. Nous allons chercher, dans le premier miracle que fait Jésus en changeant l’eau en vin, quel signe il fait à ses premiers disciples pour qu’ils croient en lui.

 

2 – Relisons ce récit.

 

La phrase finale contraste par sa solennité avec le récit lui-même. « Ce fut le commencement des signes de Jésus. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui. » Le récit se situe en effet au cours d’une noce villageoise. Quelle disproportion ! Le Fils de Dieu se dérange pour réparer un petit malheur. « Ils n’ont pas de vin ! » Et alors ! Quand on sait qu’une noce, à l’époque, durait quatre ou cinq jours !

Les plus surpris furent sans doute les premiers disciples. Ils venaient de l’entourage de Jean-Baptiste, où il n’était pas question de faire la noce. L’évangile nous le dit. Jean, lui, ne mangeait ni ne buvait (Matthieu 11, 18) C’était un ascète et il entraînait ses disciples à jeûner. Or voilà Jésus qui commence son ministère en entraînant ses disciples à la noce. Si vous avez participé à des noces, vous n’imaginez pas Jésus seul dans son coin, la mine sérieuse. Il est un bon convive. On le lui reprochera d’ailleurs. On ira jusqu’à le traiter d’ivrogne. Donc il n’est pas insolite de penser que Jésus a dû, non seulement manger et boire, mais aussi chanter et danser. Or le vin vient à manquer. Marie, attentive, le remarque, et le signale à Jésus, qui lui répond de façon apparemment bien familière, ce qui n’empêche pas Marie de continuer, avec obstination : elle veut dépanner les jeunes mariés. Jésus transforme donc discrètement l’eau en vin. Remarquez, au passage, les quantités impressionnantes : 600 litres de bon vin ! Jésus ne fait pas les choses à moitié. Le responsable du repas en est lui-même émerveillé. A sa remarque, le jeune marié ne sait sans doute quoi répondre. Eh bien oui, désormais, on ne servira plus le meilleur en premier, mais à la fin des repas. Tant mieux.

Mais nous n’allons pas en rester là. Il nous faut dépasser l’anecdote, si pittoresque soit-elle.

 

3 – Une première interprétation.

 

Elle est facile, si on se souvient que les temps messianiques, annoncés par les prophètes, étaient souvent évoqués comme un festin de noces. Cette image sera reprise par les chrétiens : Jésus est décrit comme l’Epoux qui vient. Jean-Baptiste appartient à la période préparatoire, où l’on jeûne, tandis que Jésus inaugure les noces de Dieu avec son peuple. C’est explicite dans une réplique de Jésus à ceux qui lui reprochent de ne pas jeûner (Marc 2, 19) : « Les invités à la noce peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux ? Tant qu’ils ont l’époux avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. » L’Apocalypse reprendra l’image en invitant au festin des noces de l’agneau.

On attendait pour les temps messianiques une terre enfin abondamment féconde. Huile, blé et vin couleraient à flot. Et voilà que Jésus donne une quantité impressionnante de bon vin. Annonce de la prospérité de l’ère messianique. On comprend que les disciples se mettent à croire. Mais qu’ont-ils perçu ? Sans doute, que Jésus prend discrètement la place de l’Epoux (qui était traditionnellement chargé de fournir le vin). Mais le récit est beaucoup plus suggestif encore. Il y a cette histoire des urnes destinées aux purifications des Juifs. Peut-être s’agit-il de la fête de Kippour, une célébration de pénitence dont parle le livre de l’Exode 29, 36. Les six cuves de pierre se trouvent là par hasard. Elles sont vides. Elles sont impressionnantes, puisque chacune peut contenir cent litres. On nous dit que ces cuves servent aux ablutions que faisaient les Juifs pour se purifier. Bizarre, que ces cuves vides se trouvent là, dans une maison particulière où se tient un repas de noces, et non à proximité de la synagogue du village ! Et que vient faire ici l’idée de purification légale, alors qu’on ne pense qu’à faire la noce ? Je me demande si Jean ne veut pas suggérer que c’en est fini, de ces vieilles histoires de pur et d’impur, qui empoisonnaient la mentalité religieuse de son peuple. Comme si, désormais, la tension entre le permis et le défendu ne devait plus exister. Jésus indique que la vraie religion ne doit pas se confondre avec la peur du péché Comme si, avec Jésus, les cuves vides devaient désormais servir à autre chose qu’à se laver, se purifier. A la place de l’eau incolore, inodore et sans saveur, voici le vin nouveau, symbole d’une religion d’amour. C’est comme si Jésus changeait la destination de l’eau. Elle servait à un rite de purification, eh bien, désormais, l’eau ne sert plus à rien. Pour être purifié, plus besoin d’eau. Par sa simple présence, le Christ vient nous débarrasser de nos souillures. L’eau va devenir du bon vin en quantité : le meilleur, et Jésus le donnera, c’est l’Esprit qui, comme un vin capiteux, nous fait oublier les règles établies et l’étroitesse de nos certitudes. L’eau changée en vin : Jésus vient chez nous pour transfigurer notre vie de tous les jours avec sa routine et ses corvées. le Christ apporte par sa simple présence « le bon vin qui réjouit le cœur de l’homme. »

Certains détails pittoresques de l’épisode des noces de Cana le suggèrent : ils annoncent des réalités spirituelles. Jésus prend part à des noces. Mais quel est le but de toute son œuvre si ce n’est de préparer d’autres noces, celles de Dieu avec les hommes ? Jésus parle de « son heure », mais en réalité son heure sera celle de sa passion et de sa résurrection.

C’est ainsi que Jésus manifeste sa gloire à ceux qui commencent à le découvrir. Quant à Marie, souvenons-nous qu’elle avait amené la grâce à Jean-Baptiste au jour de la Visitation : l’enfant avait tressailli dans le sein d’Elisabeth. Maintenant, elle intervient de façon définitive pour hâter les commencements de l'Évangile. Ses dernières paroles, dans l'Évangile de Jean, sont là, à Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Désormais, on n’entendra plus parler d’elle jusqu’au Vendredi saint, où nous la retrouverons, au pied de la croix de son fils.

 

4 – Une autre interprétation.

 

Le récit de l’évangile – comme la plupart des récits de l’évangile de Jean - est riche de symbolismes multiples. Je vous propose donc une autre lecture possible de ce récit des noces de Cana. Deux choses me frappent, personnellement. La première, c’est que Jésus, le Fils de Dieu, inaugure sa mission en allant à la noce. On aurait pu imaginer qu’il commencerait par un grand discours (c’est ce que fait d’ailleurs l’évangile de Matthieu), ou par de multiples prédications inaugurales (ainsi, chez Luc, le discours inaugural dans la synagogue de Nazareth). Non. Jésus va à la noce. Qu’est-ce que cela signifie ? Sans doute une volonté d’être présent, d’une présence active et sanctifiante, aux réalités les plus ordinaires de la vie des hommes. Ici, Dieu, en la personne de son Fils, pour consacrer cette réalité universelle de l’amour humain. Un homme et une femme qui s’aiment, quoi de plus ordinaire, de plus naturel. Dieu, nous démontre Jésus, est présent à cette réalité humaine, comme pour la cautionner et lui donner toute sa valeur. « Et Dieu vit que cela était bon ! » Il faut le dire : l’amour humain, la sexualité humaine, ce sont des réalités bénies de Dieu. Cela n’a rien de sale, comme le pensent certaines sectes. Mais en même temps, cette réalité de l’amour humain est quelque chose de fragile ; cela risque même de n’être qu’un feu de paille, quelque chose de passager. Il faut lui donner une certaine solidité. C’est ainsi que je lis le changement de l’eau en vin.

Il est question, dans ce récit, de réalités de la vie de tous les jours : un mariage, un repas, de l’eau, du vin. Toutes ces réalités ont des résonances particulières. On peut les considérer simplement sous leur aspect fonctionnel, ou utilitaire. Ainsi, l’eau, d’abord, sert à laver, à se laver (les urnes de pierre contenaient de l’eau pour les ablutions rituelles des juifs). Mais l’eau, c’est aussi, sous le regard du chimiste, un « liquide incolore, inodore et sans saveur, » ou un composé d’oxygène et d’hydrogène. On peut avoir un autre regard : l’eau qui est la vie (Rappelez vous le très beau texte de Saint Exupéry qui conclut : « Eau, tu es la vie »). On peut aussi chanter, comme François d’Assise, « notre soeur l’eau, si pure, si claire, si fraîche, si précieuse »...Donc, sur la même réalité, on peut porter des regards différents. Le vin, c’est la même chose. Je ne parle pas de l’ivrogne, qui, simplement, a besoin de sa ration quotidienne d’alcool. Mais, pour d’autres, le vin, c’est une boisson agréable, qui redonne des forces. C’est tout. Pour le gourmet, c’est encore autre chose. Il va savoir décrire le vin, analyser ses goûts, chanter sa « robe ». Il y a toute une terminologie du vin. Et ce vin, on en prend soin, on « l’élève », on le laisse vieillir...C’est tout autre chose que l’attitude de l’ivrogne. Le repas, c’est la même chose. Je ne parle pas de ces simili-repas qu’on prend à la va-vite dans une cantine, ou en solitaire. Je parle de ces repas où l’on peut se parler, s’écouter. Il y a dans le repas tout un aspect de communication. On parle de la « chaleur communicative des banquets ». Non seulement des banquets, mais des simples repas, si on recherche cette qualité.

Pour le mariage, il en va de même. Nos générations d’aujourd’hui, qui sont très « utilitaristes », se demandent simplement « à quoi ça sert » et « comment ça fonctionne ». Voir toutes les revues spécialisées. Mais si on en reste là, ça ne va pas très loin dans la perception du couple. Dans la plupart des cas, se fait toute une expérience. Le mariage affronté à la longue durée, le couple qui se sclérose à cause de l’habitude et qui risque de devenir une eau croupissante (on ne communique plus, on a pris ses habitudes l’un vis-à-vis de l’autre, on vit côte à côte, ou dos à dos, à moins qu’on ne se sépare). Le mariage, au contraire, on peut le regarder comme le moyen de se construire, de se grandir. Comme dit le poète : « Ta parole me construit ». Le mariage va permettre à l’homme et à la femme de devenir adultes. Il y a donc toutes ces manières différentes de percevoir les réalités de l’existence quotidienne. On ne les perçoit pas de la même façon les uns et les autres.

Et pour un croyant, le mariage, c’est encore plus que cela : il rappelle immédiatement Dieu-Amour. Toute la Bible nous le dit, en particulier tout le message des prophètes. C’est Isaïe, par exemple, qui fait parler Dieu, comme un époux parle à son épouse, avec des petits mots d’amour. Il rappelle une alliance conclue au Sinaï, comme la bague que vous portez au doigt vous rappelle quotidiennement vos liens. Lui, Dieu, il est fidèle. Mais cet amour qu’il a pour un peuple, un coup de foudre (pourquoi avec ce peuple ? Je n’en sais rien. Un coup de foudre, vous pouvez l’expliquer, vous ?), cet amour, Dieu voudrait qu’il soit plus beau, plus vrai. Mais celle qu’il a épousée, elle le trompe, pire, elle se prostitue. Et Dieu réitère sa promesse de fidélité. Malgré cela, cette alliance est un peu comme l’eau qui vient à manquer, à s’épuiser (comme dans ces six urnes de pierre qui sont vides).

Par contre Jésus va faire remettre de l’eau dans ces urnes. Et avec cette eau neuve, il va transformer l’eau des vieilles amours (incolore, inodore et sans saveur) en un vin de qualité. Pas n’importe quel vin. Parce que vous avez beau mettre du vin ordinaire dans votre cave, au bout de dix ans, il ne vaudra pas grand chose. Par contre, si vous laissez vieillir dans votre cave une bonne bouteille, ça donnera quelque chose d’extraordinaire. C’est une image par laquelle Jésus nous dit : l’Alliance première, elle a fait son temps. Elle va être remplacée par une autre Alliance. Dieu va contracter mariage, non plus avec un peuple, mais avec l’humanité tout entière, avec vous, avec moi aujourd’hui, comme avec ceux qui nous succéderont et ceux qui nous ont précédés. Un mariage extraordinaire qui va, en vieillissant, porter des fruits merveilleux. Ce ne sera plus la force de l’habitude qui jouera - il y aura bien sûr des hauts et des bas, il y aura nos infidélités - mais tout est orienté vers une réussite, ce que Jésus appellera le « Royaume » : la réussite du couple Dieu-homme. En Jésus déjà et par sa mort-résurrection, à cette « heure » où il donnera sa vie pour sceller la nouvelle Alliance avec la multitude.

Donc, ce « signe » que Jésus nous fait au début de sa vie publique est comme une déclaration inaugurale du sens de sa mission. Pour nous cela veut dire des choses très simples. On dit et on répète : « Dieu nous aime »...nous sommes le « peuple de l’Alliance », mais on ne s’en fait pas, et souvent, cela ne change rien. Pourtant, dans un couple, il faut que tout le monde « tire dans le même sens ». Donc, nous demander comment nos Eglises répondent à l’Amour. Comment chacun de nous se sent-il en relation d’amour avec l’Epoux, et comment chacun de nous travaille à la réussite de l’humanité.

L’eau, c’est un liquide incolore, inodore et sans saveur. Cela ne se conserve pas indéfiniment. C’est fait pour être utilisé rapidement. Le vin, par contre, et surtout le bon vin, cela se garde, se cultive, s’élève : il gagne en qualité au fil des ans. Ensuite, on le respecte, on ne le déguste pas n’importe comment. Je me demande si, en changeant l’eau en vin, Jésus ne tient pas à nous montrer comment changer nos pauvres amours humaines pour leur donner valeur et richesse. Ne serait-ce pas là qu’on découvre la véritable signification du sacrement de mariage. Dans ce signe de Cana. Tout amour humain est fragile, nous le savons bien. Il est même passager, si nous n’y prenons garde. Mais voici qu’avec Jésus – avec sa grâce – ce qui est passager devient permanent, ce qui est fragile devient solide, ce qui était fade et, trop souvent, sans saveur, devient riche de qualités diverses. Comme « le bon vin qui réjouit le cœur de l’homme. »

 

5 – Le début des signes.

 

« Ce fut le début des signes. Jésus le fit à Cana de Galilée, et il manifesta sa Gloire et ses disciples crurent en lui. » Le début des signes, la manifestation de la Gloire, dans une obscure bourgade de Galilée ! Pourquoi cette insistance ? C’est le seul passage de l'Évangile où l’on dit que « Jésus manifesta sa Gloire ». Lors de la résurrection de Lazare, l’évangile dit que ce miracle sert à la gloire de Dieu et à glorifier le Fils. Ailleurs, il est parlé de glorification de manière globale (8. 54 et 12. 28). Dans les autres cas, la glorification s’applique à la Passion de Jésus et aux fruits de conversion qui en résulteront. Pierre (21. 19) glorifiera Dieu par sa mort. Nous reviendrons sur le sens du mot « Gloire » dans les évangiles. Rappelons-nous simplement que ce texte est dans la ligne du Prologue, où il est dit « Nous avons vu sa Gloire, etc. » Le Logos est devenu le Verbe, et sa manifestation commence ici, dans l’intimité de quelques uns. Elle commence chez des gens d’origine modeste, ceux qu’on appelait « les pauvres ». Des gens riches auraient-ils manqué de vin ? Cette manifestation du Verbe de Dieu commence dans le « petit », le non connu, le non spectaculaire, dans la clarté d’un geste qui manifeste aux humbles que la Bonne Nouvelle est annoncée. Ils sont les premiers conviés au festin des noces.

( à suivre, le 21 décembre 2004)

 

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