L'INTELLIGENCE DES ECRITURES

 

 Le livre de JOB

(Dieu, le mal et la souffrance)

 

Chaque fois que, dans notre vie, nous rencontrons
le malheur, la misère, le mal, la souffrance, la mort,
nous nous posons instinctivement la question :
"Mais Dieu, qu'est-ce qu'il fait ? A-t-il quelque chose à voir avec le malheur ?
En est-il responsable, ou reste-t-il indifférent ?
A cette question, le livre de Job essaie de répondre.

 

2 - Une relecture (suite et fin)

Il y a quelques années, avec un club biblique de jeunes, nous lisions le livre de Job lorsque l'un d'entre nous a déclaré : "C'est incompréhensible, ce texte. Jamais je n'oserais proposer à l'un de mes copains de le lire." C'est alors que nous est venue l'idée de réécrire succinctement le livre de Job afin qu'il soit accessible à un jeune d'aujourd'hui. Pas seulement accessible, mais intéressant. Qu'il ait envie de lire ce livre dans la Bible. Voici donc, pour commencer notre étude du livre de Job, la relecture que nous en avions faite. Vous me direz ce que vous en pensez.

Troisième cycle

Chapitre 22 - Eliphaz n'y va pas par quatre chemins.

Tu es malheureux, donc tu es coupable. Alors, dis-nous, qu'as-tu fait de mal ? Est-ce que tu as volé ? Dépouillé le pauvre ? Refusé du pain à celui qui a faim ? Renvoyé la veuve les mains vides ? Ah ! Tu t'imaginais que Dieu ignore les actes des hommes ! Ne sais-tu pas qu'il est l'auteur du bonheur et du malheur ? Il ne te reste qu'une seule voie : te convertir, t'humilier, faire la paix avec Dieu. Alors reviendra ta postérité.

Chapitres 23-24 - Huitième discours de Job.

Ecoute : je ne sais pas où trouver mon Dieu ! Sinon, on pourrait discuter. Et il m'écouterait. Mais j'ai beau chercher, je ne le trouve pas. Je suis persuadé de lui avoir toujours obéi. Aussi je ne comprends pas ce qui m'arrive.

D'ailleurs, je ne comprends pas davantage pourquoi Dieu laisse le mal régner en maître sur le monde. Regardez un peu tout le mal, toute la souffrance, toute l'injustice qui nous entourent. Pourquoi toute cette misère ?

Chapitres 25-26 - Discours de Bildad.

Celui-ci coupe brutalement la parole à Job et, à brûle-pourpoint, intervient pour répéter une fois de plus : Dieu est le Tout-Puissant. Personne ne peut lui résister, au ciel, sur la terre ou au séjour des morts. Alors, qui pourrait le comprendre ?

Chapitres 26-27 - Neuvième discours de Job.

Ah, comme tu parles bien ! Mais de quoi parles-tu ? J'en sais autant que toi sur les desseins de Dieu. Mais je ne suis pas convaincu par tes arguments. Jusqu'à ma mort, je revendiquerai et je crierai mon innocence.

Chapitre 27 - Discours de Sophar.

Mais ne sais-tu pas le sort qui est réservé aux méchants ? Leur prospérité n'est qu'apparente. Dieu les punit dans leurs biens, dans leur personne et dans leur famille.

Chapitre 28 - Poème de la Sagesse

La Sagesse, d'où provient-elle ? L'Intelligence, où se trouve-t-elle ? Elle se dérobe aux yeux de tous les vivants. Dieu seul en a discerné le chemin. Pour l'homme, il lui suffit d'avoir la crainte du Seigneur. C'est là la sagesse. Fuir le mal, voilà l'intelligence.

Chapitres 29-31 - Dernier discours de Job.

Ah, je me souviens du bon vieux temps. Des jours heureux d'autrefois ! Et je me souviens de tout ce que j'ai fait de bien dans ma vie. C'est pourquoi j'espérais que cela durerait toujours !

Et maintenant, je suis la risée des jeunes freluquets dont je n'aurais pas voulu des pères comme ouvriers, incapables qu'ils étaient de rien faire de bon. Et voilà que ces gamins que tout le monde méprise, voilà qu'ils me chansonnent, qu'ils bavent sur moi ! Sale engeance ! Ils me jettent des cailloux, me poursuivent, me ferment toute issue, me roulent sous les décombres. Et maintenant la vie en moi s'écoule. La nuit, le mal perce mes os. Ah, elles ne dorment pas, les plies qui me rongent. Et le voilà, ce Dieu qui me tient au collet, qui me jette dans la boue ! Je crie vers toi et tu ne me réponds pas. Oh toi, le cruel, tu t'acharnes sur moi. Je sais bien que tu veux ma mort. Mais qu'est-ce que j'ai fait de mal ?

Eh bien, je vais faire ma propre apologie. Moi qui n'ai jamais regardé une fille ! Que Dieu me pèse : il sera bien obligé de reconnaître que je suis innocent. Si j'ai volé quelque chose, si même j'ai désiré voler, j'accepte d'être dépouillé de tout. Si j'ai trompé ma femme, j'accepte d'être cocu. Si j'ai commis la moindre injustice envers un serviteur ou une servante, si j'ai été insensible aux besoins des faibles et des pauvres, si je n'ai pas partagé avec le malheureux, que les bras m'en tombent. Si j'ai mis ma confiance dans mes richesses, si j'ai servi des faux-dieux, je veux bien être puni. Mais je suis tranquille. Personne ne pourra témoigner contre moi. Alors, Dieu, écoute-moi. J'ai dit mon dernier mot. A toi de répondre.

Chapitres 32-37 : La harangue d'Elihou.

Voici qu'un nouvel interlocuteur, dont personne n'a parlé jusqu'ici, entre en scène. En colère contre Job et ses trois amis, il va prononcer quatre discours à la suite.

1 - Je suis plus jeune que vous. C'est pourquoi je vous laissais parler. Je croyais que la sagesse parlerait par votre bouche. mais, je m'en rends compte, ce n'est pas l'âge qui donne la sagesse. C'est l'inspiration de Dieu qui rend intelligent. Aussi, écoutez-moi. J'ai suivi vos discours avec attention, mais je suis déconcerté par la pauvreté de vos arguments. Alors je parlerai, sans flatteries.
Ecoute-moi, Job, et réponds si tu peux. Tu as bien dit : "Je suis pur, je n'ai pas de fautes à me reprocher, et c'est Dieu qui cherche des prétextes contre moi." Eh bien, tu as tort. Dieu parle à l'homme de multiples manières, mais on n'y fait pas attention. Un rêve, une maladie : c'est Dieu qui nous parle, et c'est lui qui veut le salut de l'homme.

2 - Quand il s'agit de Dieu, on ne peut parler ni d'injustice ni de méchanceté. C'est que Dieu a en charge la terre et le monde entier. Or, celui qui est LE juste, tu l'accuses d'injustice. Rien n'échappe à son oeil. Et il dispose du pouvoir comme il l'entend. Ceux qu'il punit, c'est parce qu'ils ne se soucient ni du faible ni du pauvre. Mais je sais que tu t'en moques ! Tout homme sensé reconnaîtra que tu parles sans rime ni raison.

3 - Dieu est bien au-dessus de toutes nos querelles humaines. Ce que tu fais de mal ne l'atteint pas. Mais la présence de Dieu est signalée par des chants dans la nuit. A toi de prêter l'oreille à ces voix mystérieuses.

4 - Un peu de patience. J'ai bientôt fini. Dieu le très-noble fait justice aux opprimés. Aux orgueilleux il donne un avertissement. Il sauve les pauvres par leur pauvreté. Dieu est le souverain maître. Personne n'a à lui demander des comptes. C'est lui qui fait pleuvoir, qui fait tomber la neige, qui envoie la bise et fabrique la glace. Connais-tu l'équilibre des nuages, merveilles d'un savoir sûr, toi dont les vêtements sont trop chauds au soleil de l'été ? Alors, pourrions-nous discuter avec lui.

Les défis du Seigneur. Dieu prend la parole et Job "s'écrase"

Chapitre 38 - Le souverain de la terre (v. 2-7) (un poème que tout homme cultivé devrait savoir par coeur. Donc, à lire dans le texte)

Dis-donc, Job, tu veux discuter avec moi ? Alors, prépare-toi à me répondre. Où étais-tu quand je fondais la terre ? Qui en a fixé les mesures, le sais-tu ?

Le souverain de la mer (v. 8-18)

...quand je l'habillai d'une nuée, quand je l'emmaillotai d'un nuage... As-tu, un seul de tes jours, commandé au matin ?

Le souverain de la tempête (v. 19-30)

... qui a creusé des gorges pour les torrents d'orage.

Et les constellations ?

Chapitre 39 - Et les animaux ?

La lionne, la biche, l'âne, le buffle, l'autruche qui est stupide, mais dès qu'elle s'élance, cheval et cavalier restent bien en arrière. Et le cheval, qui bondit comme la sauterelle. Et les oiseaux de proie : est-ce toi qui diriges tout cela ? Toi qui discutes avec moi, veux-tu répondre ?

Chapitres 40-41 - Job répond : Je ne fais pas le poids. Alors, je la ferme !

Dieu reprend : Alors, pour te justifier, veux-tu me condamner ? Mais qui es-tu, pour le faire ? Revêts-toi de gloire et de majesté, si tu le peux. Vois l'hippopotame : c'est une force de la nature. Eh bien, c'est moi qui l'ai fait ! Et le crocodile : tu n'en as pas peur ? Pose ta main sur lui : tu ne recommenceras pas. De son éternuement jaillit la lumière. Tout être vivant a peur de lui.

Et Job répondit : "J'ai parlé sans le savoir de mystères que je ne connais pas."

Chapitre 42 - Epilogue en prose.

Dieu s'adresse à Eliphaz : "Toi et tes deux amis, vous n'avez pas dit la vérité à mon sujet. Mon serviteur Job, lui, l'a fait en cherchant à discuter avec moi. C'est Job qui a raison."

Et Job retrouva sa prospérité d'antan. Il eut 14 fils et 3 filles qu'il appela Colombe, Canelle et Corne-de-fard.

Happy End

(La suite de l'étude le 12 juillet)

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