L'INTELLIGENCE DES ECRITURES

 

Nouvelle série : Saint Paul en son temps (2)

(Automne 2003)

Qui était saint Paul ? Que lui apporta sa formation juive et grecque ? Comment écrivait-on à l'époque ? Qui vivait alors à Corinthe, Antioche, Ephèse ? Et comment y vivait-on ? Comment circulait-on ? Quelles étaient les grandes philosophies ? Quelle était la condition de la femme ? Autant de questions qui vont nous permettre, en 6 séquences (chaque quinzaine) de situer Paul en son temps.
(Vous trouverez aux archives la première séquence, soit les chapitres 1 et 2)

III - Paul, missionnaire-écrivain.

La meilleure source d'information sur Paul, c'est lui, dans ses lettres. Or, elles sont parfois difficiles à comprendre. Pierre lui-même le déclare (2 Pierre 3, 15). Et c'est vrai que certains passages théologiques sont particulièrement denses. Par ailleurs, on ne sait pas toujours dans quelles circonstances elles ont été écrites. Elles sont sans doute parfois la prolongation d'une conversation : une allusion suffit alors. Or nous déchiffrons cette correspondance vingt siècles plus tard : ne nous étonnons pas qu'il y faille un effort d'interprétation, et parfois même d'imagination.

1 - Un passionné de l'Evangile.

Paul n'est pas d'abord un écrivain. Il est d'abord un missionnaire. "Malheur à moi si je n'annonce pas l'Evangile" (1 Corinthiens 9, 16). Il a été "empoigné par le Christ" (Philippiens 3, 12). C'est pourquoi il ne peut pas faire autre chose que proclamer sa foi.

Poussé par l'aiguillon du Christ, Paul est à la recherche d'auditeurs, à la synagogue, aux portes de la ville, sur la place publique, s'adressant aux Juifs, aux Grecs, aux hommes et aux femmes, aux esclaves et aux hommes libres. Il crée des communautés, puis il les soutient ou les reprend dans ses lettres.

Il y a eu une déchirure dans sa vie, au chemin de Damas : toute les valeurs auxquelles il tenait se sont évanouies (Philippiens 3, 7-8 : "Toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai considérées comme une perte... tout est perte en regard de ce bien suprême qu'est la connaissance de Jésus Christ mon Seigneur". Paul emploie même le mot "excréments") Il y aura donc chez Paul une théologie des ruptures qui sont fécondes. D'où le goût du paradoxe. En Galates 3, 19, par exemple, il déclare que "la Loi (divine) a été promulguée pour que se manifestent les transgressions". Et quand il dit : "Je n'ai voulu connaître que Jésus crucifié" (1 Corinthiens 2, 2), faut-il en déduire qu'il minimise le réalisme de la résurrection ? Absolument pas. Ailleurs il explique qu "la Loi est sainte" ou que "sans la résurrection, notre foi est vaine."

2 - Les tracas de l'épistolier.

Ecrire une lettre, à cette époque-la, c'était difficile. Peaux et parchemins coûtaient cher et étaient réservés pour les livres et les documents officiels. Pour les lettres, on se servait de papyrus. De différentes qualités et de différents prix. Mais une feuille coûtait en moyenne une journée de travail. Il ne fallait pas gâcher la marchandise. Or, c'est tout un art d'écrire sur ces feuilles fragiles. Normalement on s'adressait à l'écrivain public (cela a toujours existé en Orient, et on en trouve de nouveau de nos jours dans les villes et cités françaises). Les plus doués savaient signer leur nom. Les riches avaient des esclaves-secrétaires. Paul lui aussi dictait ses lettres. Et quand la phrase se prolongeait, il ne la terminait pas. D'où ses phrases inachevées. Lire Galates 2, 4, ou Romains 5, 12 : chaque fois les traducteurs cherchent à dissimuler cet inachèvement. On connaît Tertius, le scribe de l'Epître aux Romains (16, 22), qui ajoute sa salutation, lui qui a travaillé gratuitement. A plusieurs reprises, comme pour authentifier la lettre, Paul écrit de sa main les derniers mots (Galates 6, 11) de sa grosse écriture.

Si la lettre est courte, la feuille est pliée et scellée avec de la poix ou de la cire. A l'extérieur, on écrit l'adresse et le nom du destinataire. Si la lettre est plus longue, on la roule puis on la met dans une enveloppe cachetée. Reste à trouver un porteur (la poste impériale ne transporte que le courrier officiel). En plusieurs cas, on sait comment cela s'est passé : Judas et Silas vont porter à Antioche le décret de l'Assemblée de Jérusalem. Stephanos, Fortunatus et Achaïus portent la 1ère aux Corinthiens (1 Corinthiens 16, 17-18) Tychique porte la Lettre aux Colossiens (4, 7). Epaphrodite portera la Lettre aux Philippiens (2, 25). Le messager, en arrivant, est reçu par toute la communauté (1 Thessaloniciens 5, 27). Il transmet oralement le message, puis remet la lettre comme preuve de ce qu'il a déclaré. Dans certains cas, il est prévu un échange entre communautés : "Quand vous aurez lu ma lettre, transmettez-la à l'Eglise de Laodicée, qu'elle la lise à son tour " (Colossiens 4, 16). C'est ainsi que se constituera progressivement un recueil des lettres de Paul. On pense que la communauté d'Ephèse a joué un rôle important en ce sens.

3 - Les formules habituelles.

* L'adresse. Chez les Anciens, elle est généralement courte. "Pline à son cher Sabinius, salut". ou : "Aipon à Epimaque, son père et seigneur, beaucoup de salutations". Chez les Latins, "Salut" (Ave), et chez les Grecs "Kairé" (Réjouis-toi). Paul garde le modèle, mais de plus en plus le développe, pour y exprimer les thèmes qu'il développera ensuite. La salutation a valeur liturgique : "Grâce et paix" (c'est le "shalom" juif), mais "par Jésus-Christ". "Il est notre paix", ajoute l'épitre aux Ephésiens. Ces adresses sont très développées dans la Lettre aux Romains et à Tite.

* La finale prend aussi chez Paul une ampleur inaccoutumée. On y trouve des salutations multiples : les communautés sont associées les une aux autres. Paul y joint des formules de souhaits liturgiques (1 Corinthiens 16, 22-24) : dès leur origine, ces lettres ont eu un caractère liturgique.

4 - Le style de Paul.

Il est difficile à caractériser à cause de la variété extrême de ses manières de penser et d'écrire. Il y a comme deux Paul : le discuteur et le contemplatif. Le premier use volontiers de la "diatribe", le deuxième déroule la trame de sa réflexion intérieure ou de son élévation vers Dieu, en des phrases trop riches où les pensées s'accumulent et se bousculent.

Un style assez parent, cependant, de celui des philosophes populaires de son temps qui cultivaient la "diatribè". Au sens étymologique, le mot n'est pas péjoratif : il désigne les entretiens des philosophes dans le style de Socrate. Puis Diogène le cynique (dont le tombeau était à Corinthe) a repris le style sur un ton plus agressif. De même les philosophes stoïciens. C'est comme un débat avec un interlocuteur souvent fictif : celui-ci est pris à partie par le philosophe. L'adversaire (vague) exprime l'opinion vulgaire que le conférencier condamnera.

On trouve maints exemples de ce procédé chezsaint Paul, surtout dans Romains et les Lettres aux Corinthiens. Exemple : "Tu es donc inexcusable, toi, qui que tu sois, qui juges... "(Romains 2, 1). Autre exemple : "Quoi donc ? Si certains furent infidèles, leur infidélité va-t-elle annuler la fidélité de Dieu ? Certes non (mè genoitô) (Romains 3, 3). Ce "mè genoitô", on le retrouve 6 fois dans cette lettre aux Romains.

Paul utilise également les lieux communs de la philosophie populaire. Par exemple, la comparaison des courses du stade, où tous courent, mais un seul gagne (1 Corinthiens 9, 24-27). Enfin, vous noterez le goût des antithèses. Paul pense par contrastes : Mort/vie - chair/esprit - ténèbres/lumières - dormir/veiller - sagesse/folie - lettre/esprit - Loi/grâce. Lisez 2 Corinthiens 3, 1-4 : vous y trouverez une suite d'antithèses. Au juridisme de sa formation chez le rabbi Gamaliel à Jérusalem, Paul va allier les finesses de l'esprit grec.

5 - L'argumentation à partir de l'Ecriture.

Paul ne se contente pas de proclamer : il démontre. Sa foi, l'évangile qu'il annonce est en conformité avec les Ecritures (1 Corinthiens 15, 3-4). Dans l'ensemble des 13 épitres, on relève 76 citations introduites par les mots "il est écrit", ou "l'Ecriture dit" ou "Isaïe avait prédit", plus toutes les citations non mentionnées explicitement comme citations, plus toutes les allusions.

Certaines de ces citations surprennent : "Tu ne muselleras pas le boeuf qui foule le grain", par exemple, en 1 Corinthiens 9, 9. Plus grave, on surprend Paul en train de déformer le texte de l'Ecriture. En Ephésiens 4, 8, il écrit, citant le psaume 68, 19 : "il a fait des dons aux hommes", alors que dans ce psaume il est écrit : "tu as reçu des hommes un tribut". C'est que Paul est rompu à la dialectique apprise chez Gamaliel. Il a appris tous les trucs pour interprêter l'Ecriture. Des raisonnements à fortiori (lisez 2 Corinthiens 3, 7-8). Des assimilations juridiques (2 Corinthiens 8, 15). Des analogies, par exemple en mettant en rapport des événements de la première Alliance avec ceux de la nouvelle (1 Corinthiens 10, 1-11)

Enfin, il faut se rappeler qu'à la synagogue, après la lecture de la Bible en hébreu, il y avait un commentaire en araméen, qui servait de base au sermon : c'était le targum. On en trouve quantité d'exemples chez Paul. Je vous invite à lire Galates 4, 29-31. Paul, qui savait parfaitement manier cette façon d'expliciter l'Ecriture, ne s'en prive pas, mais il a toujours une interprétation christologique. C'est le Christ qui donne sens à tout : le "nouvel Adam" permet de comprendre la drame du "premier Adam" ; la réalité du baptême dans le Christ permet de voir dans le passage de la Mer Rouge un baptême en Moïse (1 Corinthiens 10, 2)

6 - Paul cite-t-il des paroles de Jésus ?

On n'a presque aucune référence à l'enseignement du Christ dans les lettres de saint Paul. Seulement quelques rares citations certaines dans la Première lettre aux Corinthiens : 7, 10 et 7, 25, où Paul parle d"ordres reçus du Seigneur" - 9, 14 : "Le Seigneur a ordonné...", et surtout 11, 23-26, où il rapporte l'institution de l'Eucharistie.

On a également quelques allusions, qui nous montrent combien Paul était imprégné de la spiritualité du Maître :

- Romains 12, 14-18 ("Bénissez ceux qui vous persécutent...") s'inspire de Matthieu 5, 38-48
- Romains
13, 8-10 reprend Matthieu 7, 12
- Romains
13, 1-7 (respect des autorités civiles) fait allusion à Matthieu "Rendez à César..."

C'est peu de choses. Alors que Jésus puisait ses comparaisons dans la vie champêtre, Paul, qui est un citadin, n'entend pas grand chose aux choses de la campagne. Peut-être, cependant, des comparaisons de l'apôtre dépendent-elles des paraboles du Christ. Citons : la plantation et la croissance dans 1 Corinthiens 3, 6. Et l'intendant fidèle : 4, 1-2.

Paul connaissait certainement les premiers recueils de paroles de Jésus, qui ont précédé la rédaction des Evangiles. Selon les cas, il y reconnaissait une règle stricte, par exemple à propos de l'indissobilité du mariage, ou une invitation au dépassement et un principe de solution pour les cas nouveaux (mariages mixtes par exemple). Ce qui est fondamental pour lui, c'est de "vivre le Christ" (Galates 2, 16-20) et l'imiter (1 Corinthiens 11, 1)

Il mentionnait également la douceur et la bonté du Christ, mais surtout le don de soi de Jésus (Philippiens 2, 5 - Romains 15, 3). Mais il fait feu de tout bois quand il évoque la générosité de Jésus qui "de riche qu'il était, s'est fait pauvre pour vous enrichir de sa pauvreté" (2 Corinthiens 8, 9) pour exhorter les Corinthiens à la générosité.

IV - Un grand voyageur.

 Les Docteurs de la Loi ne bougeaient pas : ils avaient leurs écoles à Jérusalem. Jésus, lui a effectué un ministère itinérant, surtout dans les villes et les villages de Galilée. Quant aux Douze, s'ils sont restés au début à Jérusalem, ils se sont ensuite dispersés. On sait peu de choses à leur sujet. Paul ne rencontre que Pierre et "Jacques, frère du Seigneur" (Galates 1, 18), puis, lors du "concile" de Jérusalem, il rencontre Pierre, Jacques et Jean (Galates 2, 9). Les autres, on ne sait rien. Ils ont dû voyager. Vers l'Est ? Peut-être. Mais on n'a pas de documents écrits. Par contre, pour Paul, on est bien renseigné, grâce aux Actes des Apôtres, sur ses trois grands voyages.

1 - Les routes de Paul.

Plusieurs fois, Paul a traversé à pieds le très vaste plateau central de la Turquie. C'est une région au relief tourmenté. Autant la bordure méditerranéenne est chaude et moite, autant l'intérieur du pays connaît des été torrides et des hivers glacés.

Il faut imaginer les difficultés de la route. Les Romains ont repris les tracés séculaires des pistes des caravanes, et en ont fait un excellent réseau routier. De nombreuses bornes milliaires existent encore. Au temps d'Auguste, Agrippa est appelé "le grand voyer". C'est lui qui a fait le plus. A Rome, au Champ de Mars, est peint le tracé des grandes voies romaines. Antioche est un centre routier de première importance. La Via Egnatia reliait Rome à Byzance (Istambul). Paul l'a empruntée de Neapolis à Thessalonique. Il a pris également la Via Appia en Italie (On note dans les Actes deux étapes : le Forum d'Appius et les Trois Tavernes).

2 - Conditions de voyage.

Il y avait un poste de garde tous les 25 milles (le mille romain fait 1km5). Là était bâti un caravansérail, pour garantir la sécurité des voyageurs. Mais aucun confort. Ces postes de police étaient cependant un gros progrès car, surtout dans les régions montagneuses, il y avait les brigands. Ailleurs, il y avait les propriétaires peu scrupuleux qui envoyaient dans leurs ergastules (les ateliers d'esclaves) les voyageurs qu'ils avaient hébergés. Auguste, puis Tibère, prendront des mesures très sévères contre eux. Et puis, il y avait les chiens de ferme, bêtes sauvages et énormes, qui se nourrissaient de charognes et étaient dressés à mordre les voyageurs isolés. L'hiver, il fallait également craindre des bandes de grands loups (Apulée). Paul énumère tous les dangers qu'il a courus en 2 Corinthiens 11, 22-27

3 - Les navigations de Paul.

La navigation sur la Méditerranée était intense, à l'époque de Paul. Le cabotage, certes, mais aussi la navigation en haute mer, avec des bateaux capables de transporter des centaines de personnes (276, disent les Actes 27, 37). A Ostie, on peut voir la place des corporations : 70 bureaux de représentants de commerce du monde entier ont pour enseigne des mosaïques représentant des navires venus d'un peu partout, Alexandrie, Carthage, Narbonne, avec les produits spécifiques de ces régions.

Le temps moyen des traversées est difficile à évaluer. Cela dépendait du vent. D'Italie à Alexandrie, en Egypte, on comptait 8-9 jours par beau temps, mais jusqu'à 50 jours par mauvais temps. On comptait trois jours pour aller en Afrique, quatre pour aller en Espagne. D'Egypte en Crète, trois jours et trois nuits. La moyenne horaire : de 4 à 6 noeuds.

Les traversées maritimes étaient cependant dangereuses.  D'ailleurs, elles n'avaient lieu que l'été. L'hiver, on disait que la mer "était fermée" (mare clausum). Quand revenait le printemps on célébrait une grande fête en l'honneur d'Isis, patronne de la navigation. A Alexandrie, on lançait à la mer un navire tout neuf chargé de présents en l'honneur de la déesse. Lisez Actes 27, et vous aurez une description très précise des manoeuvres d'alors. Flavius Josèphe raconte lui aussi un naufrage en pleine mer Adriatique : ils étaient 600 à nager la nuit du naufrage ; 80 seulement furent sauvés par un navire de Cyrène.

On estime qu'au total, Paul a fait plus de 4 000 kilomètres à pied et en bateau.

4 - Les collaborateurs de Paul.

Voici les principaux. Notez que Paul a souvent changé de collaborateurs.

* Au début, il y a Barnabé. Homme de confiance de la communauté de Jérusalem, c'est lui qui présente Paul. C'est lui qui ira le rechercher chez ses parents à Tarse pour l'évangélisation à Antioche. Au début de leur première mission, c'est lui le chef, mais bientôt les rôles sont inversés. On retrouve Barnabé au "concile" de Jérusalem où il appuie Paul (Galates 2, 1), puis à Antioche où il change d'attitude (Galates 2, 13). On en reparlera.

* Avec eux, il y a Jean-Marc, cousin de Barnabé, qui les quitte en pleine mission (Actes 13, 13). Paul refusera de l'emmener pour la deuxième mission, d'où scission entre Paul et Barnabé.

* Paul prend avec lui Silas (Sylvain) venu de Jérusalem. Il participera activement à l'évangélisation de Thessalonique.

* A Lystre (en Turquie) Paul appelle Timothée dont la grand-mère Loïs et la mère Eunice s'étaient converties lors du premier passage de Paul. Le père de Timothée est païen, la mère, d'origine juive. Timothée n'est pas circoncis. D'après la loi juive, il aurait dû l'être, puisque c'est l'ascendance maternelle qui compte. Pour ne pas faire d'histoires avec les Juifs, Paul accepte que Timothée soit circoncis, alors que pour Tite, il refusera énergiquement (Galates 2, 3). Timothée deviendra le collaborateur le plus fidèle, le plus dévoué de Paul. Il reçoit des missions délicates, soit à Thessalonique (1 Timothée 3, 2), soit à Corinthe (1 Corinthiens 4, 17 - 16, 10). Paul l'appelle "son enfant". Il l'associe aux lettres qu'il envoie aux communautés. Timothée est un homme souple, comme il le fallait bien pour travailler avec Paul. Il manquait peut-être d'esprit d'initiative, c'est pourquoi Paul l'invite à l'audace (2 Timothée 1, 6...)

* Aux côtés de Timothée, Paul peut compter aussi sur Tite, l'un de ses jeunes convertis, qu'il appelle "mon véritable enfant dans la foi". De famille païenne. Paul refuse qu'il soit circoncis. Lors de la crise corinthienne, après un échec de Timothée, Paul envoie Tite qui réussit au-delà de toute attente (2 Corinthiens 8, 6...). Ensuite, Paul l'enverra en Crète pour organiser les communautés de l'île, tâche difficile, vu la réputation des Crétois. Paul cite un poète originaire de l'île : "Crétois, perpétuels menteurs, bêtes méchantes, panses fainéantes."

* Luc "le médecin fidèle" (Colossiens 4, 14) accompagne Paul pendant une partie de ses voyages. Quand vous lisez les Actes des Apôtres, vous remarquez les passages ou Luc dit "nous". Mais il ne faut pas lui demander trop de précisions sur les doctrines typiquement de Paul.

*Et beaucoup d'autres collaborateurs : Apaphrodite, Apaphras, Tychique, délégué à Ephèse. Et de nombreuses femmes. Non seulement les "dames de condition" converties dont parlent les Actes des Apôtres : Damaris à Athènes, Lydie à Philippes, Priscille, femme d'Aquilas, fabricants de tentes à Corinthe. Paul ne fait pas que les nommer. Il qualifie leur action apostolique : Phoebé est diaconesse de l'Eglise de Cenchrée (il semble que ce soit elle qui ait été chargée de porter la Lettre de Paul aux Romains), Marie, qui "s'est donnée beaucoup de peine pour vous" (Romains 16, 6). De même Tryphène, Tryphose et Perside : elles ont "travaillé pour la Bonne Nouvelle". A Colosses, Nymphée accueille l'Eglise dans sa maison. Evodie et Syntichè se sont brouillées : qu'elles se réconcilient, c'est important car "elles ont lutté avec moi pour l'Evangile" (Philippiens 4, 2-3)

* Paul a le souci d'associer tous ces gens à son action. Par dessus tout, souci de l'unité. Donc, pas de clans. Il peut y avoir des divergences secondaires, mais l'essentiel est que le Christ soit proclamé. (Philippiens 1, 18)

A suivre, dans quinze jours, le 30 septembre

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