Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit
LA SAINTE TRINITE (B)
Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu 28, 16-20
En ce temps-là,
les onze disciples s’en allèrent en Galilée,
à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent,
mais certains eurent des doutes.
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles :
« Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples :
baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit,
apprenez-leur à observer
tout ce que je vous ai commandé.
Et moi, je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin du monde. »oOo
L'actualité
L’Eglise célèbre ce dimanche la fête de la Sainte Trinité. Loin de moi la prétention de vouloir vous expliquer ce qu’est le mystère de la Trinité, mais, réfléchissant sur quelques événements qui se sont déroulés ces derniers temps, je voudrais vous expliquer comment, pour moi, le message d’un Dieu qui est Amour, relation interpersonnelle ; d’un Dieu qui veut que cet amour qui est le sien se communique à l’humanité entière, ce message est tout-à-fait d’actualité. Disant cela, je pense à la réflexion d’un chrétien de l’Eglise orthodoxe qui, au début du siècle, écrivait : « Notre programme social, c’est la Trinité. »
Les drames qui se sont déroulés - ou qui se déroulent encore aujourd'hui - dans notre monde, ou tout près de chez nous, chaque jour radio, tv, journaux, tous les médias nous les rapportent. Vous les connaissez comme moi. C'est en Syrie, en Irak, dans tout le Moyen-Orient qu'ils se déroulent. Mai pas seulement au Moyen Orient. Guerre, violence, morts et génocides, c'est un peu partout ; en Ukraine et en Lybie, au Burundi et au Soudan, en Kenya, au Nigéria et au Yémen ; c'est le fait des islamistes de Boko Aram et du Daech ; ce sont les milliers de migrants qui meurent noyés en Méditerranée, et tous ceux qu'on s'efforce de ne pas accueillir... Inutile de prolonger la liste : vous pouvez le faire vous-même. D'ailleurs je n’en finirais pas d’énoncer les faits de violence - individuelle ou collective - que nous relatent chaque jour les journaux.
Les droits de l'homme
Or, encore récemment, je lisais le compte-rendu d’un congrès international sur les Droits de l’Homme. On a entendu de beaux discours. Et cela paraissait un peu dérisoire. Les Droits de l’Homme, c’est normal qu’on en parle. C’est normal qu‘on se batte pour qu’ils soient respectés. Pour que tout homme, quel qu’il soit, soit respecté. Pour qu’aucun pouvoir ne devienne un pouvoir absolu tel qu’il puisse se permettre d’écraser, d’enfermer, de torturer des hommes à cause de leurs idées, à cause de leur foi, à cause de leurs convictions politiques, à cause de leur race. Cela, c’est impensable. C’est tout-à-fait normal qu’on se batte pour les droits de l’homme.
Mais en même temps, on se demande : « A quoi ça sert ? Pour quels résultats ? A chaque rapport d’Amnesty International, il y a autant de cas terribles, autant de pays qui pratiquent la torture et les internements arbitraires. A quoi ça sert de publier un tract, d’écrire une lettre à un chef de gouvernement ou à un juge, de protester officiellement, de faire une manifestation devant une ambassade ? »
... et nos devoirs
Personnellement, je crois profondément que ça sert, que c’est nécessaire... mais que ce n’est pas suffisant. En même temps qu’on défend les droits de l’homme, il faut rappeler avec insistance les devoirs de l’homme. Et c’est justement ce que Dieu nous rappelle aujourd’hui dans un beau texte du Deutéronome. Moïse nous parle : « Ce Dieu qui t’a libéré de l’esclavage d’Egypte, il ne veut pas d’un peuple esclave, d’un peuple à genoux, d’un peuple écrasé par une puissance totalitaire quelle qu’elle soit. Il t’a libéré parce qu’il veut des hommes debout. Mais attention : si tu veux être un homme debout, si tu veux être un homme libre, observe les commandements. Ce Dieu qui t’a libéré, il est l’Unique. Il est Yahvé, et il n’y a pas d’autre Dieu que lui. Donc, tu ne serviras pas d’autre Dieu. Ensuite, il y a les autres commandements, qui concernent notre relation à autrui, notre vie en société : tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas, bref, tu respecteras ce code indispensable à toute vie en société. On parle des fondements de la civilisation judéo-chrétienne. Mais aucune civilisation ne peut tenir s’il n’y a pas ces quelques règles de vie en société : le respect des parents, ne pas tuer, ne pas voler, être vrai. Tout cela, c’est bien, mais au point de départ, il y a l’amour du Dieu unique, qui est notre rempart contre tous les totalitarismes.
Longue vie de bonheur
Et voici la fin du texte : « Si tu fais cela, tu vivras longtemps heureux sur la terre que je te donnerai. » Notre monde possède maintenant les moyens de mettre un terme à son existence. On assez de bombes atomiques pour cela. Ne croyez-vous pas que, peut-être, nous courons à la catastrophe ? Des esprits avertis nous le répètent sans cesse (et non seulement à cause de la bombe atomique). Ne croyez-vous pas que le cycle infernal de la violence est capable, si on n’y prend garde, de tout submerger ? Revenons à l’essentiel, à commencer chez nous, dans nos relations les plus élémentaires : famille, profession, quartier. Jésus traduisait ainsi les commandements : soyez des pacifiques, des doux, luttez pour la justice, ouvrez votre cœur à la misère des autres.
Dieu nous donne toutes les recettes, le mode d’emploi de la vie terrestre. A nous d’appliquer cela. Alors, nous aurons de beaux jours à vivre sur cette terre.
oOo
Ce commentaire vous intéresse ? écrivez-moi : leon.paillot@orange.fr
Et si vous désirez lire d'autres commentaire de cet évangile
cliquez aux archives
(Il y a toujours trois ou quatre homélies par dimanche.)
Faites-nous toujours part de vos observations, de vos remarques
et de vos critiques.
Si cela vous intéresse, faites-nous connaître autour de vous.
Cela peut servir à des prêtres, des animateurs d'ADAP, des chrétiens
ou simplement des hommes en recherche,
pour que "l'Évangile
ne soit pas de l'hébreu", comme le chantait Brassens
Dernière mise à jour : 25 mai 2015