LES ETONNEMENTS DE CATHERINE

(de septembre 2007 à juin 2008)

 

Lundi 30 juin 2008

Amis de Murmure, bonjour à tous,

Quand mes enfants ont entendu le générique de la StarAc, ils se sont précipités sur l’écran de l’ordinateur que je venais d’allumer, surpris que je m’intéresse tout à coup à la célèbre émission. Ils ont été encore plus surpris quand ils ont découvert qui étaient les nouveaux concurrents de l’émission, à savoir 3 jeunes prêtres. « Pas possible ! » s’est exclamé mon fils (Arthur, 15 ans, catéchisé par l’Église catholique, autoproclamé protestant depuis l’âge de 13 ans suite à un cours d’histoire des religions, et enthousiasmé dernièrement par une célébration de mariage protestante à laquelle il a participé à la Côte aux Fées, en Suisse ?!?!).

Oui, alors, vous êtes au courant je pense du démarrage de la Prêtre Academy ?

Vous suivez régulièrement les épisodes ?

Le 4ème et dernier épisode (déjà !) vient d’être diffusé sur le net : www.pretre-academy.com ou pour les plus branchés d’entre vous, sur Youtube ou encore Dailymotion.

Allez voir, c’est sympa, et l’initiative du service des vocations du diocèse de Besançon est vraiment originale. Seuls le générique et les gros fauteuils dans lesquels les participants s’assoient pour les interview rappellent l’émission de téléréalité. Dans la Prêtre Académy, il n’y a pas de concurrence entre les 3 participants, 3 « jeunes » prêtres (30, 36 et 48 ans) qui ont accepté de s’exposer, de dévoiler une partie de ce qui fait leur vie et surtout de témoigner de ce qui les anime. Je trouve que c’est courageux de leur part car franchement, l’exercice n’est pas facile.

Dans le 4ème épisode, les prêtres témoignent, avec beaucoup de délicatesse, sur leur célibat et l’on assiste à l’ordination de Franck, le plus jeune d’entre-eux. J’ai aimé la séquence de l’imposition des mains, la sortie de la cathédrale sous les applaudissements et dans la lumière du jour, beaucoup moins les gros plans sur le crucifix. J’ai aimé aussi les interviews de Michel et Christophe qui expliquent comment le quotidien d’une vie peut se transformer en véritable aventure humaine quand on a la foi en Dieu.

Si l’objectif de l’émission est de faire connaître la vie de prêtre, il est largement atteint, je pense si je me fie au succès que remporte l’émission (200 000 visiteurs en quelques jours, quand même !) et à l’accueil que la presse lui a réservé.

La Prêtre Académy est une belle et sympathique opération de communication grand public.

Elle rejoint la préoccupation de beaucoup de chrétiens, des jeunes souvent, de rendre l’Église plus visible dans la société.

Reste la question de fond, sur laquelle je m’interroge : que doit-on rendre visible de l’Église ?


Et vous, qu’en dites-vous de la Prêtre Academy ?

Sur ce, je vous dis au revoir, vous souhaite un bon été, reposant et ressourçant et vous donne rendez-vous à la rentrée pour partager mes étonnements si ça vous intéresse toujours bien sûr.

Amicalement, comme toujours

Catherine

oOo

Dimanche 22 juin 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Ça y est, théoFOR est fini et les théoforiens se sont dispersés. Pour aller où ? Vers quelle mission ? Si on le sait pour certains, pour beaucoup, on l’ignore. Et c’est bien ainsi. Ce dont on est sûr, c’est qu’ils seront les membres responsables de l’Église de demain.

Quand ce cycle de formation destiné aux laïcs en responsabilité a été lancé il y a trois ans, on se disait que ça allait être long et puis les trois années sont passées très vite. La dernière journée a eu lieu le 14 juin dernier à la Marne (centre religieux situé près de Besançon).

Ce jour là, les théoforiens ont eu leur dernière piqûre de rappel théologique (une grosse perfusion en fait)  par le Père Gilles Brocard. Une heure durant, sans une minute de relâche, il leur a (re)dit ce qu’était être responsable dans l’Église. Propos d’une rare densité, fruits d’une réflexion profonde, mais qui se résume très bien car être responsable dans l’Église, c’est simple en fait. Mais ô combien exigeant…

1ère responsabilité : servir le prochain

2nd responsabilité : laisser Dieu agir en nous et dans le monde

3ème responsabilité : prendre soin de Dieu

4ème responsabilité : prendre soin de soi

En guise de feuille de route, quelques recommandations, qui valent pour tout chrétien engagé ou pas :

-         préférer la fécondité, la gratuité et l’humilité à l’efficacité

-         se sentir responsable non pas de l’Église mais de la VIE de l’Église

-         faire du frère et de la communauté

-         laisser de la place à Dieu, Le laisser agir au-delà de nous

-         faire sonner la Parole

-         prendre la parole pour que Dieu parle aux hommes

-         être solidaire de l’histoire de l’Église

-         accepter de rendre compte et tenir un engagement dans la durée

-         prendre des décisions pastorales, c'est-à-dire évangéliques, autrement dit qui  rassemblent, conduisent plus loin, enseignent.

Et en guise de conclusion, une dernière question à garder toujours à l’esprit : « Aimes-tu les gens qui te sont confiés ? »

 Si les nouveaux responsables mettent ce programme en application, l’Église de demain sera belle.

Vous ne croyez pas ? 

Enfin, après un dernier repas, un temps de dialogue avec l’évêque, une belle célébration, une bénédiction et la remise du diplôme, les théoforiens ont levé le camp… 

Aux quelques théoforiens qui lisent ces lignes, fidèlement pour certains, et que je salue tout particulièrement, je souhaite « bon vent » sous la conduite de l’Esprit, et aussi «une bonne mémoire » car à partir de maintenant, il s’agit de se souvenir…

 A bientôt

Amicalement comme toujours

Catherine

oOo

Jeudi 12 juin 2008

Amis de Murmure, bonjour à tous

A propos de la « mousse » qui nous différencie de Dieu et pour en finir avec le sujet (remontez à ma lettre du 4 juin si nécessaire) : Léon n’a pas manqué de m’interpeller en me disant : « Mais qui de nous ne cherche pas à se faire mousser ? On cherche toujours à paraître, à plaire, à exister davantage aux yeux de l’autre. Dieu, que nous sommes des êtres compliqués ! Mais c’est Lui qui nous a créés ainsi ! »

Eh oui. Dieu nous a créés ainsi, être « moussant » et dépendant du regard de l’autre pour exister. Et pour en revenir à Sœur Emmanuelle qui est au point de départ de ces élucubrations : cette « mousse » ou encore le désir d’accomplir ce pour quoi nous sommes faits (sous le regard de l’autre, c’est mieux),  est certainement l’un des secret de la longévité. En gros, tant qu’il y a de la mousse (et surtout le désir de mousser), il y a de la vie.

Mais, changeons de sujet.

Mon étonnement de la semaine, c’est tout d’abord le nombre de baptêmes célébrés dans ma paroisse dimanche dernier : 9 ! Tous des petits enfants.

L’église était donc envahie dimanche de plein de gens, de nouvelles têtes, et de famille toutes plus endimanchées les une que les autres. J’aime bien ces dimanches là.

Une de ces familles a d’ailleurs pris place tout devant, au premier banc, juste devant moi. Et là, durant toute la messe, j’ai assisté à une catéchèse donnée par une jeune femme, très belle et élégante, très recueillie aussi, à ses deux jeunes enfants : une fille et un garçon âgés de 6/8 ans environ.

C’est ça être maman. C’est faire constamment plusieurs choses à la fois. Se recueillir, écouter, prier et faire la catéchèse en même temps.

Extraits de cette catéchèse :

Au moment du signe de croix, la maman fait le signe puis vérifie qu’il est correctement accompli par les enfants. Elle corrige le geste maladroit en reprenant la main de l’enfant. Main droite pour la fille et main gauche pour le petit garçon. J’en ai conclu que le garçon était gaucher et qu’il était important qu’il fasse le signe de croix avec la main habile.

Puis, au bout d’un moment, les enfants ont commencé à s’agiter. La maman les a envoyés chercher les Prions en Église junior qui sont mis à la disposition des enfants pendant la célébration. Puis, à attiré leur attention sur quelques images en les commentant.

Enfin, le moment de la communion est venu et j’ai vu les enfants se calmer et devenir attentifs tout à coup. Quand la maman est partie communier, le frère et la sœur se sont serrés l’un contre l’autre sur le banc et visiblement, ils attendaient quelque chose d’important, les yeux tout pétillants tout à coup.

Ils attendaient le retour de la maman qui s’était éloignée mais ils attendaient autre chose aussi : la béquée ! Car au retour, en s’approchant de ses enfants, la jeune femme a eu ce geste étonnant, que je n’avais jamais vu faire : elle a coupé, pour chaque enfant, un petit bout d’hostie et elle leur a donné. Et là, sourire rayonnant chez les enfants et grand moment de joie et de complicité entre eux trois. Une vraie catéchèse. Comment mieux « faire entrer » des enfants dans « la communion » que par ce geste qui vaut tous les discours.

J’aurais dû faire cela avec mes enfants.

Ils renâcleraient peut-être moins pour aller à la messe le dimanche…

A la semaine prochaine.

Catherine

oOo

Mercredi 4 juin 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous

 Heureuse de vous retrouver après cette petite pause due aux vacances de Léon.

Il faut lire le récit de ses vacances en Italie. C’est dans la lettre à Mireille. Mais, ça je pense que vous le faites tous les jours…

Mon étonnement de la quinzaine, je l’ai eu en lisant le dernier livre de Marie de Hennezel (dont je vous ai déjà parlé).

Marie de Hennezel est psychologue. Elle a de la chance car elle a un don, une « grâce » comme elle dit, celle de pouvoir résister à l’angoisse de l’autre. « Je ne sais pas pourquoi, dit-elle dans le souci de l’autre, mais l’angoisse de l’autre ne m’entraîne pas. C’est comme ça, c’est une grâce ».

Effectivement, c’en est une ! Qui lui permet d’aller au devant des situations humaines les plus difficiles, comme la fin de vie de grands malades dans des services de soins palliatifs (services qu’elle a contribué à développer) ou d’empoigner des problèmes graves comme le suicide des personnes âgés. Elle a accompagné, pendant de nombreuses années, des personnes en fin de vie et leurs familles. Cette expérience l’a convaincue de la valeur humaine des derniers instants de la vie comme de la valeur de la période qui précède à savoir la vieillesse. 

Marie de Hennezel a une autre chance encore. Celle de compter, parmi ses amis, Sœur Emmanuelle. C’est d’ailleurs la célèbre religieuse qui lui a remis la légion d’honneur pour son travail sur la diffusion de la culture palliative.

Périodiquement, Marie de Hennezel rejoint sa vieille amie, qu’elle considère comme un « vieillard remarquable » pour échanger avec elle. L’objet de leur dernier entretien était le vieillissement justement.

Or, voici ce que sœur Emmanuelle a dit à son amie, et que je trouve étonnant (cela n’a plus rien à voir avec la vieillesse, du moins directement) : « j’ai compris qu’il est impossible de séparer le noyau dur de son propre intérêt du souffle d’amour pour les autres. »

 ?!?!

Et de poursuivre : « Notre nature cherche son épanouissement. Elle contient elle-même la soif de jouir, de posséder, de se « faire mousser », comme elle contient aussi l’élan du don, du service, de la compassion ».

Dit autrement : il n’y a pas d’acte totalement gratuit, y compris dans la charité.

J’aime bien le « se faire mousser ». Car qui y échappe ?  Pas sœur Emmanuelle apparemment qui est une sainte pourtant. Personne je pense. Mais Dieu sûrement que si.

La mousse, c’est ce qui nous différencie de Dieu. Je ne crois pas que Dieu se fasse mousser, Lui.

Vous ne croyez pas ?

D’où la parole un peu sévère que Jésus nous adresse et qui sonne comme un rappel à l’ordre dans l’Évangile de Luc (17.10) : « Vous aussi, quand vous avez fait tout ce qui vous était ordonné, dites : nous sommes des serviteurs QUELCONQUES. Nous avons fait seulement ce que nous devions faire ».

Enfin, c’est ainsi que je comprends les choses.

Pas vous ?

A la semaine prochaine. 

Catherine 

PS : l’adresse du site de Marie de Hennezel 

http://www.mariedehennezel.com/mainframeset.html

oOo

Samedi 17 mai 2008

Amis de Murmure, bonjour à tous

Souvent, quand j’appelle ma vieille maman au téléphone pour prendre de ses nouvelles et faire la causette, elle me raconte
« ses enterrements », je veux dire les enterrements où elle s’est rendue. Ils sont fréquents, car elle est âgée et ses proches, amis, connaissances, cousins, le sont donc aussi, pour la plupart…
Elle ne me parle pas que de la cérémonie religieuse ou civile, elle me parle aussi des personnes qui sont mortes. Le problème est qu’elle m’en parle comme si je les avais toujours connues. Or j’ai quitté le village depuis 25 ans et ne me souviens plus de toutes les personnes ou familles, alors je l’écoute parfois d’une oreille distraite (j’avoue).
Mais mercredi dernier, j’ai tendu l’oreille quand elle m’a parlé de l’enterrement de Danièle et Roger. A cause du « et »,  justement. Ils ont été enterrés « tous les deux » en début de semaine, m’a raconté ma maman, et pour cause, ils se sont suicidés « tous les deux ». Pendus. Donc pas un suicide type « appel à l’aide », un « vrai » suicide si je puis dire.
?!?!
Danièle et Roger étaient âgés et mariés depuis de nombreuses années. Ils avaient deux enfants adultes. Le fils vivait des périodes de chômage  successives ce que Danièle et Roger vivaient mal paraît-il, et surtout, ils craignaient, en vieillissant, d’être à la charge de leurs enfants.
?!?!
Sur le coup, je me suis dit que ce n’était pas un motif suffisant pour se suicider, qu’il devait y avoir autre chose. Parce que bien sûr,
face à ce type de comportement « extrême », on (moi la première) a besoin d’une explication, rationnelle de préférence. Histoire de se rassurer.
Puis, au-delà du fait que je n’ai pas à juger, je me suis tout à coup surprise à penser que si : le sentiment d’être un fardeau pouvait être un motif suffisant…en lisant le dernier livre (remarquable, comme tous les ouvrages de son auteur) de Marie de Hennezel qui est consacré à la vieillesse.
La célèbre psychologue, pionnière en France des soins palliatifs, évoque ce sentiment que certains de nos anciens ressentent, d’être une charge, un poids, pour les plus jeunes, pour leurs enfants en particulier ou carrément vis-à-vis de la société toute entière. Elle dit surtout combien ce sentiment peut faire souffrir.
Évidemment… surtout quand s’ajoutent d’autres sentiments pénibles : celui d’être inutile, ou « laid ».
Le saviez-vous ? La France détient un triste record : celui du taux le plus élevé de personnes âgés qui se suicident.
Étonnant, vous ne trouvez pas ? Et vraiment triste !
Au-delà du constat, que faire ?
Réinventons un nouvel art de vieillir sans être vieux, répond Marie de Hennezel et restaurons  le lien humain là où il est distendu.
Pour la psychologue, tout cela s’apprend : vieillir comme se comporter en être humain. Pour les leçons pratiques, je vous renvoie à son dernier livre qui s’intitule « la chaleur du cœur empêche nos corps de rouiller ».
Ce titre est en fait le refrain d’une chanson japonaise que les habitants de l’île d’Okinawa chantent tous les matins. Or, les habitants de cette île détiennent aussi un record, plus glorieux celui-là : celui de la longévité…
Dans son livre, Marie de Hennezel dévoile le secret de la longévité (dont celle de Sœur Emmanuelle qu’elle a interviewée sur le sujet),
réinvente un art de vieillir et surtout réhabilite la vieillesse. Ça fait du bien.
Je recommande donc son ouvrage à tous les amis de Murmure dès l’âge de 40 ans…
Bien amicalement
Catherine
 

oOo

Dimanche, 27 avril 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Vous connaissez Myon ?

Non ? C’est normal. Car c’est un tout petit village perdu au fin fond de la Franche-Comté.

Mais vous avez tort. Car Myon est très joli et mérite le détour.

Myon est un village pittoresque niché au creux d’un vallon. A l’orée des bois, dans les alentours, on entrevoit parfois des chamois. Une imposante fontaine trône au milieu du village d’où partent de beaux sentiers de randonnée. Au retour de promenade, on peut déguster au restaurant, l’une des meilleures croûtes comtoises de la région.

Le village ne compte que 120 habitants et reste très calme à l’ordinaire.  Mais depuis une semaine, ça bouge à Myon. Ce dimanche matin, on ne savait plus où garer sa voiture. Et, fait inhabituel, l’église était ouverte. 30 enfants de l’unité pastorale et leur famille étaient attendus pour la remise de Ta parole est un trésor et une dizaine d’autres enfants venaient faire leur première communion. Cette célébration était le point d’orgue d’une semaine d’animation biblique. Je vous résume le programme : exposition sur les 3 grandes religions monothéistes à la mezzanine de la bibliothèque municipale, grande chasse au trésor pour les enfants de la catéchèse le mercredi,  conférence sur la Bible le vendredi soir et enfin, animation pour les enfants de l’éveil à la foi, le samedi.

J’ai assisté à la conférence du vendredi soir. Bernadette Cantenot, qui est bibliste, a donné une conférence autour de la question du « comment aborder la Bible ». J’ai ensuite participé à la table ronde avec Laurent, notre prêtre et la conférencière. Nous n’étions pas trop de trois personnes finalement pour répondre à toutes les questions ou réflexions de la trentaine de participants.

Échantillon des questions/réflexions : « Quel est le rapport entre l’ancien et le nouveau Testament ? Que faut-il penser des « prédictions » de l’ancien Testament ? Pourquoi Jésus dit qu’il accomplit les Écritures ? Est-ce que ce qui est arrivé à Jésus était programmé ? La vérité est-elle dans le texte ? Qu’est-ce qui nous dit que ce n’est pas l’homme qui a créé Dieu à son image ? On est choqué à la lecture de certains passages de la Bible. J’ai essayé de lire la Bible mais je n’y suis jamais arrivé, je m’y perds, etc… »

Étonnantes toutes ces questions non ?

Mais le plus étonnant pour moi, n’est pas dans la nature ou la diversité des questions mais plutôt dans la durée de la soirée. La conférence a duré environ ¾ d’heure et le débat qui a suivi, presque une heure ! C’est le prêtre qui a mis un terme, raisonnablement, à la discussion à 22h 30 mais personne ne semblait s’impatienter, bien au contraire et plusieurs participants ont manifesté le regret que la soirée s’achève si « tôt ».

J’en ai conclu que la Bible passionnait toujours les gens. C’était très net vendredi soir.

Deux mille ans après qu’ils aient été écrits, voire beaucoup plus pour certains, ces textes suscitent toujours l’intérêt chez le lecteur et interpellent les hommes et les femmes d’aujourd’hui.

Il est là, le « miracle de la bible » : des textes écrits au Moyen-Orient dans un autre temps et dans une autre culture parlent aux villageois de Myon aujourd’hui. Le miracle n’est pas à chercher ailleurs.

Vous ne croyez pas ?

Lors du débat, ce soir là, c’est Claude qui a exprimé l’idée la plus « juste » sur la Bible. Il a rappelé à tous que la bible permettait de se souvenir de la parole de Jésus. Peu importe que ses « connaissances bibliques » soient un peu imprécises (Claude pense que la bible a été écrite en anglais et que Jésus parlait arabe), il a tout compris de ce à quoi pouvait « servir » la bible…

En plus, il n’a pas complètement tort, Claude. Si mes connaissances à moi sont justes, la langue grecque (employée pour l’écriture des évangiles) jouait, dans le bassin méditerranéen, le rôle que joue aujourd’hui l’anglais dans le monde. Et entre l’arabe et l’araméen, quelque chose me dit qu’il doit y avoir des racines communes…Et si Jésus revenait aujourd’hui, il parlerait peut-être arabe et ses témoins écriraient peut-être en anglais…

Bien amicalement

Catherine

oOo

Vendredi 17 avril 2008 

Amis de Murmure, bonjour à tous 

Après une escapade au bord de la mer avec mon mari, en amoureux, me voici de retour chez moi, dans ma maison où je me retrouve « prisonnière », un fil à la patte.

Durée de l’emprisonnement : une semaine.

Type de boulet : tête blonde de 5 ans aux yeux tout bleu, du genre pipelette mais totalement craquante et très sage. Prénom : Mathilde.

Les parents de Mathilde vivent à Nancy et travaillent tous les deux. Le papa, à Nancy, mais il est en déplacement à Strasbourg pour quelques jours. La maman : à Paris normalement, mais elle est en déplacement en Finlande pour quelques jours. Et comme c’est les vacances scolaires, il faut trouver des « solutions de garde » comme dit la maman. La solution, cette semaine, c’est Mamie Catherine.

Elle, la maman, est la fille aînée de mon mari, mais pas la mienne…Elle est née 14 ans avant que mon mari et moi nous rencontrions…Quand j’ai épousé le papa, et que nous avons tous partagé le même toit, il a fallu, non pas « recomposer » comme on dit couramment mais déjà « composer » une famille ou quelque chose qui y ressemble. Pas simple. J’avais imaginé un vague scénario : des rapports de type grande sœur - petite sœur, en raison du peu d’écart d’âge entre ma belle-fille et moi. J’ai vite renoncé à ce scénario et à tout autre schéma préconçu d’ailleurs, et on a fait comme on a pu, l’une et l’autre, en matière de relation : un mélange de distance et de respect. Nous avons vécu quelques temps ensemble puis « la grande fille » a pris son envol et a quitté la maison. Normal.

On mesure le chemin parcouru quelques années après, en fait, quand l’enfant paraît. Je parle du petit- enfant. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée propulsée au rang de « mamie » alors que je n’avais pas encore 40 ans. Très tôt, je me suis vu confier la garde (épisodique) du bébé, puis sollicitée pour des conseils, ou tout simplement pour une écoute lorsque surgissent les difficultés de l’existence et qu’il faut prendre des décisions…Et là, j’ai perçu que s’était forgée au fil des années, une relation basée sur la confiance entre ma « belle-fille » et moi. La meilleure qui soit, je pense étant données les circonstances. Cette confiance est totalement réciproque d’ailleurs. Il est bon, de mon côté, de trouver une oreille attentive lorsque je dois prendre des décisions pour mon propre fils, adolescent, qu’il faut « orienter » au plan scolaire par exemple.

Il n’y a qu’une chose que je n’aime pas dans les familles dites recomposées, c’est les termes qui désignent les liens de parenté : belle-fille, belle-mère… et le pire : demi-frère et demi-sœur. Mes enfants l’ont bien compris. Jamais ils ne parlent de leur grande sœur en employant le mot « demi ». Pour eux, elle est pleinement leur sœur, tout en sachant qu’elle a une « autre » maman qu’ils connaissent et respectent.

Tout cela pour dire que, bien que je n’aie pas encore achevé l’éducation de mes propres enfants, j’ai déjà des occupations de mamie.

Le problème est que j’ai plein de choses à faire : résorber le travail en retard côté professionnel, acheter et lire le dernier livre de G.Billon et P.Gruson qui vient de sortir sur l’Ancien Testament, VOUS écrire, et je ne parle pas de l’entretien de la maison et du jardin. Là aussi, les vacances me permettent en principe de résorber le retard.

Seulement voilà, je suis accaparée par Mathilde. Il faut lire des histoires de princesses, jouer à la Barbie, regarder les 101 dalmatiens en sélectionnant les passages où on voit les petits chiens, faire des crêpes, faire du chocolat fondu pour mettre sur les crêpes, détacher le pantalon plein de taches de chocolat, jouer aux dominos, au loto, au mémo et faire du piano ! Tout en régulant les relations entre la grande tata âgée de 12 ans bientôt et sa nièce. Le problème étant que chacune veut commander l’autre…

Ces vacances sont pour moi un vrai plongeon dans le quotidien. Inhabituel, parce que j’ai l’habitude d’avoir beaucoup d’activités « extérieures ». Autre aspect inhabituel : me consacrer à un seul être (ou presque…).

J’ai trouvé, dans Prions en Église de cette semaine, une expression qui a retenu mon attention dans le commentaire du passage de l’Évangile dit du lavement des pieds. Il s’agit, disait le commentaire, de « consentir à un enfouissement dans le quotidien dont le fruit nous échappe ». Je suis complètement là-dedans avec ma petite Mathilde : enfouie dans son quotidien et totalement à son service…

Je souhaite à chacun, chacune, un « service » aussi doux… 

Remerciez quand même  Monsieur Walt Disney, c’est grâce à lui que je peux avoir un moment à moi et vous écrire… 

A la semaine prochaine 

Amicalement comme toujours 

Mamie Catherine

oOo

Mardi 8 avril 2008, quelque part en France, entre Blois et Tours,

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Ce matin, j’avais envie de lancer un appel à un mort, heureusement bien vivant encore dans les esprits, je pense au pasteur américain assassiné il y a 40 ans : Martin Luther King.

J’avais envie de lui dire «  reviens » !

Reviens, car il y a encore du travail, beaucoup de travail pour faire advenir la fraternité entre les hommes. Y compris dans mon beau pays de France dit « pays des droits de l’homme ». Car si l’égalité des hommes est inscrite dans le droit français depuis longtemps, si la diversité est une valeur de plus en plus prônée par les entreprises, il en va autrement de la fraternité, qui elle, n’est pas toujours au rendez-vous dans la vie quotidienne.

Pour preuve : ce que vivent Lalah et Stéphane.

Commençons par Lalah.

Lalah vit dans le 77 (en banlieue parisienne). Elle est française, d’origine sénégalaise et musulmane. Tous les matins, elle se lève à 5 heures, fait ses prières, déjeune puis quitte son appartement pour se rendre à Paris. Pour rejoindre le 16ème arrondissement où elle exerce le métier d’employée de maison, elle prend le train, puis le RER, puis le métro. 1h30 de trajet. Elle débute son travail à 7h30 et quitte à 20h. Elle pourvoit aux tâches ménagères et assure la garde des enfants de la maison où elle travaille, et d’un bébé d’une autre famille du quartier. Tout allait bien jusqu’au jour où la famille chez qui Lalah travaille s’est accordé un week-end prolongé. Pas de congé pour Lalah car il fallait assurer la garde du bébé de l’autre famille. Lalah et la maman du bébé se sont donc donné rendez-vous, le matin, sur le trottoir devant la maison où Lalah travaille habituellement.

Lalah imaginait que la maman aurait les clés de la maison, ou qu’elle l’accompagnerait jusqu’à sa propre maison. Il n’en fut rien. La maman a donné le bébé à Lalah, une poussette et des biberons et lui a dit d’aller se promener dans les parcs. Il pleuvait ce jour là. Lalah ne savait plus où aller avec le bébé. Alors elle s’est réfugiée dans une galerie marchande après avoir pris le métro. La « promenade » a duré 11 heures.

Lalah  n’a toujours pas compris comment on pouvait confier son enfant à une personne à qui on n’osait pas donner les clés de sa maison…

 Stéphane maintenant.

Stéphane est cuisinier à la cantine d’une administration. Tous les jours, il inscrit au menu, un poisson et une viande. Ce jour là, il y avait du cabillau et du rôti de porc. Tout allait bien jusqu’à ce qu’Aïssa arrive à la cantine. Aïssa a 30 ans. Elle est musulmane. Elle travaille dans l’administration depuis 5 ans, à un poste dit à responsabilité. Elle est cadre. Elle mange souvent à la cantine. Tardivement parfois, car son travail la retarde. Ce jour là, quand elle est arrivée devant le présentoir des plats chauds où Stéphane assure le service,  il n’y avait plus de poisson, il ne restait que du rôti de porc. Aïssa a pris alors un air dégoûté devant la viande et a fusillé Stéphane du regard tout en lui reprochant l’absence de poisson au menu. Gêné mais compréhensif,  Stéphane lui a immédiatement proposé une grillade de bœuf. Proposition qu’elle a refusée d’un geste dédaigneux de la main.

 Il y a des regards et des attitudes qui font du mal, qui « tuent »… 

Voilà, nous sommes en France, en 2008, ces histoires sont des histoires vraies malheureusement. C’est consternant.

 Reviens Martin. Il faut continuer à se dresser contre le mépris, la méchanceté, le racisme… 

A bientôt 

Catherine

oOo

Dimanche 30 mars 2008

Amis de Murmure, bonjour à tous,

Pour commencer, un petit couplet protestant pour rester dans l’ambiance de Pâques et ensuite je vous livre mes étonnements :

À toi la gloire, O Ressuscité!
À toi la victoire pour l’éternité!
Brillant de lumière, l’ange est descendu,
Il roule la pierre du tombeau vaincu.
À toi la gloire, O Ressuscité!
À toi la victoire pour l’éternité!

Au programme aujourd’hui : une réflexion sur les pieds. 

Le jour de Pâques, les catholiques ont lu un passage de l’évangile de Jean et les protestants, le même passage mais dans l’évangile de Matthieu (je croyais que les uns et les autres faisaient les mêmes lectures le dimanche mais peu importe…). Il s’agit de ce passage, après la mort de Jésus, où les deux Marie se rendent au tombeau et rencontrent le messager de Dieu qui leur annonce que Jésus est ressuscité et leur demande d’aller annoncer la bonne nouvelle aux disciples. Alors que les deux femmes courraient annoncer la nouvelle, Jésus leur apparaît, les salue et là, les femmes font ce geste étonnant, unique je pense dans tout le Nouveau Testament (il est propre à Matthieu en tout cas) : elle saisissent les pieds de Jésus. 

Pourquoi ce geste ? 

Pourquoi les pieds ? Et pas la main, le bras, la tête ? 

Le bibliste fera certainement le lien avec ce passage de l’Ancien Testament dans le livre des Rois, ou la Shounamite accomplit le même geste lorsqu’elle retrouve Elisée et qu’elle lui annonce que son fils est mort. On connaît la suite : le prophète se rend lui-même au domicile de la femme et  « réanime » ou ressuscite le garçon. C’est « l’homme de Dieu » dit le texte qui est ainsi « saisi » par les pieds. 

On pourrait donc saisir Dieu par les pieds ? 

Le pasteur Bettina Cottin propose cette lecture : « Je crois, dit-elle, que les sportifs et les kinésithérapeutes, les médecins et les infirmières, et surtout les malades grabataires, dont les pieds n'ont pas touché le sol depuis longtemps, le comprennent mieux que les théologiens. Les pieds, c'est le corps personnel, intime, c'est l'homme sans masque, dans toute sa réalité et vulnérabilité.

Les pieds de Jésus, c'est tout l'homme Jésus, dans sa réalité terrestre. Ce sont les chemins sur lesquels il a marché en Galilée, les guérisons des malades qu'on déposait à ses pieds, mais c'est aussi l'homme Jésus contesté, attaqué, rejeté. En saisissant les pieds de Jésus, les femmes disent combien il est important que toute la réalité de Jésus reste présente dans l'Église, non seulement son corps glorifié ». 

Une chose est sûre, Elisée et Jésus se sont laissés saisir mais pas retenir… 

A la semaine prochaine. 

Amicalement comme toujours. 

Catherine

oOo

Mercredi 19 mars 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous

 Et bonne fête à tous les amis prêtres qui lisent ces lignes. Demain, jeudi saint, c’est votre fête et un peu celle de tous les baptisés qui, comme me l’a rappelé Léon, sont aussi prêtres prophètes et rois.

 Toute ma paroisse était devant son poste de TV aujourd’hui à 13h pour le JT de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 car deux de nos églises étaient à l’honneur. Un reportage leur était en effet consacré dans le cadre d’une série d’émissions sur la semaine sainte.

 Plus que les églises, c’était les cloches et les sonneurs de cloches qui étaient à l’honneur. Car, dans ma paroisse, dans certaines églises en tout cas, on sonne encore les cloches manuellement. Et pour cause, l’une des églises en question n’est pas électrifiée. N’était pas électrifiée devrais-je dire car depuis le début de la semaine, elle l’est ! Grâce à Robert, notre prêtre, qui s’est procuré un groupe électrogène qu’il a ensuite équipé d’un caisson en bois (à cause du bruit) fabriqué de toute pièce par ses soins et qu’il a installé dans l’église pour que « la lumière soit » ! Je ne sais pas comment il fait, Robert, pour faire tous ces travaux avec un seul bras valide et une santé pas toujours au rendez-vous…  Je l’admire beaucoup.

 Je parle en fait de l’église de Mont sur Lison dans le département du Doubs, qui comme son nom l’indique se trouve sur un mont et dessert 4 villages situés en contrebas. Il paraît qu’autrefois, chaque commune avait tracé son propre chemin pour monter à l’église, car les villageois ne s’entendaient pas trop apparemment…Une histoire d’achat-vente de terrain pour accéder à l’église, je n’ai pas tout bien compris. Mais ça, ce n’était pas dit dans le reportage…

 Le reportage donnait la parole à deux sonneurs de cloches qui perpétuent la tradition : un ancien, André, qui n’a jamais pris de vacances et sonne tous les jours l’angélus, et un jeune, Gilbert, qui n’a pas trente ans et qui est gendarme. Gilbert était filmé en compagnie de François, qui exerce un métier dont j’ignorais l’existence : il s’agit du métier de « campaniste ». Le campaniste est la personne qui fond, installe et entretient les cloches.

A propos des cloches en question dans le reportage, j’ai appris des choses, dans le bulletin paroissial ce coup-ci. Elles portent un prénom ces cloches. L’une s’appelle Joséphine et l’autre Xavière (?). Elles ont chacune un parrain et une marraine ( ??). Plus fort encore : elles ont été baptisées par un curé, l’une en 1885, l’autre en 1899 !?!? J’ai regardé s’il y avait des guillemets au mot « baptisé » mais non, il n’y en a pas. J’espère que c’est un oubli…et qu’il  ne s’agit pas d’un « vrai » baptême…

Avouez que cette tradition de baptiser les cloches est très étonnante ! Je me demande si ça se pratique encore de nos jours.

« Tu recommences » va dire mon mari quand il lira ces lignes. C’est l’expression qu’il emploie quand il pense que je critique, comme il dit, les traditions catholiques.

En fait je ne critique pas, je m’étonne, c’est pas pareil…

Bonne semaine sainte à tous les visiteurs de Murmure.

Catherine

 PS : pour ceux qui voudraient voir l’émission sur les sonneurs de cloche, rendez-vous sur le site du 13h de TF1 : http://13h.tf1.fr/13h/regions/departements/doubs/

oOo

Samedi 8 mars 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Mon curé a tenu des propos étonnants l’autre jour. Il m’a interpellée en disant, à peu près dans ces termes : « tu ne crois pas qu’il faudrait arrêter de vouloir semer la Parole à tout bout de champ mais plutôt essayer de moissonner ? »

?!?!

Il est vrai que l’expression « semer la Parole » revient souvent dans la bouche de ceux qui sont chargés de l’annonce de la Foi, comme les catéchistes, surtout lorsqu’ils se désolent du peu de fruits apparents que produit leur action. Ils se consolent en disant « j’ai semé » sous entendu, un autre, (un Autre ?) fera la récolte.

Or, mon curé prend complètement le contre-pied de cette idée et dit que c’est un Autre qui sème, que Jésus-Christ a semé la Parole il y a 2000 ans en Palestine, et que c’est à nous de moissonner aujourd’hui.

Avouez que ces paroles sont étonnantes.

J’ai immédiatement fait le lien avec la parole de Jésus dans l’Evangile de Luc, qui, après avoir désigner soixante-douze disciples, leur dit ceci: « la moisson est abondante, mais les ouvriers peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à sa moisson ».

Plusieurs réflexions me sont venues à l’esprit.

La première : tout comme les semailles, la moisson est bien celle de Dieu et de personne d’autre. Jésus dit bien : « priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers à SA moisson ». Pas plus que les semailles donc, la moisson ne nous appartiendrait.

Seconde réflexion : c’est DUR la moisson, bien plus dur que les semailles !

J’ai grandi dans un village d’une région agricole où les champs de blé et d’orge s’étendaient à perte de vue. Les semailles passaient inaperçues ou presque dans la vie du village. Il en allait autrement de la moisson. La moisson correspondait à une période d’activité intense. Elle mobilisait le plus gros engin agricole qui soit : la moissonneuse-batteuse. Les tracteurs équipés de grosses remorques sillonnaient les routes pour acheminer le grain dans les hauts silos.  Les hommes dormaient peu et étaient nerveux. Les femmes et les enfants se mettaient à faire des travaux d’hommes. Le tout sous un soleil de plomb souvent et dans la poussière qui piquait la peau et les yeux. La moisson s’achevait par des festivités qui faisaient oublier (un peu) les travaux des champs.

Techniquement,  la moisson était bien différente au temps de Jésus, mais elle devait certainement se dérouler dans la même ambiance et exiger autant physiquement des hommes (voire plus…).

Si la moisson en Eglise est à l’image des travaux dans les champs, alors ce que demande Jésus à ses disciples correspond à des travaux lourds…

Troisième réflexion : une question plutôt, comment fait-on pour moissonner quand on est disciple de Jésus aujourd’hui ?

Voici ce que répond mon curé : il s’agit de « moissonner, parfois brin par brin, dans les caillasses d’une existence accidentée. Moissonner en écoutant le récit d’une vie. Dans chaque existence, il y a du grain à recueillir, une moisson à organiser. L’Esprit de la confirmation est notre école d’apprentissage. Apprendre à moissonner, c’est-à-dire, recueillir précieusement ce qui travaille le cœur de l’homme : leurs luttes, leurs questions, leurs quêtes de sens, leurs convictions, leurs doutes, leurs impatiences. Est-ce que je connais ce qui travaille le cœur de mon voisin, de mes proches… »

Ouf, il n’est pas question de moissonneuse-batteuse…

Et vous, vous êtes quel genre de disciple, plutôt semeur ou plutôt moissonneur ?

A la semaine prochaine

Amicalement,

Catherine

oOo

Mercredi 27 février 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous

Il est d’usage pendant le carême et dans la perspective de Pâques, de changer quelques unes de ses habitudes. Pour se recentrer sur l’essentiel de sa foi, donc sur le Christ.

Il s’agit de jeûner.  Oui mais de quoi ?

Autrefois, les choses étaient simples et balisées. On se privait de nourriture. Aujourd’hui, on a le choix : privation de chocolat, de dessert, de friandise mais aussi de distraction, donc de la télévision par exemple, ou encore de sa voiture pour les petits trajets, ou un peu de tout cela…

En ce qui me concerne, je n’aime pas trop les privations alimentaires. Je mange relativement peu, pas de dessert à midi, rarement le soir. Du chocolat oui, tous les jours mais jamais d’autres friandises. Je regarde très peu la télévision et enfourche mon vélo pour les petits trajets dès que je peux (pas assez souvent c’est vrai…).

En revanche, je me suis rendue compte que je parlais beaucoup. Trop ? Peut-être. Mes activités professionnelles et associatives l’exigent de moi. On me sollicite pour que je donne mon avis. Du coup, ça devient une habitude.

J’ai donc décidé de jeûner de parole. Je me retiens de parler, de donner mon point de vue quand on ne me le demande pas, de commenter, au travail, les évènements. C’est pas facile. Mais ça fait du bien.

Tout cela pour vous dire que, cette semaine, je ne vous ferai pas de commentaire sur mes étonnements…

Mais je ne veux pas pour autant laisser cette page vide et comme j’aime la poésie et que j’ai découvert un nouveau poète, je vais vous faire partager ma découverte. Il s’agit d’un poète italien : Erri de Luca, qui se dit athée mais qui traduit la bible et qui « fouille avec admiration l’Ecriture sainte à la recherche de la Présence ». Etonnant pour quelqu’un qui se dit athée,  vous ne trouvez pas ?

Voici ce qu’il écrit : 

J’attache de la valeur à toute forme de vie, à la neige, la fraise, la mouche.

J’attache de la valeur au règne animal et à la république des étoiles.

J’attache de la valeur au vin tant que dure le repas,

au sourire involontaire, à la fatigue de celui qui ne s’est pas épargné, à deux vieux qui s’aiment.

J’attache de la valeur à ce qui demain ne vaudra plus rien

et à ce qui aujourd’hui vaut encore peu de choses.

J’attache de la valeur à toutes les blessures.

J’attache de la valeur à économiser de l’eau, à réparer une paire

de souliers, à se taire à temps, à accourir à un cri, à demander

la permission avant de s’asseoir, à éprouver de la gratitude

sans se souvenir de quoi.

J’attache de la valeur à savoir où se trouve le nord dans une pièce,

quel est le nom du vent en train de sécher le linge.

J’attache de la valeur au voyage du vagabond, à la clôture de la moniale, à la

patience du condamné quelle que soit sa faute.

J’attache de la valeur à l’usage du verbe aimer et l’hypothèse

qu’il existe un créateur.

Bien de ces valeurs, je ne les ai pas connues

Voilà qui devrait plaire à Jean-Marie Pelt, le célèbre écologiste, dont le dernier ouvrage Nature et Spiritualité vient de paraître. Je viens d’achever la lecture de ce livre où j’ai retrouvé un peu le même regard porté sur la création. Le côté alarmiste et fataliste en plus chez le scientifique…

Vous connaissez Jean-Marie Pelt ?

A la semaine prochaine

Catherine

oOo

Jeudi 14 février 2008

 Amis de Murmure, bonjour à toutes et tous, 

Et bonne fête à tous les Valentin et toutes les Valentine ! 

Il n’y a pas que sur France 2, le dimanche, qu’il y a des cafés bibliques. Il y en a aussi dans mon unité pastorale, ma paroisse si vous préférez, le samedi matin. Ça s’appelle des « cafés-catés bibliques ».

Chaque catéchiste de l’unité reçoit une invitation et peut venir accompagnée par qui elle veut : enfant, conjoint, ami (je dis « elle » car dans ma paroisse, il n’y a pas de mixité dans la catéchèse, nous sommes entre femmes…). Le café-caté, c’est très convivial. Tout en dégustant café et pâtisseries, on aborde ce qui fait l’actualité du caté : vie de groupe, projets et éducation des enfants.

Cependant, il arrive que des choses assez lourdes et difficiles soient exprimées, voire que l’on dise du mal aussi, d’une personne ou d’une organisation. La catéchèse est traversée de tensions, d’incompréhensions, de conflits aussi qui sont ceux de la vie. Or, s’il est bon de partager les bonnes choses, ce qui est vécu de difficile doit pouvoir être entendu aussi.

Bien humblement, avec notre bon sens et dans la foi qui nous anime, on essaie de trouver des « ouvertures » à certaines situations conflictuelles, à défaut souvent d’avoir des « solutions »…Ecoute, médiation, arbitrage sont nos « outils ». Tout repose sur la parole souvent… 

Puis, on prend un temps pour nous. Pour souffler. On ouvre alors « Ta parole est un Trésor ».

« Ta Parole est un Trésor » est un recueil de textes bibliques pour la catéchèse des enfants et des adultes. On a choisi un parcours de lecture pour 2008 intitulé  Création, naissance.

Le parcours, samedi dernier, débutait par le « poème de la création » dans le livre de la Genèse.

1er temps : lecture du passage biblique à haute voix. Puis l’animatrice (c’est moi en fait) explicite le texte à l’aide de quelques clefs de lecture. Chacun fait ensuite une lecture individuelle à l’aide d’une consigne, comme rechercher les verbes qui expriment l’action de Dieu par exemple.

2ème temps : discussion sur ce qui nous a interpellé. Sur ce que fait Dieu-créateur par exemple. Le temps de prise de parole est très important. Chacun peut dire avec ses propres mots ce qu’il comprend et échanger son point de vue.

3ème temps : écriture, de quelques lignes en lien avec ce qui a été lu, dit, et vécu en communauté.

Lors de la première séance, on s’est entraîné à « bénir », ce qui signifie « dire du bien » de nos activités, de nos relations, de la création. Comme Dieu le fait dans Genèse 1.

C’est pas si facile…Mais ça fait du bien justement !

Les catéchistes sont reparties plus sereines, enfin il me semble, et j’ai même dû les pousser dehors à la fin de la séance car elles ne partaient plus. Alors que certaines avaient dit avoir des contraintes horaires…

Etonnant non ?

A la semaine prochaine (non, plutôt dans deux semaines, car la semaine prochaine je suis en vacances…)

Amicalement, comme toujours

Catherine

oOo

Mercredi 5 février 2008 

Amis de Murmure, bonjour et bonne entrée en carême à tous, 

Heureuse de vous retrouver aujourd’hui sur cette page de Murmure. 

Il y a pourtant des coccinelles qui se sont installées sur mon bureau. Alors que je vous écris, elles se promènent sur mon ordi. C’est quand même très étonnant à cette saison.

Vous savez comment on  appelle les coccinelles en France ? Des bêtes à bon Dieu… 

Mais bref, ce n’est pas de ces petites bêtes que je voulais vous parler (elles me distraient…) mais de Marie-Pauline à qui j’ai rendu visite samedi dernier.

Marie-Pauline est une amie. Elle a d’abord été l’amie de la grand-mère de mon mari, puis l’amie de la mère de mon mari, puis l’amie de mon mari et je suis devenue aussi son amie depuis 15 ans.

Marie-Pauline vient d’avoir 100 ans.

Elle vit dans une maison de retraite, mais depuis un an seulement, auparavant elle vivait seule chez elle. Elle a bon pied. L’œil, c’est moins bien, l’oreille aussi. Mais elle a surtout gardé toute sa tête comme on dit. Il faut lui parler un peu plus fort (beaucoup plus fort en fait) et plus lentement mais une fois que le message a franchi les organes sensoriels tout va bien, il est analysé à la vitesse grand V par un esprit resté vif et surtout plein d’humour.

Marie-Pauline s’étonne d’être toujours en vie.

Dialoguer avec elle est une joie malgré les incommodités que j’évoquais.

J’ai remarqué que Paulette (c’est son surnom) parle très peu d’elle. En revanche, elle s’intéresse beaucoup à vous et à ce qui fait votre vie. En quelques minutes, elle s’est fait une opinion, juste,  de votre « ménage » (c’est à dire de votre couple) et de la manière dont vous éduquez vos enfants. Et lorsqu’elle a repéré quelque chose de positif dans votre existence, elle vous félicite. Paulette dit du bien. De vous, de vos proches ou de vos activités. C’est très rare qu’elle dise du mal de quelqu’un ou de quelque chose.

Elle a reçu 10 bouquets de fleurs pour son anniversaire, soit un par dizaine. Eh bien, elle a pris le temps d’admirer toutes les fleurs une à une, et de les contempler. Elle s’est fait prendre en photo de nombreuses fois avec ses bouquets qu’il fallait tourner dans tous les sens. C’est le bouquet qui était à l’honneur sur la photo, pas elle…Paulette, qui a toujours suivi les progrès technologiques de près,  a compris qu’avec les appareils numériques le nombre de photos était quasi illimité…

Paulette est une catholique très croyante. Elle lit la bible tous les jours avec sa loupe et écoute la messe tous les dimanches à la TV en compagnie de son ancienne aide-ménagère. Elle parle de Dieu parfois, discrètement, sans vous imposer ses pensées.  Elle dit toujours du bien de Lui et de l’Eglise.

En fait, Paulette bénit (ça signifie « dire le bien ») tout ce qui l’entoure : la création, les autres, ce qui fait sa vie. Dieu fait cela aussi…

C’est elle aussi qui nous avait abonnés, mon mari et moi, au moment de notre mariage, au « Pèlerin magazine ». Et c’est grâce à cette revue que j’ai repris goût à la lecture de l’évangile. Dans le Pèlerin de cette époque ( 15 ans environ)  il y avait les billets du Père Henri Caro qui traitaient de la foi et de la vie quotidienne à la lumière de l’évangile. C’était simple, engageant, et ça faisait aimer l’Eglise.

Merci Paulette pour cette initiative…

Vous comprenez pourquoi j’aime rendre visite à cette amie ?

A la semaine prochaine

Catherine

oOo 

Samedi 26 janvier 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous

 Etonnant ce que notre prêtre nous a dit dimanche dernier lors de la célébration pour l’unité des chrétiens : il nous a annoncé que le miracle de Faverney allait changer de signe, sous entendu de signification.

???

Quelques mots sur ce miracle pour les internautes qui ne sont pas francs-comtois : l’histoire se passe à l’abbaye de Faverney en 1608. En prévision de la célébration de Pentecôte, les religieux ont soigneusement préparé un reposoir où ils déposent un ostensoir contenant deux hosties et une relique de sainte Agathe. Lorsqu’un incendie se déclare. Les boiseries et draperies s’enflamment, tout brûle, sauf l’ostensoir contenant les hosties et les reliques, qui, miraculeusement, reste suspendu en l’air sans plus aucun support pour le maintenir. Des dizaines de personnes observent le phénomène. Parmi eux un protestant qui se convertira au catholicisme entraînant à sa suite toute sa famille (il laissera un témoignage écrit).

Le lendemain, alors que les paroissiens assistent à la messe, l’ostensoir revient de lui-même se poser sur l’autel, sous les yeux effarés des fidèles.

L’évêque demande immédiatement une enquête, qui conclura qu’un tel phénomène ne peut se produire « sans l’intervention de la très grande puissance et bonté de Dieu ».

Rapidement les pèlerins affluent à Faverney, avec parmi eux les grands du royaume.

Les choses auraient pu s’arrêter là.

Seulement, en période de réforme et contre-réforme, ce miracle est interprété par certains comme un signe donné par Dieu en faveur des catholiques contre les protestants. Cette interprétation perdure encore en 1958 pour le 350 ème anniversaire. Or, nous a dit notre prêtre, ceci n’est plus entendable aujourd’hui. Aujourd’hui, nous a-t-il dit, on ne peut plus penser les choses ainsi.

Il parle bien « mon » curé, vous ne trouvez pas ?

En ce qui me concerne, je commence à mieux saisir l’intérêt du grand rassemblement qui se prépare à Faverney en mai 2008 pour fêter le 400ème anniversaire du miracle. Et je commence à comprendre aussi la présence des instances protestantes lors de certains travaux préparatoires de l’événement.

L’objet du débat étant, vous vous en doutez, l’eucharistie. Je me demande ce que vont dire les uns et les autres. Mais déjà qu’ils se rassemblent autour de la même table pour dialoguer est une bonne chose en soi.

 D’une manière générale, je ne crois pas trop aux miracles, surtout à ceux qui concernent des choses matérielles (le Christ a refusé de changer les pierres en pain). Je veux bien croire par contre à ceux qui touchent les personnes (une parole peut métamorphoser quelqu’un). Ceci dit, ce qui se passe autour de Faverney commence à m’intéresser. Et je me demande de quoi Faverney va devenir le signe. Car notre curé nous a dit que Faverney changeait de signe mais sans nous dire de quoi le miracle allait maintenant devenir signe justement. Le suspens dure… 

Ma fille de 11 ans est ravie à l’idée d’aller à Faverney avec son groupe de caté. C’est bien m’a-t-elle dit de faire des sorties ( ?)…je vais peut-être l’accompagner, par curiosité.

 Au fait, vous, vous croyez aux miracles ?

 A la semaine prochaine

 Catherine

oOo

Samedi 11 janvier 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous

 En ce début d’année et à l’occasion du 10ème anniversaire du site, j’avais envie de vous parler un peu de l’envers du décor de Murmure, de ce que l’on ne voit pas quand on navigue sur les pages du site.

Murmure, c’est avant tout une somme de travail. Un travail de recherche, d’étude, de lecture et d’écriture. C’est un travail de veille et d’écoute aussi, de ce qui s’écrit ou se dit, dans l’hexagone et en dehors des frontières.

Ce travail est réalisé à 85% par un seul homme, Léon, pour ne pas le nommer. Puis trois autres personnes se partagent les 15 % restants ( je vous laisse apprécier le déséquilibre…) : un informaticien, un poète, et moi-même…

L’informaticien a conçu le site et depuis, en assure la maintenance (hard et soft), il faut être pluricompétent quand on œuvre pour Murmure…

Kristo, nouvellement arrivée dans l’équipe, compose des poèmes avec talent et travaille avec une grande régularité (je ne peux pas en dire autant de ma production…)depuis le sud de la France. Heureusement qu’il y a Internet.

Quant à moi, je m’étonne de tout. C’est formidable les étonnements, ça donne à penser. C’est un processus infini. Mais de là à produire un texte à peu près lisible par un internaute, il y a un pas. «Il me suffit d’un mot, d’une idée, d’une réflexion et c’est parti » me dit Léon quand il me parle de l’écriture des lettres à Mireille. Moi, c’est l’inverse : j’ai plein de mots et d’idées en tête mais il me faut du temps pour choisir, faire des liens et trouver à écrire…

 Mais Murmure n’est pas qu’un travail d’écriture. Murmure, c’est aussi les retrouvailles.

Ça se passe en général à Valentigney, au Q.G, chez Léon. Le Q.G est une adorable maison de ville avec un jardin. On sonne et on entre, la porte est toujours ouverte. Après les embrassades, passage obligé au salon pour l’apéritif. Puis, on glisse vers la salle à manger pour le repas : un gueuleton souvent, une pizza parfois, un  bon vin toujours. Pendant le repas, on fait des allées et retours à l’étage dans le bureau-bibliothéque  à la recherche d’un trésor : un bouquin, une photo, une revue, un film…

Mais le meilleur n’est pas dans l’assiette, le meilleur c’est la discussion. Plusieurs sujets se succèdent. Les nouvelles des proches, des communautés d’Eglise, des activités et des projets. S’entremêlent les sujets de fond sur l’avenir de l’Eglise par exemple ou la miséricorde de Dieu ou encore la théologie négative. Puis s’ajoutent les commentaires et interprétations de passages de l’évangile. Hier soir, c’était le passage dit « du bon larron » qui était discuté.

Et pour finir, Léon lance le jeu des questions. Du genre : qu’est-ce que ça veut dire Dieu-homme ? ou, à partir de quel moment Jésus a-t-il eu conscience d’être Dieu ?

Pour les réponses vous vous débrouillez…Si vous retournez la question à Léon, il rit.

?!?!

Dernière étape : la cuisine.

« Commence, j’arrive » claironne Léon au travers de sa maison.

Il me rejoint à l’évier et ensemble nous faisons la vaisselle ! Je lave, lui essuie en devisant toujours, sur le Paradis, hier soir.

Il paraît que Dieu aime les conversations et « qu’il  a voulu se joindre à ces propos de café du commerce qui font l’histoire ». C’est Jacques Noyer, l’évêque émérite d’Amiens qui le dit,  alors…

Puis je reprends la route. C’est un miracle que j’aie encore tous mes points sur mon permis…

A la semaine prochaine

Amicalement,

Catherine

oOo

Vendredi 4 janvier 2008 

Amis de Murmure, bonjour à tous  

Heureuse de vous retrouver, lecteurs fidèles de cette page ou visiteurs de passage,  pour une année toute neuve que je vous souhaite pleine de joie et de bonheur. 

Nouvel an et nouvelles pages à écrire. Pour moi, mais pour vous aussi ! Il y a les pages d’écriture et aussi les pages de la vie qu’il va falloir écrire pour se donner de beaux souvenirs pour l’avenir… 

En route donc, car « les étonnements » ne manquent pas en ce début d’année… 

Car il n’y a pas que l’année qui est nouvelle, il y a du nouveau aussi du côté des célébrations et rituels marquant les grandes étapes de la vie. « Adieu marche nuptiale, baptême à l’eau bénite et procession au cimetière »,  titrait récemment le Répu ( le Républicain lorrain) d’après qui,  la célébration des grandes étapes de notre existence se modernise et se personnalise.

Toujours d’après le journal, c’est du côté du mariage, qu’on ferait  le plus preuve d’imagination.

En guise d’illustration, le témoignage de Flo : « Dans la lumière d’un matin d’été, j’ai épousé Xavier. Sous le grand chêne, le banc de pierre sert d’autel. Ma mère lit un poème féministe qui se termine par « ainsi soit-elle ». Les parents de mon mari récitent une prière en hébreu. Moi, j’ai choisi un texte sur l’engagement extrait du Prophète de Khalil Gilbran. Mon promis a opté pour Pierre Desproges. Nos parents bénissent les anneaux, puis partagent le pain et le vin pour renouer avec les premiers rites de la tradition judéo-chrétienne (…). Cette cérémonie nous rassemblait et nous ressemblait : familiale, œcuménique, contestataire et drôle. L’aide d’un ami, spécialiste de l’étude des religions, nous a permis de cerner le rituel qui nous convenait à tous les deux ».

?!?! ?!?! ?!?!

Avouez que c’est très étonnant.

A la lecture de ce témoignage et en me représentant la scène, j’ai ressenti tour à tour de la consternation, de l’amusement et à la fois un profond respect. Une chose est sûre, si un jour je suis invitée à ce type de cérémonie, il faudra que je me prépare psychologiquement…

Deux choses m’ont surprise dans le rituel mis au point par « le spécialiste de l’étude des religions » : La présence d’un autel d’abord. Je me demande vraiment face à quel Dieu les mariés étaient tournés et quelles offrandes réelles ou symboliques ont été faites. Et puis l’histoire de la bénédiction des anneaux. Je suis toujours étonnée de l’importance que l’on donne à ce rite. Ce n’est pas par hasard que le spécialiste des religions l’a conservé, il frappe les esprits. Or, à mes yeux, il n’a guère de sens. Quel est l’intérêt de dire le bien (c’est le sens du mot bénir) de deux objets, fussent-ils de valeur, y compris sentimentale ? Si on veut qu’une parole soit efficace et qu’elle porte bonheur, il vaut mieux qu’elle s’adresse directement à des personnes, aux mariés en l’occurrence. Vous ne croyez pas ? 

Tu parles comme une protestante, va dire mon mari lorsqu’il lira ces lignes. 

Je ne peux pas faire autrement, c’est plus fort que moi… 

Et, vous, qu’est ce qui vous étonne dans le témoignage de Flo ? 

Bon début d’année à vous, 

A bientôt 

Catherine

oOo

Lundi 24 décembre 2007

 Amis de Murmure, bonjour à tous

 Pas de long commentaire cette semaine, ni de réflexion, ni de blabla, mais un court message que j’adresse à tous les lecteurs et amis de Murmure ainsi qu’à toute l’équipe du Site :

 Que la paix et la promesse de Noël vous remplissent le cœur de joie.

Joyeuses Fêtes !

Avec toute mon amitié. 

A bientôt 

Catherine

oOo

Samedi 15 décembre 2007 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

Cette semaine, j’ai été invitée à une réunion de catéchistes dans une paroisse voisine de la mienne. Nous étions entre femmes comme d’habitude dans ce type de réunion. Seule la présence du prêtre apportait de la « mixité ».

C’est Christine, la responsable des catéchistes au niveau de l’unité pastorale, qui animait la réunion.

A un certain moment, il y a eu des échanges sur Noël et la période de l’Avent.

Et alors là,  j’ai été très surprise par les propos que j’ai entendus. Christine témoignait de son expérience de mère de famille (elle a 5 enfants) et mettait sur le même plan le fait de croire au père Noël et le fait de croire en Jésus-Christ,  tout en expliquant qu’elle encourageait ses enfants à croire le plus longtemps possible au père Noël en leur disant qu’elle-même y croyait. Il s’agit d’enfants qui ont pour certains presque 10 ans…

?!?!

Plusieurs choses m’ont gêné : le fait qu’un adulte puisse dire qu’il croyait encore au père Noël à de grands enfants, et surtout le fait de mettre au même niveau des croyances enfantines et la foi en Jésus-Christ alors que l’on est responsable de la catéchèse.

J’ai eu très envie de rebondir sur ses propos mais je me suis tue et j’ai bien fait. C’est le prêtre qui a pris la parole. Il ne s’est pas emparé des paroles de Christine (comme je l’aurais fait si j’avais entamé une discussion…) mais les a accueillies comme significatives et a suscité un débat sur la place de l’imaginaire dans la foi en Dieu.

Intéressant ! Et complètement dans l’air du temps.

Il me semble en effet, que depuis quelques années maintenant, on assiste à un retour en force de l’imaginaire. Je pense par exemple au succès de la littérature dite « fantasy » qui est un vrai phénomène de société. Les enfants autour de moi dévorent les histoires d’Harry Potter ou encore les chroniques de Narnia. Ils baignent dans ces univers jusqu’à l’adolescence, voire au-delà si j’en crois des amies, catéchistes aussi, qui aiment ces histoires et s’en nourrissent.

Il faut souligner le fait que cette littérature explore des thématiques qu’on retrouve dans l’univers biblique, comme le bien et le mal, l’amour et la haine, la vengeance et le pardon, les épreuves de l’existence, le combat, la victoire de la vie…

Le prêtre n’a pas manqué d’ailleurs de rappeler que la Bible est truffée de récits mythiques, de contes et d’histoires où la dimension symbolique et merveilleuse est primordiale. La Bible fait appel à notre imagination. Il est vrai aussi que les premiers chrétiens ne se sont pas contentés de nous transmettre un message « informatif », ils nous ont raconté des histoires.

Je crois simplement qu’il est bon d’avoir présent à l’esprit que la raison et l’intelligence seules ne suffiront pas pour saisir, et être saisi, par le message biblique et que l’imaginaire et le symbolique sont tout aussi essentiels.

Ceci dit, il est bon de rappeler je pense que la lecture d’ouvrage de  fantasy ou de contes ne peut remplacer la lecture de la Bible. Et que surtout la foi n’est pas une croyance. Mais une adhésion, un engagement ou encore comme le dit le Père Gilles Broccard, une réponse faite à Dieu. 

Vous ne croyez pas ?

 Bonne semaine à vous tous,

 Catherine

oOo

Mardi 4 décembre 2007

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Dimanche dernier, j’ai participé, et j’en suis fière, à la diffusion de l’Evangile.

L’idée de diffuser massivement l’Evangile à l’occasion de l’Avent émane des trois évêques de ma région Franche-Comté.

C’est l’Evangile selon saint Matthieu qui a été retenu. Le format choisi est un format de poche, type « Prions en Eglise ». La mise en page est aérée et soignée, quelques repères balisent la lecture : plan, titres, renvois aux autres évangiles…

C’est bien pensé et ça invite à la lecture. 

Notre prêtre (avec son équipe) a choisi de faire la distribution de l’Evangile lors de la célébration dominicale, pendant la communion. Bonne idée, je trouve, car nous célébrions l’entrée dans l’Avent et dans « l’année Matthieu » et en plus, ce dimanche correspondait pour nous à un Dimanche Autrement. Je vous ai déjà parlé de ces Dimanches autrement où, en plus de la traditionnelle célébration, nous invitons les paroissiens et sympathisants à une conférence-débat suivi d’un temps de convivialité. 

Après avoir communié à l’autel, ce que j’aime bien faire car ça me rappelle les saintes cènes protestantes, j’ai distribué l’Evangile (avec d’autres) aux personnes qui venaient communier.

Je prenais soin de regarder la personne en lui tendant le livret tout en souriant et en lui souhaitant « bonne lecture ». Alors là, les réactions sont diverses et parfois étonnantes. Il y a ceux qui détournent le regard. Il y a ceux qui font comme si vous n’étiez pas là. Ceux qui refusent le cadeau( ?). Il y a ceux qui acceptent avec le sourire. Il y a ceux qui vous en demandent deux exemplaires ou plus encore. Il y a les enfants qui se précipitent, les enfants qui n’osent pas approcher, les tout petits enfants qui demandent aussi.  

Certains de mes amis catholiques critiquent cette démarche. Car ils pensent qu’on ne donne pas un tel texte sans donner des explications préalables et sans que la personne soit initiée.

Ils craignent que les gens fassent des contresens ou des interprétations fantaisistes.

Moi, je trouve ce risque très minime. Je ne pense pas que la lecture de l’Evangile par un non initié puisse « faire du mal ». La lecture risque par contre de susciter des étonnements, des interrogations, des réflexions. Et c’est là qu’il vaut mieux être accompagné par un aîné dans la foi…

Le risque, si risque il y a, ne provient pas de la lecture de l’Evangile mais plutôt du fait de rester seul face à ce que ces textes peuvent susciter (s’ils suscitent quelque chose déjà…).

 Je pense que ces textes qui évoquent la vie de Jésus avec son cheminement, ses rencontres, ses discours, ses guérisons peuvent toucher les hommes et les femmes d’aujourd’hui dans ce qu’ils vivent, de bon mais aussi de difficile : isolement, chômage, maladie, difficultés à vivre de toutes sortes. Le texte peut les rejoindre dans leurs questionnements aussi, sur la vie, la création, Dieu… 

« L’homme d’aujourd’hui cherche un sacré qui parle au cœur, au corps, au vécu ; il faut travailler cette pastorale là » nous a dit Max de Wasseige qui, ce matin là, donnait une conférence sur le ministère d’exorciste dans ma paroisse.

 Je suis complètement d’accord avec lui. Et je pense que l’Evangile de Matthieu au travers de ce qu’il dit de Jésus, parle au cœur, au corps et au vécu du lecteur d’aujourd’hui.

 Vous ne croyez pas ?

 A la semaine prochaine

 Catherine

oOo

Dimanche 25 novembre 2007 

Amis de Murmure, bonjour à tous,

Mardi soir, ainsi que vendredi soir dernier, j’ai été invité à un Café-caté.

Il n’y a donc pas que sur France 2 qu’il y a des cafés bibliques, il y en a aussi dans ma paroisse…

C’est bien, le café-caté. Vous y êtes chaleureusement accueillie. Même si vous n’avez pas eu le temps de manger avant de vous rendre à la réunion, ce n’est pas grave car vous trouvez plein de délicieuses choses à grignoter et à siroter sur place. Et si vous n’avez rien eu le temps de préparer vous-même, on vous pardonne et on s’empresse de vous offrir toutes sortes de douceurs,  meringues, brownies, chocolats…

C’est vraiment très convivial.

L’idée est de réunir les catéchistes pour un temps d’échange et de partage sur ce qui est vécu en catéchèse pendant l’année.

J’ai été un peu surprise, au départ, d’être invitée à ces cafés-caté car je n’ai pas repris de groupe d’enfants cette année. Et ne suis donc plus catéchiste, sous-entendu d’enfants…

Mais, voilà, les catéchistes ont envie d’aller un peu plus loin, et sont demandeuses (certaines tout du moins) d’un temps de partage biblique autour de « Ta Parole est un trésor » qui est l’ouvrage biblique qu’elles utilisent avec les enfants. Et elles ont pensé à moi pour animer ce temps biblique.

J’ai répondu « oui » immédiatement à leur invitation, enthousiasmée à l’idée de partager avec elles mon goût de la lecture de la Bible . Lors de ces deux premières réunions, je les ai longuement écoutées pour entendre de quoi elles discutent, ce qu’elles vivent dans la communauté chrétienne et dans leur vie. Et puis, en accord avec le prêtre, je leur ai fait une proposition.

L’idée est de s’offrir un temps pour ouvrir la Bible. Puis s’autoriser à lire un passage, à en parler d’une manière personnelle et peut-être aussi, à prendre un petit temps pour écrire ce qui aura été dit. Histoire de boucler la boucle : Ecriture-lecture-parole-écriture.

L’idée aussi est de créer une relation entre l’Ecriture, la vie et une communauté chrétienne à l’instar de ce que préconise le bibliste belge Bernard Van Meenen qui dit ceci :

« Lire et écouter l’Ecriture ensemble, laisser la parole circuler dans ce que vit la communauté, cela ne correspond pas à une habitude, parmi d’autres qui seraient propres aux communautés chrétiennes. C’est donner sa place au désir et à l’attente de ce qui n’a pas encore été entendu, et qui demeure encore à traduire. Il suffirait de s’y risquer… » 

Démarrage : samedi 12 janvier.

Je vous avoue que j’appréhende un peu. C’est risqué effectivement . Mais bon, j’ai quelques semaines devant moi pour préparer tout cela.

Je vous raconterai.

Pour le moment, je vous souhaite une bonne semaine à tous et vous dis à bientôt.

Amicalement, 

Catherine

oOo

Jeudi 15 novembre 2007

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Dimanche dernier, il faisait tellement moche, que je n’ai pas mis le nez dehors de toute la journée.

Je suis restée au coin du feu et j’ai allumé mon poste de télévision pour regarder (et surtout écouter) le Café biblique sur France 2. L’émission avait pour titre une parole de Jésus aujourd’hui passée dans le langage courant, qui dit qu’ « à chaque jour suffit sa peine ». Matthieu 6, 34.

Relisez tout le passage biblique si vous voulez vous faire une idée. C’est au Chapitre 6 de l’évangile de Matthieu, verset 28 à 34. Vous pouvez aussi commencer la lecture au verset 25. Dans ma bible, ce passage est intitulé « les soucis »( ?).

Dans ma bible, chaque passage porte un titre. C’est pratique car ça facilite la recherche d’un texte dont on n’a plus les références, mais je trouve que parfois les titres sont assez étonnants. Et pas toujours bien choisis.

Mais revenons au Café biblique.

Divers invités avaient pris place autour de la table. Il y avait Alain Nisus qui est un théologien baptiste,  Jean-Marc Dupeux qui est aumônier général des prisons et le philosophe, ex ministre de l’Education nationale, Luc Ferry.

C’est ce dernier qui a fait la lecture du texte biblique. Sa lecture était un peu rapide et sans relief. Rien d’anormal me suis-je dis, quand on est athée, on ne peut pas produire une lecture « inspirée » ou « habitée » comme aurait pu la faire l’un des pasteurs présents sur le plateau de télévision.

La lecture achevée, les commentaires ont débuté suivis de près par les prêches des uns et des autres. Et alors là, surprise. Celui qui a le mieux commenté la Parole, c’est Luc Ferry. Je le savais intellectuellement brillant, excellent orateur aussi mais je ne l’imaginais pas dans le rôle du prédicateur, un dimanche matin au café biblique de France 2.

Il a beau se défendre d’être croyant, il parle comme un converti. Une participante lui a fait la remarque d’ailleurs au cours de l’émission.

Pour Luc Ferry, la parole de Jésus est un message de victoire sur la peur (pour moi aussi) et un message de sagesse. Les croyants placent trop le message chrétien dans l’espérance donc dans l’avenir. Or, a t-il expliqué, le royaume étant ici et maintenant, il ne faut pas s’inquiéter pour l’avenir.  Un peu plus loin, il dira aussi que le sacré, c’est à dire ce pour quoi on se sacrifie, est passé dans l’humanité. Et que le royaume évoqué par Jésus est une colonne d’amour.

Le pasteur baptiste, lui,  s’est lancé, dans une longue définition du royaume en employant un langage religieux. Il a parlé de souveraineté de Dieu et de Peuple de Dieu . Très franchement, l’image de Luc Ferry d’un royaume vu comme la colonne d’amour d’une humanité porteuse du sacré était beaucoup plus percutante.

« La victoire sur la peur », voilà un titre qui conviendrait mieux à ce passage biblique que « les soucis ». Et qui conviendrait aussi pour l’évangile tout entier.

 Vous savez quel livre Luc Ferry emporterait sur une île déserte, s’il ne devait en emporter qu’un ?

Réponse : l’évangile de Jean.

Moi aussi, j’emporterais l’évangile de Jean.

Et vous, quel livre emporteriez-vous sur une île déserte ?

 A la semaine prochaine

 Catherine

oOo

Jeudi 8 novembre 2007 

Amis de Murmure, bonjour à tous. 

J’ai appris une chose étonnante hier soir : dans une paroisse voisine de la mienne, on ne fait plus de catéchèse. Pas, comme on pourrait le penser au premier abord, parce qu’il n’y aurait plus de catéchistes ou d’enfants à catéchiser. La catéchèse est simplement remplacée par une « annonce de la parole ».

C’est la même chose, allez-vous me dire. Bien sûr. Puisque l’étymologie du mot catéchèse, en grec, katekhein, signifie : faire résonner une parole à l’oreille d’un autre.

J’avoue que je suis un peu surprise car pour moi, la « catéchèse » était vraiment un « incontournable » de l’initiation chrétienne.

Mais en fait, ce n’est pas la catéchèse à proprement parler qui est supprimée. C’est juste le terme « catéchèse » qui passe à la trappe. L’activité qui consiste à « faire résonner » la Parole est bien maintenue. Elle porte simplement un autre nom,  « annonce de la Parole » par exemple. Et d’autres termes surgissent certainement ailleurs, dans d’autres cadres.

Ceci dit, le changement de terminologie me semble révélateur.

Le mot « catéchèse » aujourd’hui est connoté « enfance » et initiation à la vie religieuse. Ce qui englobe tout un tas de choses : le catéchisme bien sûr, mais aussi le passage obligé pour accéder aux sacrements, l’acquisition de valeurs morales, le partage de temps de vie en communauté, une initiation aux célébrations.

Or, les besoins et attentes évoluent. Et la catéchèse, au sens « annonce de la Parole » ne se limite plus au temps de l’enfance. On parle aujourd’hui de catéchèse intergénérationnelle, de catéchèse des parents (sous-entendu des enfants catéchisés), de formation, de première annonce de la foi,  de Dimanche pour la foi, de Dimanche autrement etc…

On sent bien que le mot « catéchèse », dans son usage actuel, est trop étriqué pour englober toutes ces nouvelles formes d’annonce de la Parole à tous les âges et toutes les étapes de la vie. Il faut donc moderniser notre langage.

Faudra-t-il aller jusqu’à moderniser l’évangile ?

C’est la question que posait le rédacteur du courriel adressé par Croire.com à tous ses correspondants la semaine dernière.

J’ai immédiatement répondu « non », car le message évangélique est intemporel et universel. Par contre, ce qu’il faut moderniser, et cela me semble vraiment urgent, c’est notre langage pour annoncer l’évangile. Ce qui n’est pas pareil. On ne peut pas parler aux enfants, aux jeunes et aux adultes d’aujourd’hui avec des mots du siècle passé. Les médias ont évolué également, à nous de nous en saisir : courriel, site internet, forum, plate-forme collaborative ou interactive, télévision par câble, radio.

 Tout en vous écrivant, j’ai fait un petit retour sur moi, et me suis demandée si j’étais allée au « catéchisme ». Eh bien la réponse est non. J’en ai été la première étonnée…

En effet, je suis d’abord allée à « l’école du dimanche » pendant que mes parents allaient au culte. C’était bien, mieux que le culte à mes yeux… La jeune fille qui encadrait les enfants était gentille ; le local était bien plus clair et agréable que le temple. On faisait du coloriage et de la peinture (et sûrement bien d’autres choses dont je ne me souviens pas…). Puis, à partir du collège, c’est le pasteur qui est venu à la maison me faire « l’instruction religieuse ». Alors là, ça devenait sérieux : le nez dans la bible pendant 1 heure de temps, une fois par semaine. Et avec des exercices à faire pour la fois suivante. En parallèle, je suivais, à l’école publique et une fois par semaine également, les « cours de religion », une année par le pasteur, une année par le prêtre. Enfant déjà, je me payais le luxe d’une « alternance » entre les deux religions. Un vrai enrichissement !

Ecole du dimanche, instruction religieuse, cours de religion puis plus tard l’Ecole des ministères ont été ma catéchèse sans jamais en porter le nom finalement. Etonnant non ?

 Et vous, vous êtes allés au catéchisme ?

 A la semaine prochaine

 Catherine

oOo

Lundi 29 octobre 2007

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

Il y a quelques jours, j’ai discuté avec Janine, une collègue et amie catholique avec qui j’aime bien bavarder. Janine m’a appris tout un tas de choses étonnantes sur les protestants que j’ignorais. 

« Les protestants sont autoritaires et exigeants avec leurs enfants ( ?) m’a expliqué mon amie. Ils aiment l’argent et faire carrière ( ??). J’ai bien vu, a-t-elle ajouté quand j’en ai côtoyé, ils sont très travailleurs… ( ???) ». J’étais assise en face de Janine quand elle m’a expliqué tout cela et j’avoue que pendant quelques instants, je suis restée sans voix, scotchée sur mon siège.

Heureusement l’arrivée d’un collègue a interrompu la conversation. Car la tentation est grande dans ce type d’échange, de répondre au même niveau par une phrase commençant par « les catholiques, eux, sont »…Sauf que « les catholiques », je ne les ai jamais vus. Pas plus que je n’ai vu de « légumes » quand je suis allée au marché. Au marché, j’ai vu des carottes, des navets et des pommes de terre, mais pas de « légumes ». De même, je n’ai jamais vu « les catholiques », par contre, j’ai rencontré Jean-Pierre, Jeannette et Roger, Monique, Alain et Clotilde et bien d’autres…

 « Protestants », comme « catholiques » sont des catégories. Pour se repérer l’esprit humain a besoin de classer les informations qu’il reçoit, disent les spécialistes. Sans ces catégories, c’est le chaos dans notre esprit. 

Mais mon amie ne se contente pas de catégoriser, elle véhicule des stéréotypes. Ce qui est déjà un peu plus embêtant. Car le stéréotype fonctionne un peu comme « une empreinte » qui marque les esprits : « Les protestants aiment l’argent » Le problème est qu’en généralisant, on oublie les différences à l’intérieur d’un groupe et en plus on ne retient que certains aspects, la plupart du temps négatifs quand il s’agit des autres. 

Et du stéréotype au préjugé, il n’y a qu’un pas. Et là, ça devient grave car ça consiste à voir le premier protestant que l’on croise avec des stéréotypes à la place des yeux. Et à tomber dans le jugement de valeur. 

Or, il est plus difficile de désagréger un préjugé qu’un atome disait Albert Einstein. 

Heureusement, mon amie ne tombe pas dans le piège. Il fait toujours bon discuter avec elle et on ne se sent jamais jugé auprès d’elle. Elle sait donc prendre la distance nécessaire quand elle rencontre quelqu’un, pour l’accueillir tel qu’il est. Certes, elle véhicule toute sorte de stéréotypes sur les protestants mais je sens bien qu’elle ne les a pas attribués à ma personne (Ouf !). 

Je comprends pourquoi quelqu’un a dit un jour (je ne sais plus qui) que l’œcuménisme consistait d’abord à dépasser les clichés qui nous déprécient les uns les autres. 

Qu’en dites-vous ? 

Amicalement comme toujours. 

Catherine

oOo

Samedi 20 octobre 2007

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Elle, arrivait directement du Canada pour leur parler. Eux, sont venus des 4 coins de la Franche-Comté et peut-être de plus loin encore pour l’écouter. Ils étaient plus de 500 personnes, hier soir, dans le grand amphi de la faculté de droit de Besançon. Baptisés de toutes confessions, non baptisés, jeunes, très jeunes parfois, sont venus écouter la théologienne protestante suisse Lytta Basset.

 Magnifique intervention, au contenu ciselé. Magnifique témoignage chrétien également. Langage courant et moderne, pour parler d’un thème grave, celui de la souffrance et pour parler de Dieu aussi. Résumer en une page l’intervention de Lytta Basset est chose impossible en raison de la profondeur et de la densité du propos, mais je ne résiste pas à l’envie de vous livrer quelques bribes de sa conférence. 

« Comment vivre quand on n’a plus d’espoir ? » lui avait-on demandé, c’était d’ailleurs le titre de sa conférence.  

Réponse : « En jouant la carte de l’authenticité (vis à vis de soi et vis à vis des autres) et en s’ouvrant à ces humains par qui passe la divine douceur ». Car a-t-elle dit, « Dieu se faufile incognito parmi les êtres humains, n’importe quel être humain ».

Quand on n'a plus d’espoir, il faut se tourner vers les autres humains pour sentir leur présence, simplement corporelle, a-t-elle expliqué. Et ne pas hésiter à crier, à crier vers Dieu pour libérer sa colère, y compris et surtout celle qu’on peut ressentir vis à vis de Lui. A l’image de ce que Job a fait.  

Il faut accueillir aussi ce qui advient de douloureux. L’accepter sans jamais chercher à l’étouffer (ce que font trop de chrétiens selon Lytta Basset parce que ce n’est pas  bien  quand on est chrétien de ressentir un dégoût de la vie). Et ne jamais perdre de temps avec le « pourquoi » mais plutôt se demander « pour quoi » cela arrive. En vue de quoi.

 Progressivement, en se rapprochant des autres, grâce à  leur contact, et paradoxalement grâce à leur expérience du  manque, le vivant (et le Vivant) peut revenir. Extrait : « Ce qui redonne de l’espoir, c’est très souvent l’autre être humain qui est aussi dans le désespoir. C’est le manque que vit l’autre qui nous remplit. Car il ressuscite en nous le pouvoir de communiquer et de partager, et le peu de vie qui nous restait. Et comment va-t-on ressusciter, chez l’autre, l’espoir ? en allant au devant de lui avec nos manques. La grande affaire n’est pas de ressusciter mais d’être ressuscitant »… 

S’ensuivaient des conseils très pratico-pratiques pour vivre quand on n'a plus d’espoir. Lytta Basset est passée par là incontestablement. Exemple de conseil : quand on n’est pas sûr de pouvoir « tenir » jusqu’à 10 heures du matin, demander à quelqu’un de vous téléphoner à 10 heures.  Planifier des rendez-vous quotidiens avec une personne. Ou arroser des plantes. Ou s’occuper de son animal domestique. Et crier si besoin . Heureusement a-t-elle dit qu’il y a les forêts, les caves et les voitures pour pouvoir crier. Ce sont les seuls lieux en effet où c’est encore possible dans notre société…. 

Je m’arrête là, en vous recommandant d’aller écouter Lytta Basset et de lire ses ouvrages, dont le dernier qui vient de paraître chez Albin Michel et qui est intitulé :Ce Lien qui ne meurt jamais… 

A la semaine prochaine 

Catherine

oOo

Mercredi 10 octobre 2007 

Amis de Murmure, bonjour à tous. 

C’est ma fille qui m’a étonnée cette semaine. 

Ariane a 11 ans et vient d’entrer au collège. Sans être timide, elle est plutôt réservée. Elle appréhendait le collège. Quelques jours avant la rentrée, elle a déclenché une soit disant crise d’appendicite. Pas celle à laquelle on pense et qui nécessite une hospitalisation et une intervention chirurgicale. Un autre type, qui se soigne en venant dormir dans la chambre des parents avec le doudou qu’on croyait à la poubelle depuis longtemps et qui ressurgit tout à coup d’on ne sait où. 

Il y a quelques jours, Ariane est rentrée toute joyeuse du collège. Elle a annoncé qu’elle était élue déléguée de classe. J’étais très étonnée car je n’avais pas imaginé un instant qu’elle se présenterait encore moins qu’elle serait élue. Mais je n’étais pas au bout de mes surprises.

Elle m’a raconté qu’elle avait dû rédiger, en classe de français, un programme électoral en 10 points qu’elle a présenté oralement devant la classe. Elle m’a fait lire les 10 points de son programme qu’elle avait résumé en une phrase : « Votez pour moi, je m’occuperai de vous et de vos problèmes. »

?!?!

C’est basique mais efficace. Elle a été élue au premier tour, « à la majorité absolue » a-t-elle ajouté, car en plus, elle avait acquis tout un vocabulaire électoral.

Le surlendemain, elle rentrait dépitée, avec un 8/20 en instruction civique. Elle croyait avoir tout compris des élections mais visiblement les subtilités du scrutin lui échappaient et elle n’avait pas su calculer la fameuse « majorité absolue », ni le nombre de suffrages exprimés, ni définir la majorité relative… 

J’ai repensé à elle, lorsque au cours d’une réunion, on se demandait comment toucher ceux qui sont loin de l’Eglise et dont on voudrait se rapprocher pour « faire passer » notre message. Cette question est récurrente, que ce soit en paroisse ou au niveau diocésain.

Peut-être faut-il être « basique » me suis-je dit, comme Ariane l’a été avec les jeunes élèves de 6ème, et dire aux gens : « Venez nous voir, nous allons nous occuper de vous et de vos problèmes (de vos malheurs ?) et vous dire ce qui nous rend heureux ».  Est-ce que cela ne suffirait pas ?

 On n’ose pas assez dire que l’Evangile permet de  réussir sa vie et apporte la  prospérité, certes pas celle à laquelle on pense dans notre société (biens matériels, réussite sociale, argent) mais celle qui aide à vivre et rend heureux et qui est faite de fraternité, de partage, de reconnaissance.

 Qu’est-ce que vous en pensez ? 

A la semaine prochaine. 

Amicalement comme toujours, 

Catherine

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Dimanche 30 septembre 2007

 Amis de Murmure, bonjour à tous

 Très prochainement, le vendredi 19 octobre précisément, la théologienne protestante Lytta Basset va venir à Besançon donner une conférence* sur un sujet délicat et toujours (pour ne pas dire plus que jamais) actuel dans notre société : le désespoir. L’intitulé de la conférence a été formulé positivement ; ça donne : « Comment vivre quand on n’a plus d’espoir ? Choisir la Vie malgré tout ».

En prévision de ma participation à cette conférence, je me suis procuré le dernier livre de la conférencière qui vient de paraître chez Albin Michel : Ce lien qui ne meurt jamais. Et je me suis plongée dans la lecture de l’ouvrage. En matière de désespoir, Lytta Basset sait de quoi elle parle ; sa vie est jalonnée d’épreuves, dont l’une des plus terribles qui soit et qu’elle nomme le « désenfantement » (un terme horrible…) c’est à dire la mort d’un enfant. 

Lytta raconte et analyse, bible à l’appui, son terrible deuil. J’ai été complètement happée par son histoire qui devient au fil des pages celle d’une conversion. J’ai été perturbée par ses multiples visions, images et rêves du Christ, de Marie, de son fils décédé, qu’elle livre au lecteur sans détour. J’ai été bouleversée par ses souffrances de mère et de femme. Et j’ai commencé à comprendre certains passages bibliques restés obscurs pour moi comme cette parole de Jésus :Il est avantageux pour vous que je m’en aille. Car, j’ai compris que paradoxalement, la mort peut être un bienfait, lorsque par la séparation qu’elle impose, elle oblige celui qui reste à vivre pleinement…

 Mais ce que j’aime par dessus tout, c’est sa manière de dire et de penser Dieu. Au féminin. Enfin une qui sait dire Dieu ainsi. C’est si rare, Dieu dit au féminin, et désigné à l’aide du pronom « Elle ».

Dieu, très souvent, Lytta Basset L’appelle dans son témoignage, « la Présence ».

La Présence qui souffle à certains moments,  effleure à d’autres pour ne pas faire de mal. Ou encore, ouvre la porte de l’intérieur de soi,  instaure son mystérieux trait d’union, interdit à la mort d’engloutir le passé étincelant et enfin, qui s’ingénie à mettre du liant entre les voix discordantes…Je cite Lytta Basset.

La Présence devient parfois « la Bienveillance » ou se transforme et devient le « maître de la Vie », « le Vivant », « la Vie », ou encore et naturellement, « l’Amour »… 

Je ne suis qu’à la moitié du livre, mais déjà je me dis que ce dernier ouvrage de Lytta Basset révèle une connaissance de Dieu et une proximité avec Lui/Elle équivalentes, en profondeur et en intensité à celles dont témoignait Etty Hillesum dans Une vie bouleversée.

 J’ai hâte maintenant de terminer ce livre et d’aller à la conférence, entendre parler encore de « la Présence ».

 A la semaine prochaine,

 Amicalement, comme toujours

 Catherine 

* la conférence aura lieu à 20H30 à la faculté de Droit, Amphi Coubet.

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Vendredi 21 septembre 2007

 Ami de Murmure,  bonjour à tous

 Elle a bien fait Anissa, de corriger mes représentations caricaturales du Ramadan.

J’aurais tendance, effectivement, à ne voir dans cette coutume, que les privations alimentaires. Or je n’aime pas trop ça, les privations alimentaires. Quelle que soit la tradition religieuse dans laquelle elles s’inscrivent. J’ai sûrement tort car ces pratiques sont répandues et les vertus du jeûne, largement démontrées. Mais je n’aime pas tout ce qui est rapport contraint à la nourriture. Pour moi, c’est suspect. Il me semble qu’il suffit de manger pour s’alimenter, en fonction de ses besoins et de ses activités. On peut aussi manger de temps en temps pour se faire plaisir ou partager un moment de convivialité. Normalement, les préoccupations liées à la nourriture devraient se limiter à cela.  

Je n’ai rien dit à Anissa mais elle a dû lire dans mes pensées alors que nous étions toutes les deux autour du photocopieur (haut lieu de rencontre dans une entreprise) et que nous évoquions le Ramadan qui venait de débuter.

Car Anissa fait le Ramadan chaque année.

« Il n’y pas que le jeûne dans le Ramadan, m’a-t-elle expliqué. Le Ramadan, c’est la spiritualité et le partage. On prend du recul par rapport à son existence, on essaie de voir ce qu’on fait de mal, on essaie ensuite de se corriger, de faire ce qu’on n’arrive pas à faire en temps ordinaire. On fait le bien et on partage avec les autres. Même si c’est difficile de ne pas manger certains jours et qu’on est fatigué, on tente de ne pas le montrer. Et de conclure : en fait, on devrait se comporter toute l’année comme on se comporte pendant le Ramadan… »

Elle était rayonnante Anissa en me parlant, j’ai presque eu envie de faire aussi le Ramadan…

Quand elle se fut éloignée, je me suis demandée, si je serais capable de parler de vie spirituelle, d’examen de conscience, de rituel religieux, autour du photocopieur.

Très franchement, je ne crois pas que j’aurais cette audace. D’ailleurs j’emploie rarement ces termes « vie spirituelle » ou « spiritualité ». Mais paradoxalement je crois beaucoup en l’action de l’Esprit Saint.

Les chrétiens autour de moi également, parlent peu de spiritualité. Or, je suis sûre que certains ont une vie spirituelle riche.  

C’est couramment qu’on fait des expériences spirituelles, nous a expliqué un jour le Père Louis Groslambert au cours d’une conférence. Il a pris en exemple l’eucharistie, qui est riche selon lui, d’expériences de ce type : on y fait tout d’abord l’expérience d’être aimé de Dieu, au travers de l’accueil que l’on reçoit de la part de l’assemblée. Puis celle de Quelqu’un qui se « décarcasse » pour nous, jusqu’à en mourir. Enfin, on fait l’expérience de Jésus-Christ vivant au travers de la joie que donne une communion partagée entre des gens si différents parfois et pourtant réunis sur le même banc.

Je partage complètement le point de vue du Père Louis Groslambert, c’est pourquoi je me suis souvenu de ses paroles que je suis capable de vous restituer aujourd’hui.

De là à parler de ces expériences spirituelles autour du photocopieur sur mon lieu de travail…il y a un pas.

A votre avis, faut-il le franchir ?

Faut-il être audacieux ou pudique ?

A la semaine prochaine.

Amicalement comme toujours,

Catherine

oOo

Vendredi 14 septembre 2007 

Amis de Murmure,  

Bonjour à tous. 

Je ne sais pas si vous avez lu la nouvelle présentation que Léon a faite de moi, en haut de cette page. Il précise que, maintenant, je fais partie du centre de formation permanente de mon diocèse.

La première étonnée de cette affaire, très sincèrement, c’est moi !

J’ai quand même des racines protestantes, réformées, clairement affichées, qui ne me prédisposaient pas à des activités dans un archevêché…Si le pasteur qui a fait mon « instruction religieuse » connaissait mes activités actuelles, il serait surpris. Enfin, pas tant que ça, car de mémoire, cet homme avait reçu une éducation religieuse catholique et était devenu protestant par la suite. Ceci dit, pas question pour moi de « renoncer » à une religion, le protestantisme en l’occurrence pour en adopter une autre, le catholicisme. J’ai bien l’intention de « tenir » ensemble mon double enracinement chrétien, même si l’exercice, j’en ai conscience, n’est pas toujours facile. Heureusement qu’on ne me demande pas, comme c’est le cas dans certains pays, de mentionner une religion sur ma carte d’identité, car je serais bien en peine.

J’ai pris soin, lors du temps d’accueil au centre diocésain, de faire ressortir à part égale ma double appartenance religieuse. J’ai employé une métaphore, elle vaut ce qu’elle vaut, celle d’une maison. J’ai dit que les protestants avaient posé les fondations (sous-entendu de ma foi) et que les catholiques avaient fait le « second œuvre » qui rendait la maison (à peu près) habitable…

A propos d’accueil, j’ai été très agréablement surprise par la qualité de l’accueil qui a été réservé aux nouveaux membres du centre de formation. Nous avons pris le temps de nous présenter, longuement, et de faire connaissance. Prendre le temps de faire connaissance (et pas seulement un tour de table rapide) me paraît fondamental quand on va œuvrer ensemble. Trop souvent, dans les activités en Eglise, ce temps est négligé. Et après on s’étonne que les personnes n’arrivent pas à travailler ensemble….Or bien se connaître me paraît fondamental dans toute activité partagée.

Je me suis donc sentie rapidement intégrée, même si, il me faudra du temps, une année sûrement, pour prendre toute la mesure du travail à accomplir et bien connaître tous les domaines de formation du service, domaines qui n’en finissent pas de se développer, si j’ai bien compris…

 Quelques semaines auparavant, quand cette nouvelle activité m’a été proposée, il ne m’a fallu que quelques minutes pour dire oui. J’ai été attirée par ce que je pressentais comme étant un espace dynamique et lumineux.

 Je pense qu’il y a plein d’espaces de ce type dans l’Eglise d’aujourd’hui.

 Si vous voulez en savoir plus, connaître le programme de formation mis en œuvre dans mon diocèse, voir ma bouille et celle des membres de l’équipe (enfin, de ceux qui ont bien voulu mettre leur photo), rendez-vous sur le site de l’Eglise catholique de Besançon : www.catholique-besancon.cef.fr à la rubrique « formation ».

 Ensuite, je vous raconterai. J’aurai sûrement des choses à dire sur ce que je vais vivre dans cette nouvelle activité, car, je le sens bien, c’est une nouvelle aventure qui commence pour moi… 

A la semaine prochaine 

Catherine

oOo

Vendredi 7 septembre 2007

 

Amis de Murmure, bonjour à tous

On est déjà le 7 !

Je ne sais pas où est passée cette première semaine de septembre. J’avais imaginé une rentrée tranquille, ce fut tout le contraire !

Je vous raconte en quelques mots : mes nuits ont été soudainement écourtées par les maux de ventre de ma fille qui rentrait en 6 ème et qui, contrairement aux apparences, appréhendait l’entrée au collège. Mes journées de travail, elles, se sont rallongées en raison de l’absence de plusieurs collègues. Puis, lorsque j’ai voulu entamer la rédaction de cette page, je me suis rendu compte que j’avais égaré toutes les notes prises au fil de mes lectures estivales. Impossible de remettre la main dessus malgré de minutieuses recherches. Ce qui m’a tout d’abord contrariée, puis m’a coupé toute inspiration.

Mais, bon, je ne suis pas là pour me plaindre mais plutôt pour faire entendre ma petite musique comme dit Léon. En espérant ne pas faire trop souvent de fausses notes et en respectant le bon rythme…

De toutes façons, quand on aime quelqu’un, dit le romancier Christian BOBIN, on a toujours quelques choses à lui dire ou à lui écrire, jusqu’à la fin des temps…Et comme j’aime bien, a priori, les visiteurs de Murmure, je n’ai donc pas de soucis à me faire, j’aurai toujours quelque chose à leur dire, à VOUS dire…

Alors justement, je voulais vous dire que pendant mes vacances, j’avais découvert, non sans étonnement, où résidait le diable et je me suis dis que ça pouvait peut-être vous intéresser.

Der Teufel steckt im Detail.

Je vous l’écris en allemand, parce que le proverbe en question est allemand, et parce que ça sonne mieux dans cette langue...

En français ça donne :  le diable se cache dans les détails.

Or, ce proverbe allemand, je l’ai retrouvé à deux reprises au cours de mes lectures de l’été. Sous la plume de F.O.G tout d’abord, dans un éditorial très polémique. Je parle de Franz Olivier Gisbert, le romancier et directeur du magazine Le Point. Les détails « diaboliques » évoqués par le journaliste étaient des inexactitudes et des approximations, utilisées par son confrère mais néanmoins rival, Christophe Barbier le directeur de l’Express dans un article contre son concurrent Le Point.

La seconde référence au proverbe allemand, je l’ai trouvé dans l’ouvrage du psychiatre Christophe ANDRE intitulé (j’aime bien ce titre) Imparfait, libre et heureux. Là il n’est plus questions d’imprécisions mais de ses petits gestes anodins, répétitifs qui sont des manies (vérifier systématiquement que le coffre de son véhicule est bien fermé avant de prendre la route, par exemple) qui peuvent devenir envahissants et empoisonner une existence. Petits gestes que le psychiatre combat en faisant faire à ses patients des exercices visant à développer…l’estime de soi ! L’idée étant tout d’abord de s’accepter imparfait pour ensuite se sentir plus libre et donc être plus heureux. Excellent programme je trouve.

Je déduis de tout cela qu’il existe au moins deux armes contre le diable : la précision tout d’abord, dans nos propos et nos idées (c’est d’ailleurs la précision des informations qui faisaient la qualité de la réponse de F.O.G à C.Barbier).  Et ensuite, dans un tout autre plan, plus personnel cette fois-ci, l’estime de soi qui doit toujours être soigneusement cultivée.

Si les Allemands, F.O.G et un psychiatre réputé disent que le diable est dans les détails, c’est que ça doit être vrai…

Qu’est-ce que vous en pensez ?

A la semaine prochaine, en principe…

Catherine 

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