Lundi 22 décembre 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Ça s’est passé hier. J’allumais la dernière bougie de la couronne de l’Avent sous les yeux émerveillés de ma petite Mathilde quand la sonnerie du téléphone retentit. C’est mon mari qui prit l’appel. Je vis tout à coup son visage s’assombrir. Quelques minutes plus tard il apportait la nouvelle : notre amie Paulette était décédée quelques heures auparavant. 

J’ai failli souffler les bougies et puis non, j’ai retenu mon souffle car Paulette n’aurait pas aimé ce geste. Elle n’aurait pas aimé que l’on soit triste et que l’on éteigne les bougies de l’Avent… Elle aimait trop la fête de Noël, les réunions de famille et les repas festifs. 

Elle a connu cette grâce divine de vivre jusqu’au bout de sa vieillesse en restant elle-même. Et quelle longévité : elle a vécu jusqu’à 101 ans ! Il y a quelques semaines encore, elle jouait à la belote et ne manquait jamais la messe sur France 2 le dimanche matin, ces deux dernières « activités » avec la prière certainement. Mais tout à coup, le col du fémur a lâché. L’hospitalisation, une opération indispensable et surtout des complications respiratoires l’ont emportée.  

Elle est morte seule à l’hôpital. (Je veux dire sans ses proches mais entourée par les soignants tout de même…) Idée insupportable pour certains mais pas pour elle, qui a vécu seule jusqu’à 98 ans et qui aimait par dessus tout son indépendance. Elle est partie inconsciente mais en paix. La veille, elle avait reçu une dernière visite, celle de ma belle-mère, qui est une sainte. Elle a reçu à cette occasion un dernier baiser. « La seule chose possible à faire » avait précisé ma belle-mère. Et comme Paulette était aussi une sainte, je vous laisse imaginer l’intensité du baiser entre ces deux femmes.

 « Saint » ne veut pas dire « parfait ». Ni l’une ni l’autre de ces deux femmes ne sont parfaites. « Saint » veut dire qui appartient à Dieu. Or l’une comme l’autre sont « porteuses » de Dieu, chacune à sa manière. Ma belle-mère a le souci constant de tous et du plus petit en particulier : la personne âgée isolée, le malade mental, l’aveugle sans famille…Paulette, elle, avait le souci de l’annonce de la foi. C’est elle qui nous avait abonné au Pèlerin magazine lorsque mon mari et moi étions jeunes mariés. Je ne suis toujours pas allée à Lourdes, mais c’est grâce à cette revue que j’ai retrouvé le goût pour la lecture régulière et familière de l’Evangile.  

Merci Paulette pour ce cadeau ! 

Paulette profitait de la vie et savait accueillir chaque évènement, chaque temps de l’existence, joies et peines comprises, pleinement. L’idée de la mort ne l’angoissait pas. A elle aussi, elle avait dit « oui », confiante. Car elle croyait fermement en la mort de la mort, en Jésus-Christ.  

Alors par delà la mort, j’ose encore souhaiter un JOYEUX NOËL à mon amie Paulette ! 

Et à vous tous aussi fidèles lecteurs et lectrices bien vivants de cette page.  

Bien à vous. 

Catherine

oOo

Mercredi 10 décembre 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Mon village est sous la neige. Le paysage est magnifique et je n’ai pas résisté à l’envie de faire une promenade dans la campagne. En chemin, je repensais à l’affaire de la jupe.

Vous êtes au courant de cette affaire ?

Pour ceux qui ne le seraient pas, je résume les choses :

Le 6 novembre dernier, le cardinal Vingt-Trois (qui préside la conférence des évêques de France) était l’invité de l’émission « Face aux chrétiens » coproduite par La Croix, RCF et Radio Notre-Dame. Il était question du synode des évêques sur la Parole de Dieu et le cardinal a été questionné sur la proposition faite au pape d’ouvrir aux femmes le ministère de lecteur. L’archevêque de Paris a répondu au journaliste que « ce n’était pas une question très difficile ». A ce moment précis, le cardinal a commis sa première erreur : il a sous-estimé la difficulté de la question justement qui n’est certes pas « difficile » mais plutôt « délicate ». La preuve : la suite.

« Ce n’est pas une question très difficile », a donc dit l’archevêque, les femmes lisant déjà la Parole de Dieu « autant qu’on peut » (premier dérapage) « Ce qui est plus difficile, c’est d’avoir des femmes qui soient formées » (second dérapage)  avait-il alors ajouté avant de renchérir en disant : « Le tout n’est pas d’avoir une jupe, c’est d’avoir quelque chose dans la tête. » (Alors là, c’est la grande glissade…).

Les journalistes en face : rien. Pas de réplique. Etonnant pour des gens dont c’est le métier…

Dans les heures qui ont suivi, de nombreuses réactions arrivent sur le forum de l’émission. Puis un comité de femmes nommé « comité de la jupe » mené par la théologienne Christine Pedotti s’est formé et a porté plainte devant la juridiction catholique pour atteinte à l'égale dignité des baptisés et poursuite des fauteurs de scandales. Bien trouvé, non ?

Elles ont bien fait ces dames de réagir, on ne peut pas laisser dire n’importe quoi.

Finalement, le 6 décembre, sur les mêmes ondes,  Monseigneur Vingt-Trois fait son mea culpa et présente ses excuses. Il reconnaît que son propos a été maladroit (c’est la moindre des choses…) : « je regrette, car c’est précisément l’inverse que je voulais dire, a-t-il expliqué. Je voulais justement expliquer que la mission des baptisés dans l’Église ne dépend pas du sexe mais de la capacité personnelle ». C’est complètement faux mais bon, au moins on ne peut plus l’accuser de sexisme.

Apparemment le comité de la jupe a cru en la sincérité du propos et a retiré sa plainte.

Soulagement général dans l’Eglise.

Le problème, c’est que dans l’affaire, les questions de départ restent toujours sans réponse :

Premier point : pourquoi s’interroger sur le droit des femmes à lire la bible en public alors qu’elles le font déjà ? Je ne sais pas ce qu’il en est dans vos paroisses, mais dans la mienne, tous les dimanches, il y a au moins une femme qui lit un extrait de la Bible.

Deuxième point : que faut-il avoir dans la tête (comme le dit l’archevêque) pour pouvoir lire la bible, sous entendu la proclamer en public lors des célébrations ? Ça c’est une vraie question et l’archevêque a eu raison de la poser.

 J’ai ma petite idée sur le sujet.

Tout dépend ce qu’on entend par « lecture ».

Si « lecture » veut dire lire ET commenter le texte en public, alors là oui, il faut avoir quelques bases et repères solides, sur la nature des textes bibliques et les fondements de la foi chrétienne.

Si « lecture » veut dire proclamer la parole en public à l’ambon, alors là, il suffit à mon sens d’être « passionné » par les textes bibliques. Je veux dire par là, qu’il faut avoir l’envie de lire et le goût pour la lecture de la Bible. Ça suffit je pense. Reste ensuite à travailler la « technique » éventuellement : lire lentement en articulant et en regardant de temps en temps le public par exemple.

La question qui devrait être posée aux lecteurs du dimanche est la suivante : « aimes-tu lire la Bible ? » Si la réponse est « oui », alors feu vert pour la lecture en public. Dans le cas contraire, il vaut mieux que la personne s’abstienne.

Qu’en pensez vous ?

En prenant connaissance de cette affaire et en vous écrivant, j’ai pris conscience tout à coup de la confiance dont j’ai bénéficié dans certaines occasions et de l’audace de certains prêtres que j’ai côtoyés.

Je vous raconterai la semaine prochaine.

Bon temps d’Avent à vous.

Amicalement comme toujours…

 Catherine

oOo

Lundi 1er décembre 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous, 

J’ai lu un livre étonnant dont j’ai très envie de vous en parler. Il s’agit du dernier livre de Jean-Louis Fournier intitulé « Où on va Papa ? ».

Jean-Louis Fournier a reçu le prix Femina pour ce livre qui caracole en tête des meilleures ventes. Je l’ai acheté au supermarché Casino (pardon à mon libraire pour cette infidélité) en faisant mes courses et dès que je l’ai commencé, je ne l’ai plus lâché. Une heure à peine suffit pour le lire mais il vous habite des heures durant.

Un père, l’auteur, écrit à ses fils Mathieu et Thomas, tous deux lourdement handicapés. Jean-Louis Fournier les appelle « mes deux fins du monde ». C’est dire…

Et le lecteur, lui, passe constamment du rire aux larmes sans transition.

On est touché par la souffrance, infinie, de ce père. Par ses révoltes aussi. Ses colères et son humour surtout, décapant, à la Desproges (dont il était l’ami). Ce livre vaut tous les traités de psychologie sur le handicap et toutes les conférences. C’est un témoignage. Qui sonne juste et vrai, et qui ose dire sans fausse pudeur ou tabou les sentiments vrais d’un père pour ses deux enfants « qui ont de la paille dans la tête ».

C’est peut-être cela le plus étonnant : la franchise de ce père. Une telle franchise est rare. Elle dérange d’ailleurs. Les réalisateurs des émissions de télévision avaient pour habitude de couper les propos de Jean-Louis Fournier lorsqu’il était invité sur les plateaux de télé pour témoigner justement…

Jean-Louis Fournier fait entrer le lecteur, parfois brutalement, dans l’univers du handicap et on découvre un monde « à l’envers », décalé,  qu’on ne soupçonne pas lorsqu’on n’est pas concerné : des enfants qui grandissent mais qui régressent, Noël sans sapin ni crèche qui devient un jour comme les autres, l’entourage qui s’éclipse, les albums photos vide, l’absence de souci concernant la scolarité ou l’orientation professionnelle qui est une souffrance, etc…

Dieu, la sainte Vierge, le petit Jésus sont malmenés, accusés en filigrane d’y être pour quelque chose ou de ne rien faire…(On peut mesurer au passage les ravages d’une certaine éducation religieuse).

Mais paradoxalement, ce livre est une grâce comme le dit Armelle Breton dans  « La Vie » , « qui fond sur vous ».  Car ce livre est plein de tendresse et d’amour. Or j’ai compris de quoi naissaient ces sentiments : d’une parole vraie. Qui ne dit pas forcément LA vérité mais qui parle en vérité.

J’ai toujours pensé cela : parler « vrai », surtout à ses proches, est une manière authentique et profonde d’aimer. Vous ne croyez pas ? 

Or c’est ce que fait Jean-Louis Fournier avec ses enfants. Attention, il faut du temps parfois pour dire vrai. Mathieu, à qui Jean-Louis Fournier s’adresse, a plus de 40 ans aujourd’hui.

 Bref, je vous recommande ce livre, difficilement racontable. Il vaut mieux le lire soi-même…

 Bon temps de l’Avent à tous, et à la semaine prochaine, 

Catherine 

oOo

Jeudi 20 novembre 2008 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

Vous connaissez tous les noms de Dieu ?

Je veux dire, tous les noms que l’on donne à Dieu ? Je parle du Dieu des chrétiens bien évidemment.

Il en existe au moins 30. J’ai trouvé une liste de noms dans un document de préparation des Dimanches Autrement (dont je vous ai déjà parlé et dont je vous reparlerai sûrement…).

Voici cette liste :

L’Unique / Dieu d’Isaac / Protecteur / Créateur

Compatissant /  Ma joie /  Rédempteur / Fidèle

Berger / Juste / Invisible / Dieu d’Abraham

Ma tendresse /  Très-haut / Dieu des vivants / Qui pardonne

Dieu de Jacob / Dieu d’amour / Esprit / Dieu de Jésus

Juge / Maître de l’histoire / Christ / Dieu tout-puissant

Sauveur / Miséricordieux / Potier / Rocher / Mon refuge

Roi / Dieu de paix.

....

Après avoir pris connaissance de la liste, il faut, si je me fie aux consignes données dans mon document, choisir un nom qui me convient pour dire Dieu, un nom qui n’évoque pas Dieu pour moi et un qui m’interroge.

???

Pas facile…Vous y arrivez vous ?

Par contre, je me suis rendu compte qu’il manquait un nom (au moins) dans cette liste. Un nom de Dieu que j’aime bien. C’est : « le Vénéré ». Ou encore « le Vénéré Daron ».

« Le Vénéré », c’est le nom que porte Dieu dans la bible en argot.  

Vous saviez, vous, qu’il existait une bible en argot ? Moi, je l’ai découvert il y a quelques jours en lisant le livre d’une certaine Annie Wellens intitulé « Qui a peur de la Bible ? ».

La bible en argot de Pierre DEVAUX ou « le livre des darons sacrés » a été publiée en 1965, et rééditée en 1990. Je ne résiste pas à l’envie de vous en proposer un passage en lecture. Il s’agit d’un extrait du livre de Jonas. Le livre de Jonas, en lui-même est déjà plein d’humour. Ecrit en argot, ça devient « réjouissant ».

Je vous laisse savourer :

« Et le Vénéré envoya en direction de Jonas une énorme baleine qui huma le prophète comme si c'eût été une sucette au plancton. « Soyez le bienvenu ! Bonit la baleine à Jonas. Vous serez à l’abri dans ma burlingue et vous y trouverez tout le confort moderne. Si vous avez un tubard à me demander j’suis toujours dans la tourelle de mon périscope-muche ».

 

 Il y a d’autres passages savoureux sur Internet : le « façonnage » d’Adam par le Vénéré. La rencontre d’Adam et Eve, Noé etc… Il suffit de rechercher sous Google « la bible en argot ». 

Si j’avais un nom de Dieu à choisir, je crois que je choisirais « le Vénéré ». 

La vénération, pour moi, est un immense respect fait d’admiration, d’affection et de crainte

Or, Dieu est Le seul que je vénère. Enfin, je crois. 

Et vous ? 

Quel nom choisiriez-vous ?                                                                                                         

A la semaine prochaine. 

Catherine

oOo

Vendredi 14 novembre 2008 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

Je ne suis pas en avance cette semaine, comme l’ont remarqué certains d’entre vous… Rien de grave, j’ai simplement été retenue quelques jours en Lorraine auprès de ma vieille Tatie (mennonite) de 97 ans. Elle a fait une chute. Et à cet âge là, quand on fait un faux pas, la vie bascule…Chez elle, pas d’ordinateur, ni d’ADSL, ni d’internet. Et comme je travaille en flux tendu, sans billet en « stock », le moindre aléa provoque un retard de production… 

Mais revenons à mon propos de la semaine dernière. J’ai découvert que je n’étais pas la seule (heureusement) à penser que les mamans-catéchistes avaient un rôle primordial dans la transmission de la foi en générale et de la Parole de Dieu en particulier. Les évêques, tout du moins ceux qui composaient le groupe de travail animé par Mgr CARRE au dernier Synode sur la Parole de Dieu, ont le même point de vue.  

Voilà ce qu’ils disent : il faut « mieux considérer la femme comme passeur de la Parole. Assurer aux femmes, et spécialement aux mères de famille, une formation appropriée à cette condition de passeur ».  

Cette proposition était la douzième et dernière proposition du groupe de travail. La première étant : « une lecture de l’Ecriture qui commence en famille et se poursuit dans des soirées bibliques en paroisse ». Entre les deux, des choses comme : éduquer à une écoute vivante de la Parole de Dieu ou diffuser la bible. 

Etonnant non ? Et intéressant, je trouve. Moi aussi, je sens que les femmes jouent un rôle important, tout du moins dans notre environnement culturel à nous. Ce sont très souvent elles qui font les démarches auprès de l’Eglise pour demander le baptême et inscrire les enfants au caté. Et qui se lancent ensuite dans la catéchèse. Et là, une formation biblique peut être intéressante. Il s’agirait de lire, resituer les grands textes et les commenter, tout simplement. Entre catéchistes, mais pourquoi pas avec des parents et leurs enfants plus grands par exemple. 

J’ai eu l’occasion d’animer un groupe avec des maman-catéchistes dans ma paroisse. On est parti du tout premier chapitre de la Genèse, du passage dit « poème de la création ». J’ai dit des choses très simples pour  resituer le texte en expliquant par qui, pour qui, et dans quelles circonstances ce texte avait été produit, puis nous l’avons lu et commenté ensemble. La fille d’une des catéchistes, âgée d’une douzaine d’année était présente. Elle était intéressée et a participé tout le long.  Et tout à coup, une participante s’est exclamée en disant « mais toutes les catéchistes devraient savoir cela ! ». 

Le besoin est bien là. Mais la demande ???

Ce groupe dont je vous parle ne s’est réuni qu’une fois…

Aujourd’hui je m’interroge : n’ai-je pas été à la hauteur ? Fallait-il être plus incitatif et « re-convoquer » les catéchistes ? La formule était-elle adaptée ? 

Un ami prêtre, bibliste, formateur et conférencier me confiait récemment être las de faire des « prépas » pour des cycles d’interventions qui s’interrompent avant la fin et qui ne sont jamais les mêmes. « Les gens sont contents, me disait-il, mais ne viennent pas à la séance suivante, on ne sait pourquoi ». 

Culture du zapping ? 

Qu’en pensez-vous ? 

Amicalement comme toujours. 

Catherine

oOo

Mercredi 5 novembre 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous

 Heureuse de vous retrouver après cette petite pause à l’occasion des vacances de Toussaint.

 Heureuse aussi de vous dire combien a été grande ma joie quand mon radio-réveil m’a annoncé ce matin, l’élection de Barack Obama. Je n’ai pas pour habitude de faire de la politique sur cette page, mais là, c’est plus fort que moi. Cet évènement dépasse d’ailleurs les habituels clivages politiques et a une portée historique. Enfin, il me semble. C’est la « belle » Amérique qui s’est exprimée hier, et qui a donné au monde un signe de réconciliation, d’humanité, de changement.

Autre signe que le monde change : il a fallu que j’explique à mes enfants en quoi cette élection était un évènement. Ils ne voyaient ce qu’elle avait d’extraordinaire. Pour eux, c’est normal (et ça l’est effectivement…) qu’un homme de couleur prenne la tête du plus puissant état occidental. Il a fallu remettre les choses en perspective, redire l’esclavage, la ségrégation, le racisme, la lutte pour la dignité et les droits civiques, Martin Luther King, Jesse Jackson…pour qu’ils comprennent le changement qui s’opère. 

Mais changeons de sujet. 

Il faut que je vous parle de ce qui se passe dans ma paroisse. Ça bouge. La catéchèse se transforme. Preuve que notre communauté est bien vivante.

 On en est maintenant à notre deuxième génération de Dimanche Autrement. Le 14 décembre prochain, la paroisse invite à un « Dimanche autrement » nouvelle formule, un Dimanche Autrement autrement si vous préférez. La formule conférence-débat animée par un prédicateur suivi d’un temps de convivialité et d’une célébration est abandonnée. Pour laisser place à une nouvelle catéchèse. 

De quoi s’agit-il ?

D’une catéchèse intergénérationnelle tout d’abord. Toutes les générations sont conviées le dimanche de 9h30 à 12h30 pour un temps de partage : anciens, familles, jeunes, enfants.

La nouvelle catéchèse sera biblique (si j’ai bien compris). Tout le monde se mettra à l’écoute d’un texte biblique qui sera étudié dans des ateliers adaptés, pour les enfants et pour les adultes. Un temps de mise en commun intergénérationnelle est prévu également.

Enfin, cette catéchèse se veut ouverte à tous, pratiquants ou non. Elle se veut rencontre. 

Belle idée je trouve, généreuse, ambitieuse aussi. Il faut de l’ambition pour avancer…

J’ai été sollicitée par la responsable de cette nouvelle catéchèse pour participer à l’animation des ateliers bibliques. J’ai dit « oui » sans hésiter une seconde, ravie d’être associée à cette nouvelle « aventure ». 

Ce qui m’étonne maintenant : la « relégation » un peu rapide des dames catéchistes annoncée dans la lettre d’information de ma paroisse qui présente les choses ainsi : « Parce que la foi ne peut se transmettre que par des communautés vivantes, ce sont elles tout entières – et non quelques dames catéchistes – qui doivent faire découvrir et connaître le Christ ». La citation est tirée du journal « La Croix ».

Je suis tout à fait d’accord sur le fond. Sur l’idée que c’est la communauté entière qui est porteuse du Message à annoncer et pas une personne isolée.

Mais l’expression « dame catéchiste » me gène. Elle donne une mauvaise image de la réalité. Et la réalité c’est, dans 80% des cas, dans ma paroisse justement : des mamans, dévouées, plutôt jeunes (30- 45 ans) parfois un papa ou un couple, parfois de jeunes grand-mères dynamiques, qui EN PLUS de leurs activités et responsabilités familiales et professionnelles, font le catéchisme à des enfants. On est à mille lieux de l’image de la vieille dame bigote et rigide qui vient à l’esprit quand on entend l’expression « dame catéchiste ».  

C’est le père Xavier Thévenot (je crois) qui disait que pour faire découvrir et transmettre la parole (biblique) il fallait d’abord des saints, puis des exégètes et enfin, pour finir, des théologiens. Or je pense que nos mamans-catéchistes font plutôt partie de la première catégorie de personnes…Il ne faudrait pas s’en débarrasser trop vite car on a trop besoin d’elles…

 Vous ne croyez pas ?

 A la semaine prochaine

 Catherine

oOo

Dimanche 19 octobre 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous, 

« Rendez donc à Darwin ce qui est à Darwin, et à Dieu ce qui est à Dieu » nous a dit Jacques Arnould.

 Il n’y a pas que l’Eglise et l’Etat qu’il est bon de maintenir séparé. Il en va de même de la science et de la foi. Même si l’une peut avoir un regard ou une parole sur l’autre et réciproquement. Mais il faut que les scientifiques s’occupent des sciences et que les théologiens s’occupent de Dieu. Le fait de séparer les deux champs d’étude « assainit » les débats. C’est la thèse qu’est venu défendre Jacques ARNOULD vendredi dernier à Besançon, lors de la conférence qu’il a donnée sur le créationnisme. 

Jacques ARNOULD ?

Vous le voyez sur France 2 le dimanche matin si vous regardez les émissions religieuses. Il est souvent invité lorsque le sujet mêle sciences, théologie ou éthique.

Les sciences, il connaît. Il est agronome de formation et travaille au CNES, le centre national d’études spatiales comme éthicien, c'est-à-dire spécialiste des questions éthiques. Les questions religieuses et la théologie aussi, il connaît. Il est dominicain et docteur en théologie. Mais même s’il a écrit sa thèse de théologie sur une paillasse de laboratoire, il pense qu’il vaut mieux que les théologiens laissent aux « mains » des scientifiques les questions scientifiques et se concentrent sur leur champ d’étude où la connaissance doit avancer là aussi.

En résumé, Jacques Arnould pense que lorsque les religieux se mêlent des questions scientifiques sans avoir les compétences suffisantes,  le résultat peut être néfaste. Pour preuve,  le procès de Galilée (en tant que dominicain, il est bien placé. Je crois savoir que les inquisiteurs étaient recrutés parmi cette congrégation…) et aujourd’hui, les créationnistes, qui remettent en cause des faits avérés comme l’évolution (qui est bien un fait, même si elle n’explique pas tout !) et inventent une « science de la création » qui est mensonge et manipulation. 

Jacques Arnould, même s’il désapprouve leurs idées, respecte les créationnistes et les considère avec bienveillance. Le respect n’interdit pas pour autant la vigilance vis-à-vis de courants d’idées qui se répandent de manière parfois insidieuse.

Car il existe plusieurs formes de créationnisme. Le créationnisme radical, à l’américaine, qui nie en bloc la théorie de l’évolution de Darwin pour lui substituer en guise de théorie sur l’origine du monde, une lecture littérale du texte de la Genèse : celui-là a peu de chance de percer en Europe. Par contre, un néo créationnisme « adouci » reconnaissant dans l’évolution, un dessin intelligent ou « intelligent design » en anglais, fait des émules sur le vieux continent.

Le dessin intelligent est la thèse selon laquelle certains caractères de l'univers et du monde du vivant sont mieux expliqués par un facteur « intelligent » que par des processus supposés « aléatoires » tels que la sélection naturelle[]. Le problème est que la thèse en question n’est ni étayée, ni démontrée. Et le « facteur » peut varier de nature : ce peut être Dieu mais pas forcément.  En tout cas l’idée se répand, dans certains milieux politiques, et le secteur éducatif se voit proposé des ouvrages étonnants comme l’Atlas de la création d’Harun Yhaya (7 kg, 700 pages et 30 000 exemplaires diffusés en France. Payés par qui ?). C’est la version musulmane de l’idée. Allez voir le site d’Harun Yhaya sur internet.

 En Belgique, une enquête publiée en 2008 a montré que 20 % des Flamands adhéraient à ce type de thèse.

Autre fait surprenant : Le sénateur français Guy Lengagne a vu son rapport Les dangers du créationnisme dans l'éducation retiré au dernier moment de l'agenda de la réunion du Conseil de l'Europe en juin 2007, sous la pression du parlementaire belge ultra conservateur Luc Van den Brande, président du Conseil[   

Il y a donc une dimension politique au soit disant débat scientifico-religieux. Il n’y a peut-être même que ça d’ailleurs…

 Vous ne croyez pas ? [] 

A la semaine prochaine.

 Catherine

oOo

Jeudi 9 octobre 2008 

 Mon cher Dieu,

 Merci pour les endroits simples et tranquilles. Puissions-nous découvrir en nous pareil lieu.

Merci pour les lieux refuge et de beauté. Puissions-nous découvrir pareil lieu en nous.

Merci pour les lieux de vérité et de liberté dans la nature, lieux de joie, d’inspiration et de renouveau, où tous les êtres se sentent acceptés, accueillis.

Cherchons de tels lieux, dans le monde, en nous et chez les autres.

Restaurons-les.

Fortifions-les et protégeons-les.

Créons-les.

Que notre vérité intérieure nous aide à régénérer le monde extérieur et que l’âme de chacun soit édifiée et nourrie par la sagesse éternelle de la nature.

Amen

Michael LEUNIG, in Prières D’en Rire

 

Amis de Murmure, bonjour à tous,

 

J’aurais aimé avoir écrit ces lignes, surtout pour ce passage où Michael Leunig dit : « restaurons-les. Fortifions-les et protégeons-les. Créons-les » à propos des lieux d’inspiration et de renouveau, même si, en tant que fille de la campagne, je n’ai pas une vision aussi idyllique de la nature que Michael Leunig...

Ces lieux de refuge et de beauté, de vérité et de liberté,  moi aussi je les cherche. Désespérément. Et quand je regarde autour de moi, et que je vois ces organisations de travail où les gens sont malheureux ou ces images qui montrent notre planète en danger, sans parler du monde de la finance qui devient fou et qui semble diriger le terre entière,  je n’en trouve guère de ces lieux, alors effectivement, reste à reconstruire ce qui existe (à commencer par moi-même peut-être…) et à l’embellir. Voire à tout créer carrément.

Michael Leunig ?

C’est le Sempé de l’Australie. C’est un caricaturiste célèbre et aimé dans son pays. Il dessine, il peint et écrit des poèmes. Et un jour, il s’est mis à écrire des prières. Ça a créé son petit effet dans le milieu du journalisme où la prière n’est pas un registre courant pour un journaliste.

Michael Leunig aime bien les « hiatus », les contrastes, les contre-pieds, un brin provocateurs.

Il pense que la transmission d'un message spirituellement simple et réconfortant peut nous soulager quelque peu de l'angoisse et de la détresse que les journaux sont capables de susciter.

Prendre le contre-pied de tous les prophètes de malheur et de tout ce qui tire vers le bas et fait tomber, c’est très chrétien je crois.

Bon, d’accord, tout le monde n’est pas Michael Leunig et  n’écrit pas des prières (quoique, il suffit d’écrire ce qu’on dit au Seigneur, c’est pas si compliqué…), mais on peut s’en inspirer.

J’aime bien la prière là aussi :

Mon Dieu, donne-nous la pluie quand nous
  espérons le soleil.
Donne-nous de la musique quand nous
  redoutons l’ennui.
Donne-nous des larmes quand nous attendons
  un petit déjeuner.
Donne-nous des rêves quand nous craignons
  un orage.
Donne-nous un chien perdu quand nous souhaitons des félicitations.                                                    
Mon Dieu, joue avec nous, mets-nous sens
  dessus dessous
AMEN

Donne nous un chien perdu quand on attend des félicitations… ça ne vous rappelle pas les paroles de Quelqu’un ?

Vous avez vu la tête du bonhomme sur le dessin ?

A la semaine prochaine.

Amicalement comme toujours.

Catherine

Pour en savoir plus : http://www.leunig.com.

oOo

Mercredi 1er octobre 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous

 Ça va mieux, beaucoup mieux.

Ma boîte aux lettres s’est activée la semaine dernière et ça fait plaisir. Car je l’avoue, j’ai douté. De moi, tout d’abord et de l’intérêt que pouvait avoir cette page de Murmure, et de vous ensuite, de votre existence.

Mais me voilà rassurée, vous êtes bien vivants et présents derrière l’écran. Et vos messages sont sympathiques et m’encouragent à poursuivre. Alors poursuivons.

Au-delà du plaisir que j’ai pu éprouver à recevoir de vos nouvelles, j’ai été très étonnée par la teneur de vos messages. J’ai compris tout à coup les paroles de Léon lorsqu’il explique que sa paroisse sur le Net (Murmure) lui a ouvert des horizons nouveaux. Que de diversité dans les messages reçus et que d’unité à la fois ! C’est étonnant. A cela s’ajoute le constat toujours surprenant qu’il suffit de quelques mots, reflet d’une manière d’être pour que les chrétiens se reconnaissent entre eux (au-delà des confessions…).

« Vous êtes appelés Église de Jésus-Christ… » C’est ce que vous aurait dit St Paul s’il avait lu vos messages (j’imagine…). Vous êtes l’Église authentique. Pas l’Église des grandes idées ou idéaux, ni celle des grands projets. Ni l’Église du dépit, des récriminations ou du repli. Encore moins l’Église imaginaire ou virtuelle. Mais une Église bien ancrée dans la réalité et qui pose des actes concrets et simples. En supportant toutes les formes d’imperfections : doute, tensions, assemblées clairsemées, manque de moyens humains et matériels…

Parmi vous, il y a P. qui, le dimanche, se lève de bonne heure pour aller chercher des jeunes avec sa voiture, leur faire répéter des morceaux de musique afin qu’ils puissent animer les chants des célébrations dominicales ou encore des mariages. Et qui parvient ainsi à faire chanter les assemblées non pratiquantes lors des mariages. Là, ça tient du miracle…

Il y a R. qui cherche Dieu, trouve que la quête de Dieu est rude et qui commence simplement par prendre soin de son couple en pratiquant une méthode de dialogue, ou encore qui marche des heures en montagne pour observer un isard ou une famille de vautour.

Il y a P-J, le prédicateur protestant qui trouve l’inspiration dans la pensée catholique.

Il y R. qui, après des années d’aumônerie en lycée a rejoint l’équipe des funérailles et qui adapte ses méthodes aux  personnes qui lui sont adressées, jeunes ou familles en deuil.

Et puis, il y a A. qui consacre du temps à la diffusion des livres religieux pour en susciter la lecture.

Et encore D. fidèle lecteur de La Croix et de…Murmure.

Se lever, prendre soin, prêcher, s’adapter, susciter, lire, des choses simples en fait (mais pas sans difficulté…) et très chrétiennes.

« Le label du Christ, c’est la simplicité » écrivait récemment le pasteur Alain Spielewoy. La simplicité,  c’est aussi un signe intérieur de richesse…

Vous ne croyez pas ?

Amicalement, comme toujours.

Au plaisir de vous lire encore.

Catherine

oOo

Mardi 23 septembre 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Je suis très étonnée, et, je l’avoue, un peu déçue.

Je croyais, bien naïvement, qu’après vous avoir montré ma bouille par l’intermédiaire du trombinoscope et surtout, vous avoir laissé une adresse mail pour me contacter, vous alliez être nombreux à m’écrire. Un petit message, une histoire, une réflexion ou encore une critique. Mais il n’en est rien. La boîte aux lettres reste inactive. Et moi j’attends toujours. Heureusement, il y a une fidèle lectrice de Murmure qui m’a adressé un message, fort sympathique, ce qui est toujours encourageant. Il s’agit d’Annie, mais je pense qu’elle s’est reconnue…

Oui, alors, je voulais vous dire que, si j’aime bien écrire, mais ça vous le savez puisque ça fait 5 ans que je vous adresse des messages par l’intermédiaire de cette page, j’aime bien aussi recevoir des lettres ! Ça va de paire. D’ailleurs, j’aurais dû vous donner mon adresse bien plus tôt. Je suis sûre que certains sujets que j’aborde déclenchent chez vous, une réflexion, une critique, des souvenirs, alors surtout ne vous privez pas de m’écrire... Je me nourris, mais vous avez dû vous en rendre compte, de la pensée des autres…

Alors justement, j’avais envie aujourd’hui, de lancer une sorte « d’appel à témoin ». Au sujet des parcours Alpha. De grandes affiches sont apparues récemment sur les murs de la ville où je me rends chaque jour pour mon travail, pour faire la publicité de ces formations religieuses. Formations qui suscitent dans certains milieux catholiques, des interrogations quand ce n’est pas des polémiques.

Personnellement, j’ai du mal de me faire une opinion sur le sujet car je n’ai rencontré personne qui y aurait participé. Alors je me suis dit que, peut-être, parmi les lecteurs de Murmure, il y a des personnes qui ont suivi le parcours ou qui en aurait entendu parler. Si tel est le cas, n’hésitez pas à me raconter. J’ai navigué sur le site Internet de l’association qui diffuse la méthode mais rien ne remplace le témoignage de personnes qui l’ont vécu.

Pour ceux qui ne connaissent pas : le parcours Alpha est un cycle de 10 cours à raison d’un cours par semaine plus un week-end. Le cours se passe dans une ambiance très conviviale, en soirée, autour d’un repas, auquel s’ajoute un temps de discussion entre participants. Au programme : la foi chrétienne, Jésus-Christ, Dieu, l’Esprit saint, la Bible, bref, les fondamentaux.

C’est un pasteur anglican qui est à l’origine de la formule. Depuis quelques années maintenant la méthode se déploie, y compris en France, dans les églises protestantes et catholiques. Et il paraît qu’elle a du succès.

Parfois mes amis catholiques m’interrogent sur le sujet, mais je ne sais quoi répondre (d’où mon appel à témoin…). Certains envient ce mouvement pour sa capacité à toucher les gens, surtout les plus éloignés de l’Église et à les rejoindre dans leur vie, ce que tout chrétien aimerait faire…

J’ai quand même un a priori positif et me dis que c’est sûrement une bonne chose, que cette méthode de première annonce de la foi « marche » bien. Si des chrétiens ont ce charisme là, de toucher les hommes et les femmes de nos sociétés en leur parlant de Jésus-Christ, c’est tant mieux.

Reste cette histoire de « pont ». Le pont entre ces nouveaux convertis et « les autres chrétiens » de l’Église. Sur le site Internet des parcours Alpha, ce point semble une préoccupation. Que deviennent les personnes après leur formation ? Quels liens tissent-elles avec les autres membres de l’Église (et réciproquement ?)  Moi ça me rappelle des histoires plus anciennes…

Bon, et vous, qu’en savez vous ?

Et qu’en dites-vous ? 

A la semaine prochaine

Amicalement comme toujours,

Catherine

oOo

Dimanche 14 septembre 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 C’était bien, à l’église, ce matin. Je parle de la célébration de rentrée de la catéchèse. Une vraie petite fête. Réussie. Cette fois-ci, tout le monde chantait. L’inverse de ce que je vous racontais la semaine dernière. La célébration avait été soigneusement préparée, en prenant en compte l’assistance, composée ce jour-là par les familles chrétiennes du secteur. Les enfants étaient ravis. Un signe qui ne trompe pas : bien que la célébration ait été bien plus longue que d’habitude, les enfants ont prolongé le chant final et se sont tous rassemblés vers le chœur, spontanément, « pour mieux voir ». Et ma fille a insisté pour que l’on reste, « longtemps », a-t-elle précisé, au pot de l’amitié servi sur le parvis de l’église… 

La célébration n’a pas été que conviviale, elle a aussi été innovante. Le prêtre, à l’issue de son homélie un peu écourtée, a laissé la parole à quatre laïcs qui, chacun à leur tour, ont fait  une proposition de catéchèse. Une personne a présenté un parcours d’initiation chrétienne pour des adultes qui veulent demander le baptême, communier pour la première fois ou encore demander la confirmation. Une autre a annoncé la reprise du groupe des « foisonneurs » : c’est un groupe composé d’adultes qui redécouvrent la foi, prient et partagent la parole. Une troisième a présenté le mouvement F.O.I ou Fraternité-oecuménique-internationale qui est une sorte de « monastère invisible » et qui est donc un groupe de prière. Enfin, une personne a annoncé la programmation de deux « Dimanches autrement » dans les prochains mois, l’un au moment de l’Avent et l’autre au moment du Carême, ces Dimanches autrement étant une catéchèse intergénérationnelle, faite d’ateliers, d’animations et d’une célébration. 

Fini donc le caté réservé aux enfants. Maintenant, le caté, c’est tout au long de la vie ! 

L’idée d’une catéchèse à tous les âges de la vie et intergénérationnelle se concrétise donc. Dans ma paroisse en tout cas. C’est une bonne chose je pense.  

Puis tous les catéchistes ont été appelés et envoyés en mission. Je devrais dire « toutes » car à deux exceptions près, ce sont des dames qui vont assurer ce service, une quinzaine de personnes tout de même ! 

Enfin, la toute nouvelle responsable de la catéchèse a reçu sa lettre de mission de la part de l’équipe de coordination, qui a fait le bon choix je pense : une jeune femme enthousiaste, pleine d’énergie et surtout « d’inspiration ». Une maman de trois petites filles, qui s’est donné les moyens de se former pendant 3 ans et qui a envie que ses enfants (et ceux des autres) évoluent et grandissent dans une église chaleureuse, dynamique et moderne. Je lui fais entièrement confiance. 

Le mot « essentiel », pour finir, a été prononcé par le prêtre qui a rappelé à l’assemblée que « LE catéchiste était le Christ ».  Plus radicalement, St Paul écrivait aux Corinthiens il y a presque 2000 ans, à propos de la catéchèse déjà : « celui qui plante ne compte pas, ni celui qui arrose ; seul compte celui qui donne la croissance : Dieu ». Il ne faudrait pas l’oublier… 

Le pape, lui, dit que la catéchèse est une question de contenu et pas de méthode. Je suis assez d’accord avec lui. Et vous ?

 Et dans la vôtre de paroisse, qu’en est-il de la catéchèse ? 

A la semaine prochaine 

Amicalement, comme toujours, 

Catherine

oOo

Jeudi 4 septembre 2008

 Amis de Murmure, bonjour à tous

 A propos des mûres (suite),

 J’ai rencontré « mon » curé hier après-midi et nous avons parlé, entre autres choses, de cueillette de mûres. Lui aussi est un adepte. Il est même très performant.

Quand je cueille en 3/4 d’heure de quoi faire une tarte, lui, passe 3 heures à la cueillette et rapporte 7 kilos ( !) de fruits qu’il presse ensuite, m’a-t-il dit, pour faire de la gelée je pense.

Il est épatant mon curé…

Quant à la plus belle mûre de la saison, je l’ai trouvée sur le gâteau d’anniversaire de ma vieille Tatie qui vient d’avoir 97 ans ! (Dommage, on ne voit pas la mûre sur la photo du gâteau…).

Mais ce n’est plus de mûres dont je voulais vous parler aujourd’hui, mais d’une célébration de mariage à laquelle j’ai assisté cet été, dans la paroisse de Charente maritime où je passe mes vacances, et pendant laquelle j’ai vécu quelque chose de, disons, un peu étonnant.

C’était le mariage de Julie et Fabrice, un tout jeune couple, adorables tous les deux. L’église était pleine car Julie et Fabrice ont beaucoup d’amis et leurs « jeunes » parents respectifs aussi. La parenté des deux côtés, était nombreuse également.

Les parents de la  mariée sont très engagés dans l’Église. Ce sont des « permanents » et ce depuis de longues années. La célébration avait été soigneusement préparée. 2 prêtres officiaient. Les chants et la musique étaient pris en main par des musiciens professionnels, habitués des célébrations religieuses.

Seulement voilà, presque personne ne chantait. ?!?!

J’ai essayé, dans mon coin, mais ça fait drôle d’être tout seul, ou presque, à chanter.

En fait, il n’y avait pas que pour les chants que le phénomène se produisait, c’était un peu la même chose pour les prières, et autres « gestes » liés à la liturgie.

Il m’est apparu clairement que les 3/4 de l’assemblée n’était pas en phase avec la dimension religieuse de l’évènement. J’avais déjà vécu quelque chose d’assez semblable quelque temps auparavant lors d’une célébration de funérailles.  Ce qui est un peu perturbant je trouve, c’est que l’assemblée qui normalement est là pour assister, c'est-à-dire accompagner, porter un évènement et des personnes, reste passive. « Assiste » certes, mais simplement dans le sens de « regarder », comme à un spectacle. Or une célébration religieuse de mariage ne doit pas devenir un spectacle, enfin, selon moi…

Du coup je me suis interrogée. Faut-il adapter le contenu des célébrations ? Pour les rendre « accessibles » au plus grand nombre de personnes ? Et surtout quel « rôle » donner à cette assemblée qui se réunit ?

Car il est clair que la célébration de mariage à laquelle j’ai participé, bien que très moderne, s’adressait à un public « initié ».

Je trouve que c’est un vrai « défi » pour les chrétiens que ces moments-là, où ils se retrouvent peu nombreux entourés d’une « grande foule » non croyante.  C’est vraiment le moment de se poser les bonnes questions : que dit-on et que manifeste-t-on de la foi qui nous anime ?

Qu’en pensez-vous ? 

« Je crois qu'il n'est pas de fête réussie sans son accompagnement de chansons » écrivait Léon ce matin dans sa lettre à Mireille. Je suis assez d’accord avec lui. A condition que tout le monde chante en chœur… 

Bonne semaine à vous tous, 

Catherine

oOo

Jeudi 28 août 2008

Amis de Murmure, bonjour à tous,

Je ne sais pas vous mais moi, j’adore les jardins.

Pendant mes vacances, j’ai visité un jardin, en Moselle. A Laquenexy (www.jardinsfruitiersdelaquenexy.com): un site de 15 hectares qui comprend un potager mais aussi un jardin d’herbes et de fleurs (dont des fleurs à manger), un jardin « interdit » fait de plantes dangereuses, une collection d’agrumes et surtout un immense verger- prairie qui compte 30 000 arbres fruitiers ! Magnifique.

Chez moi, j’ai aussi un jardin. Moins grand, heureusement. 30 ares tout de même…avec un potager, une pelouse, des arbres fruitiers, pommier, poirier, cerisier etc…Tout cela pour dire que, lorsque je m’absente pendant l’été, à mon retour, un peu de travail m’attend au jardin.

Cette année, j’ai dû débroussailler car des ronces, provenant du pré voisin, avaient envahi la clôture. Je me suis donc munie d’une cisaille et j’ai commencé à couper les nombreuses branches d’épines. Quand tout à coup j’ai levé la tête, et là, j’ai aperçu quelques mètres plus loin, dans le pré, une multitude de grappes de mûres sur le fameux ronciers auquel je m’attaquais rageusement

.

« Il ne faut rien laisser se perdre » disait ma grand-mère mennonite, que je n’ai pas connue mais dont les précieux conseils ont été soigneusement transmis… Alors, je suis allée chercher un récipient, ai franchi la clôture et j’ai cueilli les mûres, particulièrement abondantes cette année. Pendant la cueillette (un peu difficile parfois : les épines piquent les doigts et la pente du terrain est forte) m’est venue l’idée de confectionner cette délicieuse tarte que je mangeais enfant. Une recette de la grand-mère en question.

Je vous donne la recette : une pâte brisée, des mûres sauvages que l’on pose directement sur la pâte après les avoir sucrées, mettre au four 25 minutes, puis sortir la tarte et ajouter un « biscuit » sur les fruits. Pour faire le « biscuit » : battre deux jaunes d’œuf avec 3 c. à soupe de sucre, ajouter deux c. à soupe rases de maïzena (ou de farine) puis les deux blancs d’œuf battus. Étaler le biscuit sur les fruits et terminer la cuisson de la tarte (10 minutes, pas trop chaud). C’est simple et délicieux. Et peut se préparer à l’avance, c’est encore meilleur.

Pendant que je confectionnais la tarte, une autre idée m’est venue à l’esprit, toujours à propos des vergers et des ronces. Il s’agit d’un passage du livre des Juges (9, 7-15) dans la bible. Un passage étonnant, rarement lu. Il s’agit d’une sorte de fable satirique contre la royauté. Je ne résiste pas à l’envie de vous la donner à lire (ou à relire). Ça commence ainsi :

Ecoutez-moi, notable de Sichem, et Dieu vous écoutera !

(C’est Yotam qui parle. Yotam, le plus jeune frère du redoutable roi, et assassin,  Abimélek).

Un jour, les arbres se mirent en campagne pour se donner un roi et le consacrer par l’onction.

Ils dirent à l’olivier : « Sois notre roi ! » L’olivier leur répondit : « Faudra-t-il que je renonce à mon huile, qui sert à honorer Dieu et les hommes, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ? » Alors les arbres dirent au figuier : « Viens, toi, sois notre roi ! » Le figuier leur répondit : « Faudra-t-il que je renonce à la douceur et à la saveur de mes fruits, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ? » Les arbres dirent alors à la vigne : « Viens, toi, sois notre roi ! » La vigne leur répondit : « Faudra-t-il que je renonce à mon vin, qui réjouit les dieux et les hommes, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres ? » Alors tous les arbres dirent au buisson d’épines : « Viens, toi, sois notre roi ! » Et le buisson d’épines répondit aux arbres : « Si c’est de bonne foi que vous me consacrez par l’onction pour être notre roi, venez vous abriter sous mon ombre ; sinon, qu’un feu sorte du buisson d’épines et dévore jusqu’aux cèdres du Liban ! »

Avouez que ce texte est vraiment étonnant, et plein d’humour…

Au fait, comment vous le comprenez ce passage, vous ?

Bonne rentrée à toutes et tous,

Et à la semaine prochaine.

Catherine