LES ETONNEMENTS DE CATHERINE

(du 1er janvier au 29 juin 2009)

Lundi 29 juin 2009

 Amis de Murmure, bonjour à tous, 

Et si on inversait les rôles ? Pour changer, juste le temps des vacances…

C’est vous, lecteurs de Murmure qui écrivez et nous, les rédacteurs, qui lisons.

Qu’en pensez-vous ? 

Cette page va rester inactive quelques semaines, le temps pour moi de prendre un peu de vacances, de filer dans l’ouest de la France assister à 2 mariages, et d’aller piquer une tête dans les vagues de la grande plage de St Trojan, à l’île d’Oléron… 

Vous n’aurez donc plus rien à lire de nouveau pendant quelques temps. Mais il reste les autres pages du site qui, elles, restent actives (comme par miracle…). Et si vous êtes en panne d’inspiration concernant la lecture, vous pouvez aussi vous procurer le dernier numéro de l’ECRIT qui vient de paraître pour l’été. Il vous suffit de surfer sur le site du Diocèse de Besançon, de taper «  ECRIT n°9 » dans la fenêtre « recherche », et vous pourrez consulter la revue.  

Vous pouvez lire donc, mais vous pouvez ECRIRE aussi. Contrairement à ce que beaucoup pensent, ce n’est pas si difficile. Il faut savoir simplement que l’écriture se déclenche. Le « déclencheur » de l’écriture peut être un mot, une idée, une pensée, un objet, une image, une émotion, un souvenir etc…Une fois le déclencheur activé, il faut s’autoriser à écrire « comme on sait ». Ensuite, on peut se relire, réécrire, faire lire à d’autres. Et pourquoi pas envoyer sa production à Murmure !

On pourrait, si vous écrivez pendant l’été, faire paraître vos messages dans la rubrique « courrier des lecteurs » que l’on réactivera, à condition d’avoir de la matière… 

Et si vous ne savez pas quoi « dire », vous pouvez toujours RACONTER, vos vies de chrétiens, vos joies mais aussi vos doutes, vos espérances… 

En ce qui me concerne, j’aimerais beaucoup vous lire… 

Mais pourquoi écrire allez-vous me demander ? A cette question, Henri DESROCHE qui a introduit en France la démarche des « récits de vie » en formation pour adultes, répondait ceci : « pour se rasséréner…et pour se féconder. Mais aussi pour se resituer, pour se restituer, pour se recycler, pour se renouveler, pour se réactiver, pour se radiographier, pour se récupérer, pour rebondir, pour se rappeler, pour se réapprovisionner, pour se raviver, pour se regagner, pour se redéployer, pour se réfléchir, pour se réassumer, pour se réensemencer,  pour se réveiller, pour se recueillir, pour se repêcher, pour se reprendre, pour se recharger, pour se rééduquer, pour se réapprovisionner, pour se réarmer, pour se réengendrer, et pourquoi pas, pour se ressusciter » 

Ça vaut le coup de se lancer dans l’écriture, vous ne croyez pas ? 

Je vous souhaite un très bon été et vous dis à bientôt. 

Amicalement, comme toujours. 

Catherine

oOo

Dimanche 21 juin 2009 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

J’avais envie de partager avec vous aujourd’hui, la lecture d’un très beau texte d’un certain Michel HUBAUT. Il s’agit d’une prière intitulée « Je veux te laisser être Dieu… ». 

J’ai découvert ce texte lors d’une réunion au Centre diocésain. Lorsque nous nous réunissons au service de formation, nous débutons toujours notre travail par un temps de prière, la prière étant soigneusement préparée par l’un des membres du service. Après un temps de lecture commentée d’un passage d’évangile que nous actualisons à partir de ce que nous vivons en Eglise, nous prions à l’aide d’un texte. Lors de notre dernière réunion, Brigitte nous a proposé cette prière qu’elle a trouvée sur Internet et devant laquelle nous sommes « tombés en arrêt », étonnés par la manière dont Dieu était dit. C’est comme si ce texte résumait ce que nous cherchions à dire de Dieu dans nos formations… 

Depuis, nous la lisons et relisons dès qu’une occasion se présente : journée à ThéoFOR, bilan de fin d’année etc… Je sens que ce texte va devenir un document de « référence », pour notre service de formation en tout cas. 

Quelques mots sur l’auteur avant de vous laisser découvrir le texte. Le Père Michel Hubaut a 70 ans, il est franciscain et auteur de nombreux ouvrages (une vingtaine). Il est également conférencier et prédicateur. Il anime des formations, sessions, retraites. Il emploie un langage simple, évocateur, très inspiré. Il fait partie de ceux qui arrivent à dire Dieu avec les mots d’aujourd’hui.

 

 La prière de Michel Hubaut maintenant : 

Je veux te laisser être Dieu…

  

 

J’adore ta toute-puissance
comme une puissance d’amour
et je crois que cet amour n’aliène pas l’homme
mais le construit et le libère.

Merci Seigneur, de m’avoir créé et appelé
à devenir un fils qui collabore librement
à ton dessein bienveillant.
Dans la nouveauté de chaque matin
et la halte de chaque soir,
j’aime notre silencieux rendez-vous,
celui de notre amoureuse collaboration,
de notre respectueuse complicité. 

Matin et soir tu me devances,
tu es toujours le premier,
tu visites le jardin intérieur de mon cœur,
brise légère, fugitive clarté.

A genoux ou assis
sur la rive du temps qui passe,
j’attends tout de toi,
tu attends tout de moi.

Là, enveloppé de ton invisible présence,
je me laisse aimer et façonner
à la mesure de ton amour…

Je veux te laisser être Dieu,
faire ton métier de Dieu,
afin que je puisse être un homme
et faire mon métier d’homme.

Que je consente à ta parole et à ta vie,
à tes dons et à ton Esprit,
à ton action en moi et à travers moi,
à ton action dans le monde. 

Convertis mes désirs et mon espérance
selon  le dynamisme
de ton projet d’amour créateur.
Ouvre mon avenir à ton avenir.
Et si notre rendez-vous quotidien
ne change pas toujours
aussi vite que je voudrais
le cours des évènements de la vie ou du monde,
je sais qu’il change la personne que je suis, la manière dont je les vivrai
et le sens que je leur donnerai. 

Qui agit, Seigneur ? Toi ou moi ?
Ton amour ou ma liberté ?

« Tous les deux mon enfants !
car le lieu où j’aime le plus créer,
me révéler et travailler,
c’est le sanctuaire de ton cœur
et de ta conscience éveillés. »

 

Bonne méditation, et à bientôt. 

Amicalement comme toujours, 

Catherine.

oOo

Dimanche 14 juin 2009

Amis de Murmure, bonjour à tous,

J’ai participé récemment à un repas festif qui réunissait plusieurs membres actifs de l’Eglise diocésaine. Au cours du repas, les uns et les autres ont pu témoigner de ce qu’ils vivaient dans le cadre de leurs responsabilités pastorales : préparations au mariage, au baptême, catéchèse, animation des funérailles…

Un couple qui anime des préparations au mariage nous a confié son désarroi devant un constat qu’il est amené à faire, à savoir que de plus en plus de couples demandent un mariage religieux sans avoir la foi et en proclamant ouvertement qu’ils ne croient pas en Dieu.

Un animateur de préparation au baptême, lui,  a expliqué qu’il s’interdisait de poser la question aux parents qui demandaient le baptême pour leur enfant, du pourquoi de leur démarche. Un prêtre présent a confirmé le fait que poser la question « pourquoi demandez-vous le baptême ? » était devenue tabou. La question serait perçue par beaucoup comme une « agression ».

J’avoue que j’ai été surprise par ce que j’ai entendu. J’ai pu mesurer aussi mon ignorance concernant certaines réalités pastorales de terrain et le décalage avec mon expérience personnelle…

Le vicaire général, qui était présent ce jour là, a saisi l’occasion pour rappeler à tous les convives que l’Eglise devait accueillir toute personne qui se présentait à elle avec respect et bienveillance et qu’elle devait profiter de l’opportunité des demandes de sacrements pour faire un « bout de chemin » avec les personnes. J’ai repensé aux paroles du Père Paul Mougin, qui a été longtemps prêtre dans ma paroisse, et qui souvent rappelait qu’il fallait « partir de là où en étaient les personnes » en s’interdisant tout jugement sur leur foi ou leur parcours.

J’adhère totalement à ces principes de respect inconditionnel de l’autre dans sa démarche de foi,  à l’idée de ne pas « agresser » l’autre avec des questions intrusives et à celle de saisir l’opportunité de la demande de sacrement pour évangéliser. Mais de là à s’interdire totalement la question du « pourquoi », il y a un pas je pense. Il en va de la cohérence de la demande de sacrement. Et du sens du sacrement lui-même. Interdire la question du « pourquoi », c’est se priver de la réflexion sur le sens et donc de l’accès au sens lui-même. Or, les jeunes générations seraient, paraît-il, en « quête de sens » justement ! Les hommes et les femmes d’aujourd’hui ont besoin, comme à toutes les époques, de cheminer à ce niveau là aussi. Enfin, il me semble. Il est bon en principe qu’il y ait une cohérence entre les actes posés, les idées et les paroles. Au moins une recherche de cohérence. Sinon, on tombe dans la confusion.

Personnellement, je pense que l’Eglise peut demander cette attitude de « recherche » de la part de celui qui lui demande un «  signe ». Respect et bienveillance vis-à-vis de l’autre n’interdisent pas une certaine exigence.

Et vous, qu’en pensez-vous ?

Amicalement comme toujours.

Catherine

oOo

Mardi 2 juin 2009 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

Lorsque je retourne en Lorraine dans ma famille, j’ai plaisir à reprendre contact avec la communauté  protestante. N’imaginez pas une immense assemblée, il s’agit en général de la rencontre avec 2 ou 3 personnes et de la lecture de quelques lettres ou revues qui traînent sur une commode.

Le week-end dernier donc, j’ai retrouvé mes « contacts » avec l’Eglise réformée, et là, j’ai découvert tout un tas de choses sur la Pentecôte.

Tout d’abord qu’elle tombait en désuétude. J’ignorais cet état de fait et j’en suis très peinée car j’aime beaucoup cette fête. Autant que Pâques. Disons que je crois beaucoup en cet épisode des Actes des Apôtres dans le sens où je le comprends. D’ailleurs, je me demande parfois si « tout » (l’évangile, la bonne nouvelle) n’est pas parti de là, de ce moment très particulier où l’Esprit est donné au disciple… De plus cette fête correspond à un jour anniversaire pour moi, celui où j’ai « tout fait le même jour » comme je m’amuse à le raconter à mes enfants qui ont du mal de me croire. Je veux parler de la profession de foi + confirmation + 1ère communion. J’avais 15 ans. Heureusement j’avais été baptisée bébé car autrement j’aurais reçu le baptême en plus, comme bon nombre de mes camarades…

Mais revenons-en à la Pentecôte. Comme elle a tendance à tomber aux oubliettes, l’Eglise réformée a décidé de réagir. Or, en général, une  réaction protestante consiste d’abord à instruire et à expliquer les choses. C’est ce qu’a fait l’EPAL (l’Eglise protestante d’Alsace et de Lorraine) en sollicitant le professeur Christian GRAPPE qui enseigne le Nouveau Testament à la faculté de théologie de Strasbourg, lequel a écrit un article très instructif sur cette  fête religieuse dans le MESSAGER.

J’ai découvert qu’au temps de Jésus, la Pentecôte correspondait à une fête agraire. Les juifs fêtaient la fin de la moisson des blés. Cette fête s’appelait, et s’appelle encore je crois, la fête des Semaines. Mais il pouvait y avoir des variantes dans la signification de la fête. La communauté de Qumrân avait fait de la fête des Semaines, une fête des Serments en souvenir de l’alliance entre Dieu et son peuple et du don de la Loi au Sinaï. Et c’est à l’occasion de cette fête que les nouveaux adeptes étaient admis solennellement dans la communauté de Qumrân.

Enfin, j’ai découvert d’où provenait le caractère merveilleux du récit des Actes des Apôtres (2, 1-13), je veux parler du bruit, des langues de feu et du miracle qui permet à chacun d’entendre dans sa propre langue la parole des Apôtres. On peut trouver des développements semblables dans un traité d’un certain Philon d’Alexandrie, un philosophe juif contemporain de Jésus, le « De Decalogo ». Le don de la Loi y est décrit à partir des mêmes éléments : un bruit qui se transforme en un feu flamboyant puis en une voix articulée. Les éléments merveilleux du récit correspondent donc à une « manière de dire » une expérience spirituelle propre à l’époque où les Actes ont été rédigés.

Il n’en demeure pas moins que le récit des Actes garde un caractère propre et novateur. Christian GRAPPE parle « d’économie nouvelle » à partir de  laquelle « l’Esprit-Saint, par lequel Dieu communique force et puissance à ses témoins, fera désormais office d’instance suprême et décisive ».

J’aime bien cette idée d’économie nouvelle  pour dire l’évènement de la Pentecôte. Il s’agit bien de cela : un changement de référence dans l’activité spirituelle. Ce n’est plus la Loi qui sert de « référentiel », si j’ose dire et pour employer un terme moderne, mais l’Esprit de Jésus-Christ donné aux disciples. Quel changement ! 

Et vous, vous aimez la fête de la Pentecôte ? 

A bientôt. 

Catherine

oOo

Lundi 18 mai 2009 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

Samedi dernier, après avoir passé la journée à ThéoFOR, je me suis rendue à la Chapelle Notre Dame du Refuge de l’hôpital St Jacques de Besançon. Pas d’office ce soir là, mais une chorale profane, qui s’appelle « Cœur à Corps ». C’était la répétition générale avant une série de concerts, et je voulais écouter mon amie Sophie chanter. 

Quand on demande à mon amie Sophie si elle croit en Dieu, elle répond « je ne sais pas ». Or, avec « Cœur à Corps », elle se retrouve à chanter à pleine voie des nocturnes de Mozart, mais aussi des Magnificat, des psaumes de Bach ou des compositions de Dietrich Buxtehude.  Dietrich Buxtehude (1637-1707) a été le professeur de Bach. On raconte que Bach a parcouru 500 km à pied pour se rendre auprès du célèbre organiste. Il faut croire que ça en valait la peine… 

Samedi soir, le programme était donc essentiellement allemand. Superbe au plan musical mais il fallait faire un sérieux effort pour comprendre le texte (à moins d’être germanophone…). C’est ce que j’ai fait lorsque la chorale a interprété une œuvre de Buxtehude justement, car j’ai été interpellée par ces paroles : Alles was ihr tut mit Worten oder mit Werken, das tut alles im Namen Jesus, and danket Gott  dem Vater durch ihn. Je ne sais pas si ce que je restitue en allemand est correct au niveau de la langue, mais il me semble avoir compris le sens du message du compositeur allemand : tout ce que vous faites ou dites (paroles, travail) faites le au nom de Jésus et remerciez Dieu le Père au travers de Lui. Ce n’est ni plus ni moins que le message sur lequel nous avions achevé notre journée à ThéoFOR consacrée à Dieu le Père créateur. C’est ce qui m’a étonnée en fait. Je ne pensais pas, en me rendant à la Chapelle pour écouter la chorale, réentendre, de la bouche de mon amie Sophie, ce que j’avais entendu l’après-midi même… 

Simplement, à ThéoFOR, nous avions choisi, non pas les compositeurs allemands, mais un très beau texte de Madeleine Delbrel intitulé « Le bal de l’obéissance » pour faire passer cette idée que Dieu, ce n’est pas seulement lorsqu’on s’occupe des affaires de l’Eglise ou pendant la célébration mais c’est tout le temps, à la maison, au travail, en famille, dans la vie sportive ou associative…Jésus n’était-il pas un homme bien ancré dans le quotidien ?

Extrait du texte de Madeleine Delbrel, qui était assistante sociale et vivait dans les quartiers communistes de Paris : Seigneur venez nous inviter. Nous sommes prêts à vous danser cette course à faire, ces comptes, le dîner à préparer, cette veillée où l’on aura sommeil. Nous sommes prêts à vous danser la danse du travail, celle de la chaleur, plus tard celle du froid… 

Dieu doit donc nous accompagner dans chaque geste du quotidien. Mais vous l’aurez remarqué je pense, il faut danser, ce qui implique légèreté et souplesse de notre part. Cela ne doit pas poser de problème car en principe, lorsqu’on se met à l’écoute de la parole de Dieu, on se sent léger. Penser à Dieu rend léger… 

Vous ne croyez pas ? 

Bonne Ascension à vous tous. 

Catherine

oOo

Jeudi 7 mai 2009 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

On est déjà au mois de mai et je me rends compte que j’ai complètement oublié de vous parler de l’ÉCRIT dont le 8ème numéro est paru fin mars.

 L’ÉCRIT est une initiative originale de la librairie CHEVASSU de Besançon et du Service diocésain de formation. C’est une revue qui paraît quatre fois par an. L’idée générale est d’encourager la diffusion et surtout la lecture de livres religieux, mais pas uniquement religieux. La revue présente essentiellement des recensions d’ouvrages divers, sur 12 voire 16 pages ce qui n’est pas rien, plus un « dossier » portant sur un thème particulier. Le dernier dossier en date a été proposé par la Pastorale santé du diocèse et s’intitule « Prendre soin ».  

Tout un programme… Les ouvrages recensés traitent aussi bien du cancer, de la bioéthique, du respect, de l’art de devenir humain, que de la mort ou encore de la philosophie de la joie… Le dossier du prochain numéro qui doit paraître pour les vacances d’été, est, quant à lui, une initiative œcuménique, et traitera de Calvin, année Calvin oblige…A propos de l’année Calvin,  je ne sais pas si vous avez remarqué, mais c’est incroyable le nombre d’ouvrages qui paraissent sur le réformateur… 

Pour ceux d’entre vous qui voudraient se procurer la revue, c’est simple. Les bisontins peuvent se rendre directement à la librairie SILOE de Besançon où ils la trouveront. Elle est gratuite. Les autres peuvent la consulter grâce à un internet en se rendant sur le site du diocèse de Besançon, rubrique « Eglise pratique », puis cliquer sur « se former à la foi –adultes », ensuite « service de formation » et enfin « l’ÉCRIT ». Le dernier en date est le numéro 8.  Le chemin d’accès est un peu long, j’avoue, mais là aussi, c’est gratuit et en couleur de surcroît.  

Le libraire m’a raconté que, dernièrement, une dame s’était présentée à la librairie avec l’ÉCRIT en main ; elle avait sélectionné 6 titres d’ouvrages recensés, et elle a acheté les 6 livres correspondants ! Etonnant, non ? 

Je dois dire que les recenseurs (des prêtres, des laïcs, des pasteurs, des libraires, tous passionnés par la lecture) se donnent du mal pour « dire » quelque chose dans leur recension : un point de vue personnel, un avis, une réflexion ou encore une critique qui guideront le lecteur dans son choix. (Pas question de se contenter d’une « 4ème de couverture »…). Et si j’en crois le témoignage du libraire à propos de sa cliente, l’entreprise porte ses fruits… 

Bref, si vous êtes en panne d’inspiration côté lecture ou si vous recherchez un bon bouquin (religieux ou non, roman, livre pour enfant, BD et Manga…), je vous recommande cette sympathique revue. 

« Un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade » écrivait Julien Green. Pour moi, c’est une ouverture sur le monde toujours, sur l’autre aussi et sur Dieu parfois et plus souvent qu’on ne le pense…

 Amicalement comme toujours. 

Catherine

oOo

Samedi 25 avril 2009 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

Pensez-vous, vous aussi, que l’Eglise est une vieille dame ? 

Je vous pose cette question car j’ai été un peu surprise par les propos tenus par un futur diacre lors d’une retraite de profession de foi.

Je vous raconte : j’ai rejoint ma fille, samedi dernier pour un après-midi spirituel qui clôturait sa retraite de profession de foi, laquelle regroupait les jeunes de 3 unités pastorales. Des témoignages étaient programmés pendant la célébration finale, et étaient donc destinés aux jeunes et à leur famille.

Deux témoins se sont succédés : une dame tout d’abord, qui a raconté son pèlerinage dans le désert algérien et qui a été beaucoup questionnée par les jeunes.

Puis le futur diacre a témoigné de son parcours personnel dans l’Eglise (parcours sans faute au demeurant : 1ère communion, puis profession de foi, confirmation, scoutisme, JMJ, mariage, 5 enfants, engagements dans des mouvements catholiques) et de l’appel reçu au diaconat.  Et là, ce sont les adultes qui ont posé des questions car les jeunes pour la plupart, avaient décroché, à commencer par ma fille qui papotait avec ses copines…

Une jeune femme, en particulier, l’a questionné sur les conditions requises pour être diacre : âge, état de vie, formation… Elle lui a demandé très précisément si une femme pouvait devenir diacre.  Or, cette question a mis le témoin dans l’embarras…dur, dur d’être témoin.

Il était visiblement gêné d’annoncer la vérité et de dire que non, les femmes ne pouvaient pas être diacres et que seuls les hommes pouvaient le devenir, ainsi en avait décidé l’Eglise. Cet homme de son temps, enseignant de métier, époux et père de famille, engagé dans des mouvements d’église et dans la vie associative, aurait bien voulu annoncer, enfin il me semble, que les hommes ET les femmes pouvaient recevoir cette mission, mais l’Eglise, qu’il aime et respecte par ailleurs, a fait un autre choix. Seulement, comme c’est trop souvent le cas dans les réunions chrétiennes, notre témoin n’a pas osé donné son point de vue personnel (ce qui n’interdit pas le respect d’un point de vue différent…) et à chercher à justifier la décision de l’Eglise. Et c’est là qu’il a comparé l’Eglise à une vieille dame, pour expliquer, je pense, un point de vue  « conservateur » ou « traditionnel », je ne sais comment le qualifier, de l’Eglise par rapport à la situation des femmes…

Je me suis demandée ce que les jeunes allaient penser de cette image de Eglise présentée comme une vieille dame, Eglise à laquelle ils sont censés appartenir... Ma fille n’en pense rien, elle, et pour cause, elle n’a rien écouté du témoignage…

Quant à moi, quand on me parle « Eglise », je regarde du côté de l’Assemblée. C’est ce que j’ai fait, en me retournant car j’étais au premier rang ce jour là, et qu’ai-je vu ? 60 bouilles toutes jeunes, garçons et filles,  des visages tout blancs pour la plupart mais joliment colorés aussi pour certains, sur des corps bien mobiles (mais pas toujours car handicapés parfois…) et bien remuants car encore adolescents. Une belle mixité et diversité pleine de jeunesse. J’ai vu deux vieilles religieuses aussi, qui furetaient dans la chapelle où  nous étions assemblés ce jour-là… 

Je crois plutôt que l’Eglise n’a pas d’âge. Elle n’est ni jeune, ni vieille.  La preuve : elle a 2000 ans d’histoire et elle est encore bien vivante, alors… à moins qu’elle n’ait tous les âges de la vie à la fois ? 

Et vous, comment voyez-vous l’Eglise ?  

Et que pensez-vous de l’idée que des femmes puissent devenir diaconesses ? 

Moi, je pense que ce serait une bonne idée.  L’Eglise d’aujourd’hui, chez nous, a tellement besoin de « serviteurs », d’animateurs, de responsables… 

Vous ne croyez pas ? 

Amicalement comme toujours. 

Catherine

oOo

Mercredi 15 avril 2009 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

« Etrangement, de nombreux catholiques considèrent que le vendredi saint  a plus d’importance que le jour de Pâques, qu’ils ne vivent pas comme un moment clé mais plutôt comme un happy end. La résurrection est irreprésentable, elle reste très mystérieuse. Les catholiques ont du mal à y croire. Pour la plupart, c’est la réanimation d’un cadavre et une reprise de la vie antérieure ».  

Ce n’est pas moi qui parle, mais  Mgr Pierre Raffin, l’évêque de Metz. Je trouve le propos pour le moins étonnant et assez sévère. A moins qu’il ne soit simplement lucide…

 En fait, c’est l’expression « happy end » qui a attiré mon attention. Je suis assez d’accord avec Mgr Raffin sur ce point là : pour beaucoup de chrétiens, l’ « histoire » s’arrête à Pâques avec l’épisode de la résurrection qui est perçu, après l’horreur du Vendredi saint, comme une « fin heureuse ». Or, c’est dans le mot « fin » que réside le grand malentendu à mon avis.

Il faut dire, à la décharge des chrétiens, que l’accent est fortement mis, au niveau liturgique, sur le temps qui précède Pâques. L’Eglise insiste - elle a raison-  sur le temps de carême,  avec la célébration des Cendres,  le dimanche des Rameaux suivi des quatre grandes célébrations de Pâques. Mais même si le temps pascal se prolonge encore pendant 50 jours après le dimanche de Pâques, on sent une « retombée » après Pâques. Or je pense que cela devrait être l’inverse. C’est le temps APRES Pâques qui devrait être fortement marqué. Car c’est ce temps là qui est important. C’est APRES la résurrection que les choses nouvelles commencent. La résurrection est tout sauf la fin de l’histoire. Elle marquerait plutôt un début.

 Jésus est trop souvent évoqué comme l’homme du passé. Or, le messager est clair avec les disciples le jour de la résurrection : il leur annonce que Jésus est ressuscité d’entre les morts, et il ajoute : voilà qu’Il vous précède en Galilée (à la fin de l’Evangile de Matthieu). Si Jésus précède ses disciples, alors il est forcément DEVANT eux. Et si c’est en Galilée, alors c’est dans le monde auquel appartiennent les disciples, et pas dans un autre monde… 

Je pense que c’est valable pour nous, disciples d’aujourd’hui. Jésus ressuscité nous précède nous aussi, il est devant nous, donc il est l’homme de l’avenir et pas uniquement du passé…

 Attention, le fait qu’il soit devant, qu’il soit celui qui « précède », n’interdit pas le fait qu’il se rende présent, à ses disciples en l’occurrence, comme aux disciples d’Emmaüs par exemple (c’est la lecture du jour : Luc 24, 13-35) et certainement à bien d’autres depuis… 

Vous ne croyez pas ? 

Amicalement comme toujours. 

Catherine

oOo

Mardi 31 mars 2009 

Amis de Murmure, bonjour à vous 

Il n’y avait pas trop de monde, dimanche dernier à notre « Dimanche Autrement » et l’organisatrice était déçue. Je la comprends. Quand on se donne du mal pour organiser un évènement, on souhaite rassembler un maximum de personnes. Mais la concurrence était sévère ce jour là, il faisait beau et surtout,  il y avait le trail. Un trail ? C’est une course à pied. Et bien évidemment, cette course était l’attraction du moment. Ce n’est pas tous les jours, en effet, que 500 coureurs parcourent les rues de la ville… 

Pendant que les sportifs couraient, les chrétiens qui s’étaient rassemblés à l’église se sont mis à l’écoute de la Parole de Dieu, d’un Psaume en particulier, le 103 (ou 102). Un magnifique psaume de louange à Dieu.  Nous l’avons écouté tout d’abord car il a été chanté à deux voies puis chacun pouvait ensuite faire le choix de rejoindre un des ateliers prévus : soit pour continuer à chanter le psaume, soit pour réaliser une composition florale ou encore pour méditer le texte biblique.  

Un groupe est resté à l’église pour un « dialogue contemplatif » autour du psaume que j’ai eu le plaisir d’animer. Après un temps de recueillement, de lecture à haute voix puis individuelle, chacun pouvait relever un mot, un verset tiré du psaume, qui avait particulièrement retenu son attention et dire éventuellement pourquoi ce mot ou ce verset l’avait touché. Et là, comme à chaque fois que j’anime un atelier biblique, je fus étonnée par tout ce qui peut être dit d’un texte et par la diversité des réactions. Les participants font des liens avec d’autres textes bibliques, avec la liturgie, avec des évènements actuels, avec ce qui fait leur vie. Avec beaucoup d’aisance. Preuve que ces vieux textes ont une dimension intemporelle. 

Quand ce fut le tour de Laurent, notre prêtre, de s’exprimer, il a attiré l’attention des participants sur le verset 4 (relisez le psaume 103, il est superbe…) qui dit : « Il (Dieu) réclame ta vie à la tombe ». Verset étonnant effectivement, qui a déclenché une vraie discussion sur le sens de la phrase. Deux théologies ont surgi. Certains participants ont fait le lien avec ces formules que l’on trouve dans les avis mortuaires du genre « il a plu à Dieu de rappeler à lui… » et ont vu un Dieu qui demande notre vie au moment de la mort autrement dit qui veut notre mort. D’autres ont vu tout autre chose : si la tombe symbolise la mort, alors apparaît un Dieu qui vient demander à la mort  la vie qu’elle a  prise. C’est tout l’inverse !

Et ça correspond au passage du livre de la Sagesse qui dit que Dieu n’a pas fait la mort et ne prend pas plaisir à la mort des vivants (Ch 1, 13). Et non seulement Il ne veut pas la mort, mais quand elle survient, Il entreprend d’aller lui réclamer ce qu’elle a pris. Pour re-susciter la vie… 

Réclamer, c’est « demander avec insistance, comme dû, comme juste » dit mon dictionnaire.

Eh bien moi, j’aime l’idée d’un Dieu qui fait des réclamations, en particulier quand il s’agit de « récupérer » ce qu’on a de plus précieux : ce qu’on est… 

En tout cas, le psaume est clair pour moi, notre Dieu est bien du côté de la vie et c’est bien elle qu’Il désire et pas la mort !  

Vous ne croyez pas ? 

Bon carême à vous. 

Catherine

oOo

Dimanche 22 mars 2009

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Quand j’ai appris qu’il existait un Manga « le Messie », j’ai d’abord imaginé qu’il s’agissait d’une imitation, d’un ersatz. Je n’imaginais pas l’Evangile en Manga made in Japan. (Le Manga est une forme très actuelle de BD qui nous vient du Japon et qui fait fureur chez les ados). Eh bien, j’avais tort. « Manga le Messie » est un pur produit japonais, j’ai vérifié, Le directeur artistique, l’illustrateur, l’éditeur et l’imprimeur sont tous japonais.

 Je me suis donc procuré la BD, par pure curiosité (et en pensant un peu à mes enfants…). En rentrant à la maison, je l’ai posée négligemment sur la table du salon. Quelques minutes plus tard, la BD s’était volatilisée. Elle est réapparue entre les mains de ma fille (13 ans) 3 jours plus tard, alors que je la conduisais dans une ville voisine pour son match de tennis. Elle achevait la BD, en était à la Passion, à la crucifixion pour être précise. Ça tombait bien que je sois près d’elle à ce moment là, j’ai pu accompagner sa lecture et mettre des mots sur cet épisode qu’elle a qualifié – à juste titre - « d’horrible » mais aussi « d’impossible ». Si je lui ai donné raison sur le premier terme, nous avons discuté du second. Car, si, c’est possible que Jésus (fils de Dieu dans l’esprit de ma fille) meure sur la croix. Mais, lui ai-je précisé, cette forme de mise à mort ne « suffit  pas » à faire de lui « Le » fils de Dieu. Je lui ai rappelé que d’autres malheureux ont subi le même sort par le passé et qu’il restait un épisode d’une importance cruciale après la crucifixion…

Puis la BD a disparu à nouveau, pour réapparaître dans les mains de mon fils (16 ans) cette fois-ci, un mangaphile… Lui m’a demandé si l’histoire était conforme à la « vraie » et aux « autres ».  Les « autres » étant pour lui les versions BD qu’il a lues précédemment, dont celle que j’avais quand j'étais enfant…Ce qu’il a découvert tout à coup et qui lui avait échappé lors de ses précédentes lectures, c’est ce qu’il a appelé « la rencontre » de Jésus avec Satan. Il faisait allusion au séjour de Jésus dans le désert après son baptême. Sa question était : Satan est-il une personne ?

C’est une vraie question ! Je ne lui ai pas répondu directement mais lui ai demandé de regarder comment Satan avait été dessiné dans sa BD. Ressemblait-il à un « vrai » homme ? « Non » fut la réponse de mon fils. Effectivement, le Satan du Manga  n’avait pas l’apparence d’un humain (ouf !), mais seulement d’une silhouette effrayante. S’en est suivi toute une discussion sur le normal, le paranormal, l’anormal…

 Ce qui m’étonne maintenant. Nullement les questions de mes enfants. Mais le fait que la Bonne Nouvelle partie de Palestine il y a 2000 ans les rejoigne dans leur quotidien d’aujourd’hui, via les planches à dessin (des logiciels de dessin en fait) japonaises. Et elle circule la Bonne Nouvelle grâce au Manga japonais : près d’un million d’exemplaires ont déjà été imprimés à ce jour dans 8 langues différentes. L’éditeur annonce déjà la parution prochaine de la suite, à savoir les Actes des Apôtres. 

Nous vivons au temps de la mondialisation. Incontestablement. 

Et vous, vous avez déjà lu un Manga ? 

Bien à vous 

Catherine

 

oOo

Mercredi 11 mars 2009

Amis de Murmure, bonjour à tous,

Ça y est, les vacances sont finies. J’ai déchaussé les skis et suis redescendue de mes montagnes alpines. Pour filer dès hier après-midi  à Vesoul. Mais cette fois-ci, plus question de formation biblique.

Ce qui m’a poussé jusqu’à Vesoul une fois de plus ? L’envie d’écouter Denis CLERC, le célèbre économiste français, fondateur de la revue Alternatives Economiques. Il était l’invité de l’association intermédiaire NOVEO et donnait une conférence salle Parisot sur un grave sujet de société : le travail paupérisant.

Le saviez-vous ? Aujourd’hui, en France, on peut avoir un travail et vivre en dessous du seuil de pauvreté. C’est un phénomène relativement récent (observé depuis une dizaine d’années environ) et étonnant dans un pays où la protection sociale et les systèmes de répartition ont longtemps protégé les citoyens contre ce type de problème plutôt réservé aux pays anglo-saxons.

Or, Denis CLERC est formel : le phénomène s’amplifie d’année en année. Le nombre de travailleurs pauvres ne cesse d’augmenter. 2003 : 1,4 million de personnes sont concernées. 2005 : 1,750 million. Estimation pour 2009 : 2 millions de personnes soit 1 travailleur sur 12.

C’est consternant. Normalement, lorsqu’on a un travail en France, on devrait pouvoir vivre décemment. Eh bien ce n’est pas le cas pour bon nombre de travailleurs.

Mais de qui s’agit-il précisément ?

Denis CLERC a identifié 3 grandes catégories de travailleurs pauvres qui représentent chacune environ un tiers du nombre total. Il y a tout d’abord le sous-groupe des hommes, qui ont un travail à temps plein et à l’année, qui perçoivent le SMIC mais qui ont des charges de famille importantes qu’ils sont seuls à assumer, et qui « tombent » dans la pauvreté car leurs ressources sont insuffisantes. (Attention, il ne s’agit pas là de personnes qui n’arrivent pas à « joindre les deux bouts » et qui ont des difficultés en fin de mois, difficultés qui  ne sont pas réservées aux smicards…). 2nd catégories : les femmes qui travaillent mais à temps partiel et qui ont charge de famille. C’est les plus nombreuses. C’est aussi cette catégorie qui augmente  avec le développement des services à domicile. Paradoxalement, une activité très importante au plan social et en terme de solidarité génère de la pauvreté….3ème et dernière catégorie : les travailleurs qui cumulent les CDD (contrat à durée déterminée) entrecoupés de période de chômage et certains travailleurs indépendants.

Une fois le constat établi, que faire ? Peut-on agir sur un tel phénomène alors qu’on est en pleine crise économique ?

Oui, répond l’économiste, à condition d’être inventif, réactif et d’injecter l’argent public efficacement. A ce sujet, Denis CLERC ne manque pas d’idées. Je vous en livre quelques unes dont il a parlé hier :

-         mettre en place le RSA (revenu de solidarité active), ce qui va être le cas en juin 2009, et multiplier l’enveloppe financière par 2 pour sortir un maximum de personnes de la pauvreté. (Denis CLERC est l’un des initiateurs du RSA avec Martin HIRSCH). Le RSA présente l’avantage de venir en complément du salaire lors de la reprise du travail et d’éviter justement la paupérisation.

-         Subventionner les emplois pour qu’un maximum de personnes reste au travail, car selon lui « c’est toujours grâce à l’emploi que l’on sort de la pauvreté » mais en moralisant le marché du travail et en veillant à ce que l’emploi permette à la personne de progresser, de gravir les échelons et de se construire.

-         Plafonner les indemnités de chômages (les plus élevées en Europe) et mieux les répartir entre les demandeurs d’emploi.

-         Plafonner les salaires les plus élevés pour limiter les écarts entre les revenus des différentes catégories de salariés.

-         Ne donner une aide fiscale aux particuliers employeurs que s’ils ont recours aux associations intermédiaires, chargées elles de mutualiser, dans un « pot commun » les « miettes » emplois de telle manière que le travailleur se voit confier un volume décent de travail et ce de manière stable dans le temps.

-         Au niveau européen : agir simultanément et de manière concertée en ce qui concerne l’injection des aides publiques.

-         Baisser la TVA sur les produits alimentaires ( qui représentent 30% du budget d’une famille pauvre)

-         Etc… 

J’arrête là mon énumération mais vous pouvez retrouver toutes les propositions et idées de l’économiste et de son équipe de travail dans le numéro de mars d’Alternatives Economiques dont je vous recommande vivement la lecture et qui est intitulé : Et si on changeait tout…

Je vous rassure, pas d’idées « révolutionnaires », pas d’anti-capitalisme bête et méchant, mais simplement une autre manière de regarder notre économie et le marché du travail, avec de nouveaux indicateurs comme le bien-être du citoyen ou la prise en compte des impacts de l’activité sur l’environnement. Et la conviction surtout que l’économie doit être au service de l’homme et certainement pas l’inverse, et que l’on peut aller vers un autre mode de vie plus respectueux de l’environnement et des personnes.

Il ne s’agit pas de changer de société mais « simplement » de changer certaines règles injustes pour plus de solidarité et d’équité.

La revue fourmille de propositions concrètes, applicables tout de suite.

Vraiment, je vous en recommande la lecture, ça fait beaucoup de bien. 

Bon carême à vous tous.

 Catherine

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Dimanche 22 février 2009

 Amis de Murmure, bonjour à tous, 

Vous l’avez sûrement constaté comme moi, en raison de « l’Année St Paul », les publications, articles, conférences et causeries à propos de l’apôtre se multiplient. Or, J’ai remarqué qu’il était souvent fait référence à la conversion de l’apôtre sur la fameuse route de Damas. C’est le cas dans le dernier dossier (passionnant au demeurant) de la revue Reflets comtois consacré aux migrants.  

Ce qui me étonne maintenant, c’est la manière dont les idées dérapent parfois, au plan théologique dans les représentations qui sont données de ce moment de la vie de Paul. Voici en effet ce qui est écrit dans ma revue : « Paul s’avance vers Damas avec un objectif précis, la lutte contre les disciples d’un certain Jésus. J’ai persécuté à mort cette Voie, nous disent les Ecritures (Actes 22,4 ). Jusque là, ça va. On lit ensuite : « Et soudain, Paul est brutalement ( ?) brisé ( ??) dans son élan, aveuglé ( ?) par une puissante ( ?) lumière et jeté ( ??) à terre. » Il ne manque plus que le cheval qui rue et qui piétine tout le monde comme dans certains tableaux de maîtres ! 

A propos du cheval, merci à Bernadette, la bibliste de notre diocèse, d’avoir fait relire aux chrétiens d’Amancey, ce célèbre passage de la conversion de l’apôtre  directement DANS le texte des Actes des Apôtres. Ils s’étonnent encore de l’absence du cheval justement dans le texte biblique… 

Mais revenons un instant sur le passage extrait de ma revue. Ce qui m’étonne et me gêne, pour être très franche, c’est la forme passive de la phrase et la dureté des termes employés. On se demande QUI peut bien ainsi brutaliser (« briser brutalement », « aveugler », « jeter »… les termes sont forts, vous ne trouvez pas ?) Saul de Tarse. Si la réponse est « Dieu », alors je dis non, notre Dieu ne peut pas agir ainsi. En tout cas, moi personnellement, je ne crois pas que le Dieu auquel nous croyons, nous chrétiens, agit avec violence lorsqu’il cherche à entrer en relation avec quelqu’un. Même s’il a affaire à un ennemi, ce qu’était Paul avant sa conversion. Ce n’est pas possible. Vous ne croyez pas ?

En tout cas, moi, je ne crois pas en un tel Dieu. 

Relisons attentivement ce passage des Actes au chapitre 9 verset 3 et nous verrons que la fameuse lumière n’est nullement « puissante » mais « enveloppante » ou selon les traductions, « resplendissante » ou encore « brillante ».

La Bible de Jérusalem traduit : « une lumière venue du ciel l’enveloppa de sa clarté » ; la TOB : « une lumière venue du ciel l’enveloppa de son éclat » et l’Osty : « quand soudain, resplendit autour de lui une lumière venue du ciel »…

C’est d’ailleurs cette idée « d’enveloppement » que l’apôtre utilisera lorsqu’il décrira par lui-même sa conversion lors de ses différents discours (Actes 22,6 et 26, 13). Merci Axel de l’avoir fait remarquer aux vésuliens lors de la formation biblique.

Ensuite le texte dit simplement que Saul est tombé. Ce qui est différent de « être jeté ».  

Je préfère penser que Dieu a enveloppé son ennemi Saul de sa lumière, geste plein de douceur que de penser qu’il l’a brisé, aveuglé et fait chuter de cheval. Tendresse, douceur, lumière peuvent provoquer chez celui qui les perçoit un « étourdissement », d’où les jambes qui flanchent, la vue qui se brouille… 

Enfin, cette interprétation n’engage que moi bien évidemment… 

A bientôt. 

Catherine

oOo

Mercredi 11 février 2009

 Amis de Murmure,  bonjour à tous,

 Je dois dire que j’ai été un peu surprise lorsque mon libraire m’a présenté un ouvrage d’Alina Reyes. J’étais en effet dans une librairie religieuse appartenant au groupement SILOE, et il n’est pas habituel de trouver, dans ce type de librairie, les ouvrages d’auteurs de littérature érotique. En plus la couverture du livre ne m’inspirait pas du tout : cette sculpture représentant une jeune fille terrassant un dragon n’avait rien d’engageant (pour moi en tout cas). Le titre en revanche, « lumière dans le temps », était plus rassurant.

« Oui, a précisé mon libraire devant mon étonnement,  elle s’est convertie », en parlant de l’auteur. L’un (l’érotisme) n’empêche pas l’autre (la conversion) ai-je pensé intérieurement.

 

 Bref, je me suis laissée convaincre et suis repartie avec l’ouvrage dont je suis chargée de faire une recension pour la revue l’ECRIT qui doit paraître le 15 mars prochain. Comme le titre, l’éditeur surtout (Bayard) et le commentaire de mon libraire le laissaient présager, il n’est point question d’érotisme mais effectivement du récit d’une conversion. Et comme toute conversion, c’est émouvant, troublant mais pas forcément facile à « comprendre ». Comme ce n’est pas facile à raconter pour l’auteur. Alina Reyes en fait l’expérience : malgré une formation littéraire solide, un parcours déjà long en littérature et un vrai talent d’écrivain, dire sa rencontre avec Dieu reste difficile…

Pour le moment, j’en suis à la moitié du livre et suis un peu étourdie par le chapelet de visions qui y est décrit. Par contre, je m’étonne de la manière dont Dieu peut tout à coup « envahir » (avec beaucoup de douceur) la vie d’une personne a priori distanciée de Lui ou en tout cas, que rien ne prédisposait au plan de l’éducation religieuse ou encore de l’entourage, à une telle rencontre. 

Mais au fait, vous connaissez la revue l’ECRIT ?

Il s’agit d’une initiative originale du Service diocésain de formation et de la librairie SILOE-CHEVASSU de Besançon. Cette revue (œcuménique) paraît 4 fois dans l’année et recense des ouvrages religieux (ou non). L’originalité vient du fait que les recensions sont écrites par des lecteurs qui se « mouillent », donnent leur point de vue personnel et signent leur recension. Un « dossier » c'est-à-dire un sujet particulier agrémente en général la revue. Le dossier du prochain numéro sera consacré à la santé.

L’intention est d’encourager la lecture en général et la diffusion des livres religieux en particulier.

Si cette revue vous intéresse, vous pouvez vous la procurer à la librairie SILOE –CHEVASSU de Besançon. Si vous voulez la recevoir chez vous pendant un an, il suffit d’envoyer un chèque de 9 euros à la librairie, 119 grande rue 25000 Besançon. La revue est gratuite, les 9 euros correspondent aux frais d’expédition.

Si vous voulez vous faire une idée de la revue ou piocher des idées de lecture, vous pouvez aussi consulter les exemplaires de l’ECRIT sur le site du Diocèse de Besançon, rubrique « vie du diocèse/formation/ECRIT ».

 Bonne lecture et à bientôt.

 Catherine

oOo

Dimanche 1er février 2009 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

J’ai très envie de vous raconter la suite de mon aventure biblique à Vesoul, car là-bas, les « petits miracles » se poursuivent. Il n’y a pas que DANS la bible qu’il y a des miracles, il y en a AUTOUR d’elle  ou GRÂCE à elle… 

Vesoul, donc, j’y suis retournée mercredi dernier dans le cadre des « Mercredis de la formation » en compagnie d’un prêtre, bibliste et surtout grand prédicateur. 

En arrivant, premier miracle : les participants de la première soirée étaient tous revenus, à l’exception d’une personne, et ce malgré l’heure tardive et un froid polaire. Ils sont courageux car si la salle où ils sont accueillis est très bien équipée et très belle, elle reste « fraîche » lorsqu’il gèle dehors…  

C’est mon ami prêtre qui s’est chargé de l’intro cette fois-ci, et là, il a fait très fort : il a poursuivi la conversation que nous avions dans la voiture, devant les participants, et a « attaqué » la soirée en évoquant la conception virginale du Christ à laquelle croyaient tous les chrétiens, protestants inclus a-t-il expliqué (ce qui en a surpris plus d’un dans l’assemblée…), puis il a évoqué un Saint (je ne sais plus lequel…) qui commençait son enseignement par une invocation à Marie. Alors nous avons tous récité un « Je vous salue Marie ». Moi aussi ( !) et ensuite, chacun a sorti sa bible pour travailler.

Et là, second miracle : les bibles, entre les deux soirées avaient GROSSI. Considérablement. Fini les bibles minuscules, incomplètes ou illisibles. Chacun est arrivé avec une belle bible dans un format exploitable. A partir de là, mon ami prêtre a pu les guider dans une ballade biblique visant à leur faire découvrir pourquoi la bible avait été écrite : Exode 3,8 Exode 17,4 Malachie 3,16 Jean 20, 30-31 Luc 24,18 (lisez, et vous aussi vous saurez pourquoi la bible a été écrite, la réponse est « dans le texte »). 

Au passage, nous avons découvert (troisième miracle) que certains participants s’étaient lancés dans la lecture de la bible. Une dame nous a confié avoir lu tout Tobie et une autre tout le livre de Ruth.

Etonnant non ? 

Ensuite, j’ai pris le relais pour un travail de lecture. J’ai voulu faire le lien avec la diffusion de l’Evangile de Marc par nos évêques, alors j’ai choisi un passage de cet évangile, un passage qui « marche » bien. Marc 10, 46-52 ou la guérison de l’aveugle Bartimée. Nous avons fait une lecture-étude à l’aide de la méthode d’analyse narrative (simplifiée). Merci Bernadette pour le bel outil de lecture que tu as mis au point… 

Et là : quatrième miracle. C’est mon ami prêtre qui me l’a fait remarqué : les seize participants ont TOUS parlé, sans exception, parfois en même temps d’ailleurs…

Oui, ce passage biblique est surprenant. Il n’a l’air de rien, d’une guérison de plus…mais quand on laisse parler ce texte, sans l’interpréter surtout, il donne à penser, et à dire. L’aveugle Bartimée donne à voir. Il a le pouvoir de faire circuler la Parole…jusqu’à une heure tardive. Il était presque minuit quand je suis arrivée à la maison… 

Il reste une troisième soirée mercredi prochain. J’espère qu’ils reviendront tous car un beau cadeau les attend : un exposé d’art. Un exposé d’art est un diaporama biblique commenté, conçu avec des photos d’œuvres d’art, des tableaux très connus en général. Et là le jeu consiste à associer le texte et l’image, c'est-à-dire à retrouver à quel passage biblique correspond le tableau. Tout en faisant un peu de théologie… 

Ils ont de la chance les vésuliens. 

Vous ne trouvez pas ? 

Bien à vous. 

Catherine

 

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Jeudi 22 janvier 2009

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

Je rentre de Vesoul où j’ai assisté, un peu comme à Myon il y a quelques mois,  à un  petit miracle autour de la Bible.

18 personnes se sont réunies dans la salle de formation de la Maison d’Eglise pour une initiation à la lecture de la Bible. Sans publicité particulière m’a précisé l’organisateur.

18 personnes par rapport à la population d’une ville comme Vesoul, ce n’est rien allez-vous penser. Effectivement. Ceci dit, je suis agréablement surprise par le fait que, spontanément, 18 chrétiens, souvent engagés dans l’Eglise par ailleurs et ayant toutes sortes de responsabilités familiales et professionnelles, s’inscrivent à 3 soirées de formation consacrées à la lecture de la Bible. Et puis de toute façon, on avait limité les inscriptions à 15 personnes. En fait, on a accueilli 3 personnes en plus et il a fallu agrandir le cercle en ajoutant tables et chaises.

Il faut croire que le vieux livre suscite toujours la curiosité. Il est là le miracle. Les personnes qui étaient présentes hier soir ont visiblement envie de lire la bible. Une participante nous a expliqué qu’elle avait été touchée par le témoignage d’Ingrid Betancourt qui avait lu la bible en captivité et qu’elle avait, à son tour, envie de la lire.

Le problème est que, faute de « guide », les lecteurs se découragent. A l’image de l’éthiopien des Actes des apôtres qui butte sur un passage du livre d’Esaï. Et qui a besoin d’un guide, le disciple Philippe en l’occurrence pour « comprendre » le texte et entendre la Bonne Nouvelle (Actes 8). C’est d’ailleurs l’Ancien Testament qui pose le plus de problème aujourd’hui encore. Il effraie et rebute les lecteurs.

D’où l’idée de cette formation qui permet de « démystifier » le livre, et de comprendre quand, comment, par qui et dans quel but il a été écrit.

Après une visite guidée de « la bibliothèque » qu’est la bible, on s’est lancé dans des exercices de lecture : un passage de Néhémie puis un livre complet du Nouveau Testament, l’un des plus court de la Bible,  la lettre de Saint Paul à Philémon.

Et là, on a assisté à un deuxième petit miracle. Voilà que Saint Paul est apparu tout à coup sous un nouveau visage : « Mais, nous a dit un participant, Paul est un homme tendre, en fait »…

Oui, l’apôtre Paul est un homme plein de tendresse. Il n’est pas l’homme dur et sévère à la pensée incompréhensible comme le pensent trop de chrétiens. Il est passionné et exigeant, c’est pas pareil. Et surtout, il peut être plein de sensibilité et de compassion comme l’ont remarqué les participants à la formation. Il suffit de lire ce qu’il a écrit pour s’en rendre compte, en n’hésitant pas à « sauter » les passages obscurs (pour les reprendre avec un lecteur averti ultérieurement…). La lettre à Philémon est une lettre de captivité considérée comme authentique. C’est Paul, en personne, qui s’exprime.

Vous verrez comment un homme emprisonné peut se préoccuper de la «  libération » d’un autre homme.  Et comment il s’y prend…

Lisez-la, ça ne prend que quelques minutes, vous verrez c’est étonnant, et très beau. Et facile à comprendre de surcroît !

Enfin, c’est ce qu’ont pensé les vésuliens et vésuliennes présents hier soir à la formation…

Et puis, c’est l’année Saint Paul, c’est le moment de se plonger dans les écrits de l’Apôtre, un « géant » du christianisme comme dit Michel QUESNEL (qui a publié récemment plusieurs ouvrages qui facilitent la compréhension des écrits de l’Apôtre et que je vous recommande).

 Bien à vous. 

Catherine

oOo

Dimanche 11 janvier 2009 

Amis de Murmure, bonjour à tous, 

Il faut que je vous parle d’Esther DUFLO et qu’au passage je vous annonce une bonne nouvelle. Mais avant tout, je tenais à remercier tous les visiteurs de Murmure qui m’ont adressé leurs vœux à l’occasion de la nouvelle année et à qui je n’ai pas encore répondu personnellement. 

Esther DUFLO, donc, était l’invitée des Matins de France Culture vendredi dernier. Il a fallu tendre l’oreille pour l’écouter à cause de tous les bruits parasites qui peuvent envahir une maison aux heures matinales : douche, bouilloire, grille-pain, conversations…Mais ça valait le coup.

Sa voix tout d’abord était étonnamment jeune. On aurait dit celle d’une lycéenne ou d’une étudiante. Certes, Esther DUFLO est « jeune », mais elle a 36 ans tout de même ça fait déjà 10 ans que la jeune économiste française enseigne au Massachusetts Institute of Technology…

Le propos, lui, était carrément enthousiasmant ce qui est plutôt étonnant quand on traite d’un sujet aussi grave que celui qu’elle a choisi comme objet d’étude,  à savoir la pauvreté !

En guise d’introduction, elle annonce des chiffres terrifiants : « 1,4 millions de personnes vivent avec moins d’un dollar par jour ; chaque année, au moins 27 millions d’enfants ne reçoivent pas les vaccinations essentielles, 536 000 femmes meurent en couches et plus de 6 millions et demi d’enfants meurent avant leur premier anniversaire ».

Face à ces chiffres, aucun défaitisme de sa part du genre « il y aura toujours des pauvres et de la pauvreté ». Ni démagogie ou idéalisme du genre « dans un siècle la pauvreté sera éradiquée ». Deux discours qu’elle qualifie de stériles. Mais une troisième voie, la sienne qu’elle présentait ce matin là sur les ondes.

La troisième voie donc : pas de longs discours savants, de grandes théories mais un travail pragmatique sur le terrain, à caractère expérimental. En résumé : on agit c'est-à-dire, on met en œuvre l’un des nombreux plans de lutte contre la pauvreté,  on évalue, on tire un enseignement de l’expérience menée, puis on continue le travail en modifiant l’action pour l’améliorer en fonction des résultats de l’expérimentation puis on réévalue et ainsi de suite.

L’idée, si j’ai bien compris, est de ne pas « zapper » continuellement d’un programme de développement à un autre, mais d’aller au bout d’un programme en le faisant évoluer en ayant pris soin de tirer des enseignement des l’expériences menées.

Elle a donné l’exemple d’une campagne de vaccination en Inde qu’elle a étudiée. Les moyens sont réunis, que ce soit au plan financier ou au niveau de l’approvisionnement en vaccin. Seulement dans certaines régions, les résultats du plan de vaccination sont catastrophiques : seul 5% des enfants sont vaccinés…L’équipe d’Esther DUFLO a alors mené une étude pour connaître les raisons de cet échec et a constaté un souci au niveau de l’administration du vaccin dû à diverses causes dont l’absentéisme des infirmiers. Elle a décidé d’agir sur ce facteur : un planning mensuel de passage de l’infirmier a été établi par village afin que les villageois aient un repère concernant le jour de passage de l’infirmier. Le taux d’enfants vaccinés est passé de 5% à 17%. Un progrès certes, mais jugé insuffisant. Une nouvelle évaluation a été menée et a permis de constater qu’il fallait agir au niveau de la demande de vaccination. Dans les villages indiens, les jeunes parents sont tellement occupées et préoccupées qu’ils repoussent toujours la vaccination au mois suivant jusqu’au jour où le bébé attrape la rougeole et meurt. Une action a alors été menée au niveau des familles pour les informer et les inciter à ne pas attendre. Cette médecine préventive a permis à son tour une amélioration des résultats.

Une fois les expérimentations et observations « terrains » réalisées, Esther DUFLO exploitent sur un plan plus théorique les connaissances acquises et fait progresser les savoirs dans les domaines de l’économie du développement, l’éducation, la santé, la gouvernance et la corruption. Ses champs d’investigation sont immenses… 

La bonne nouvelle maintenant : Esther DUFLO vient d’être nommée à la toute nouvelle chaire internationale du Collège de France intitulée « Savoirs contre pauvreté ». Que le Collège de France ait créé cette chaire est déjà une bonne nouvelle en soi. Et que ce soit la jeune économiste française qui ait été choisie pour l’inaugurer en est une seconde. Car pendant un an, les connaissances et la pensée de la jeune femme vont être diffusées dans le monde entier grâce à ce « média ».  Sa leçon inaugurale a d’ailleurs été retransmise en directe dans 40 universités dans le monde. Ses cours et séminaires seront accessibles gratuitement via le site internet du collège de France.

D’ailleurs, si le cœur vous en dit, vous pourrez écouter sa leçon inaugurale sur le site du Collège de France dès aujourd’hui. Ou écouter son interview par Ali Baddou sur le site de France Culture (émission « les matins de France Culture » du vendredi 9 janvier 2009). 

Une autre bonne nouvelle encore : il paraît que la jeune économiste suscite l’enthousiasme auprès des jeunes et entraîne dans son sillage une foule de jeunes doctorants qui intègrent le laboratoire d’action contre la pauvreté qu’elle a créé. 

Quelques détails sur la personne pour finir : son parcours scolaire a été brillant, on s’en doute un peu : Lycée Henri IV, un passage par la rue d’Ulm et des études d’histoire et d’économie. Elle a grandi dans une famille protestante entre une maman pédiatre et investie dans l’humanitaire et un papa mathématicien chercheur. Elle a été scout et a pratiqué plusieurs instruments avant de partir sac au dos parcourir les pays pauvres. 

Esther DUFLO est une jeune personne remarquable je trouve, dont il faut parler. 

Vous ne croyez pas ? 

A bientôt 

Catherine

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Vendredi 2 janvier 2009

 Amis de Murmure, bonjour à tous,

 Bonne et heureuse année à vous tous.

2009 rime avec « neuf ». Alors je vais essayer de continuer à vous donner de nouvelles pages, toutes neuves, et je l’espère, agréables à lire. De jolis brins comme les désigne une correspondante : « brins de prière, de réflexion, d’évasion » qu’elle trouve «nécessaires ».  Mes étonnements ne seraient donc pas inutiles ?

Un autre correspondant internaute parle carrément d’ « apostolat-internet » pour désigner cette correspondance. Formule étonnante, je trouve.

Vous allez me dire que le mot « apostolat » peut avoir plusieurs sens. Et vous aurez raison.

Mon petit Larousse distingue trois acceptions.

1.      « Apostolat » peut désigner une activité à laquelle on se consacre de façon désintéressée. C’est tout à fait mon cas concernant l’écriture de cette page. Cette activité est totalement gratuite. Même si certains penseront, à juste titre peut-être, que l’on ne fait rien de manière totalement désintéressée…

2.      « Apostolat » désigne également une activité de propagation de la foi chrétienne. Je me retrouve aussi dans ce cas de figure. Car bien évidemment, il est question de foi chrétienne dans cette page. Mais je n’aime pas trop le terme de « propagation » car on se rapproche du « prosélytisme ». Or, il n’est pas question de faire du zèle…

3.      Enfin, « apostolat » désigne la mission des apôtres, sous entendu (mais pas uniquement…) de Jésus-Christ. Evidemment, c’est le sens le plus « noble ».

Très franchement, j’aimerais n’être que dans le dernier cas de figure mais je reste réaliste, je suis probablement plus dans les deux premiers, en espérant être un peu dans le dernier…

Car avant d’être en mission, il faut d’abord être « apôtres » or les apôtres étaient les amis vraiment tout proches, intimes de Jésus. Mais comment l’être aujourd’hui ? Comment savoir si on l’est ?  

Au fait, vous savez à quoi on reconnaissait que les auditeurs de Jésus étaient touchés par les propos ou l’action de Jésus : ils étaient « frappés d’étonnement » justement. Relisez l’évangile. Au hasard, celui de Marc, au chapitre 6 (il est très facile de se le procurer,  il est distribué gratuitement par les diocèses ou on peut l’acheter pour la modique somme de 2 euros).

 L’état d’étonnement est donc un « signe » (parmi d’autres possibles) de LA rencontre avec Jésus-Christ.

Ça vaut pour nous aujourd’hui encore. IL étonne toujours. La preuve : les grands magazines n’hésitent pas LE mettre à la une surtout au moment de Noël. C’est vrai du magazine La Vie mais de l’Express aussi ou du Nouvel observateur.

Autre preuve : la réaction de « bons chrétiens » qui à la lecture d’une page d’Evangile, de Marc toujours (chapitre 2, 13-22), s’étonnent du comportement et du visage de « leur » Jésus-Christ qui leur apparaît tout à coup tel qu’il ne l’avait pas vu : Provocateur, anti-conformiste, attablé avec les exclus de la société. Je fais le lien ce que j’ai vécu au cours d’un partage biblique lors du premier Dimanche Autrement de ma paroisse.

 Oui, oui, on peut être un chrétien convaincu-pratiquant-engagé et être surpris par une page d’évangile, un visage de Dieu qui se dessine tout à coup…C’est d’ailleurs tout l’intérêt de la lecture de l’évangile. 

Tout ça donc pour vous encourager à lire et à relire encore l’Evangile de Marc que vous avez reçu en cadeau par le père Noël de votre diocèse !

 Vous serez peut-être vous aussi frappé d’étonnement… 

C’est ce qui peut nous arriver de mieux en cette nouvelle année.

Vous ne croyez pas ? 

Catherine