LES ETONNEMENTS DE CATHERINE 01

(De septembre à décembre 0223)

15 septembre.

Aujourd'hui, je peux peut-être vous raconter ce à quoi je pensais dimanche à la messe.

Je regardais le servant d'autel. Un beau garçon d'une dizaine d'années. Il était attentif et recueilli, parfois un peu hésitant sur la marche à suivre. La sonnette va-t-elle retentir au bon moment ? me demandai-je. Le garçon était seul ce dimanche parce que la messe était à 9h30, et à cette heure là, en général, les enfants ne se précipitent pas. Les "grands" n'étaient pas là pour guider le débutant, alors c'était la "dame sacristie" qui dirigeait les opérations depuis le premier rang. "Servant d'autel", j'ai appris qu'on employait cette expression depuis que je fréquente l'église. Moi, je dis enfants de choeur après avoir longtemps cru que c'étaient des enfants de COEUR. Quand j'étais moi même enfant, j'allais parfois à la messe (mariage,funérailles, baptême) à l'église du village. En général, j'étais avec ma maman (menonnite comme vous le savez par sa famille puis réformée par choix personnel) plutôt au fond de l'église. Je me mettais sur la pointe des pieds pour regarder les enfants debout autour de l'autel, parfois des camarades de classe, tout de blanc vêtus, portant ces objets dorés que je ne savais (et ne sais toujours pas) nommer, et de belles bougies blanches. Puis, je questionnais:

Moi: Pourquoi les enfants sont habillés en blanc?

Maman: C'est les enfants de choeur

Moi: Qu'est ce qu'ils font les "enfants de COEUR" ? (des enfants comme eux,à mes yeux, étaient aimés, donc de coeur forcément)

Elle: Ils servent la messe.

Moi: Qu'est ce que ça veut dire ?

Elle: Ils aident le prêtre.

Moi: C'est bien, ça.

Elle: Non, c'est pas bien ! ça ressemble à un spectacle ! Il n'y a pas besoin de toute cette mise en scène !

Moi: ?!?!?!

Intérieurement:: Ah bon, c'est pas bien ?!?! ....un spectacle? mais personne n'applaudit... Et puis, c'est beau, quand même ! Moi, j'aime bien voir ça.

Trente ans après...je me souviens de ce dialogue en regardant le servant d'autel, l'enfant de COEUR,

MON enfant de coeur, bon, vous avez deviné, cet enfant, c'est mon fils.

Catherine

oOo

22 septembre 2003

J'ai appris à lire avec " Poucet et l'écureuil " et la Bible. Quand j'ai eu 6 ans, ma mère me présenta l'Ancien Testament, une version enfantine, je vous rassure. J'ai fait, paraît-il, de l'opposition en disant " Je n'aime pas ce livre car ils sont tous méchants ! ". Le Pasteur conseilla le Nouveau Testament qui reçu effectivement un meilleur accueil. Tout ça pour dire qu'un protestant apprend très jeune à lire la Bible et garde en principe le goût de le faire . C'est pourquoi, lorsque le mois dernier, " la dame liturgie " de la paroisse m'a demandé à la sortie de la messe, si j'étais d'accord pour " faire des lectures " pendant les célébrations, j'ai dit oui sans hésiter, pensant qu'il s'agissait de lire la Bible.

La semaine suivante, la dame me remit un planning ( fait avec un ordinateur et la boîte à outils de Mr Bill Gates), où figurait le nom des lecteurs dont j'allais faire partie.

" Je vous ai mise dans la première colonne, c'est plus facile pour commencer " me dit-elle.

?!?!

Effectivement, dans la première colonne, j'ai trouvé mon nom, et comme titre à la colonne : PP et PU.

?!?!

La prière du pardon et la prière universelle ! Il ne s'agissait pas comme je le croyais, de lire la bible, mais de faire PRIER l'assemblée ! Ce qui est, pour moi, beaucoup plus DIFFICILE ! J'ai failli renoncer. Et puis je me suis dis que je n'étais pas là pour faire ce que je voulais mais ce qu'ON attendait de moi, et je me suis laissée faire. Alors, j'essaye d'y mettre le ton, de me recueillir avant de lire, mais ce n'est pas facile de prier avec des mots écrits par d'autres, devant et avec toute une assemblée.

" Elle a bien lu " , m'a dit une dame à la sortie de la messe en s'adressant à moi. J'aimerais entendre : " Elle a bien prié "

Mais la remarque est déjà un encouragement !

Catherine

oOo

29 septembre 2003

J'ai repris le catéchisme, le " catéchips " comme dit ma fille qui adore les chips. Le premier mercredi, j'ai eu 5 enfants d'une dizaine d'années, le second 8 ! Je me réjouis de voir ce groupe grossir.

Comme vous le savez, je me rends disponible pour faire le caté une heure chaque mercredi matin de 10 h à 11h ; C'est un créneau horaire qui convient bien aux enfants car en milieu de matinée ils ont l'esprit disponible ; et qui convient bien aussi aux mamans qui font leurs courses au supermarché en attendant la fin de la séance.

Je fais le caté dans la salle paroissiale que tout le monde connaît et qui se situe au centre de la bourgade où tout le monde va. La salle est spacieuse, les enfants peuvent bouger, et il y aura toujours de la place pour accueillir un nouveau participant. Paul, notre prêtre n'oublie jamais de bien chauffer la salle à la mauvaise saison.

Eh bien, ce fonctionnement déplaît !

Etonnant non ?

" Ça déplaît peut-être aux enfants ou aux parents ", allez-vous penser.

Pas du tout.

Ca déplaît aux autres catéchistes (!?!?). Du moins à certains.

En effet, est en train d'apparaître une nouvelle tendance : l'organisation de temps forts (bi-mensuels ou mensuels) à la place du caté hebdomadaire (qui lui devient ringard). Moi, j'aime bien les temps forts mais j'aime bien aussi les temps ORDINAIRES. Je pense que pour qu'il y ait des temps FORTS, il faut d'abord des temps ordinaires, où l'on se rencontre fréquemment et régulièrement, sans qu'il se passe quelque chose d'EXTRA ordinaire.

Et puis, des temps forts, il y en a plein l'année liturgique, surtout chez les catholiques !

Participons déjà, AVEC les enfants, à tout ça, après on en inventera de nouveaux.

Catherine

oOo

 6 octobre 2003

Les icônes sont à la mode chez les catholiques. Pour moi, elles symbolisaient les Eglises orientales !

Aujourd'hui, lorsque l'on veut donner un caractère religieux à un lieu qui ne l'est pas, on y met une icône. Pour être sincère, je n'aime pas trop ça, les icônes. Un protestant fuit comme la peste l'idolâtrie et il a appris à détourner son regard de toute représentation de Dieu, du Christ ou du Saint Esprit .

Je suis fascinée néanmoins par l'icône de la Trinité d'Andreï Roublev. Vous savez, celle où l'on voit autour d'une table le Père, le Fils et le Saint Esprit. En fait, elle me poursuit, je la retrouve partout : dans le livret du catéchisme, affichée dans la salle paroissiale, sur les sites internet cathos, dans des pubs pour des ouvrages religieux.

Lorsque j'ai ouvert la première fois le livret du catéchisme consacré à l'Esprit Saint et que je suis tombée sur cette icône, j'ai immédiatement refermé le livre en me disant que JAMAIS (c'est un mot qu'il ne faut jamais employer) je n'utiliserais ÇA pour parler de l'Esprit Saint aux enfants. Alors la première année, je me suis rabattue sur la Bible (c'est un réflexe de protestant), les actes des apôtres et l'épisode des langues de feu.

Et puis à une réunion, j'ai entendu une catéchiste dire que les enfants adoraient cette icône. Incroyable ! me suis-je dit, les enfants aiment ça ! Alors j'ai fait un effort (un gros), et j'ai regardé cette icône mais n'ai RIEN vu (quand on ne veut pas voir…). Puis, je suis allée visiter le musée virtuel d'art sacré sur le site www.portstnicolas.net où j'ai retrouvé cette icône et surtout un commentaire biblique et théologique par le Père Louis Ridez. Son commentaire attire l'attention sur la communion autour de la table des 3 personnages et se termine ainsi: " croire au Dieu Trinité, c'est changer l'image que l'on se fait de Dieu. C'est aussi changer l'image que l'on se fait de l'homme. Croire au Dieu Trinité, c'est en même temps croire en l'homme. Si la vie de Dieu est vie de relation, l'homme, créé à son image, se réalise en devenant un être de relation. Oui, vraiment tout homme est une histoire sacrée ! ".

La Trinité vue par l'artiste comme la RELATION, la COMMUNION autour de la TABLE entre le Père, le Fils et le Saint Esprit, un Dieu de COMMUNION, l'homme à l'identique de cette relation sacrée, jamais je n'avais pensé à ça ! Ça a été comme une révélation.

L'année suivante, j'ai montré l'icône aux enfants du caté et nous l'avons regardée ensemble…

Catherine

oOo

13 octobre 2003

" Les évangiles et le Christ n'intéressent plus personne ! " se lamentait l'autre jour un paroissien.

" C'est faux, c'est complètement faux ! " ai-je répondu, pour le plaisir de polémiquer et parce que je n'aime pas les lamentations, et aussi parce que je pense que c'est faux, du moins en partie.

Moi, ai-je dit, je connais une amie du Christ qui a été interviewée par les plus grands reporters, qui a fait la une de la presse internationale régulièrement pendant des décennies, et qui va la faire dans quelques jours, une fois de plus, bien qu'elle soit morte depuis 6 ans ! Cette femme se présentait, paraît-il, aux guichets des compagnies aériennes et se voyait délivrer gratuitement le billet d'avion pour la destination de son choix. La planète entière la reconnaît au premier coup d'œil parce qu'elle a créé sa propre mode vestimentaire, d'une remarquable élégance. Un jour elle se rendit à Oslo, où elle reçut devant un parterre en smoking, l'une des plus honorables consécrations de la société civile mondiale, le prix Nobel de la paix. Et tout ça au nom du Christ ! Parce qu'elle portait dans ses bras les lépreux, gâleux et autres enfants perdus de Calcutta. Alors, que demander de plus en terme de reconnaissance ? Et nous les chrétiens, que dit-on de nos grands témoins ? Comment les relaie-t-on ?

Je parle de Mère Térésa bien sûr. C'est " ma " sainte. Ma relation à elle reste teintée de protestantisme. Je ne la prierai pas parce qu'elle est devenue une Sainte. Mais je prie parfois avec ses prières. Un protestant a un rapport direct à Dieu, il n'utilise pas d' "intermédiaire" et pense que seul Dieu est saint. Ceci dit, prendre en modèle une femme de la dimension de Mère Térésa fait du bien. Pour moi, ce n'est pas tant ce qu'elle a fait (la partie visible) qui est remarquable, que comment elle l'a fait. Cette femme est la bonté, la miséricorde incarnées. J'ai entendu sur les ondes de RCF quelqu'un expliquer le mot " miséricordieux ". Il disait (je restitue comme je peux) que miséricordieux comportait, étymologiquement le mot " utérus ", "l'organe qui porte" et renvoyait donc à la part " maternelle " de l'Amour donné par Dieu. Passé l'effet de surprise, je me suis dit que ça s'appliquait parfaitement à Mère Térésa. Elle prenait dans ses bras la souffrance et la portait. Comme le Christ faisait, exactement ! Alors que nos sociétés nient la souffrance, Mère Térésa lui redonne du sens (et ça fait du bien) ce qui n'interdit pas de la soulager…

Et puis elle a écrit de beaux livres. Je pense en particulier aux " Paroles blanches de Mère Térésa du monde " : de brefs propos, des prières-poésies et des pensées de Kahlil Gibran. J'ai eu cet ouvrage longtemps et puis je l'ai donné un jour à une amie musulmane noire (parce que d'origine sénégalaise) qui souffrait beaucoup. J'ai fait ce geste en priant que les paroles de Mère Térésa soient un baume sur les plaies de cette amie.

Catherine.

oOo

20 octobre 2003

Vous vous souvenez de cette affiche ?

On voyait une pièce de 10 francs + 1 cœur rouge = 2 euros. Le slogan était le suivant : L'euro, une chance pour l'Eglise de France.

L'Eglise craignait à l'époque, que la pièce de 10 F soit remplacée par celle de 1 € lors de la quête dominicale, et elle encourageait donc les fidèles à donner 2 €.

C'était en novembre 2001, il y a deux ans maintenant, nous étions en pleine euphorie du passage à l'Euro. Anne de Bonardi, l'économe du diocèse de Tours qui menait la campagne publicitaire disait : " L'enjeu est considérable. Il ne faut pas que les paroisses soient brutalement privées d'un bon tiers de leurs recettes "

Deux ans après, campagnes de pub et euphorie passées, qu'en est-il ?

Je ne sais pas comment c'est dans votre paroisse, mais dans la mienne, c'est plutôt alarmant. Dans le panier de la quête, je ne vois pas de pièce de 2 €, peu de 1 €, mais beaucoup de 50 centimes !

Il faut qu'elle revoie sa copie, Anne de Bonardi !

 A cela, plusieurs explications possibles :

- la pauvreté ou l'appauvrissement des paroissiens

- le manque de générosité

- les vieilles habitudes qui font qu'on résiste à une prise de conscience et au changement.

J'opte pour la dernière hypothèse.

Quand j'étais enfant et que j'allais à la messe, je m'étonnais déjà de l'abondance des petites pièces jaunes qui étaient à l'opposé des billets (parfois très gros) que je voyais au temple (je ne suis pas en train de dire que les protestants sont plus généreux que les catholiques). En réponse à mon étonnement, mes parents m'avaient expliqué que c'était sans importance, car les catholiques, eux, étaient nombreux. Le nombre compensait la modicité des dons. Voilà, je pense l'une des clés du problème. Les catholiques (comme les protestants) sont de moins en moins nombreux (en France tout du moins) mais ils se comportent, en ce qui concerne leurs dons à l'Eglise, comme il y a 30 ans quand les églises étaient pleines ! Ils comptent sur les autres. Mais comme des autres, il n'y en a plus beaucoup…

Seulement changer ses habitudes, il n'y a rien de plus difficile !

Communiquer (au-delà d'une campagne du pub) sur les ressources et les dépenses de l'Eglise, sur ses besoins, sur les différentes formes de don, ferait du bien, je crois, susciterait une prise de conscience, peut-être. A mon niveau, j'essaie. Chaque année, j'explique aux enfants du caté ce qu'est le denier de l'Eglise, en leur remettant à chacun une enveloppe. Ce sont eux qui donneront demain…et peut-être l'expliqueront-ils à leurs parents.

 Et vous, vous donnez combien le dimanche ?

oOo

27 octobre 2003

Après la reprise du caté, il y a la reprise de la formation des catéchistes. Ça se passe le soir, à 20h 30 à la salle paroissiale, une fois toutes les 3 ou 4 semaines. Nous sommes un groupe de 8 mères de famille, tranche d'âge : 30 à 45 ans. L'animation est assurée par une ancienne. La dérive de ce type de formation est que souvent, elle se transforme en "couarail" comme on dit chez moi (c'est à dire en parlotte), activité qui peut être par ailleurs fort sympathique, et pleine de richesses…

Aussi, la surprise fut grande, en ce début d'année, quand nous avons vu arriver un jeune homme qui s'est présenté à nous comme étant étudiant en maîtrise de théologie !

Je ne sais pas si c'est l'effet de son charme, ou du mot " maîtrise " ou encore du mot " théologie ", en tout cas il réussit là où tous les formateurs ont échoué avant lui : il nous rend complètement muettes ! La technique est simple (et complètement involontaire semble-t-il) : il nous pose des questions auxquelles nous ne savons pas répondre ! A peine avons-nous ébauché un début de réponse dans notre tête, qu'il a déjà démarré son cours, sans note en général, car il oublie à chaque fois ses affaires. Il peut se le permettre car il a quelques longueurs d'avance sur son auditoire. Ses cours nous font grand bien car dans le domaine de la théologie, nous sommes nulles, il faut le reconnaître… J'ai tenté un soir, après une brillante démonstration, d'ouvrir le débat aux aspects pédagogiques en lui demandant comment on pouvait aborder la notion en question avec les enfants, il m'a répondu que c'était à nous catéchistes de voir, que lui transmettait des connaissances, et qu'il en resterait toujours quelque chose !

Un soir, alors qu'il nous parlait du credo, une catéchiste l'a interrompu et lui a demandé s'il fallait prier avec les enfants pendant le caté. Notre formateur, qui perçut le ton " angoissé " de la question, répondit : " On n'est pas obligé de prier. Si vous ne voulez pas prier, vous ne priez pas ", et il reprit son cours. J'étais stupéfaite ! De la question et de la réponse.

Je comprends mieux le comportement de mon fils le jour où nous avons fait les groupes de caté avec les enfants. Alors qu'une fillette hésitait entre mon groupe et celui d'une autre catéchiste, mon fils la mit en garde en disant sur un ton menaçant et en me désignant du menton, " Je te préviens, si tu viens avec ELLE, tu vas prier ! ", " Je sais " a-t-elle répondu. Elle est venue avec moi, j'en conclus que la prière n'est pas rédhibitoire !

Effectivement, je prie avec les enfants, ou plutôt, je leur apprends à prier.

Ça se passe comme ça : j'attends toujours la fin de la séance. Ils savent que je ne les lâcherai pas tant qu'ils n'auront pas fait la prière correctement. 5 minutes avant la fin, je leur dis :

- les enfants, vous rangez vos affaires, il ne doit rien rester sur les tables…

- Jérémie, tu t'assois et tu ranges tes affaires !

- Toi aussi Victoria.

- Léa, tu enlèves ton manteau, nous n'avons pas fini.

- Arthur, tu ramasses tous les papiers que tu as fait tomber.

- Bien, maintenant, on va se recueillir. Comment fait-on pour se recueillir ?

- Loïc : on rassemble les morceaux éparpillés

- Voilà, c'est ça, on croise les mains et on les pose sur la table…….. on pose les pieds bien à plat par terre pour qu'ils ne bougent plus…… On baisse un peu la tête ……et on ferme les yeux……… Emilie, tu fermes les yeux. Quentin tu ne balances pas les pieds, tu les poses par terre……..On ne pense plus à rien………..et on écoute Romain qui va nous dire la prière.

C'est une prière d'enfant que le lecteur (qui change à chaque fois) choisit dans un recueil que j'ai créé.

Puis, nous faisons le signe de croix.

Quand tout ça est fini, je suis parfois obligée de pousser les enfants dehors car ils ne partent plus.

oOo

3 novembre 2003

Christian est prêtre. Il lui arrive de recevoir des couples qui demandent le baptême pour leur enfant. Il y a quelques jours, il nous parlait de cette expérience, et nous faisait part de ses réflexions. Il nous expliquait que souvent l'entretien avec les parents débutait par des confidences sur l'accouchement. " J'en ai vécu des accouchements en différé ! " disait-il.

Il nous expliqua également qu'il ne posait plus la question du " pourquoi " de la demande de baptême car ce n'était plus la démarche de l'Eglise de questionner sur la foi mais plutôt de la proposer. " En plus, quand on leur demande pourquoi ils font baptiser leur enfant, ils commencent à se battre la coulpe, en disant c'est la grand-mère qui, que… ".

Ces confidences ont amusé l'auditoire. Moi, ça m'a laissée perplexe. Je me suis dit qu'il y avait quelque chose là dessous à comprendre, qu'il fallait aller au-delà de l'aspect anecdotique.

Et puis dans les jours qui ont suivi, voilà ce que j'ai lu :

D'abord sous la plume du regretté Père Henri Caro, le journaliste décédé brutalement cet été :

- " Et pour comprendre la Trinité, je pense moins aux bancs du séminaire qu'aux genoux de ma mère quand elle m'apprenait tout simplement le signe de la croix. "

Et puis sous celle du formidable Père Emile Shoufani, le curé de Nazareth, :

- " Ma mère m'a enseigné les premières prières avec, toujours, cette volonté de m'apprendre à être bon. "

Les mères sont des " passeurs " de Dieu.

C'est parce qu'elles ont témoigné qu'on vient demander le baptême, et pas seulement pour leur faire plaisir et se conformer, même si ces motivations jouent, je veux bien l'admettre.

Avant d'être grand-mère, il faut être mère et pour l'être, il faut accoucher. Une naissance, c'est de l'émotion brute. Je n'apprendrai rien à personne en disant qu'accoucher ça fait très mal, au ventre, au corps entier, au moral très souvent. Pendant un accouchement, on ne maîtrise plus rien et on se demande si on va sortir vivante de l'aventure. Ensuite, on regarde son enfant en se demandant d'où il arrive et si on va réussir à le faire vivre. Vous sentez bien que l'événement vous dépasse.

Toutes les conditions sont réunies pour se tourner vers Dieu et s'en remettre à lui !

C'est la mère (ou le père tout aussi dépassé par l'événement) qui vient demander le baptême, qui témoigne ensuite de la foi (pas toujours, c'est vrai) à son enfant avant de devenir grand-mère (grand-père) à son tour. Je crois beaucoup au rôle du vécu et de l'expérience dans la transmission de la foi.

Autour de moi, il y a des couples qui se sont mariés civilement, ou qui ne sont pas mariés mais qui demandent le baptême pour leur enfant, c'est très révélateur, je pense.

Je me suis demandée ce que j'avais dit au prêtre le jour où je lui ai demandé le baptême pour mes enfants. Les souvenirs sont confus. C'est mon mari qui a dû parler et je crois bien qu'il a raconté les naissances !

Par contre, je me rappelle très bien l'explication de ma mère lorsque je m'étonnais d'avoir été baptisée bébé, ce qui n'était pas du tout dans les habitudes de la famille : " C'est pour que tes copines ne te disent pas ce que les miennes me disaient quand j'étais enfant : t'es pas baptisée ? si tu meurs, t'iras en enfer ! "

oOo

10 novembre 2003

" Non, je n'organiserai pas la célébration du Pardon des enfants cette année. "

C'est la phrase que je répétais dans ma tête l'autre soir en me rendant à la réunion de préparation de ladite célébration.

Seulement voilà, lorsque vous avez dit " oui " une fois pour prendre en charge quelque chose à la paroisse, votre accord vaut implicitement pour toutes les autres fois… Et lorsque vous renoncez à faire quelque chose, il faut vous justifier !

Je ne m'en faisais pas trop car l'année dernière vous aviez beaucoup ri, m'avez-vous dit, lorsque je vous avais raconté comment votre "parpaillote" de service s'était retrouvée à la tête de l'organisation de la célébration du Pardon, elle qui ne s'est jamais confessée de sa vie ! J'admets qu'il y avait de quoi rire. Justement, j'avais envie de mettre un terme à cette situation ridicule.

J'en viens aux faits. Tout le monde s'est tourné vers moi, quand la réunion a commencé et qu'il s'agissait de désigner une " responsable ". J'ai donc manifesté mon refus. Et là, la question a fusé : mais pourquoi donc ? Alors en toute confiance (mais en connaissance de cause) j'ai expliqué que j'étais protestante ( là tout le monde sourit) et que j'étais mal à l'aise pour organiser cette célébration car moi-même je n'avais aucune expérience, aucune pratique en la matière (là, c'est la consternation sur les visages). Personne n'a ri, croyez-moi, mais alors pas du tout ! Elles (car ce sont des dames qui vont à ces réunions) ont baissé la tête, plus personne ne parlait, il y eut un certain malaise. " Ah, bon, m'a dit une participante, tu ne t'es jamais confessée ?!?! "

Et toi ? c'était quand la dernière fois ? avais-je envie de demander. Rassurez-vous, je n'ai pas osé et puis j'avais fait assez de dégâts comme ça. Alors j'ai expliqué que le sacrement du Pardon n'existait pas chez les protestants, que les protestants ne se confessaient pas auprès d'un prêtre, MAIS, qu'ils demandaient pardon à Dieu directement en s'adressant à lui en priant ET qu'ils s'adressaient aussi au pasteur lorsqu'ils rencontraient des difficultés personnelles. On m'a confié les photocopies des feuilles de la célébration, c'est mieux comme ça.

Mais maintenant, je vais vous dire ce qui me gêne le plus dans l'histoire. Lors de la célébration du Pardon, les enfants vont se confesser mais les catéchistes non ! Il y a quelque chose, là, qui ne va pas ! Moi, ça me dérange.

Dites moi ce que vous en pensez. Très sincèrement, je ne comprends pas bien où en sont les catholiques avec cette pratique.

oOo

17 novembre 2003

J'ai lu un livre étonnant ces derniers temps, il faut que je vous en parle.

Son auteur, déjà, est extra-ordinaire. Il est jeune, 28 ans, il est suisse et a beaucoup d'humour paraît-il. Il a une bouille toute ronde, les cheveux bruns coupés ras, un début de calvitie et il partage sa vie avec une jeune femme. Tout ça est banal. Il est philosophe, voyage dans le monde entier pour faire des conférences, ça, c'est moins courant déjà. Il arrive d'un autre monde, celui des débiles mentaux, avec qui il a été éduqué, là, ça devient exceptionnel !

En plus, il est lourdement handicapé physiquement : difficulté à marcher, à parler, une histoire de cordon qui s'enroule autour du cou à la naissance, le cerveau qui manque d'oxygène pendant quelques minutes…

Le livre est à l'image de son auteur : étonnant, rare, singulier. C'est une sorte de biographie qui prend la forme d'un Eloge de la faiblesse. C'est d'ailleurs le titre de l'ouvrage, son premier ouvrage, le second s'intitulant Le métier d'homme. Tout un programme !

Dans l'Eloge de la faiblesse, Alexandre, c'est le prénom du jeune auteur, se laisse interviewer par un illustre et éminent personnage, celui-là même à qui on attribue la citation et la maxime suivantes : Il faut chercher à devenir meilleur et non à vivre mieux.
Et le fameux : Connais-toi toi-même !

Ça aussi, c'est tout un programme !

(Au fait, vous avez trouvé qui est l'interviewer ?)

Le message d'Alexandre JOLLIEN est limpide : la faiblesse est une force, pour qui sait la comprendre (c'est à dire en l'expérimentant) et s'en saisir.

Il philosophe aussi sur l'amitié, l'amour, l'éducation, la souffrance, la normalité, pour ça, il est bien placé ! Si vous lisez son ouvrage, vous ferez, au fil des pages, des rencontres surprenantes, avec Adrien ou Jérôme, ces amis d'infortune, avec un aumônier hors du commun et vous croiserez les grands de la philosophie : Aristote, Nietzsche, Sartre, Hegel et Freud.

La lecture vous prendra deux heures maximums, trajet chez le libraire et achat du livre compris. C'est d'une lecture très facile et vous passerez un bon moment.

Votre libraire connaîtra sûrement cet ouvrage, le mien le connaissait, la vendeuse aussi, la cliente qui était devant moi à la caisse aussi, il n'y avait que moi qui n'étais pas au courant !

Eloge de la faiblesse Ed. du Cerf, 1999, 96 p, 13 €

Le métier d'homme Ed. du Seuil, 2003, 108 p, 9 €

Vous me direz ce que vous en pensez.

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24 novembre 2003

" T'es où ? "

C'est la première question que me posent mes enfants ou mon mari lorsqu'ils m'appellent sur le téléphone portable. Avant d'entrer en communication avec moi, ils ont besoin de me localiser, de savoir où je suis.

Je crois que nous faisons la même chose avec Dieu. On veut le localiser, le mettre dans un lieu.

Une amie catéchiste nous expliquait l'autre soir qu'elle dit aux enfants que Dieu est là-haut (elle pointe du doigt le plafond) et que le Christ est une passerelle vers lui.

Bien.

Ensuite vous lisez quelqu'un comme Bertrand Révillion (c'est un homme formidable, je dévore tout ce qu'il écrit, il m'éclaire beaucoup). Lui, pense que Dieu est en nous. Il vous dit que Dieu a planté sa tente en nous ou des choses comme " Jésus est proche parce que, depuis sa résurrection, il est déjà là en nous, où désormais, il vit et respire ".

Bien.

Moi, ces quêtes de Dieu vers le ciel ou en soi me donnent le vertige. L'espace me paraît tout aussi infini dans un cas comme dans l'autre. J'ai franchement peur de m'y perdre. Certes, une vie intérieure intense et un fort détachement des choses matérielles doivent faciliter la recherche de Dieu. Mais a-t-on besoin de fixer Dieu quelque part pour entrer en relation avec lui ?

Frère Roger, lui, dit : " Dieu est Esprit et sa présence est invisible. Mais il est là. ". Et Frère Roger s'arrête là. Il se garde bien de préciser ce qu'est le " là ". Dieu est. Point.

Je ne pense pas qu'un Esprit se laisse enfermer dans un lieu quelconque : corps, espace ou construction. Et nous n'avons pas besoin de le situer pour tenter une relation avec Lui. Je ne pense pas. Et s'Il était simplement dans la relation, ou carrément la relation. Qu'on peut appeler aussi la communion. La communion avec Dieu, elle existe dans la prière, je pense, et dans la relation avec tous ceux qui nous mettent sur la voie de Dieu, par leurs paroles ou par leurs actes.

"Celui qui est en moi ET en qui je suis donne beaucoup de fruits ", dit le Christ selon St Jean (selon la Nouvelle traduction Bayard. La TOB, elle, dit : celui qui demeure en moi et en qui je demeure…) Pour moi, c'est la définition de la communion. Tout est dans le ET.

oOo

1er décembre 2003

Dans le courrier des lecteurs de l'hebdomadaire que je lis, s'expriment souvent les " défenseurs de la langue française ". Ce sont eux qui se désignent ainsi. Ils m'amusent. Souvent, ils s'offusquent parce que nous parlons ou écrivons mal. Ils pointent les fautes d'orthographe, les néologismes et autres barbarismes. Il y a ceux aussi qui ont peur de l'anglais. Or, ce n'est pas demain la veille que les Français s'adresseront en anglais à leur boulangère…

Plus drôle encore, il y a celui qui " condamne cette paresse d'ouvrir la bouche qui fait que certains disent : d'ab…, la cata…, un appart…, une répète…, à plus…, et craint fort que dans X générations, on ne parle plus que par grognements. On sera alors revenu à la langue de la Guerre du feu ! ". Alors, là, j'éclate de rire car la paresseuse en question, c'est moi ! Rassurez-vous, j'ai une toute autre apparence que les héroïnes de la Guerre du feu et du côté de mes enfants, tout va bien aussi : à la dernière réunion parents-enseignants, l'institutrice m'a dit que ma fille avait un vocabulaire élaboré. Ouf !

Enfin voyons, il ne faudrait pas oublier que le français est une langue VIVANTE et que ce qui caractérise le vivant, est (entre autres) qu'il se transforme ! Je ne parle pas le même français que mes grands-parents et mes petits enfants parleront une langue différente de la mienne. Sans pour autant que la langue ne devienne une succession d'onomatopées.

Dans le même ordre d'idée, il ne faudrait pas oublier que la bible que nous lisons est une traduction, et que le français de la bible ne pourra pas rester le même ad vitam aeternam sous peine de ne plus être compris par les lecteurs.

Il me paraît normal que des personnes aient comme préoccupation que la traduction de la bible soit comprise du plus grand nombre compte tenu de l'usage actuel de la langue française.

Aussi, je m'étonne que tant de catholiques de mon entourage condamnent la Nouvelle traduction de la Bible proposée par l'éditeur Bayard, la " Bayard " comme ils disent, certains allant même jusqu'à la qualifier de dangereuse ! Tout ça parce qu'ils ne retrouvent pas " leurs " mots habituels, ceux de la TOB ou de la BJ. Or, l'intention de l'éditeur comme celui des traducteurs me paraît louable. L'enjeu est de taille il me semble puisqu'il s'agit que la bible soit comprise.

En fait, l'erreur que nous commettons est de commencer la lecture de la Nouvelle traduction par des passages que nous aimons bien. Moi, j'ai commencé par le prologue de l'évangile de Jean et j'avoue que j'ai été surprise. Evidemment, on ne retrouve pas " ses "mots, " son " texte et on a l'impression de ne plus retrouver le sens du message. En fait, il faut commencer par un passage qu'on ne lit jamais, l'effet est tout autre. Essayez !

Après, que la traduction plaise ou ne plaise pas, c'est un autre débat. Ou plutôt, ce n'est pas grave qu'elle ne nous plaise pas à nous qui sommes des habitués de la TOB ou de la BJ. L'important, c'est que la bible (la " Bayard " ou une autre) soit lue et comprise par nos enfants et nos petits enfants !

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8 décembre 2003

Bénédicte a évangélisé nos campagnes !

C'est en ces termes que ce papa de deux jeunes enfants parlait du professeur de… solfège !

Il voulait dire par là, que grâce à cette jeune femme, nos enfants avaient pris goût au solfège.

Bénédicte a effectivement un charisme redoutable : elle est jeune, enthousiaste, drôle, dynamique, elle aime le solfège et les enfants. Par voie de conséquence, les enfants aiment le solfège (et Bénédicte) !

Notre jeune prêtre a du charisme, lui aussi.

Je me souviens en particulier de la veillée de Noël de l'année dernière. Il a fait pour l'occasion, des miracles.

L'information qu'il y aurait une veillée de Noël a d'abord circulé par " le réseau " de la paroisse, bien plus rapide et efficace qu'internet, croyez-moi. Tout le monde disait " il faut venir, ce sera bien. Ce sera Christian ".

Les paroissiens étaient donc au rendez-vous à 18h30, le 24 décembre, y compris les nostalgiques de la Messe-de-minuit-dans-la-chapelle-du-village-sous-la-neige ; l'église pourtant grande, était comble ; les retardataires sont restés dehors. Un quart de l'assemblée était constitué d'enfants.

Avant la messe, le prêtre avait programmé un conte. Un groupe de paroissiens (inter-âge) avait bien travaillé pour animer la représentation et c'est notre institutrice à la retraite qui a fait la lecture du conte, parfaitement.

Puis la célébration proprement dite commença.

Tous les servants d'autel étaient là, du plus petit au plus grand, ils s'étaient passés le mot. Le prêtre a multiplié je ne sais comment, les aubes. Tous les " accessoires " que je ne sais toujours pas nommer, étaient de sortie, chaque enfant de chœur avait le sien. La procession a eu du mal de se frayer un chemin jusqu'à l'autel, c'est pour dire. Puis le prêtre a demandé que les enfants viennent devant. Alors, là, ça a été un peu le bazar.

Et puis nous avons tous chanté, ces chants que tout le monde connaît et pas seulement la chorale, ces chants que l'on chante sans la feuille, les protestants et les non pratiquants aussi !

L'homélie a pris la forme d'un dialogue entre les enfants et le prêtre, le prêtre micro en main, les enfants assis par terre sur les marches de l'autel. Ce qui a fait dire à quelqu'un que " ça devenait comme chez les protestants " ?!?! Je me demande à quels cultes cette personne a bien pu assister, pas aux mêmes que moi en tout cas…

Sous prétexte de la présence des enfants, le prêtre a choisi pour la communion, un texte " adapté ", très " parlant " y compris (surtout ?) pour les adultes !

Puis, les enfants ont allumé la crèche. Patricia a joué de la flûte traversière.

De belles choses ont suivi encore : procession d'offrandes, décoration de l'immense sapin.

Le cardinal Danneels aurait parlé d'irradiation.

Il est bon de ressentir cette chaleur, c'est profondément réconfortant.

La chaleur des célébrations catholiques, c'est déjà ce que je ressentais quand j'étais enfant et que j'aimais tant.

" Pff, disaient les mauvaises langues à la sortie de la messe, ils viennent tous aujourd'hui, et dimanche prochain, il n'y aura personne… ". Bon, c'est vrai…

" A Noël, les gens sentent qu'il se passe quelque chose " disait le prêtre.

L'arrivée d'un jeune prêtre dans une communauté, si vous saviez ce que ça fait du bien !

Envoyez-nous donc des jeunes (prêtres, diacres ou autres, mariés ou pas, peu importe ) qui aiment Jésus-Christ et les enfants, pour qu'ils évangélisent nos campagnes !

C'est ce que j'ai dit l'autre jour, au " responsable diocésain " que j'ai croisé à une réunion.

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15 décembre 2003

22 prêtres sont morts depuis le début de l'année dans notre diocèse, et une seule ordination est prévue en 2004. Voilà ce que nous a annoncé notre jeune prêtre à la fin de la messe, après avoir fait une homélie (très belle) sur le thème de l'espérance. Les calculs sont vite faits : à ce rythme là, nous n'aurons quasiment plus de prêtres dans 20 ans.

Je me demande ce qu'il faut penser de cette évolution.

Je pensais que, en ordonnant des hommes mariés, l'Eglise résoudrait au moins en partie le problème. Je me disais comme beaucoup de catholiques, que " ce serait pour le prochain pape ". Seulement voilà, il y a quelques jours, un ami prêtre me disait que dans son secteur où les protestants sont fortement implantés, il n'y a plus de pasteur ! Le constat est inquiétant car il laisse supposer que la liberté qui serait donnée aux prêtres de se marier ne suffirait pas pour encourager les vocations.

Ensuite, la responsable du caté vous communique les chiffres de l'année 2003/2004, et vous fait constater la diminution constante et régulière d'année en année, du nombre d'enfants catéchisés.

Sommes-nous en voie de disparition ?

En est-il ainsi dans les autres pays chrétiens ?

Quel sera notre avenir ?

Et si l'Eglise faisait un jour appel aux femmes à la prêtrise? ce serait bien ! Il y aurait peut-être plus d'hommes le dimanche dans les assemblées…

Aurons-nous des prêtres africains ? (beaucoup demandent à venir en France paraît-il) pourquoi pas, moi je verrais ça d'un bon œil, mais quand j'en parle autour de moi, on me répond " on voit que tu ne connais pas de prêtre africain ! ", ce qui est vrai. En revanche, j'ai une amie qui est sénégalaise, qui a deux diplômes français de 3ème cycle universitaire, qui connaît bien mieux l'histoire, le droit, la fiscalité française que moi ! Qu'un de ses " frères " officie le dimanche ne me déplairait pas du tout.

Autre chose, s'il n'y a plus de prêtres, il n'y aura plus d'évêques ni de cardinaux…

Parfois, je me dis que ces difficultés sont peut-être une chance pour notre Eglise. Comme le disait Monseigneur Dalloz à la veille de son départ : " l'Eglise n'existe désormais que par la conviction et la liberté ". La conviction et la liberté : voilà bien deux forces créatrices !

Parmi les confiants en l'avenir, on trouve aussi quelqu'un comme Patrice Gourrier, ordonné prêtre à 40 ans, fondateur de l'association Thalitha Koum, et qui disait dernièrement sur les ondes de RCF que " le Christianisme ne faisait que commencer " !

Oui, mais commencer où ? comment ?

Je crois que nous allons découvrir et investir de nouveaux " espaces " par les médias et Internet : ne faisons nous pas Eglise autour de Léon, sur ce site qu'il a créé ? ou en écoutant RCF dans sa voiture en se rendant à son travail ?

Les paroisses traditionnelles ne sont plus le seul lieu d'annonce de la Parole. Je constate que les associations, mouvements, formations, communautés, groupes chrétiens en tout genre fleurissent partout : c'est un signe de vitalité.

A nous, comme le dit Daniel Vigoux ( ?), lui aussi sur les ondes de RCF, de trouver des signes nouveaux pour dire Dieu aujourd'hui.

Mais ne cherchons pas à tout maîtriser, accueillons cette faiblesse de l'Eglise et laissons l'Esprit saint souffler.

oOo

22 décembre 2003

Cher Père Noël,

Le 25 décembre approche.

Mes enfants attendent fébrilement ta venue en rêvant à de nouveaux jouets.

Moi aussi, je rêve parfois.

D'un lieu, où l'on peut rencontrer des amis pour discuter. Il y aurait un coin café pour s'asseoir, boire un verre et casse-croûter. Il y aurait un coin lecture avec une petite bibliothèque chaleureuse, de bons livres et quelques quotidiens pour l'actualité. Il y aurait une salle de projection, des accès Internet et pourquoi pas, un coin pour se recueillir et méditer ou prier.

J'y retrouverais l'ami philosophe, l'ami guitariste, l'ami prêtre, l'amie musulmane, l'ami retraité, l'amie étudiante, l'ami cégétiste, l'ami bouddhiste, l'ami épicier, l'ami chômeur, l'amie journaliste, l'ami ouvrier, l'ami PDG, l'amie agricultrice, l'ami footballeur, l'ami danseur, l'ami professeur, l'ami handicapé, l'ami africain, l'amie fleuriste, l'ami peintre…

A nous tous, on referait le monde.

Oh ! il y aurait des débats, des discussions sans fin, des disputes peut-être, des réconciliations mais attention, Père Noël, pas de langues de bois, pas de signes ostentatoires, ni politiques ni religieux, ni de ripostes péremptoires : pas question de s'envoyer des slogans politiques, des versets bibliques ou coraniques à la figure…( Tu sais Père Noël, moi, je connais des catholiques qui font des sortes de joutes verbales à coup de versets bibliques. Crois-moi, c'est étonnant !!! Il paraît, qu'ils ont 300 ans de retard sur les protestants en matière de lecture de la Bible. C'est pas moi qui le dis, c'est un prêtre, professeur dans une très sérieuse Institution de formation catholique. Moi, je trouve que certains ont drôlement bien rattrapé le temps perdu…)

Dans mon Café un peu spécial, donc, on questionnerait les convictions, on " attaquerait " les idées mais jamais les personnes.

Il y aurait juste beaucoup d'amitié, d'idées et d'humour.

Quel beau cadeau ce serait !

Qu'en penses-tu, Père Noël ?

JOYEUX NOEL à tous les fidèles, et moins fidèles, internautes de Murmures

 Catherine. 

PS : renseignement pris, il semble que tu aurais livré ce cadeau dans le Morvan, et qu'il s'appellerait : Le Petit café du carrefour ?

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