THÉOLOGIE "POUR LES NULS"

 

             
 
    Cette année 2012 : 

 Un dialogue interreligieux

 

TOUTES LES RELIGIONS SE VALENT", disent les gens. Par contre, toutes les religions déclarent qu'elles ont la vérité et qu'hors de leur croyance, il n'y a pas de salut. Chacune d'elles revendique le droit d'être seule capable de répondre aux grandes aspirations de l'homme. Et bien souvent, chacune d'elles s'enferme dans sa tour d'ivoire et refuse de s'intéresser aux autres.

Que je sois chrétien ou non, quelle est mon attitude à l'égard des autres religions ? Question d'actualité en ces temps où notre monde ressemble à un petit "village planétaire".

Je ne peux pas ignorer plus longtemps mon voisin. Ce sera donc l'objet de notre recherche cette année : d'une part explorer quelques-unes des grandes religions, leur origine et leurs croyances, et d'autre part essayer de nous situer en chrétien par rapport à ces religions.

6e séquence : Une réponse chrétienne

(juin 2012)

1 - La femme dans l'islam.

Commençons par la fin notre réponse à l'exposé du mois dernier. L'un des points faibles de l'islam est la discrimination dont est l'objet la femme.  Question significative qui montre combien les efforts réformateurs dans l'islam ne sont pas seulement le fait de quelques intellectuels, mais du cercle plus large de l'ensemble de la population, essentiellement de la population féminine.

Il faut savoir que dès le début du XXe siècle on trouve dans le monde musulman des écrits qui vont dans le sens d'une émancipation féminine, et après la Première Guerre mondiale on trouve des mouvements organisés de femmes. Certes dans les dictionnaires du monde islamique, on trouve, au mot femme, des ensembles de questions comme mariage, droit matrimonial, harem, voile et Mohamed.

Mais il y a un point qui fait particulièrement difficulté, pour nous occidentaux ; un point sur lequel il nous faut insister : c'est la polygamie ; et également la possibilité de répudiation unilatérale de la femme sans décision judiciaire. La polygamie est autorisée par Mohamed, qui, au début, fut monogame, avant d'avoir trois fois plus de femmes que le Coran n'en autorisait pour le commun des mortels.

Pour comprendre cette pratique islamique, on peut certes faire valoir que la polygamie existait en Arabie bien avant l'islam ; que les patriarches de la Bible - Abraham, Isaac, Jacob - avaient plusieurs femmes ; que Mohamed a introduit certaines réformes dans le droit matrimonial. Il nous faut donc éviter de juger les coutumes et les dispositions légales de façon anachronique. Cependant, il est incontestable que les dispositions du Coran - quatre femmes légitimes et des concubines ad libitum - ne faisaient guère droit à la dignité de la femme selon les conceptions chrétiennes existantes déjà depuis longtemps lors de la naissance de l'islam. Aussi les dispositions légales prises actuellement dans les pays islamiques en faveur de la condition féminine nous apparaissent bien tardives, d'autant plus que leur mise en application se fait bien souvent attendre.

Pourtant, le christianisme n'a pas de quoi être particulièrement fier de son histoire de l'émancipation de la femme. Mais il n'en reste pas moins vrai que pour le musulman, cet exemple du statut de la femme montre l'importance et la nécessité d'une interprétation  du Coran selon la méthode de la critique historique que nous utilisons avec la Bible. Seule cette interprétation peut permettre d'éviter tout risque de traditionalisme. Une telle interprétation historico-critique peut seule permettre d'opérer la traduction nécessaire, en toute honnêteté intellectuelle, du message religieux, sa transposition dans le contexte de l'époque moderne.

Il en va de même du préjudice dont la femme est l'objet  dans le droit de succession et de témoignage. Une émancipation a commencé en certains pays, du moins dans les couches supérieures et moyennes de la population. On y trouve, en certains pays, Égypte notamment, le droit de vote des femmes, un pourcentage élevé de femmes dans les universités, de plus en plus de femmes médecins, avocates, politiciennes ou diplomates. Mais cette évolution ne touche guère les femmes des couches inférieures. Et le manque de considération pratique dont la femme reste l'objet  dans la vie sociale, même dans les couches supérieures de la population, continue à étonner l'Européen.

Mais nous chrétiens, nous ne devrions pas trop nous targuer d'une supériorité morale dans ce domaine. Il faut nous demander dans quelle mesure le christianisme, des premiers siècles chrétiens jusqu'à nos jours, a été l'élément qui a le plus favorisé l'émancipation de la femme ; et dans quelle mesure, au contraire, il y a fait obstacle.

2 - Convergences de la foi dans le Dieu unique

Il ne s'agit pas ici d'une comparaison entre les documents religieux de la Bible et du Coran. Ce qui nous intéresse ici, c'est la donnée originelle dont témoignent ces textes, la foi vivante des juifs, des chrétiens et des musulmans en l'unique Dieu.

Qu'est-ce que cette foi vivante ? Affaire d'intellect ? Acte de la volonté ? Emotion ? Bien sûr, il ne s'agit pas seulement de l'intelligence, de la reconnaissance de la vérité de textes bibliques ou coraniques. Mais il y a d'abord l'intelligence. Mais la foi ne se réduit pas non plus au produit d'un effort de la volonté. Elle n'est pas aventure aveugle. Elle ne se réduit pas non plus à une simple émotion subjective, acte de foi sans contenu de foi. Elle n'est pas un simple sentiment.

Pour tous, juifs, chrétiens et musulmans, la foi signifie que l'homme, ici et maintenant, avec tout ce qu'il est, avec toutes les ressources de son esprit, s'engage de façon inconditionnelle et s'en remet en toute confiance à Dieu et à sa parole. Cette foi est ainsi tout à la fois acte de l'intelligence de la volonté et de la sensibilité : une confiance qui inclut une adhésion à une vérité. Il s'agit d'une attitude fondamentale personnelle, vécue, pleine de confiance, simple ou très élaborée, une attitude intérieure et un mode de vie  qui transforme la pensée, l'agir et la souffrance des hommes.

Ni la Bible ni le Coran n'entendent démontrer Dieu, mais toujours et partout le montrer. Pour le chrétien comme pour le musulman, la foi en Dieu n'est pas déraisonnable : il s'agit d'une confiance raisonnable.

La convergence fondamentale entre juifs, chrétiens et musulmans est dans la foi dans le Dieu un et unique, qui donne sens et vie en tout ce qui existe. Cette foi en un seul Dieu est, pour l'islam, une vérité originelle déjà présente avec Adam.  Dans le Dieu un se trouve fondée l'unité de la race humaine et l'égalité de tous les hommes devant Dieu. Quant à notre foi en la Trinité, elle n'entend pas remettre en question la foi dans le Dieu un et unique, mais bien l'expliciter. Face au polythéisme païen, le judaïsme, le christianisme et l'islam se rejoignent , tout comme ils constituent un front commun face aux idoles modernes de toutes sortes, qui menacent de réduire l'homme en esclavage. Oui, bien avant l'islam, le judaïsme et le christianisme avaient déjà renversé les anciens dieux du panthéon païen.

Juifs, chrétiens et musulmans se rejoignent dans la foi dans le Dieu historique. Dieu n'est pas seulement le fondement de toute chose, omme pour les Grecs. Il est le créateur qui intervient dans l'histoire, le Dieu unique d'Abraham, qui parle par les prophètes et qui se révèle à son peuple.

Dieu est non seulement créateur ; il est aussi un partenaire de dialogue. L'homme peut s'adresser à lui dans la prière. Il est celui "devant qui l'homme peut jouer de la musique et danser" (Heidegger)

Dieu est finalement le Dieu miséricordieux, le Dieu de bonté, un Dieu qui prend soin de l'homme. Le mot arabe ar-Rahman  (le miséricordieux) a la même racine que l'hébreu rahamim, qui est traduit en grec par Karis, la grâce. Dieu n'est pas un Dieu arbitraire, mais le Dieu de la grâce et de la miséricorde.

Agir de Dieu et liberté de l'homme

La volonté de Dieu, pour le chrétien, doit se réaliser. Pour l'islam, elle se réalise. Tout événement est déterminé par Dieu à chaque instant. Ce déterminisme intégral a particulièrement marqué la théologie islamique médiévale. Mais aujourd'hui on a davantage pris conscience qu'islam ne signifie pas l'acceptation passive et résignée, mais bien le don de soi actif, la disposition à s'engager dans le sens de la volonté de Dieu. L'homme n'est pas un instrument sans volonté aux mains de Dieu.

En effet, dans le Coran lui-même,
- la responsabilité de l'homme pour ses actes est nettement soulignée.
- l'homme lui-même détermine, par ses décisions, la mesure de la récompense et du châtiment.
- il ne saurait être question d'un déterminisme de l'agir humain

Dans le Coran comme dans l'Ancien Testament (où le mot liberté n'apparaît qu'une seule fois) le mot "liberté" ne signifie pas liberté de choix, mais désigne le statut social de l'homme libre par opposition à l'esclave. Mais dans le Coran comme dans l'Ancien Testament, l'homme est aussi celui qui agit et décide par lui-même.

Au fond, pour le judaïsme comme pour l'islam, ce n'est pas le hasard aveugle, ni le destin obscur qui régit le monde, mais le Dieu de bonté, le Dieu miséricordieux. L'absolue liberté de Dieu ne menace pas la liberté relative de l'homme, mais lui permet  de s'exprimer.

Prédétermination éternelle et vie éternelle

On pourrait peut-être retrouver une convergence fondamentale semblable entre islam et christianisme à propos d'autres points de doctrine. Retenons simplement deux thèmes.

- la prédestination. La théologie islamique, sur ce point, se situe en gros dans la ligne de théologiens chrétiens prestigieux, saint Augustin, Luther, Calvin. (Calvin, de façon extrême). Cependant, pour le christianisme, la prescience de Dieu ne prend pas nécessairement un caractère prédéterminant. La liberté de l'homme n'est pas arrogance de sa part,, mais une grande chance voulue par Dieu, reconnue par lui et rendue possible par lui.

Les chrétiens ont mis à la poubelle la doctrine selon laquelle "hors de l'Église il n'y a point de salut". L'affirmation similaire des musulmans, selon laquelle tous les non-musulmans sont expédiés en  enfer demande elle aussi à être corrigée radicalement.

- L'immortalité de l'âme n'est pas une idée spécifiquement islamique. Elle remonte à Platon  et aux platoniciens qui croyaient  en une âme spirituelle, indépendante  de nos fonctions corporelles, immatérielle, simple et donc indestructible, qui se trouverait, à la mort, libérée de la prison du corps mortel. Dans le Nouveau Testament, comme dans le Coran, on ne croit pas  à uns séparation de l'âme du corps dans la mort. Pour le christianisme, à la mort, l'homme trouve donc son accomplissement dans une corporéité transformée, transfigurée, spiritualisée, dans une tout autre dimension, la dimension de Dieu au-delà de l'espace et du temps. Par contre, les descriptions coraniques des joies du paradis avec abondance de nourriture, de boissons et de houris aux grands yeux et à l'opulente poitrine nous paraissent, à nous chrétiens, une projection trop crue de plaisirs des sens superficiels à l'image d'un pays de cocagne. Remarquez cependant que les descriptions exsangues du ciel selon saint Thomas d'Aquin ne sont pas plus satisfaisantes : dans ce ciel, les hommes ne boivent ni ne mangent ; ils se satisfont de la seule vision "béatifique" de Dieu. C'est pourquoi il nous faut aborder les rapports entre éros et agapè, domaine où les malentendus entre islam et christianisme sont nombreux.

Éros et agapè.

Dans le Coran, l'amour n'est pas un attribut de Dieu. Dieu n'est pas amour. Du moins si l'on traduit pas éros. De même dans la Bible : le mot n'apparaît que deux fois, dans la traduction grecque, et c'est dans une signification négative. C'est que l'éros est une fabrication qui vient des Grecs et le mot est entaché de l'érotique morbide et de la sexualité purement pulsionnelle qui lui est propre.

Contrairement aux musulmans, les chrétiens, dès le début, ont forgé lur propre mot pour l'amour, un mot qui pouvait dès lors s'appliquer à Dieu?. Le mot agapè (amour) est quasiment absent de la littérature grecque profane et le verbe agapein est rare. Donc il semble que, très tôt les chrétiens ont souligné la différence entre la convoitise de l'éros et le don de l'agapè dans l'esprit de Jésus. L'islam nous accuse donc d'avoir des sentiments hostiles à l'égard du corps et de la sexualité, hostilité que ne fera que s'amplifier avec les gnostiques, les manichéens, saint Augustin, etc.

Alors ? Le christianisme s'appuie-t-il dès l'origine, à l'inverse de l'islam, sur une agapè qui prend ses distances par rapport à l'éros, voire lui est hostile ? Faisons bien la différence entre un amour de convoitise, qui ne cherche que sa propre satisfaction, et un amour qui se donne, qui ne veut que le bien de l'autre, tel qu'il se manifeste en Jésus de Nazareth.

Cependant il n'est pas vrai que seule l'agapè et non l'éros puisse être amour authentique. On peut tout à la fois désirer l'autre et se donner à lui ; et inversement, celui qui se donne à l'autre peut en même temps le désirer. L'Ancien Testament et l'araméen, langue de Jésus, n'ont qu'un seul mot pour dire amour , et le Dieu de l'Ancien Testament est un Dieu jaloux qui désire passionnément, comme l'homme désire son épouse qui s'est rendue infidèle.  Le Nouveau Testament parle de l'amour de Dieu et des hommes en termes joyeusement humains et ne déprécie  nullement l'amour humain. Voir toutes les attitudes pleines d'amour humain de Jésus à l'égard de tous, hommes, femmes, enfants.... Pour lui, éros et agapè vont ensemble. Mais chaque fois que le christianisme ne s'est pas contenté de voir une différence entre éros et agapè, chaque fois qu'il a durci cette différence en opposition exclusive, ce fut aux dépens d'éros et d'agapè. L'éros s'est trouvé déprécié et maudit, l'amour passionnel a été réduit au sexe, et la sexualité elle-même s'en est trouvée dévalorisée. Et du même coup la caritas chrétienne également s'est trouvée dévaluée jusqu'à devenir la pratique de "faire la charité."

Mais nous n'avons pas encore abordé le point décisif.

La radicalité de l'amour chrétien.

En effet, je ne peux pas faire abstraction du fait que, pour Jésus, ce qui était déterminant c'était quelque chose de tout autre que, par exemple l'observance scrupuleuse de règles de pureté ou de l'interdiction de boire du vin. Ce qui était caractéristique du message de Jésus, c'est la disposition à pardonner sans limites, non pas sept fois, mais soixante-dix fois sept fois, c'est-à-dire toujours.

Jésus en appelle à quelque chose qui échappe à toute légifération : il en appelle à l'amour de l'homme : pardonner à priori et toujours et encore. Et aussi caractéristique pour Jésus, le service désintéressé sans considération de rang. Donc pas seulement l'obéissance aux autorités sur laquelle la tradition islamique met déjà l'accent, mais le service mutuel de tous. Non pas une loi, mais un appel péremptoire au service.

Est enfin caractéristique de Jésus le renoncement volontaire sans contrepartie. Renoncement à des droits en faveur de l'autre, renoncement à la force fût-ce à mes dépens, renoncement à la riposte. Tous ces renoncements n'étant que la face négative d'une nouvelle praxis positive qu'on pourrait définir par la formulation lapidaire d'Augustin : Ama et fac quod vis - "Aime et fais ce que tu veux."

Au cours de l'histoire du christianisme ce message du crucifié a certes été bafoué - qu'il suffise de penser au statut de la femme  et des esclaves. Mais je ne puis faire abstraction du fait que, dans l'histoire du christianisme, ce Jésus de Nazareth a toujours fait office de correctif critique, et cela précisément en matière de puissance - impuissance,  miséricorde - intransigeance,  paix - guerre.

En va-t-il de même de Mohamed ?

Dans la souffrance absurde, une offre de sens

Mohamed et Jésus ont tous deux été confrontés au problème de la souffrance. L'un et l'autre se sont heurtés à des oppositions dans la prédication de leur message. Il en allait pour eux de la vie et de la mort. L'un et l'autre ont fait preuve d'une extraordinaire persévérance. Mais en Jésus s'est révélée une autre  dimension encore : tout autrement que Mohamed, Jésus a vécu la souffrance de manière exemplaire, la souffrance de l'innocent et de celui qui est abandonné des hommes et de Dieu. Jésus est entré dans l'histoire comme l'archétype de celui qui porte une souffrance absurde, comme le souffrant en personne.

C'est là le lieu d'une réflexion de la théologie chrétienne : faire de la souffrance de l'innocent l'objet de sa réflexion. Une "théologie de la croix. " On ne trouve pas cela dans l'islam. Dieu non seulement libérera ses élus de toute ignominie, mais il les a déjà libérés en la personne de Mohamed. Pour le chrétien au contraire, l'agir, la souffrance et tout le destin de Jésus témoignent d'une nouvelle attitude face à la souffrance, à l'insuccès, à l'échec ; attitude qui n'a guère son parallèle dans l'islam. D'où notre question : quel Dieu transcendant incompréhensible est-ce là qui, en dépit de toute sa bienveillante miséricorde, est au-dessus de toute souffrance, qui laisse les hommes croupir, lutter ou simplement se résigner et finalement mourir dans une misère et une souffrance souvent absurde et sans fin ?

Les chrétiens croient que, par-delà toute l'incompréhensibilité de Dieu - voir Job, par exemple - s'est manifestée, dans la souffrance et la mort absurdes de Jésus, une libération définitive de la souffrance par le Dieu qui transmue la souffrance et la mort en vie éternelle et en accomplissement de tous nos voeux. Jésus n'annule pas la souffrance : il lui donne sens. Un sens caché, non pas donné automatiquement, mais un sens offert, proposé à ma liberté. Je peux refuser ce sens, par cynisme ou désespoir. Mais je peux aussi l'accepter, dans la confiance.

Le Dieu de l'amour

Le christianisme a-t-il situé l'idéal trop haut ? L'islam est-il plus réaliste, rend-il la vie plus facile à l'homme ? Le message de celui qui a dit que "mon joug est doux et mon fardeau léger" veut être pour les hommes une offre de sens, réaliste jusque dans l'insuccès et l'échec !

Je peux le rencontrer, je peux trouver l'amour  - pas seulement haine et vengeance - non seulement dans la lumière et la joie, mais aussi dans l'obscurité, le deuil, la douleur  et l'absurdité. Le chrétien reste réaliste ; il ne connaît pas de chemin permettant d'éviter  la souffrance et la mort, mais il connaît un chemin qui passe par elles, serein en fin de compte face à la souffrance et prêt à lutter contre la souffrance et ses causes jusque dans la mort.

Tout autrement que dans la vie et le message de Mohamed, la vie et l'agir de Jésus, sa souffrance et sa mort témoignent à l'évidence que Dieu est un Dieu ami de l'homme, un Dieu com-patissant, qui partage notre souffrance. Il est un Dieu qui ne demande pas seulement l'amour, mais qui l'offre et que nous pouvons dès lors appeler Père. Les chrétiens sont convaincus que Dieu a de l'amour, et même qu'il est l'amour. L'islam mystique, dépassant en cela l'islam juridique, a parfois pressenti cela.

Y a-t-il là amorce d'un dialogue entre islam et christianisme ? Dieu comme source de l'amour : voilà le point d'appel pour une recherche féconde.

(La suite, début juillet)

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