La paix soit avec vous
DIMANCHE DE LA
PENTECOTE
Lecture du livre des Actes des Apôtres (Ac 2, 1-11)
C’était
après la mort de Jésus ; le soir venu, en ce premier jour de la
semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples
étaient verrouillées par crainte des Juifs,
Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit :
« La paix soit avec vous ! » Après cette parole,
il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de
joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La
paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi,
je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur
dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses
péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils
seront maintenus. »
Divergence
Nous venons de lire deux textes du Nouveau Testament qui nous annoncent un événement fondamental : la venue de l’Esprit de Jésus sur les premiers disciples. Deux textes qui divergent essentiellement par la date à laquelle leurs auteurs fixent l’événement. Luc, dans le livre des Actes des Apôtres, présente cet événement le jour de la Pentecôte juive, cinquante jours après Pâques. Par contre Jean, dans son évangile, nous dit que c’est le soir de Pâques que Jésus, soufflant sur les disciples réunis au Cénacle, leur a communiqué l’Esprit Saint.
Réalité unique
Deux lectures d’une même réalité. Alors que Luc, qui n’était certainement pas là le soir de Pâques, tient à nous donner un enseignement, une catéchèse imagée et très suggestive sur le bouleversement incroyable qu’a procuré dans le comportement des chrétiens du premier jour la venue de l’Esprit, l’apôtre Jean, témoin du fait, lui, au soir du premier jour, intériorise, selon son habitude, la manière dont Jésus a tenu à perpétuer sa présence au milieu de ses amis, ceux du soir de Pâques et ceux d’aujourd’hui. Les « disciples » dont il est question sont tous ceux qui ont mis leur foi en Jésus. Aucun nom n’est mentionné, ni aucun nombre. Il n’y a pas de limite. Ce ne sont pas simplement les quelque centaines de disciples dont parle les Actes des Apôtres ; mais tous ceux qui, à ce moment-là comme à travers les âges ont cru en Jésus. Nous sommes du nombre.
Plus question ici de langues de feu ni de vent violent, pas de miracle spectaculaire d’un discours perçu dans leur propre langue par des gens de toutes nations. Non ! Une simple recommandation donnée avec le pouvoir qui est transmis dans un souffle aux disciples – encore une fois, vous et moi, comme ceux du soir de Pâques – grâce à l’inspiration de l’Esprit Saint : remettre ou maintenir les péchés de tout homme. Et voilà l’Église inaugurée !
La peur vaincue
Je ne voudrais pas mésestimer la relation par les Actes des Apôtres de l’événement du matin de Pentecôte à Jérusalem. Dans son style bien particulier, elle nous dit ce qui s’est réellement produit dans l’esprit et le comportement des disciples dès l’instant où ils ont reçu l’Esprit de Jésus : ils sont passés de la peur qui les tenait enfermés à une incroyable audace qui les pousse à s’adresser aux gens du monde entier pour leur proposer la Bonne Nouvelle de Jésus, les inviter à une réelle conversion : accueillir le salut en Jésus Christ. Et ça marche, dès qu’ils réussissent à vaincre leur peur. C’est la naissance de l’Église qui n’a plus peur, l’Église hors les murs, l’Église qui témoigne partout et pour tous. L’Église pour tous. Avez-vous remarqué comment ces textes que nous venons d’entendre, insistent sur ce mot tous, toute, signe d’une universalité, qui est la marque de l’Esprit. On sent l’auteur heureux et fier d’énumérer la liste de toutes ces nations qu'il connaît : Phrygie, Pamphylie, Égypte, Libye etc. Le lieu désormais de ces douze qui n’avaient jamais quitté leur petite province, leur lieu désormais c’est dehors ; leur paroisse, c’est le monde, le monde entier, toutes les nations.
Ouverture
Notre paroisse, c’est le monde. Bien sûr, on le dit, on le répète. Mais est-ce vrai ? D’abord parce qu’il n’est pas très joli, notre monde : tant de violence, tant de guerres, tant d’injustice, tant de corruption. Alors, on a tendance à se replier sur soi-même, à fermer les portes . On a peur de ce monde. Alors on se réfugie dans un petit univers-refuge qu’on s’est construit. On se réfugie dans sa propre vie intérieure ; on ferme les portes de notre cœur. Bien loin du grand projet de Jésus sur notre monde. Allons-nous donc enfin ouvrir nos esprits et nos cœurs et réussir à percevoir l’œuvre de son Esprit ; pour y prendre notre part, pour nous embaucher, comme ces millions d’hommes et de femmes, de groupes, de communautés et d’associations qui sont déjà engagés pour lutter contre le « péché du monde » L’Esprit-Saint continue à réaliser la promesse qu’il nous a faite : tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.
oOo
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- Dernière mise à jour :
29 mai 2017